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jeudi 22 janvier 2015

Zone euro: la BCE lance une vaste offensive monétaire de plus de 1100 mrd EUR

Francfort - Déterminée à contrer le risque de déflation et à stimuler l'économie de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi des rachats massifs de dette, qui s'élèveront à au moins 1140 mrd EUR.


Le conseil des gouverneurs "a décidé de lancer un programme élargi de rachats d'actifs" publics et privés, a annoncé M. Draghi lors de sa conférence de presse à Francfort, lançant une offensive monétaire très attendue face à la faiblesse récurrente de l'évolution des prix en zone euro.

Ces rachats d'actifs seront échelonnés à raison de 60 mrd EUR par mois à partir de mars 2015.
 

Dans le détail, ce programme sera mené de manière sûre "jusqu'à fin septembre 2016" et en tout cas jusqu'à ce que le Conseil des gouverneurs observe un ajustement durable de l'évolution de l'inflation", a dit le président. La BCE a pour objectif une inflation légèrement sous 2%.

L'essentiel des rachats sera mis en oeuvre par les banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro, et seuls 20% des titres achetés seront soumis à une mutualisation des risques, c'est-à-dire que les pertes éventuelles qui en découleront seront assumées in fine par tous les contribuables de la zone euro.


PAS LA PANACÉE

Version moderne de la planche à billets, un tel programme d'"assouplissement quantitatif" est souvent désigné par son acronyme anglo-saxon "QE".

Déjà utilisé par la Banque centrale du Japon et la Fed américaine, il vise peser sur les taux d'intérêt, afin de relancer l'activité économique par le biais du crédit, et faire remonter les prix.

Soumis à controverse sur ses effets, le choix de mettre en place "maintenant" ce programme de rachats d'actifs a été pris "à une large majorité, mais pas à l'unanimité" du conseil des gouverneurs de la BCE, a précisé Mario Draghi.

"Mario Draghi ne nous a pas déçu, maintenant la fête peut commencer", ont commenté les économistes de Natixis.

Peu après les annonces de la BCE, le taux d'emprunt français à 10 ans a inscrit un plus bas historique, dans le sillage de l'Espagne et l'Italie et l'euro est reparti à la baisse face au dollar, tout comme les prix du pétrole.

Du côté des Bourses en revanche aucune euphorie, mais aucune déception non plus. La Bourse de Francfort, à l'équilibre avant la conférence de la BCE, a finalement accéléré son avance à 1,25% à 16H08 GMT. A Paris, le CAC 40 gagnait 1,58% à la même heure.

"La BCE a répondu aux attentes mais ce ne sera pas la panacée", a commenté Jonathan Loynes, économiste chez Capital Economics, estimant notamment que ce partage des risques pourrait réduire le bénéfice du programme pour les pays européens fortement endettés.


LES GOUVERNEMENTS APPELÉS À AGIR

Mario Draghi a lui assuré que ces rachats de dette allaient contribuer à tirer les prix vers le haut, avec une inflation qui devrait "progressivement augmenter plus tard en 2015 puis en 2016". En décembre, l'inflation en zone euro est passée en territoire négatif (-0,2%), une première depuis 2009, essentiellement sous l'effet de la chute des cours du pétrole, faisant grandir les craintes de déflation.

"Si la démarche de la BCE apparaît logique, elle n'est pas sans risque", entre autres "la formation de bulles sur les marchés financiers, le ralentissement des réformes dans les Etats de la zone euro", voire même "une perte d'indépendance de la banque centrale vis-à-vis des politiques", considère Bert Van Roosebeke, du Centre de politique européenne de Fribourg (Allemagne), un groupe de réflexion libéral.

Le président de la BCE a d'ailleurs enjoint les gouvernements de la zone euro et la Commission européenne à ne pas se reposer sur la politique monétaire, mais à agir de leur côté pour soutenir l'économie.

"La politique monétaire peut créer les bases pour la croissance, mais pour que la croissance s'affermisse il faut de l'investissement", et c'est aux politiques d'en favoriser les conditions, a-t-il estimé.

Avant même que la BCE ne dévoile ses plans, le député conservateur allemand, Peter Gauweiler avait indiqué envisager porter plainte devant la Cour constitutionnelle allemande comme il l'avait déjà fait pour plusieurs étapes du sauvetage de l'euro depuis 2010.






awp

lundi 19 janvier 2015

Franc fort: le long combat de la Banque nationale suisse

Berne - L'abolition du cours plancher de 1,20 franc pour un euro, annoncée jeudi, s'inscrit dans le cadre de l'action de longue haleine de la Banque nationale suisse (BNS) pour lutter contre le franc fort. Voici le catalogue des mesures engagées ces dernières années.

