Berlin - Euro faible, pétrole bon marché et consommation dynamique vont donner un coup d'accélérateur plus fort que prévu à l'économie allemande en 2015, renforçant son rôle de locomotive dans une Europe encore convalescente, selon des prévisions publiées jeudi.
Sur l'année en cours, le Produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne devrait progresser de 2,1%, après 1,6% en 2014, estiment quatre grands instituts de conjoncture allemands. Ils ne tablaient que sur 1,2% à l'automne, après le ralentissement subi par la première économie européenne durant l'été.
Mais désormais, "l'économie allemande se trouve dans une phase de reprise vigoureuse, stimulée par des éléments inattendus, en particulier la chute des prix du pétrole et la forte dépréciation de l'euro", écrivent en préambule de leur rapport biannuel, l'Ifo, le DIW, le RWI et l'IWH, qui représentent des courants économiques différents.
Très attendu, ce rapport oriente généralement les prévisions du gouvernement allemand, qui table pour l'heure sur une croissance de 1,5% en 2015, mais doit réévaluer ses estimations la semaine prochaine. Le Fonds monétaire international (FMI) vient lui de relever sa propre prévision, à 1,6%.
Ce fort regain d'optimisme, par rapport à l'automne dernier, s'explique essentiellement par un quatrième trimestre 2014 (+0,7%) et un premier trimestre 2015 (anticipé à 0,6%) ayant surpris par leur vigueur, a souligné, lors d'une conférence de presse, Oliver Holtemöller de l'IWH.
Pour l'année 2016, les instituts considèrent que "le rythme ne devrait ralentir qu'un petit peu" et tablent sur une croissance de 1,8%.
POUVOIR D'ACHAT RENFORCÉ
Confirmant un changement de paradigme déjà observé ces dernières années, la consommation s'annonce comme "le soutien de la reprise", même si l'euro faible va également stimuler les exportations, longtemps le principal moteur de l'économie allemande.
"La consommation privée profite de la chute des cours du pétrole, qui renforce le pouvoir d'achat des consommateurs", via une essence moins chère ou des coûts de chauffage réduits, a résumé Timo Wollmershäuser, de l'Ifo. La consommation devrait augmenter de 2,5% en 2015 puis de 1,6% en 2016.
Autre soutien de la consommation: le marché du travail allemand, dont la bonne santé contraste avec la persistance d'un chômage élevé dans nombre de pays européens. Le taux de sans emploi est annoncé à 6,3% cette année et 5,9% en 2016, après 6,7% en 2014. Le nombre de personnes occupant un emploi devrait atteindre le chiffre record de 43 millions, sur une population totale d'environ 81 millions.
L'inflation de son côté, dont la grande faiblesse à l'échelle du continent a poussé la Banque centrale européenne (BCE) à lancer depuis mars un vaste programme de rachat de dettes, devrait encore s'affaiblir, à 0,5% en 2015, avant de rebondir à 1,3% en 2016.
Deuxième pilier de l'économie allemande, les exportations devraient être soutenues par l'euro faible, mais aussi par la reprise en zone euro. La conjoncture mondiale, dans son ensemble devrait d'ailleurs poursuivre sa reprise, même si en Chine, l'heure est au ralentissement, et que les conflits au Moyen-Orient pourraient entraîner une remontée des cours du pétrole.
Facteur purement technique, la progression de l'économie allemande en 2015 sera aussi nourrie par un nombre de jours ouvrables plus important qu'en 2014.
Cette conjoncture favorable continuera de faire les affaires de l'Etat allemand, en gonflant son excédent des finances publiques.
Les instituts ont d'ailleurs affiché leur désaccord sur l'usage à faire de cet argent, certains recommandant d'abord des baisses d'impôts, tandis que le DIW, classé plus à gauche, a insisté sur le besoin d'investissements. "Il y a un considérable besoin de se rattraper dans ce domaine, en ce qui concerne notamment les infrastructures ou la formation, avant de baisser les impôts", a déclaré Ferdinand Fichtner, expert de cet institut berlinois.
awp
Bonjour
Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.
Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.
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Affichage des articles dont le libellé est Allemagne. Afficher tous les articles
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jeudi 16 avril 2015
jeudi 18 décembre 2014
Allemagne: baromètre Ifo à 105,5 points en décembre, après 104,7 en novembre
Berlin - Le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands, indicateur de confiance très suivi, a de nouveau grimpé en décembre, semblant confirmer l'éclaircissement des perspectives pour la première économie européenne.
Le baromètre s'est établi à 105,5 points ce mois-ci, contre 104,7 points en novembre, selon un chiffre correspondant pile aux attentes communiquées jeudi par l'institut Ifo qui le compile. L'indice était monté en novembre pour la première fois après six mois consécutifs de baisse.
"La baisse du prix du pétrole et le recul de l'euro font figure de cadeaux de Noël pour l'économie allemande", a commenté dans un communiqué le président de l'institut Hans-Werner Sinn.
En début de semaine le ZEW, qui mesure les attentes des milieux financiers, avait affiché son deuxième bond d'affilée; au début du mois les commandes industrielles d'octobre, en confortable hausse, avaient elles aussi suggéré un horizon qui se dégage.
La composante de l'Ifo mesurant les attentes à l'égard de la conjoncture s'établit à 101,1 points, en hausse par rapport au mois dernier (99,7 points). Celle sur l'appréciation de la situation actuelle est en revanche stable (110 points).
L'Ifo est compilé à partir d'un sondage réalisé chaque mois auprès de chefs d'entreprises de différents secteurs.
L'économie allemande a connu une phase de moins-bien au printemps et à l'été, mais se reprend depuis l'automne. La chute marquée ces dernières semaines du prix de l'or noir conforte la tendance, puisqu'elle se traduit par des coûts énergétiques des entreprises en recul et de meilleures perspectives de marges.
Pour la Bundesbank, banque centrale allemande, la chute du prix du pétrole a tout d'un "petit plan de conjoncture" pour le pays, selon des propos récents.
awp
Le baromètre s'est établi à 105,5 points ce mois-ci, contre 104,7 points en novembre, selon un chiffre correspondant pile aux attentes communiquées jeudi par l'institut Ifo qui le compile. L'indice était monté en novembre pour la première fois après six mois consécutifs de baisse.
"La baisse du prix du pétrole et le recul de l'euro font figure de cadeaux de Noël pour l'économie allemande", a commenté dans un communiqué le président de l'institut Hans-Werner Sinn.
En début de semaine le ZEW, qui mesure les attentes des milieux financiers, avait affiché son deuxième bond d'affilée; au début du mois les commandes industrielles d'octobre, en confortable hausse, avaient elles aussi suggéré un horizon qui se dégage.
La composante de l'Ifo mesurant les attentes à l'égard de la conjoncture s'établit à 101,1 points, en hausse par rapport au mois dernier (99,7 points). Celle sur l'appréciation de la situation actuelle est en revanche stable (110 points).
L'Ifo est compilé à partir d'un sondage réalisé chaque mois auprès de chefs d'entreprises de différents secteurs.
L'économie allemande a connu une phase de moins-bien au printemps et à l'été, mais se reprend depuis l'automne. La chute marquée ces dernières semaines du prix de l'or noir conforte la tendance, puisqu'elle se traduit par des coûts énergétiques des entreprises en recul et de meilleures perspectives de marges.
Pour la Bundesbank, banque centrale allemande, la chute du prix du pétrole a tout d'un "petit plan de conjoncture" pour le pays, selon des propos récents.
awp
mardi 2 décembre 2014
Allemagne: objectifs pour la voiture électrique inatteignables en l'état
Francfort - L'engouement limité pour la voiture électrique en Allemagne rend inatteignable l'objectif du pays d'un million de véhicules sur ses routes d'ici 2020, à moins d'efforts supplémentaires, affirment des experts dans un rapport remis lundi au gouvernement.
"Au vu de la situation actuelle, l'Allemagne n'atteindra son objectif d'un million (de véhicules électriques) qu'à la condition de stimuler davantage le marché", affirme ce groupe d'experts, baptisé "Plateforme nationale pour l'électromobilité", dans son rapport annuel 2014 remis à la chancelière Angela Merkel.
Avec 17 modèles de voiture électrique proposés par ses constructeurs nationaux, l'Allemagne est cependant "sur le bon chemin pour devenir le premier fournisseur mondial" pour ce type de véhicules, s'est félicité dans un communiqué Henning Kagermann, le coordinateur de ce comité chargé de piloter la stratégie allemande dans ce domaine.
Pour l'heure, le marché en Allemagne peine à répondre à cette nouvelle offre. "En comparaison internationale des marchés, l'Allemagne ne se situe qu'à un niveau moyen avec 24.000 véhicules électriques (mis en circulation), 4.800 bornes publiques de recharge et 100 points de recharge rapide", souligne la Plateforme.
Pour accélérer la dynamique, celle-ci recommande notamment des allègements de charges pour les entreprises, dont les flottes et véhicules de service représentent 60% du marché des voitures neuves. Elle préconise également des investissements privés et publics pour accroître le nombre de points de recharge ainsi qu'une harmonisation des systèmes, qui diffèrent parfois d'un constructeur à l'autre.
La chancelière Angela Merkel avait fixé en 2009 l'objectif ambitieux d'un million de voitures électriques sur les routes allemandes en 2020.
Pour accélérer le développement du marché, Berlin a présenté début août une nouvelle loi qui doit notamment permettre aux communes d'ouvrir les voies de bus aux conducteurs de voitures électriques, de leur réserver des places de parking près des bornes de rechargement ou de profiter de stationnements gratuits.
La coalition au pouvoir a toutefois exclu jusqu'ici de recourir à des aides financières, y compris un éventuel bonus pour les particuliers.
awp
"Au vu de la situation actuelle, l'Allemagne n'atteindra son objectif d'un million (de véhicules électriques) qu'à la condition de stimuler davantage le marché", affirme ce groupe d'experts, baptisé "Plateforme nationale pour l'électromobilité", dans son rapport annuel 2014 remis à la chancelière Angela Merkel.
Avec 17 modèles de voiture électrique proposés par ses constructeurs nationaux, l'Allemagne est cependant "sur le bon chemin pour devenir le premier fournisseur mondial" pour ce type de véhicules, s'est félicité dans un communiqué Henning Kagermann, le coordinateur de ce comité chargé de piloter la stratégie allemande dans ce domaine.