1er janvier 2002: les billets en euros font leur apparition, trois ans après l'introduction de la monnaie unique européenne pour douze pays de l'Union européenne (UE). L'euro vaut alors entre 1,45 et 1,48 franc.

2004-2007: la croissance économique dans la zone euro entraîne la valorisation de monnaie unique. Son cours grimpe jusqu'à 1,68 franc, un plus haut historique par ailleurs.

2008-2009: avec la crise financière, l'euro tombe sous 1,45 franc, ce qui provoque une grande inquiétude parmi les entreprises exportatrices. A fin 2009, on repasse au-dessus de 1,50 franc, au grand soulagement général, un niveau jugé alors "idéal".

2010: la crise de la dette, notamment en Grèce, met la monnaie unique sous pression, qui chute à 1,25 franc. La Banque nationale suisse (BNS) tente en vain d'intervenir pour soutenir le cours.

Mars 2011: le tsunami au Japon et la catastrophe de Fukushima déstabilisent les Bourses mondiales. Le franc suisse retrouve son statut de valeur refuge. L'euro passe sous 1,28 franc, le dollar sous 90 centimes.

Juin 2011: la conclusion d'un accord de sauvetage en faveur de la Grèce calme les marchés. L'euro se fixe à 1,20 franc, le secteur exportateur souffre, ses marges s'érodant.

Août 2011: des soucis en Italie et la dégradation de note des Etats-Unis ajoutent à l'incertitude ambiante. Les turbulences causées par les craintes d'une récession renforcent le franc, au point que l'euro arrive pratiquement à la parité.

6 septembre 2011: après avoir tenté diverses mesures, la BNS décide d'introduire un cours plancher de 1,20 franc pour un euro et dit être disposée à intervenir au besoin sans limites pour le défendre.

6 septembre 2012: un an après l'instauration du taux plancher, la BNS reçoit le soutien de la Banque centrale européenne (BCE), qui calme les marchés en se disant prête à acheter de la dette publique.

31 décembre 2013: la BNS achève une année sans intervention sur le marché des changes pour défendre le cours plancher, une situation qui prévaut depuis l'automne 2012. Elle affiche une perte de 9,1 milliards de francs, l'empêchant de verser sa contribution à la Confédération et aux cantons.

18 décembre 2014: dans sa lutte contre le franc fort, la BNS décide de prélever dès le 22 janvier 2015 un intérêt négatif de 0,25% sur les avoirs en comptes de virement que détiennent les banques commerciales auprès de l'institut d'émission. La dévalorisation de l'euro face au dollar et la crise du rouble, accentuant le phénomène, jouent un rôle déterminant.

1er janvier 2015: la zone euro compte désormais 18 membres, avec l'arrivée de la Lituanie.

8 janvier 2015: de nouvelles spéculations autour de l'euro, sur fond d'élections législatives en Grèce le 25 janvier, accroissent la pression sur le franc. Le dollar s'apprécie pour revenir à son niveau de 1999.

9 janvier 2015: la BNS annonce un bénéfice record au titre de l'exercice 2014 (38 milliards de francs), grâce au gain réalisé sur les positions en monnaies étrangères. Elle compte pouvoir reprendre la distribution d'un milliard de francs aux collectivités publiques, plus un versement supplémentaire.

15 janvier 2015: la BNS annonce à la surprise générale l'abandon du taux plancher de l'euro. Elle décide aussi de porter à -0,75% le taux d'intérêt sur les avoirs en comptes de virement que détiennent les banques commerciales auprès de l'institut d'émission.





awp
ats

mardi 13 janvier 2015

Zone euro: discussion "très avancée" à la BCE sur des rachats d'actifs

Berlin - Il n'y a pas parmi les gouverneurs de la BCE "un camp dressé contre un autre" sur l'opportunité de lancer un programme de rachat de dette publique, et la discussion est "très avancée", selon deux banquiers centraux français mardi.


"La discussion est très avancée", a déclaré Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution, dans un entretien au quotidien allemand "Die Welt". "Nous avons discuté la semaine dernière de beaucoup de détails techniques, et nous sommes tout à fait en mesure de prendre une décision le 22 janvier", selon lui. Mais "cela ne veut nécessairement dire que nous allons vraiment décider quoi que ce soit", précise-t-il.