Pour l'heure, le marché en Allemagne peine à répondre à cette nouvelle offre. "En comparaison internationale des marchés, l'Allemagne ne se situe qu'à un niveau moyen avec 24.000 véhicules électriques (mis en circulation), 4.800 bornes publiques de recharge et 100 points de recharge rapide", souligne la Plateforme.
Pour accélérer la dynamique, celle-ci recommande notamment des allègements de charges pour les entreprises, dont les flottes et véhicules de service représentent 60% du marché des voitures neuves. Elle préconise également des investissements privés et publics pour accroître le nombre de points de recharge ainsi qu'une harmonisation des systèmes, qui diffèrent parfois d'un constructeur à l'autre.
La chancelière Angela Merkel avait fixé en 2009 l'objectif ambitieux d'un million de voitures électriques sur les routes allemandes en 2020.
Pour accélérer le développement du marché, Berlin a présenté début août une nouvelle loi qui doit notamment permettre aux communes d'ouvrir les voies de bus aux conducteurs de voitures électriques, de leur réserver des places de parking près des bornes de rechargement ou de profiter de stationnements gratuits.
La coalition au pouvoir a toutefois exclu jusqu'ici de recourir à des aides financières, y compris un éventuel bonus pour les particuliers.
awp
jeudi 27 novembre 2014
Allemagne: le chômage au plus bas depuis la Réunification
Berlin - Le marché du travail allemand, très solide, a connu une nouvelle petite amélioration en novembre en dépit d'une conjoncture poussive, permettant au taux de chômage de s'établir à son niveau le plus bas depuis la Réunification.
Le taux de chômage est ressorti à 6,6% en données corrigées des variations saisonnières, le taux le plus bas depuis 1990. C'était en fait déjà le cas le mois dernier, pour lequel le chiffre, initialement annoncé à 6,7%, a été revu en baisse.
Le nombre de chômeurs a reculé en novembre de 14.000 sur un mois en données CVS, une baisse étonnamment marquée pour Stefan Kipar, économiste de BayernLB, et beaucoup plus forte que le recul de 1.000 anticipé par le consensus compilé par l'agence Dow Jones Newswires.
En données brutes, le nombre de chômeurs chute même de 16.000 personnes. Il est d'usage que (le nombre de chômeurs) baisse en novembre, mais ce recul est ressorti plus prononcé que l'an dernier, a commenté dans un communiqué l'Agence pour l'emploi. L'Allemagne comptait 2,72 millions de chômeurs fin novembre.
Le président de l'Agence Frank-Jürgen Weise s'est félicité d'un marché du travail qui évolue favorablement malgré une croissance économique contenue.
L'économie allemande a eu un passage à vide au printemps et à l'été, affectée par la croissance en berne dans le reste de la zone euro, le ralentissement dans certains marchés émergents et les nombreuses tensions géopolitiques dans le monde.
Mais les chiffres du chômage montrent qu'il n'y a pas d'effets négatifs à attendre sur la consommation au cours de l'hiver, prédit M. Kipar. Or c'est la consommation qui a apporté la plus grosse contribution à la croissance maigrichonne du troisième trimestre.
Pour Christian Schulz de la banque Berenberg, en l'absence de mauvaises nouvelles majeures, l'Allemagne est partie pour renouer avec un rythme de croissance raisonnable au plus tard au deuxième trimestre 2015.
Dernièrement plusieurs indicateurs - le baromètre ZEW des milieux financiers, celui du moral des entrepreneurs Ifo - sont venus accréditer la thèse d'un éclaircissement des perspectives pour la première économie européenne.
awp
Le taux de chômage est ressorti à 6,6% en données corrigées des variations saisonnières, le taux le plus bas depuis 1990. C'était en fait déjà le cas le mois dernier, pour lequel le chiffre, initialement annoncé à 6,7%, a été revu en baisse.
Le nombre de chômeurs a reculé en novembre de 14.000 sur un mois en données CVS, une baisse étonnamment marquée pour Stefan Kipar, économiste de BayernLB, et beaucoup plus forte que le recul de 1.000 anticipé par le consensus compilé par l'agence Dow Jones Newswires.
En données brutes, le nombre de chômeurs chute même de 16.000 personnes. Il est d'usage que (le nombre de chômeurs) baisse en novembre, mais ce recul est ressorti plus prononcé que l'an dernier, a commenté dans un communiqué l'Agence pour l'emploi. L'Allemagne comptait 2,72 millions de chômeurs fin novembre.
Le président de l'Agence Frank-Jürgen Weise s'est félicité d'un marché du travail qui évolue favorablement malgré une croissance économique contenue.
L'économie allemande a eu un passage à vide au printemps et à l'été, affectée par la croissance en berne dans le reste de la zone euro, le ralentissement dans certains marchés émergents et les nombreuses tensions géopolitiques dans le monde.
Mais les chiffres du chômage montrent qu'il n'y a pas d'effets négatifs à attendre sur la consommation au cours de l'hiver, prédit M. Kipar. Or c'est la consommation qui a apporté la plus grosse contribution à la croissance maigrichonne du troisième trimestre.
Pour Christian Schulz de la banque Berenberg, en l'absence de mauvaises nouvelles majeures, l'Allemagne est partie pour renouer avec un rythme de croissance raisonnable au plus tard au deuxième trimestre 2015.
Dernièrement plusieurs indicateurs - le baromètre ZEW des milieux financiers, celui du moral des entrepreneurs Ifo - sont venus accréditer la thèse d'un éclaircissement des perspectives pour la première économie européenne.
awp
lundi 24 novembre 2014
Zone euro: les Allemands outrés par une BCE qui grignote leur chère épargne
Francfort - La BCE est une fois de plus sous le feu des critiques en Allemagne, où sa politique monétaire conduit certaines banques à pénaliser leurs clients, suscitant de vives inquiétudes dans un pays où épargner est une vertu.
Commerzbank, deuxième banque privée allemande, a provoqué une vague d'émoi en annonçant jeudi vouloir faire payer les clients - grandes entreprises et investisseurs institutionnels à ce stade - qui stockent au moins dix millions d'euros sur leurs comptes à vue.
"Un tabou a été brisé", titrait la chaîne allemande d'informations en continue n-tv, reprenant à son compte, comme beaucoup de médias du pays, l'expression de taux "punitifs".
De fait, l'idée de départ est bien celle d'une punition. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé en juin de faire payer les établissements bancaires qui stationnent de l'argent dans ses coffres. Elle a amené son "taux de dépôt marginal", le taux appliqué aux dépôts que les banques effectuent chez elle pour 24 heures, en territoire négatif pour la première fois de son histoire, à -0,10%, avant de l'abaisser encore à -0,20% en septembre.
La mesure doit inciter les instituts de crédit à faire circuler l'argent, en prêtant à entreprises et particuliers au lieu de thésauriser. Mais pour le moment elle incite surtout Commerzbank à lui emboîter le pas.
POLITIQUE EN ÉCHEC
En Allemagne la BCE, déjà vertement critiquée pour son soutien jugé dispendieux et risqué aux pays de la zone euro, est très attaquée aussi sur ce point.
"Les taux punitifs sont l'aboutissement d'une politique monétaire en échec, qui a conduit depuis le début de la crise à rendre de moins en moins attractive l'épargne", s'est ému Lutz Goebel, président de la Fédération des entreprises familiales.
"Au lieu de mener à des investissements, la politique de taux négatifs de la BCE conduit à accroître la charge sur l'économie", pour Martin Wansleben, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie allemande (DIHK).
Les taux d'intérêt au plus bas - 0,05% pour le taux directeur de la BCE - sont problématiques pour tous les épargnants européens. Mais pour l'Allemagne encore plus, qui voue un culte à l'épargne. Ménages et entreprises préfèrent des placements à faible rendement mais stables, plutôt que d'investir sur les marchés actions ou obligataires.
En 2013, le pays affichait le taux d'épargne annuel le plus élevé d'Europe (16,2%), selon des chiffres Eurostat compilés par l'Office de l'épargne européenne.
La question est d'autant plus sensible que le pays a introduit depuis 2002 une forte dose de capitalisation dans son système de retraite et encourage la constitution d'épargne privée pour les vieux jours.
LES RETRAITES MENACÉES ?
Dès l'été le tabloïd Bild s'interrogeait en Une, faisant directement le lien avec la politique de Mario Draghi, le président de la BCE: "quelle proportion prendra la pauvreté des vieux?". Des bataillons de retraités allemands, de plus en plus nombreux, s'inquiètent que leurs économies ne rapportent plus rien, voire finissent elles aussi par être la cible de taux négatifs.
Une crainte qui s'est déjà en partie matérialisée en Thuringe (est), où une petite banque régionale, la Skatbank, applique des frais de 0,25% aux dépôts à vue des clients privés d'un montant supérieur à trois millions d'euro.
Commerzbank est la première grande banque européenne à répercuter le coût des décisions de la BCE sur ses clients, mais d'autres pourraient suivre dans les prochains mois, selon une source financière. Pourtant du côté des grandes banques espagnoles ou françaises interrogées par l'AFP, aucune n'envisage de tels taux négatifs pour le moment.
La fédération des banques privées allemandes se veut rassurante, soulignant que "la forte concurrence des instituts de crédits plaide contre l'idée de taux négatifs dans la banque de détail".
Pour autant, "les taux relèvent de la politique individuelle de chaque institut", ajoute-t-elle.
awp
Commerzbank, deuxième banque privée allemande, a provoqué une vague d'émoi en annonçant jeudi vouloir faire payer les clients - grandes entreprises et investisseurs institutionnels à ce stade - qui stockent au moins dix millions d'euros sur leurs comptes à vue.
"Un tabou a été brisé", titrait la chaîne allemande d'informations en continue n-tv, reprenant à son compte, comme beaucoup de médias du pays, l'expression de taux "punitifs".
De fait, l'idée de départ est bien celle d'une punition. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé en juin de faire payer les établissements bancaires qui stationnent de l'argent dans ses coffres. Elle a amené son "taux de dépôt marginal", le taux appliqué aux dépôts que les banques effectuent chez elle pour 24 heures, en territoire négatif pour la première fois de son histoire, à -0,10%, avant de l'abaisser encore à -0,20% en septembre.