Il faisait référence aux préparatifs du conseil des gouverneurs - instance de décision qui regroupe les six directeurs de la BCE et les 19 gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro - pour enclencher un possible programme de rachats massifs de dette publique. La prochaine réunion de politique monétaire du conseil aura lieu le 22 janvier.

Le passage à une telle politique dite d'"assouplissement quantitatif" semble inéluctable pour soutenir la dynamique des prix et l'économie chancelante du bloc monétaire, mais soulève de grosses réserves parmi certains banquiers centraux.

Pour autant "ce n'est pas comme s'il y avait un camp dressé contre un autre, c'est beaucoup plus complexe que cela", a déclaré dans un entretien au quotidien Handelsblatt le président de la Banque de France Christian Noyer. "Et beaucoup d'entre nous ont changé d'avis au fil du temps en pondérant la question d'un assouplissement supplémentaire comme seul moyen d'assurer la stabilité des prix", ajoute-t-il.

Le président de la BCE Mario Draghi avait indiqué qu'il n'avait pas besoin de l'unanimité au sein du conseil pour lancer un "QE", de l'acronyme anglo-saxon utilisé pour désigner un tel programme de soutien.

Mais se contenter d'une courte majorité "ne serait pas bien avisé", selon M. Coeuré. "Plus il y a de membres du conseil qui l'approuvent, plus je suis sûr que nous avons bien pesé les arguments pour et contre un programme d'obligations et que nous avons minimisé les risques", poursuit-il.

M. Coeuré estime que la tenue le 25 janvier des élections législatives en Grèce n'est pas une raison pour la BCE pour ne pas agir dès sa réunion du 22. "Cela ne nous influence absolument pas", dit-il, "une élection là-bas ne change pas le cours de la politique monétaire".

"Le problème grec est petit au regard de la question d'un élargissement de la politique monétaire à des segments de marché supplémentaires", renchérit M. Noyer.

Certains analystes estiment au contraire que l'institution pourrait attendre de voir comment évolue la situation en Grèce, repoussant à mars la date de l'annonce d'un "QE".

Concernant la Grèce, M. Coeuré a martelé l'opposition de la BCE à une restructuration de la dette. "Notre position à ce sujet est claire: nous ne pouvons pas accepter une restructuration des obligations grecques détenues par la BCE", assène-t-il. "Nous ne consentirons même pas à un allongement des maturités, parce que nous n'en avons tout simplement pas le droit", ajoute-t-il, "sur ce point il n'y a aucune marge pour de l'interprétation ou des concessions".







awp

vendredi 2 janvier 2015

Zone euro: risque de déflation "pas exclu" mais "limité" (Draghi)

Berlin- Le risque de déflation en Europe "n'est pas exclu mais il est limité", estime le président de la BCE Mario Draghi dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt de vendredi.


Il juge cependant que le risque de voir son institution ne pas parvenir "à remplir (son) mandat concernant la stabilité des prix est plus élevé qu'il y a six mois".

"Le risque (d'une déflation) n'est pas exclu mais il est limité", souligne M. Draghi qui affirme que la BCE se prépare à cette éventualité.

"Nous sommes en train de nous préparer techniquement pour modifier début 2015 l'ampleur, le rythme et le caractère des moyens à mettre en place s'il devenait nécessaire de réagir à une trop longue période d'inflation trop faible", a-t-il expliqué, ajoutant: "il y a là-dessus une unanimité au sein du directoire".

L'inflation pointait à 0,3% seulement en novembre et devrait passer rapidement en territoire négatif, avec la chute des cours du pétrole.

Concernant la situation économique de l'Europe, M. Draghi préfère parler "plutôt d'une longue période de faiblesse que d'une crise" et se dit "prudemment optimiste" quant à l'année à venir.

"Je pense que la combinaison de notre politique monétaire et des réformes d'Etat va ramener beaucoup de la confiance perdue", affirme-t-il, estimant que "l'économie dans tous les pays de la zone euro va connaître la croissance" l'an prochain.

M. Draghi appelle les pays européens à accentuer leurs efforts de réformes structurelles et à travailler à diminuer la pression fiscale.

"Je me lamente du trop plein de bureaucratie et d'impôts. Nous avons en Europe l'une des charges d'imposition les plus élevées au monde, c'est un lourd handicap compétitif", relève-t-il notamment.