La mesure doit inciter les instituts de crédit à faire circuler l'argent, en prêtant à entreprises et particuliers au lieu de thésauriser. Mais pour le moment elle incite surtout Commerzbank à lui emboîter le pas.
POLITIQUE EN ÉCHEC
En Allemagne la BCE, déjà vertement critiquée pour son soutien jugé dispendieux et risqué aux pays de la zone euro, est très attaquée aussi sur ce point.
"Les taux punitifs sont l'aboutissement d'une politique monétaire en échec, qui a conduit depuis le début de la crise à rendre de moins en moins attractive l'épargne", s'est ému Lutz Goebel, président de la Fédération des entreprises familiales.
"Au lieu de mener à des investissements, la politique de taux négatifs de la BCE conduit à accroître la charge sur l'économie", pour Martin Wansleben, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie allemande (DIHK).
Les taux d'intérêt au plus bas - 0,05% pour le taux directeur de la BCE - sont problématiques pour tous les épargnants européens. Mais pour l'Allemagne encore plus, qui voue un culte à l'épargne. Ménages et entreprises préfèrent des placements à faible rendement mais stables, plutôt que d'investir sur les marchés actions ou obligataires.
En 2013, le pays affichait le taux d'épargne annuel le plus élevé d'Europe (16,2%), selon des chiffres Eurostat compilés par l'Office de l'épargne européenne.
La question est d'autant plus sensible que le pays a introduit depuis 2002 une forte dose de capitalisation dans son système de retraite et encourage la constitution d'épargne privée pour les vieux jours.
LES RETRAITES MENACÉES ?
Dès l'été le tabloïd Bild s'interrogeait en Une, faisant directement le lien avec la politique de Mario Draghi, le président de la BCE: "quelle proportion prendra la pauvreté des vieux?". Des bataillons de retraités allemands, de plus en plus nombreux, s'inquiètent que leurs économies ne rapportent plus rien, voire finissent elles aussi par être la cible de taux négatifs.
Une crainte qui s'est déjà en partie matérialisée en Thuringe (est), où une petite banque régionale, la Skatbank, applique des frais de 0,25% aux dépôts à vue des clients privés d'un montant supérieur à trois millions d'euro.
Commerzbank est la première grande banque européenne à répercuter le coût des décisions de la BCE sur ses clients, mais d'autres pourraient suivre dans les prochains mois, selon une source financière. Pourtant du côté des grandes banques espagnoles ou françaises interrogées par l'AFP, aucune n'envisage de tels taux négatifs pour le moment.
La fédération des banques privées allemandes se veut rassurante, soulignant que "la forte concurrence des instituts de crédits plaide contre l'idée de taux négatifs dans la banque de détail".
Pour autant, "les taux relèvent de la politique individuelle de chaque institut", ajoute-t-elle.
awp
mardi 18 novembre 2014
Allemagne: les banques trop faibles car trop dépendantes des taux, selon la Buba
Francfort - Les banques allemandes sont trop peu solides en comparaison de leurs concurrentes européennes parce que trop dépendantes des taux d'intérêt, a jugé mardi un représentant de la Bundesbank (Buba), appelant les établissements à repenser leur modèle d'activité et envisager des fusions.
Qu'il s'agisse de la capacité des banques à encaisser un choc financier ou de leur niveau de rentabilité, les instituts de crédits allemands restent en moyenne assez loin derrière leurs pairs de la zone euro, a déclaré Andreas Dombret, membre du directoire de la banque centrale allemande, lors d'un congrès à Francfort.
Une explication est que "le modèle d'activité des banques allemandes est relativement dépendant des revenus d'intérêts. Un tel modèle pose un défi majeur dans l'environnement actuel de taux d'intérêts très bas", a-t-il ajouté.
Sur les six premiers mois de l'année, les résultats d'exploitation des grandes banques allemandes ont été en repli de 8% par rapport à leur niveau de 2013, a notamment souligné M. Drombret.
"Une stratégie évidente pour les banques allemandes serait de diversifier leurs sources de revenus", selon lui; des fusions au sein du secteur pourraient également "être une stratégie potentielle".
Bâti sur trois piliers - les banques privés commerciales, les banques publiques et les banques coopératives-, le secteur bancaire allemand a obtenu une bonne mention lors de la publication récente du résultats d'une vaste revue d'actifs et de tests de résistance menés par les autorités européennes. Sur les 25 établissements soumis à cette épreuve, un seul à échoué.
Pour autant, un tiers des instituts n'a réussi ces tests que de justesse.
awp
Qu'il s'agisse de la capacité des banques à encaisser un choc financier ou de leur niveau de rentabilité, les instituts de crédits allemands restent en moyenne assez loin derrière leurs pairs de la zone euro, a déclaré Andreas Dombret, membre du directoire de la banque centrale allemande, lors d'un congrès à Francfort.
Une explication est que "le modèle d'activité des banques allemandes est relativement dépendant des revenus d'intérêts. Un tel modèle pose un défi majeur dans l'environnement actuel de taux d'intérêts très bas", a-t-il ajouté.
Sur les six premiers mois de l'année, les résultats d'exploitation des grandes banques allemandes ont été en repli de 8% par rapport à leur niveau de 2013, a notamment souligné M. Drombret.
"Une stratégie évidente pour les banques allemandes serait de diversifier leurs sources de revenus", selon lui; des fusions au sein du secteur pourraient également "être une stratégie potentielle".
Bâti sur trois piliers - les banques privés commerciales, les banques publiques et les banques coopératives-, le secteur bancaire allemand a obtenu une bonne mention lors de la publication récente du résultats d'une vaste revue d'actifs et de tests de résistance menés par les autorités européennes. Sur les 25 établissements soumis à cette épreuve, un seul à échoué.
Pour autant, un tiers des instituts n'a réussi ces tests que de justesse.
awp
Allemagne: remontée spectaculaire du baromètre ZEW, espoir pour l'économie
Berlin - Le baromètre ZEW du moral des milieux financiers allemands a effectué une spectaculaire remontée en novembre, selon un chiffre publié mardi, interprété comme le premier signe d'une amélioration en vue pour l'économie allemande.
L'indice, qui mesure les attentes des acteurs du secteur financier à l'égard de la conjoncture allemande, s'est établi à 11,5 points, renversant la tendance après 10 mois consécutifs de baisse et surpassant de loin les attentes (0,8 point).
Après -3,6 points en octobre, son retour en terrain positif signifie que les intéressés tablent dans leur majorité sur une économie allemande en croissance à moyen terme.
Pour Stefan Kipar, économiste de BayernLB, le chiffre publié mardi "peut être vu comme le premier signe d'une stabilisation". Il est un signal "encore timide" que les tendances à l'oeuvre depuis plusieurs mois en Allemagne - moral en berne, réticence des entrepreneurs à investir, industrie en souffrance - "pourraient être en train de se renverser", juge aussi son confrère de Berenberg Bank, Robert Wood.
L'institut ZEW, qui le compile, impute le rebond de l'indicateur aux chiffres de la croissance de l'Allemagne et de la zone euro publiés la semaine dernière. La première économie européenne a échappé à la récession au troisième trimestre avec une petite hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,1%. La zone euro a même fait un peu mieux (+0,2%).
"Mais l'environnement économique reste tendu, en particulier à cause des crises géopolitiques qui persistent", prévient Clemens Fuest, président de l'institut ZEW.
"Une amélioration du ZEW ne fait pas encore un retournement de conjoncture", renchérit M. Wood de Berenberg, d'autant que l'indice est particulièrement volatile.
D'ailleurs la banque centrale allemande, la Bundesbank, a prévenu lundi que la première économie européenne resterait "sans élan" au moins jusqu'à la fin de l'année.
L'appréciation de la situation économique actuelle, mesurée par une autre composante du ZEW, confirme le diagnostic, avec une quasi-stagnation en novembre (3,3 points après 3,2 en octobre).
Mais si le futur proche s'annonce "laborieux", pour Thilo Heidrich de Postbank - les économistes misent sur une croissance à nouveau poussive au quatrième trimestre, de 0,2% maximum -, il y a bel et bien "un espoir naissant d'amélioration".
L'indice, qui mesure les attentes des acteurs du secteur financier à l'égard de la conjoncture allemande, s'est établi à 11,5 points, renversant la tendance après 10 mois consécutifs de baisse et surpassant de loin les attentes (0,8 point).
Après -3,6 points en octobre, son retour en terrain positif signifie que les intéressés tablent dans leur majorité sur une économie allemande en croissance à moyen terme.
Pour Stefan Kipar, économiste de BayernLB, le chiffre publié mardi "peut être vu comme le premier signe d'une stabilisation". Il est un signal "encore timide" que les tendances à l'oeuvre depuis plusieurs mois en Allemagne - moral en berne, réticence des entrepreneurs à investir, industrie en souffrance - "pourraient être en train de se renverser", juge aussi son confrère de Berenberg Bank, Robert Wood.
L'institut ZEW, qui le compile, impute le rebond de l'indicateur aux chiffres de la croissance de l'Allemagne et de la zone euro publiés la semaine dernière. La première économie européenne a échappé à la récession au troisième trimestre avec une petite hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,1%. La zone euro a même fait un peu mieux (+0,2%).
"Mais l'environnement économique reste tendu, en particulier à cause des crises géopolitiques qui persistent", prévient Clemens Fuest, président de l'institut ZEW.
"Une amélioration du ZEW ne fait pas encore un retournement de conjoncture", renchérit M. Wood de Berenberg, d'autant que l'indice est particulièrement volatile.
D'ailleurs la banque centrale allemande, la Bundesbank, a prévenu lundi que la première économie européenne resterait "sans élan" au moins jusqu'à la fin de l'année.
L'appréciation de la situation économique actuelle, mesurée par une autre composante du ZEW, confirme le diagnostic, avec une quasi-stagnation en novembre (3,3 points après 3,2 en octobre).
Mais si le futur proche s'annonce "laborieux", pour Thilo Heidrich de Postbank - les économistes misent sur une croissance à nouveau poussive au quatrième trimestre, de 0,2% maximum -, il y a bel et bien "un espoir naissant d'amélioration".
awp
jeudi 28 août 2014
Allemagne: le marché du travail encore épargné par les tensions géopolitiques
Francfort - Préservé pour le moment des incertitudes générées par les conflits qui agitent la scène internationale, le marché du travail allemand a démontré une fois de plus sa robustesse au mois d'août.
Le taux de chômage de la première économie européenne, corrigé des variations saisonnières (CVS), est resté stable à 6,7%, a annoncé jeudi l'Agence pour l'emploi. Il stagne depuis le mois de mars à ce niveau faible au regard de celui enregistré dans les autres pays européens.
Toujours en données CVS, le nombre de chômeurs en Allemagne a enregistré une hausse surprise de 2000 personnes en août sur un mois, après un recul de 12'000 en juillet. Le consensus d'analystes réalisé par l'agence Dow Jones Newswires escomptait une nouvelle baisse, de 5000 personnes.
En chiffres bruts, plus suivis dans le débat public allemand, le taux de chômage a continué de remonter en août, à 6,7% après 6,6% en juillet et 6,5% en juin. Le nombre de chômeurs a progressé de 30'000 personnes sur un mois pour atteindre 2,902 mio de personnes.
"L'évolution positive du marché du travail se poursuit", a commenté dans un communiqué le président de l'Agence pour l'emploi, Frank Weise, qui n'attend "pas de changements dans un futur proche".
SPÉCIALISTES PLUTÔT SEREINS
Une hausse du nombre de chômeurs "est courante en cette période de vacances", a indiqué Stefan Kipar, analyste de Bayern LB. "En 2014, les vacances d'été sont même tombées plus tard que d'habitude", précise-t-il, et au mois d'août tous les Etats régionaux se sont retrouvés en vacances en même temps, ce qui est inhabituel dans le pays.
"Le chômage allemand a progressé de manière inattendue, mais marginale", analyse Johannes Gareis, de Natixis.
"Pour l'instant, le robuste marché du travail allemand reste largement épargné par les incertitudes extérieures", juge Christian Schulz, économiste pour la banque Berenberg.
"Toutefois, le récent recul de la confiance des consommateurs suggère que même si les fondamentaux de la dépense des ménages demeurent solides, l'incertitude émanant de la crise dans l'est de l'Ukraine rend également les ménages plus prudents, si bien que la dépense pourrait faiblir, au moins temporairement", estime-t-il.
Pour M. Kipar, la consommation privée devrait "rester l'un des principaux piliers de la conjoncture allemande", en berne au deuxième trimestre mais appelée à se reprendre au second semestre.
Si affaiblissement du marché du travail il y a, en cas d'absence de détente au niveau géopolitique, ce sera au plus tôt vers la fin de l'année, pronostique l'analyste de Bayern LB, comme certains de ses confrères. "Mais même là, le frein mis à la consommation privée ne devrait être que limité en raison de la nette hausse des salaires récemment et de taux d'intérêt qui restent bas", poursuit-il.
Face aux tensions en Ukraine, l'optimisme des consommateurs allemands s'est étiolé en août, selon le baromètre GfK publié mercredi, rejoignant ainsi celui des entrepreneurs et des milieux financiers du pays, dont le moral a chuté ces derniers mois.
awp
Le taux de chômage de la première économie européenne, corrigé des variations saisonnières (CVS), est resté stable à 6,7%, a annoncé jeudi l'Agence pour l'emploi. Il stagne depuis le mois de mars à ce niveau faible au regard de celui enregistré dans les autres pays européens.
Toujours en données CVS, le nombre de chômeurs en Allemagne a enregistré une hausse surprise de 2000 personnes en août sur un mois, après un recul de 12'000 en juillet. Le consensus d'analystes réalisé par l'agence Dow Jones Newswires escomptait une nouvelle baisse, de 5000 personnes.
En chiffres bruts, plus suivis dans le débat public allemand, le taux de chômage a continué de remonter en août, à 6,7% après 6,6% en juillet et 6,5% en juin. Le nombre de chômeurs a progressé de 30'000 personnes sur un mois pour atteindre 2,902 mio de personnes.
"L'évolution positive du marché du travail se poursuit", a commenté dans un communiqué le président de l'Agence pour l'emploi, Frank Weise, qui n'attend "pas de changements dans un futur proche".
SPÉCIALISTES PLUTÔT SEREINS
Une hausse du nombre de chômeurs "est courante en cette période de vacances", a indiqué Stefan Kipar, analyste de Bayern LB. "En 2014, les vacances d'été sont même tombées plus tard que d'habitude", précise-t-il, et au mois d'août tous les Etats régionaux se sont retrouvés en vacances en même temps, ce qui est inhabituel dans le pays.
"Le chômage allemand a progressé de manière inattendue, mais marginale", analyse Johannes Gareis, de Natixis.
"Pour l'instant, le robuste marché du travail allemand reste largement épargné par les incertitudes extérieures", juge Christian Schulz, économiste pour la banque Berenberg.
"Toutefois, le récent recul de la confiance des consommateurs suggère que même si les fondamentaux de la dépense des ménages demeurent solides, l'incertitude émanant de la crise dans l'est de l'Ukraine rend également les ménages plus prudents, si bien que la dépense pourrait faiblir, au moins temporairement", estime-t-il.
Pour M. Kipar, la consommation privée devrait "rester l'un des principaux piliers de la conjoncture allemande", en berne au deuxième trimestre mais appelée à se reprendre au second semestre.
Si affaiblissement du marché du travail il y a, en cas d'absence de détente au niveau géopolitique, ce sera au plus tôt vers la fin de l'année, pronostique l'analyste de Bayern LB, comme certains de ses confrères. "Mais même là, le frein mis à la consommation privée ne devrait être que limité en raison de la nette hausse des salaires récemment et de taux d'intérêt qui restent bas", poursuit-il.
Face aux tensions en Ukraine, l'optimisme des consommateurs allemands s'est étiolé en août, selon le baromètre GfK publié mercredi, rejoignant ainsi celui des entrepreneurs et des milieux financiers du pays, dont le moral a chuté ces derniers mois.
awp
mercredi 27 août 2014
Allemagne: la confiance des consommateurs s'essouffle en août (GfK)
Berlin - L'optimisme des consommateurs allemands s'est étiolé en août face aux tensions géopolitiques en Ukraine, en Irak et en Israël, selon le baromètre GfK publié mercredi.
L'indice a stagné de manière imprévue, à 8,9 points, comme en juillet. Et l'institut GfK, chargé de l'enquête, s'attend maintenant à un déclin en septembre, à 8,6 points.
Il s'agirait là du "premier recul" du baromètre "depuis janvier 2013", précise-t-il dans un communiqué.
Avec cet essoufflement, les consommateurs allemands, longtemps imperturbables face aux tensions géopolitiques, sont désormais en phase avec les entrepreneurs et les milieux financiers du pays, dont le moral a chuté ces derniers mois.
"L'escalade de la situation en Irak, en Israël et dans l'Est de l'Ukraine, tout comme la spirale croissante et réciproque de sanctions avec la Russie, pèsent désormais sur l'optimisme conjoncturel des citoyens observé jusqu'ici", commente l'institut GfK.
Les attentes liées à la conjoncture ont brutalement chuté en août. Cette composante du baromètre n'avait plus décroché aussi violemment depuis 1980. Elle dégringole de 35,5 points, à 10,4 points, après s'être maintenue en juillet à 45,9 points, un niveau proche du sommet sur trois ans atteint en juin.
L'incertitude des consommateurs sur ce point risque de croître, tant que les différents foyers de crise n'auront trouvé aucune solution durable, selon GfK.
"Les sanctions à l'encontre de la Russie, qui entravent déjà sensiblement les exportations, pourraient se transformer en véritable danger pour la conjoncture allemande", prévient l'institut.
Les autres éléments du baromètre accusent un recul plus mesuré.
Les attentes sur les revenus perdent 4,6 points à 50,1 points. Elles avaient toutefois grimpé en juillet à un sommet depuis les premières statistiques de l'Allemagne réunifiée, et restent donc à un niveau élevé en août. Le marché du travail remarquablement stable et l'inflation faible soutiennent cette composante, explique GfK.
Les intentions d'achats demeurent enfin "très robustes". Elles reculent seulement de 1,7 point, à 49,3 points.
"Jusqu'ici, la chute des attentes en matière de conjoncture pèse à peine sur l'envie de consommer", conclut l'institut.
Un élément important pour l'Allemagne. Longtemps en berne, la consommation s'y impose progressivement comme moteur de la croissance, pour suppléer des exportations en perte de vitesse.
awp
L'indice a stagné de manière imprévue, à 8,9 points, comme en juillet. Et l'institut GfK, chargé de l'enquête, s'attend maintenant à un déclin en septembre, à 8,6 points.
Il s'agirait là du "premier recul" du baromètre "depuis janvier 2013", précise-t-il dans un communiqué.
Avec cet essoufflement, les consommateurs allemands, longtemps imperturbables face aux tensions géopolitiques, sont désormais en phase avec les entrepreneurs et les milieux financiers du pays, dont le moral a chuté ces derniers mois.
"L'escalade de la situation en Irak, en Israël et dans l'Est de l'Ukraine, tout comme la spirale croissante et réciproque de sanctions avec la Russie, pèsent désormais sur l'optimisme conjoncturel des citoyens observé jusqu'ici", commente l'institut GfK.
Les attentes liées à la conjoncture ont brutalement chuté en août. Cette composante du baromètre n'avait plus décroché aussi violemment depuis 1980. Elle dégringole de 35,5 points, à 10,4 points, après s'être maintenue en juillet à 45,9 points, un niveau proche du sommet sur trois ans atteint en juin.
L'incertitude des consommateurs sur ce point risque de croître, tant que les différents foyers de crise n'auront trouvé aucune solution durable, selon GfK.
"Les sanctions à l'encontre de la Russie, qui entravent déjà sensiblement les exportations, pourraient se transformer en véritable danger pour la conjoncture allemande", prévient l'institut.
Les autres éléments du baromètre accusent un recul plus mesuré.