"Les réformes structurelles importantes - flexibilité du marché du travail, moins de bureaucratie, des impôts plus faibles - avancent trop lentement", juge M. Draghi qui affirme que "tous" les pays de la zone euro sont concernés, y compris l'Allemagne, même s'il salue "l'annonce du gouvernement d'investissements supplémentaires dans les infrastructures".





awp

vendredi 19 décembre 2014

Banque du Japon: statu quo monétaire et tonalité légèrement plus optimiste

Tokyo - La Banque du Japon (BoJ) a maintenu vendredi son diagnostic économique sur une "reprise modérée", tout en adoptant un ton légèrement plus positif sur les exportations, l'investissement résidentiel et la production industrielle.


A l'issue d'une réunion de deux jours, son comité de politique monétaire a par ailleurs décidé par huit voix contre une de conserver en l'état son programme de rachat d'actifs qui avait été étendu le 31 octobre.

L'institut d'émission avait alors décidé d'accroître la base monétaire de 80'000 mrd JPY (658 mrd CHF) par an, contre 60 à 70'000 mrd JPY auparavant, dans l'espoir d'atteindre au plus vite 2% d'inflation.

"L'économie japonaise devrait continuer à se redresser modérément", et les effets négatifs d'une hausse de la taxe sur la consommation début avril sont "amenés à se dissiper", juge la BoJ dans un communiqué, en reprenant quasiment à l'identique les termes de sa précédente déclaration.

Les différences se nichent dans les détails: elle estime désormais que "les exportations montrent des signes de reprise", alors qu'elles étaient décrites auparavant comme "plus ou moins stables".

De même, l'investissement résidentiel et la production industrielle ont-ils "atteint un point bas" après leur récent déclin, souligne la banque centrale.

Elle reste en revanche prudente quant à l'inflation, sa principale jauge: l'évolution des prix se situe autour de 1%, soit encore loin de son objectif (le double), et apparaît sur une pente ascendante, mais "dans une perspective de long terme".

"La chute des prix du pétrole est clairement un élément positif pour l'économie japonaise, qui importe la grande majorité de ses ressources énergétiques. Toutefois, elle contribue à une inflation moins élevée", explique dans une note Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics.

Le récent plongeon du coût de l'énergie risque de "mettre en danger les efforts" de la Banque du Japon, souligne-t-il, pariant sur un nouvel assouplissement courant 2015.

La politique monétaire du Japon a été profondément revue en avril 2013, sous l'impulsion du Premier ministre Shinzo Abe qui s'est juré de vaincre la déflation qui mine depuis des années l'archipel.

Après la large victoire de son parti dimanche aux élections législatives anticipées, il est désormais attendu de pied ferme par les économistes, le monde des affaires et la BoJ, statutairement indépendante. La mission de M. Abe: mettre en oeuvre les réformes structurelles promises pour relancer la troisième puissance économique mondiale, tombée en récession au troisième trimestre.





awp

mercredi 17 décembre 2014

USA: la Fed veut garder son cap monétaire pendant une période considérable

Washington - La Banque centrale américaine (Fed) a conservé mercredi ses taux d'intérêts inchangés pour soutenir la reprise et réaffirmé qu'elle entendait garder ce cap monétaire pour une période considérable, non sans susciter d'importantes dissensions dans ses rangs.


A l'issue de deux jours de réunion, le comité monétaire de la réserve fédérale (FOMC) a sans surprise annoncé le maintien de ses taux directeurs entre 0% et 0,25%, leur niveau depuis décembre 2008.

Un mois et demi après avoir tourné la page de ses injections massives de liquidités, la Fed maintient donc en l'état l'autre volet de sa politique monétaire ultra-accommodante, mise en oeuvre pour contrer la récession économique de 2008-2009.

Déjouant les attentes des marchés, la banque centrale a surtout réaffirmé qu'elle maintiendrait ses taux proches de zéro pendant une période considérable, surtout si les projections d'inflation continuent d'être inférieures à l'objectif de 2% sur le long terme.

Plusieurs investisseurs s'attendaient pourtant à ce que la Fed abandonne cette référence temporelle et laisse ainsi entendre qu'elle serait prête à commencer à relever ses taux avant la date prévue de la mi-2015.

Ce statu quo et cet appel à la patience ont provoqué d'importantes dissensions au sein du FOMC, trois de ses membres ayant voté contre la décision adoptée mercredi.

L'un d'eux, Richard Fisher, président de l'antenne de la Fed de Dallas a ainsi assuré que l'amélioration de la conjoncture économique aux Etats-Unis devait conduire à avancer la date d'un premier relèvement des taux. 