Les attentes sur les revenus perdent 4,6 points à 50,1 points. Elles avaient toutefois grimpé en juillet à un sommet depuis les premières statistiques de l'Allemagne réunifiée, et restent donc à un niveau élevé en août. Le marché du travail remarquablement stable et l'inflation faible soutiennent cette composante, explique GfK.
Les intentions d'achats demeurent enfin "très robustes". Elles reculent seulement de 1,7 point, à 49,3 points.
"Jusqu'ici, la chute des attentes en matière de conjoncture pèse à peine sur l'envie de consommer", conclut l'institut.
Un élément important pour l'Allemagne. Longtemps en berne, la consommation s'y impose progressivement comme moteur de la croissance, pour suppléer des exportations en perte de vitesse.
awp
lundi 25 août 2014
Allemagne: nouvelle chute du moral des entrepreneurs (Ifo) en août
Francfort- Le nouveau recul en août du moral des entrepreneurs allemands, mesuré par le baromètre Ifo, témoigne de l'impact des tensions géopolitiques sur la première économie européenne, mais celle-ci reste robuste selon les analystes.
L'indicateur a reculé davantage que prévu en août, à 106,3 points après 108 points en juillet, accusant un quatrième repli consécutif et un plus bas depuis juillet 2013, selon un communiqué de l'institut Ifo publié lundi.
Le consensus d'analystes réalisé par l'agence Dow Jones Newswires escomptait une baisse moins prononcée, à 107 points.
Un indice supérieur à 100 signifie qu'une majorité de chefs d'entreprise se montre plutôt optimiste.
Toutefois, l'Ifo ne cesse de décliner depuis mai, portant la marque des tensions géopolitiques qui dominent l'actualité et du passage à vide de l'économie allemande au deuxième trimestre, au cours duquel son produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2% selon un chiffre provisoire.
"Les entreprises ont été à nouveau moins satisfaites de leur situation actuelle", a commenté l'institut dans le communiqué. "Elles sont également plus sceptiques que le mois précédent à l'égard des perspectives pour leurs activités. L'économie allemande perd de la vigueur", a-t-il ajouté.
Le moral des entreprises du secteur manufacturier a atteint son plus bas niveau depuis juillet 2013, relève l'institut. "De moins en moins d'impulsions sont attendues du côté des exportations", poursuit l'Ifo.
Le baromètre Ifo "renforce notre conviction que la dynamique conjoncturelle au second semestre sera plus faible que nous ne le supposions jusqu'ici", juge Johannes Mayr, analyste de Bayern LB.
Son confrère d'UniCredit Andreas Rees souligne le rôle des facteurs géopolitiques, notamment "la crise actuelle entre la Russie et l'UKraine", dans la détérioration du baromètre. Même si les livraisons à la Russie ne représentent que 4% des exportations allemandes, le conflit ukrainien pourrait nuire à l'ensemble des relations commerciales entre l'Allemagne et les pays de l'Est et du centre de l'Europe, selon lui.
Les experts se montrent néanmoins rassurants quant à l'avenir proche de l'économie allemande. "Nous ne diagnostiquons pas de fin prématurée de la reprise en Allemagne", insiste M. Mayr, de Bayern LB, car les fondamentaux alimentant la demande intérieure sont inchangés.
L'analyste d'Unicredit met en garde contre tout "pessimisme excessif". Pour lui le coup de froid sur la croissance allemande au deuxième trimestre "n'est pas le début d'une longue période d'activité économique déclinante mais revêt au contraire un caractère unique".
Le baromètre Ifo "est encore à un niveau tout à fait correct" et "n'annonce pas un effondrement de la conjoncture", renchérit Heinrich Bayer, de Postbank.
Une opinion partagée par le gouvernement allemand. "La tendance de fond de la conjoncture est intacte", a estimé lundi un porte-parole du ministère de l'Économie. Celui-ci mise sur une retour dans le vert des taux de croissance du PIB au troisième et au quatrième trimestres, a précisé ce porte-parole.
La banque centrale allemande, la Bundesbank, a exprimé la semaine dernière une position similaire. L'hebdomadaire Der Spiegel rapporte même dans son édition de lundi que le gouvernement estime qu'il y a de bonnes chances de dépasser cette année la prévision officielle de croissance de 1,8%, sur la foi d'un document issu du ministère des Finances.
awp
L'indicateur a reculé davantage que prévu en août, à 106,3 points après 108 points en juillet, accusant un quatrième repli consécutif et un plus bas depuis juillet 2013, selon un communiqué de l'institut Ifo publié lundi.
Le consensus d'analystes réalisé par l'agence Dow Jones Newswires escomptait une baisse moins prononcée, à 107 points.
Un indice supérieur à 100 signifie qu'une majorité de chefs d'entreprise se montre plutôt optimiste.
Toutefois, l'Ifo ne cesse de décliner depuis mai, portant la marque des tensions géopolitiques qui dominent l'actualité et du passage à vide de l'économie allemande au deuxième trimestre, au cours duquel son produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2% selon un chiffre provisoire.
"Les entreprises ont été à nouveau moins satisfaites de leur situation actuelle", a commenté l'institut dans le communiqué. "Elles sont également plus sceptiques que le mois précédent à l'égard des perspectives pour leurs activités. L'économie allemande perd de la vigueur", a-t-il ajouté.
Le moral des entreprises du secteur manufacturier a atteint son plus bas niveau depuis juillet 2013, relève l'institut. "De moins en moins d'impulsions sont attendues du côté des exportations", poursuit l'Ifo.
Le baromètre Ifo "renforce notre conviction que la dynamique conjoncturelle au second semestre sera plus faible que nous ne le supposions jusqu'ici", juge Johannes Mayr, analyste de Bayern LB.
Son confrère d'UniCredit Andreas Rees souligne le rôle des facteurs géopolitiques, notamment "la crise actuelle entre la Russie et l'UKraine", dans la détérioration du baromètre. Même si les livraisons à la Russie ne représentent que 4% des exportations allemandes, le conflit ukrainien pourrait nuire à l'ensemble des relations commerciales entre l'Allemagne et les pays de l'Est et du centre de l'Europe, selon lui.
Les experts se montrent néanmoins rassurants quant à l'avenir proche de l'économie allemande. "Nous ne diagnostiquons pas de fin prématurée de la reprise en Allemagne", insiste M. Mayr, de Bayern LB, car les fondamentaux alimentant la demande intérieure sont inchangés.
L'analyste d'Unicredit met en garde contre tout "pessimisme excessif". Pour lui le coup de froid sur la croissance allemande au deuxième trimestre "n'est pas le début d'une longue période d'activité économique déclinante mais revêt au contraire un caractère unique".
Le baromètre Ifo "est encore à un niveau tout à fait correct" et "n'annonce pas un effondrement de la conjoncture", renchérit Heinrich Bayer, de Postbank.
Une opinion partagée par le gouvernement allemand. "La tendance de fond de la conjoncture est intacte", a estimé lundi un porte-parole du ministère de l'Économie. Celui-ci mise sur une retour dans le vert des taux de croissance du PIB au troisième et au quatrième trimestres, a précisé ce porte-parole.
La banque centrale allemande, la Bundesbank, a exprimé la semaine dernière une position similaire. L'hebdomadaire Der Spiegel rapporte même dans son édition de lundi que le gouvernement estime qu'il y a de bonnes chances de dépasser cette année la prévision officielle de croissance de 1,8%, sur la foi d'un document issu du ministère des Finances.
awp
jeudi 14 août 2014
Le moteur franco-allemand de la zone euro en panne au printemps
Paris - L'économie des deux pays moteurs de la zone euro était en panne au deuxième trimestre, le taux de croissance stagnant en France tandis que l'activité s'est contractée de 0,2% en Allemagne, jusque-là épargnée.
En France, le Produit intérieur brut (PIB) en volume a stagné au deuxième trimestre comme déjà au premier, a annoncé l'Insee jeudi.
Cette performance française décevante n'a pas suscité la surprise contrairement au recul plus important que prévu de 0,2% du PIB au deuxième trimestre enregistré par l'Allemagne, la première économie de la zone euro.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires attendaient un recul de 0,1% seulement du PIB allemand.
La Bundesbank avait annoncé de longue date un ralentissement de la croissance de l'activité allemande qui avait connu un démarrage en fanfare grâce à l'hiver clément du début d'année. L'Office fédéral des statistiques, Destatis, souligne que cet effet de comparaison défavorable "a joué un rôle".
En Allemagne, où la croissance du premier trimestre a également été révisée à 0,7%, contre 0,8% annoncé initialement, cette perte de vitesse s'explique essentiellement par la contribution "négative" du commerce extérieur et la baisse des investissements, selon Destatis.
RELATIF OPTIMISME POUR L'ALLEMAGNE
L'institut se montre toutefois rassurant: "l'économie allemande a certes perdu en dynamique, mais elle pourrait encore redémarrer".
Tandis que l'Allemagne, elle, profite encore d'un relatif optimisme des milieux économiques, "l'exception française n'est pas la panne d'activité mais le niveau de confiance des acteurs économiques qui reste très bas", c'est-à-dire la réticence des entreprises à investir et des ménages à dépenser, estime de son côté Denis Ferrand, directeur général du centre de recherches économies Coe-Rexecode.
En France, avec un taux de croissance nul, qui s'explique en particulier par un nouveau recul de l'investissement des entreprises, le gouvernement va être contraint de corriger très nettement ses prévisions budgétaires pour 2014, tout en appelant à l'indulgence européenne pour le déficit public.
Le ministre des Finances Michel Sapin a ainsi revu à 0,5% la prévision de croissance officielle pour cette année et prévenu que le déficit public français dépasserait 4% du PIB cette année, au lieu des 3,8% espérés auparavant, dans une tribune publiée jeudi par le Monde.
Il n'attend pas pour 2015 une croissance "très supérieure" à 1%, forçant la France à abandonner également son espoir de ramener à cette date le déficit public à la limite européenne de 3% du PIB.
Que ce soit à Paris ou à Berlin, "nous sommes les uns et les autres inquiets de la situation européenne", a souligné le ministre français sur la radio Europe 1.
"Il faut réorienter les politiques européennes pour qu'elles soient mises au profit de la croissance", a-t-il ajouté.
A l'inverse, la Finlande, également membre de la zone euro, a enregistré au deuxième trimestre une croissance minime de 0,1% par rapport au trimestre précédent, selon les données officielles publiées le même jour.
Le Produit intérieur brut des Pays-Bas a également progressé de 0,5% au deuxième trimestre par rapport au premier, grâce à une croissance des exportations, a annoncé l'Office central des statistiques (CBS) dans une première estimation.
awp
En France, le Produit intérieur brut (PIB) en volume a stagné au deuxième trimestre comme déjà au premier, a annoncé l'Insee jeudi.
Cette performance française décevante n'a pas suscité la surprise contrairement au recul plus important que prévu de 0,2% du PIB au deuxième trimestre enregistré par l'Allemagne, la première économie de la zone euro.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires attendaient un recul de 0,1% seulement du PIB allemand.
La Bundesbank avait annoncé de longue date un ralentissement de la croissance de l'activité allemande qui avait connu un démarrage en fanfare grâce à l'hiver clément du début d'année. L'Office fédéral des statistiques, Destatis, souligne que cet effet de comparaison défavorable "a joué un rôle".
En Allemagne, où la croissance du premier trimestre a également été révisée à 0,7%, contre 0,8% annoncé initialement, cette perte de vitesse s'explique essentiellement par la contribution "négative" du commerce extérieur et la baisse des investissements, selon Destatis.
RELATIF OPTIMISME POUR L'ALLEMAGNE
L'institut se montre toutefois rassurant: "l'économie allemande a certes perdu en dynamique, mais elle pourrait encore redémarrer".
Tandis que l'Allemagne, elle, profite encore d'un relatif optimisme des milieux économiques, "l'exception française n'est pas la panne d'activité mais le niveau de confiance des acteurs économiques qui reste très bas", c'est-à-dire la réticence des entreprises à investir et des ménages à dépenser, estime de son côté Denis Ferrand, directeur général du centre de recherches économies Coe-Rexecode.
En France, avec un taux de croissance nul, qui s'explique en particulier par un nouveau recul de l'investissement des entreprises, le gouvernement va être contraint de corriger très nettement ses prévisions budgétaires pour 2014, tout en appelant à l'indulgence européenne pour le déficit public.
Le ministre des Finances Michel Sapin a ainsi revu à 0,5% la prévision de croissance officielle pour cette année et prévenu que le déficit public français dépasserait 4% du PIB cette année, au lieu des 3,8% espérés auparavant, dans une tribune publiée jeudi par le Monde.
Il n'attend pas pour 2015 une croissance "très supérieure" à 1%, forçant la France à abandonner également son espoir de ramener à cette date le déficit public à la limite européenne de 3% du PIB.
Que ce soit à Paris ou à Berlin, "nous sommes les uns et les autres inquiets de la situation européenne", a souligné le ministre français sur la radio Europe 1.
"Il faut réorienter les politiques européennes pour qu'elles soient mises au profit de la croissance", a-t-il ajouté.
A l'inverse, la Finlande, également membre de la zone euro, a enregistré au deuxième trimestre une croissance minime de 0,1% par rapport au trimestre précédent, selon les données officielles publiées le même jour.
Le Produit intérieur brut des Pays-Bas a également progressé de 0,5% au deuxième trimestre par rapport au premier, grâce à une croissance des exportations, a annoncé l'Office central des statistiques (CBS) dans une première estimation.
awp
mardi 12 août 2014
Allemagne: le moral des investisseurs s'effondre en août (ZEW)
Berlin - Moral des investisseurs en chute libre, impact des sanctions contre la Russie, croissance attendue stagnante au deuxième trimestre... Habituée à tirer la zone euro vers le haut, l'Allemagne s'essouffle au coeur de l'été.
La confiance des milieux financiers est tombée au plus bas depuis décembre 2012, selon le baromètre ZEW publié mardi: il s'est effondré de 18,5 points en août par rapport au mois précédent, pour atteindre 8,6 points.
Un mauvais signe, à deux jours de la publication des chiffres du produit intérieur brut (PIB), qui ne devrait pas briller au deuxième trimestre. Les analystes interrogés par l'agence DowJones Newswires attendaient une contraction de la croissance de 0,1% par rapport au début de l'année.
Cette chute du moral des financiers allemands n'est pas seulement un huitième repli d'affilée pour l'indice ZEW, mais aussi sa plus forte dégringolade depuis juin 2012. La zone euro était alors au bord de l'implosion, avant d'être sauvée par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi et sa volonté de faire "tout ce qu'il faudrait" pour préserver le Vieux Continent et sa monnaie unique.
Cette sévère perte de confiance des investisseurs "est probablement liée aux tensions géopolitiques qui affectent désormais l'économie allemande", expliquait l'institut ZEW.
La plupart des analystes rejoignaient ce point de vue, certains parlant même "d'effet Poutine".
Les sanctions internationales contre la Russie inquiètent particulièrement en Allemagne, pour qui Moscou est un partenaire important. La résurgence des conflits israélo-palestinien et irakien renforce également les incertitudes.
Sous le coup de ce cocktail géopolitique amer, la Bourse de Francfort a d'ailleurs lourdement chuté ces deux dernières semaines.
Ces tensions ne sont sûrement que "temporaires", analysait Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. "Mais plus la confiance est endommagée par les risques géopolitiques, plus la menace pour l'activité réelle des entreprises et la dépense des consommateurs est importante".
SÉRIE DE MAUVAIS CHIFFRES
La chute du baromètre ZEW constitue "un autre signe inquiétant pour l'économie allemande", reprenait l'économiste. D'autant que l'appréciation de la situation actuelle par les investisseurs a elle aussi dégringolé (-17,5 points en août sur un mois).
Cette dégradation ponctue une série de mauvais indicateurs récents, qui montrent un ralentissement des performances réelles de l'Allemagne.
La production industrielle a ainsi reculé de 1,5% au deuxième trimestre. Les commandes industrielles accusent elles une baisse de 0,6% sur trois mois, et ont enregistré leur plus fort recul depuis trois ans en juin.
Face à ce tableau, "il est à craindre que la croissance en Allemagne ressorte plus faible qu'attendu en 2014", avertit l'institut ZEW.
Pourtant, l'importance de ce baromètre doit être relativisée, car il reste un indicateur très volatil.
"Le ZEW a déjà envoyé des signaux faussés ces dernières années, donc son niveau faible en août n'est pas un signe fiable d'une croissance encore plus faible en Allemagne", estimait Ralph Solveen, un analyste de Commerzbank.
Selon lui, le moral des entrepreneurs allemands, mesuré par le baromètre Ifo à la fin du mois (25 août), sera plus déterminant.
"L'indice ZEW est utile pour prédire des changements de tendance de la trajectoire économique (...) mais il est moins efficace pour jauger de l'étendue de ce changement", expliquait de son côté Christian Schulz, un économiste de la banque Berenberg.
Il rappelait que la croissance du deuxième trimestre serait pénalisée par des effets de calendrier, avec moins de jours travaillés qu'en 2013.
L'Allemagne dispose également de nombreux atouts capables de lui permettre de résister aux obstacles conjoncturels. Berlin jouit encore d'une forte demande intérieure et d'un marché du travail stable, pointaient plusieurs analystes.
"La croissance plus forte aux Etats-Unis et dans d'autres marchés importants à l'exportation devrait plus que compenser la faiblesse du commerce avec la Russie", assurait Christian Schulz.
En fin de compte, les experts s'accordaient à dire que si le rythme de l'économie allemande était remis en cause, sa santé ne l'était pas.
"Si une expansion nouvelle (de la croissance) semble probable au troisième trimestre et au-delà, le pic de la reprise semble déjà être passé" cette année, concluait Jennifer McKeown.
awp
La confiance des milieux financiers est tombée au plus bas depuis décembre 2012, selon le baromètre ZEW publié mardi: il s'est effondré de 18,5 points en août par rapport au mois précédent, pour atteindre 8,6 points.
Un mauvais signe, à deux jours de la publication des chiffres du produit intérieur brut (PIB), qui ne devrait pas briller au deuxième trimestre. Les analystes interrogés par l'agence DowJones Newswires attendaient une contraction de la croissance de 0,1% par rapport au début de l'année.
Cette chute du moral des financiers allemands n'est pas seulement un huitième repli d'affilée pour l'indice ZEW, mais aussi sa plus forte dégringolade depuis juin 2012. La zone euro était alors au bord de l'implosion, avant d'être sauvée par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi et sa volonté de faire "tout ce qu'il faudrait" pour préserver le Vieux Continent et sa monnaie unique.
Cette sévère perte de confiance des investisseurs "est probablement liée aux tensions géopolitiques qui affectent désormais l'économie allemande", expliquait l'institut ZEW.
La plupart des analystes rejoignaient ce point de vue, certains parlant même "d'effet Poutine".
Les sanctions internationales contre la Russie inquiètent particulièrement en Allemagne, pour qui Moscou est un partenaire important. La résurgence des conflits israélo-palestinien et irakien renforce également les incertitudes.
Sous le coup de ce cocktail géopolitique amer, la Bourse de Francfort a d'ailleurs lourdement chuté ces deux dernières semaines.
Ces tensions ne sont sûrement que "temporaires", analysait Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. "Mais plus la confiance est endommagée par les risques géopolitiques, plus la menace pour l'activité réelle des entreprises et la dépense des consommateurs est importante".
SÉRIE DE MAUVAIS CHIFFRES
La chute du baromètre ZEW constitue "un autre signe inquiétant pour l'économie allemande", reprenait l'économiste. D'autant que l'appréciation de la situation actuelle par les investisseurs a elle aussi dégringolé (-17,5 points en août sur un mois).
Cette dégradation ponctue une série de mauvais indicateurs récents, qui montrent un ralentissement des performances réelles de l'Allemagne.
La production industrielle a ainsi reculé de 1,5% au deuxième trimestre. Les commandes industrielles accusent elles une baisse de 0,6% sur trois mois, et ont enregistré leur plus fort recul depuis trois ans en juin.
Face à ce tableau, "il est à craindre que la croissance en Allemagne ressorte plus faible qu'attendu en 2014", avertit l'institut ZEW.
Pourtant, l'importance de ce baromètre doit être relativisée, car il reste un indicateur très volatil.
"Le ZEW a déjà envoyé des signaux faussés ces dernières années, donc son niveau faible en août n'est pas un signe fiable d'une croissance encore plus faible en Allemagne", estimait Ralph Solveen, un analyste de Commerzbank.
Selon lui, le moral des entrepreneurs allemands, mesuré par le baromètre Ifo à la fin du mois (25 août), sera plus déterminant.
"L'indice ZEW est utile pour prédire des changements de tendance de la trajectoire économique (...) mais il est moins efficace pour jauger de l'étendue de ce changement", expliquait de son côté Christian Schulz, un économiste de la banque Berenberg.
Il rappelait que la croissance du deuxième trimestre serait pénalisée par des effets de calendrier, avec moins de jours travaillés qu'en 2013.
L'Allemagne dispose également de nombreux atouts capables de lui permettre de résister aux obstacles conjoncturels. Berlin jouit encore d'une forte demande intérieure et d'un marché du travail stable, pointaient plusieurs analystes.
"La croissance plus forte aux Etats-Unis et dans d'autres marchés importants à l'exportation devrait plus que compenser la faiblesse du commerce avec la Russie", assurait Christian Schulz.
En fin de compte, les experts s'accordaient à dire que si le rythme de l'économie allemande était remis en cause, sa santé ne l'était pas.
"Si une expansion nouvelle (de la croissance) semble probable au troisième trimestre et au-delà, le pic de la reprise semble déjà être passé" cette année, concluait Jennifer McKeown.
awp
lundi 28 juillet 2014
Frapper l'économie russe, un geste pas sans conséquence pour l'économie européenne
Bruxelles - Choqués par le drame du vol MH17, les Européens s'apprêtent à prendre pour la première fois des mesures économiques d'envergure contre la Russie et cette décision pourrait avoir des conséquences sur leurs économies si Moscou optait pour des mesures de représailles.
François Hollande, Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron et Matteo Renzi ont confirmé lundi leur intention d'adopter de nouvelles mesures contre la Russie, au vu de l'évolution de la situation en Ukraine. Une réunion des ambassadeurs de l'UE est prévue à ce sujet mardi.
Mais ce geste risque de se payer sur le plan économique: le FMI a prévenu que les sanctions à l'encontre de Moscou pourraient avoir des répercussions sur les pays de la région qui ont des liens commerciaux très actifs et très directs avec la Russie, notamment en Europe centrale et orientale.
En outre, il est évident qu'il y a un risque de représailles russes, souligne un diplomate européen, citant la mise en place d'embargos commerciaux. La Russie est souvent accusée d'utiliser l'arme commerciale, notamment avec des motifs sanitaires, comme moyen de pression diplomatique. Sans plus attendre, elle a menacé lundi de limiter les importations de certains fruits en provenance de pays de l'UE. En cause: la découverte de la présence d'un insecte ravageur.
Les retombées sur l'économie européenne sont dans tous les esprits alors que les 28 envisagent de couper les financements des banques publiques russes sur leur sol et d'interdire la vente d'armes, de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et de biens à double usage militaire et civil à Moscou.
Ces mesures devraient avoir des retombées importantes sur l'économie russe et affecter modérément les économies européennes, a promis le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
Selon des informations du site spécialisé EU Observer, l'UE devrait perdre 40 milliards d'euros cette année avec ces mesures, soit 0,3% de son PIB et encore 50 milliards l'an prochain (0,4% du PIB). Ces projections sont sans commune mesure avec le choc attendu par l'économie russe: elle devrait perdre 1,5 point de croissance puis 4,8% l'an prochain, retombant lourdement en récession.
Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, souligne toutefois un diplomate. Ils dépendent de nombreux paramètres, notamment l'inclusion du gaz et du pétrole dans les mesures restrictives.
- Risques géopolitiques -
Mais ils apparaissent comme de nouveaux nuages au-dessus d'une économie en panne. L'UE a affiché une croissance de seulement 0,3% début 2014. Les chiffre du deuxièmee trimestre sont attendus mi-août, mais déjà des indicateurs montrent que les tensions géopolitiques commencent à peser sur le moral des ménages, et donc la consommation, ainsi que sur la confiance des entrepreneurs.
Les sanctions déjà en place, de faible amplitude, ont déjà eu des effets sur l'économie allemande. Des sanctions plus sévères vont avoir à des conséquences beaucoup plus importantes, a indiqué Ulrich Grillo, président de la fédération BDI de l'industrie allemande dans le Handelsblatt.
Après avoir longtemps freiné des quatre fers, il se montre désormais favorable à un geste fort des Européens afin de restaurer le droit international et les droits fondamentaux en Europe.
Tous les pays sont conscients qu'il peut y avoir un impact sur leurs économies, indique une diplomate. C'est la raison pour laquelle les capitales bataillent ferme pour partager au mieux ce fardeau susceptible de toucher à la fois la City, les contrats d'armement britannique et français, d'avoir des retombées sur les entreprises implantées en Russie comme sur les contrats gaziers avec Moscou.
En l'état, l'interdiction de vendre des technologies sensibles ne devrait concerner que le secteur pétrolier et non gazier afin de garantir la sécurité énergétique de l'UE, selon le document envoyé en fin de semaine par M. Van Rompuy aux dirigeants européens.
Le principe de non-rétroactivité devrait également s'appliquer aux contrats d'armement, selon ce même document. Mais l'Allemagne ne l'entend pas ainsi.
Nous ne livrons pas (d'armes ou d'équipements militaires) même si les contrats ont été conclus par le passé, vient d'affirmer le ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, tout en envisageant des mesures compensatoires pour les entreprises concernées.
En 2013, les importations russes dans l'UE se sont élevées à 207 milliards d'euros et les exportations à 120 milliards, selon la Commission européenne.
awp
François Hollande, Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron et Matteo Renzi ont confirmé lundi leur intention d'adopter de nouvelles mesures contre la Russie, au vu de l'évolution de la situation en Ukraine. Une réunion des ambassadeurs de l'UE est prévue à ce sujet mardi.
Mais ce geste risque de se payer sur le plan économique: le FMI a prévenu que les sanctions à l'encontre de Moscou pourraient avoir des répercussions sur les pays de la région qui ont des liens commerciaux très actifs et très directs avec la Russie, notamment en Europe centrale et orientale.
En outre, il est évident qu'il y a un risque de représailles russes, souligne un diplomate européen, citant la mise en place d'embargos commerciaux. La Russie est souvent accusée d'utiliser l'arme commerciale, notamment avec des motifs sanitaires, comme moyen de pression diplomatique. Sans plus attendre, elle a menacé lundi de limiter les importations de certains fruits en provenance de pays de l'UE. En cause: la découverte de la présence d'un insecte ravageur.
Les retombées sur l'économie européenne sont dans tous les esprits alors que les 28 envisagent de couper les financements des banques publiques russes sur leur sol et d'interdire la vente d'armes, de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et de biens à double usage militaire et civil à Moscou.
Ces mesures devraient avoir des retombées importantes sur l'économie russe et affecter modérément les économies européennes, a promis le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
Selon des informations du site spécialisé EU Observer, l'UE devrait perdre 40 milliards d'euros cette année avec ces mesures, soit 0,3% de son PIB et encore 50 milliards l'an prochain (0,4% du PIB). Ces projections sont sans commune mesure avec le choc attendu par l'économie russe: elle devrait perdre 1,5 point de croissance puis 4,8% l'an prochain, retombant lourdement en récession.
Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, souligne toutefois un diplomate. Ils dépendent de nombreux paramètres, notamment l'inclusion du gaz et du pétrole dans les mesures restrictives.
- Risques géopolitiques -
Mais ils apparaissent comme de nouveaux nuages au-dessus d'une économie en panne. L'UE a affiché une croissance de seulement 0,3% début 2014. Les chiffre du deuxièmee trimestre sont attendus mi-août, mais déjà des indicateurs montrent que les tensions géopolitiques commencent à peser sur le moral des ménages, et donc la consommation, ainsi que sur la confiance des entrepreneurs.
Les sanctions déjà en place, de faible amplitude, ont déjà eu des effets sur l'économie allemande. Des sanctions plus sévères vont avoir à des conséquences beaucoup plus importantes, a indiqué Ulrich Grillo, président de la fédération BDI de l'industrie allemande dans le Handelsblatt.
Après avoir longtemps freiné des quatre fers, il se montre désormais favorable à un geste fort des Européens afin de restaurer le droit international et les droits fondamentaux en Europe.
Tous les pays sont conscients qu'il peut y avoir un impact sur leurs économies, indique une diplomate. C'est la raison pour laquelle les capitales bataillent ferme pour partager au mieux ce fardeau susceptible de toucher à la fois la City, les contrats d'armement britannique et français, d'avoir des retombées sur les entreprises implantées en Russie comme sur les contrats gaziers avec Moscou.
En l'état, l'interdiction de vendre des technologies sensibles ne devrait concerner que le secteur pétrolier et non gazier afin de garantir la sécurité énergétique de l'UE, selon le document envoyé en fin de semaine par M. Van Rompuy aux dirigeants européens.
Le principe de non-rétroactivité devrait également s'appliquer aux contrats d'armement, selon ce même document. Mais l'Allemagne ne l'entend pas ainsi.
Nous ne livrons pas (d'armes ou d'équipements militaires) même si les contrats ont été conclus par le passé, vient d'affirmer le ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, tout en envisageant des mesures compensatoires pour les entreprises concernées.
En 2013, les importations russes dans l'UE se sont élevées à 207 milliards d'euros et les exportations à 120 milliards, selon la Commission européenne.
awp
vendredi 25 juillet 2014
Allemagne: le moral des entrepreneurs en berne en juillet à cause des tensions
Francfort - Le moral des entrepreneurs allemands a reculé nettement plus que prévu en juillet, ployant pour le troisième mois consécutif face aux tensions géopolitiques, selon le baromètre Ifo publié vendredi.
Cet indicateur a reculé à 108 points contre 109,7 points en juin, a annoncé l'institut Ifo qui le réalise. Le consensus d'analystes compilé par l'agence Dow Jones Newswires misait sur une baisse, mais bien moins prononcée, à 109,4 points.
Un indice supérieur à 100 signifie qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste.
Les tensions géopolitiques pèsent sur l'économie allemande", a commenté Hans-Werner Sinn, président de l'Ifo, cité dans un communiqué.
Le contexte géopolitique s'est en effet assombri : le renforcement de la crise ukrainienne après le crash d'un avion civil dans l'Est du pays et l'intervention israélienne dans la bande de Gaza ont succédé aux tensions en Irak.
"La situation actuelle des affaires a été jugé moins bonne qu'en juin. Les prévisions futures se sont aussi révélées moins optimistes", a-t-il ajouté.
Dans le détail, la composante du baromètre qui mesure la situation actuelle des entreprises a chuté à 112,9 points en juillet, contre 114,8 le mois précédent. Celle qui évalue les attentes à six mois a également accusé le coup, en baissant à 103,4 points contre 104,8 en juin.
Le moral des entrepreneurs allemands est au diapason de la dégradation de celui des milieux financiers. Le moral des investisseurs allemands concernant la conjoncture outre-Rhin, mesuré par le baromètre ZEW, a également poursuivi sa chute pour le troisième mois d'affilée en juillet.
Chez les entrepreneurs, tous les secteurs sont touchés. Industriels, dans le commerce de gros ou de détail, patrons du bâtiment... tous font part d'une confiance moindre en juillet.
awp
Cet indicateur a reculé à 108 points contre 109,7 points en juin, a annoncé l'institut Ifo qui le réalise. Le consensus d'analystes compilé par l'agence Dow Jones Newswires misait sur une baisse, mais bien moins prononcée, à 109,4 points.
Un indice supérieur à 100 signifie qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste.
Les tensions géopolitiques pèsent sur l'économie allemande", a commenté Hans-Werner Sinn, président de l'Ifo, cité dans un communiqué.
Le contexte géopolitique s'est en effet assombri : le renforcement de la crise ukrainienne après le crash d'un avion civil dans l'Est du pays et l'intervention israélienne dans la bande de Gaza ont succédé aux tensions en Irak.
"La situation actuelle des affaires a été jugé moins bonne qu'en juin. Les prévisions futures se sont aussi révélées moins optimistes", a-t-il ajouté.
Dans le détail, la composante du baromètre qui mesure la situation actuelle des entreprises a chuté à 112,9 points en juillet, contre 114,8 le mois précédent. Celle qui évalue les attentes à six mois a également accusé le coup, en baissant à 103,4 points contre 104,8 en juin.
Le moral des entrepreneurs allemands est au diapason de la dégradation de celui des milieux financiers. Le moral des investisseurs allemands concernant la conjoncture outre-Rhin, mesuré par le baromètre ZEW, a également poursuivi sa chute pour le troisième mois d'affilée en juillet.
Chez les entrepreneurs, tous les secteurs sont touchés. Industriels, dans le commerce de gros ou de détail, patrons du bâtiment... tous font part d'une confiance moindre en juillet.
awp
mercredi 9 juillet 2014
Allemagne: la chimie-pharmacie satisfaite de son premier semestre
Francfort - Le secteur allemand de la chimie-pharmacie, l'un des plus importants de la première économie européenne, a exprimé mercredi sa satisfaction après un bon premier semestre soutenu par la demande intérieure.
"Le moral de la branche est bon", a estimé le président de sa fédération, la VCI, lors d'une conférence de presse à Francfort, se montrant également optimiste pour la suite. "Les carnets de commandes se remplissent grâce à la demande croissante en Allemagne" et "dans l'Union européenne également, les affaires marchent mieux", a déclaré Karl-Ludwig Kley.
Sur les six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires dégagé par les entreprises de chimie et de pharmacie en Allemagne - des grands noms comme BASF ou Bayer mais aussi beaucoup de PME spécialisées - a progressé de 2% sur un an, à 98 milliards d'euros, grâce à une poussée de la demande intérieure (+3,5%).
La hausse de 3% de la production a plus que compensé le recul de 2% des prix.
La chimie de spécialité et la pharmacie ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu, contrairement à la chimie de base, soumise à une forte concurrence.
Le secteur a aussi été porté par le dynamisme des marchés nord-américain (+5%) et européen, avec une progression marquée dans l'Est du Vieux continent (+3%).
En revanche, le marché asiatique n'a évolué que de manière modérée (+0,5%) pour la chimie-pharmacie allemande. Le chiffre d'affaires réalisé en Afrique et en Amérique latine a lui fortement reculé, respectivement de 3,5% et de 10,5% sur un an.
Face au développement du premier semestre, la VCI a confirmé ses objectifs pour l'année. Elle s'attend toujours à un chiffre d'affaires en hausse de 1,5% à environ 193 milliards d'euros, à la faveur d'une hausse de la production de 2% et alors que la baisse des prix devrait être limitée à 0,5%.
"L'Allemagne peut continuer de faire confiance à son réseau industriel puissant et à sa réussite à l'exportation, et la conjoncture allemande a accéléré", relève-t-il. La croissance de l'économie américaine alimente également son optimisme, malgré la faiblesse de plusieurs pays émergents.
awp
mardi 8 juillet 2014
Allemagne: excédent commercial en hausse en mai, les importations chutent
Berlin - L'excédent commercial de l'Allemagne s'est étoffé à 18,8 mrd EUR en mai, selon un chiffre publié mardi qui renvoie à une baisse des importations plus marquée que celle des exportations.
Ces dernières ont reculé de 1,1% sur un mois, pour atteindre 92,8 mrd EUR, tandis que les ventes en provenance de l'étranger se sont repliées de 3,4% à 74,1 mrd EUR, selon ces chiffres corrigés des variations saisonnières publiés par l'Office fédéral des statistiques Destatis.
L'excédent commercial d'avril était ressorti à 17,2 mrd EUR.
Sur cinq mois, de janvier à mai, les exportations allemandes ont grimpé de 2,6% par rapport à la même période l'an dernier en chiffres bruts, à 464,9 mrd EUR. Elles doivent leur progression à l'Europe, avec une hausse de 2,7% des ventes aux pays de la zone euro et de 9,6% vers les autres pays de l'Union européenne.
Les exportations vers le reste du monde se sont en revanche repliées de 0,6% sur la période, portant la marque des troubles géopolitiques qui secouent plusieurs régions du globe, et de l'affaissement de la croissance dans plusieurs marchés émergents. Les fédérations professionnelles ont fait état récemment d'une baisse de 14% des ventes à destination de la Russie entre janvier et avril, par exemple.
awp
lundi 7 juillet 2014
Allemagne: coup de frein en vue sur la croissance au deuxième trimestre
Francfort - Le plongeon inattendu de la production industrielle en Allemagne en mai a envoyé lundi un très mauvais signal pour la croissance de la première économie européenne au deuxième trimestre.
Selon l'Office fédéral de statistiques Destatis, la production industrielle dans le pays a diminué de 1,8% en mai par rapport à avril, en données corrigées des variations saisonnières.
"Une mauvaise surprise", a réagi dans une note Ralph Solveen, analyste de Commerzbank. D'après le consensus réalisé par l'agence Dow Jones Newswires, les analystes escomptaient en moyenne un surplace par rapport à avril.
Cela "n'augure rien de bon pour la croissance au deuxième trimestre", juge Evelyn Herrmann, de BNP Paribas.
Destatis a également révisé en baisse le chiffre d'avril, mois où la production industrielle est finalement ressortie en repli de 0,3%, alors qu'une hausse de 0,2% avait été annoncée précédemment.
Le repli de mai marque donc la troisième baisse consécutive de cet indicateur, un phénomène qui n'avait plus été observé depuis l'été 2012, relève Carsten Brzeski, d'ING, pour qui l'industrie, pilier de l'économie allemande, "fait du surplace".
Sur une période de trois mois (mars-mai comparé à décembre-février) la production industrielle de la première économie européenne a flanché de 1,1%.
Dans le détail, en mai, la production de biens intermédiaires a diminué de 3% sur un mois et celle de biens de consommation, de 3,5% tandis que celle de biens d'équipements a très faiblement augmenté (+0,3%). Le recul est de 4,9% dans le secteur du BTP.
"Nous nous attendions à une faiblesse de la construction", souligne Mme Herrmann. Dans le bâtiment, très dépendant des conditions météorologiques, l'activité est en effet restée soutenue tout l'hiver sur fond d'hiver clément. Le traditionnel rebond de printemps n'a donc pas lieu d'être.
"La faiblesse est toutefois au-delà de nos attentes", note l'économiste, également déçue par la contre-performance de l'industrie manufacturière.
LA GÉOPOLITIQUE PÈSE
"En plus des ponts liés aux jours fériés en mai et du faible développement dans la construction (...), des facteurs géopolitiques pourraient aussi avoir joué un rôle", a expliqué dans un communiqué le ministère de l'Économie.
L'économie allemande, fortement exportatrice, ne peut pas rester insensible à la crise qui secoue l'Ukraine et aux tensions en Irak. Les exportations à destination de Russie ont chuté de 14% sur les quatre premiers mois de l'année, selon un chiffre publié il y a peu.
Le moral des entrepreneurs, mesuré par le baromètre Ifo, avait d'ailleurs accusé le coup en juin.
"Il devient de plus en plus évident que le deuxième trimestre va se révéler beaucoup plus faible que le début de l'année, et pas seulement à cause des effets liés au climat souvent mentionnés", juge M. Solveen.
Après un démarrage en fanfare et une croissance allemande de 0,8% au premier trimestre, les économistes tablent sur une progression faible voire nulle du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre. "Mais la croissance ne devrait pas être négative", affirme Mme Herrmann.
La Bundesbank avait prévenu de longue date que le rythme du début d'année ne pourrait pas être tenu au printemps.
Le ministère de l'Économie fait néanmoins remarquer que "les indicateurs de confiance et le contexte économique vont dans l'ensemble dans le sens d'une poursuite de la reprise de la production industrielle au cours de l'année après un deuxième trimestre faible".
Dans l'hypothèse d'une détente géopolitique, notamment en Ukraine et en Irak, le frein à la croissance allemande pourrait se relâcher dès le second semestre, prédit Stefan Kipar, de Bayern LB.
La Bundesbank et les principaux instituts de conjoncture allemands attendent une croissance de 1,9% pour cette année, après 0,4% en 2013. Le gouvernement table de son côté sur 1,8%.
awp
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