Un autre dissident, Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie, a lui indiqué que la référence à un élément de calendrier n'était pas compatible avec l'amélioration de la conjoncture américaine.


Craintes sur l'inflation 

Dans décision, le FOMC note certes que le marché du travail s'est encore amélioré aux Etats-Unis, sur fond d'embauches solides et d'un taux de chômage plus faible.

En novembre, l'économie des Etats-Unis a généré en novembre les plus fortes créations d'emplois depuis presque trois ans et le taux de chômage est demeuré inchangé, à 5,8%, au plus bas en six ans. 

L'activité économique progresse à un rythme modéré, note également le FOMC, alors que le produit intérieur brut a crû de 3,9% en rythme annualisé au troisième trimestre.

Mais le comité monétaire relève également que les dépenses des ménages, moteur de la croissance américaine, ne progressent qu'à un rythme modéré et que la reprise du secteur immobilier demeure lente.

A l'heure d'une chute des cours mondiaux du brut, la Fed semble surtout s'inquiéter du faible niveau d'inflation aux Etats-Unis, qui tourne actuellement autour de 1,4% par an, loin de son objectif de 2%.

Ses nouvelles prévisions économiques dévoilées mercredi donnent corps à cette crainte.

Selon la Fed, les prix à la consommation aux Etats-Unis ne devraient plus progresser qu'entre 1,2 à 1,3% en 2014 contre une fourchette de 1,5% à 1,7% attendue jusqu'à présent.

En 2015, l'inflation pourrait même descendre jusqu'à 1,0% alors que la fourchette basse de son estimation de septembre était fixée à 1,6%. L'objectif de 2% d'inflation annuelle ne serait ainsi atteint au mieux qu'en 2106, selon ces projections.

Pour le reste, la Fed se montre en revanche optimiste et améliore ses projections de croissance et de chômage.

Le produit intérieur brut du pays (PIB) devrait ainsi progresser de 2,3% à 2,4% sur un an au dernier trimestre 2014, marquant une embellie par rapport aux 2,0% à 2,2% prévus en septembre, selon ces nouvelles projections trimestrielles.

L'optimisme est encore plus net sur le front de l'emploi: en 2014, le taux de chômage devrait s'établir à 5,8% alors qu'une fourchette allant de 5,9% à 6,0% était jusque-là prévue.

L'embellie devrait se poursuivre en 2015 où ce taux devrait encore baisser, entre 5,2% à 5,3%, faisant mieux que l'évaluation retenue en septembre (5,4% à 5,6%).




awp

jeudi 4 décembre 2014

Zone euro: la BCE plus qu'à un pas d'un soutien massif à l'americaine

Francfort - Manifestement très inquiète face à la dégradation des perspectives économiques en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a reconnu jeudi avancer désormais à pleine vapeur vers des rachat massifs d'actifs sur le modèle de la Fed américaine.


Face à des pressions très fortes sur les prix, à cause notamment de la baisse du prix du pétrole, l'institution a "intensifié les préparatifs" pour de nouvelles mesures de soutien à l'économie, a assuré lors d'une conférence de presse son président Mario Draghi, qui a précisé que "plusieurs options de QE" étaient à l'étude.

"Joyeux Noël et bon QE!", jubilait dans une note Jörg Krämer, chef économiste chez Commerzbank. "Rendez-vous le trimestre prochain", renchérissait son confrère d'Unicredit Marco Valli.

L'acronyme "QE" (assouplissement quantitatif en français) désigne des rachats massifs d'actifs, y compris de dette publique, par les banques centrales, tels que pratiqués ces dernières années par la Fed américaine.

De tels rachats sont vus par beaucoup d'observateurs comme la dernière cartouche de la BCE dans une zone euro en souffrance. La banque centrale a révisé nettement à la baisse jeudi prévisions de croissance et d'inflation pour la région.

Si nécessaire, ces rachats pourraient survenir très rapidement, a souligné M. Draghi.


- "VIGILANCE" SUR LE PÉTROLE -

Les gardiens de l'euro font preuve d'une "vigilance particulière" à l'égard du prix du pétrole, dont la baisse "significative" grignote les effets positifs de la baisse de l'euro par rapport au dollar et risque de faire flancher encore l'inflation déjà très basse dans la région (0,3% en novembre).

Bonne nouvelle pour les consommateurs, cette évolution très contenue des prix alimente les craintes de déflation, spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires, synonyme de marasme économique.

La BCE, dont le conseil se réunira la prochaine fois le 22 janvier, conduira "début 2015" à un examen précis de la situation et de l'effet des mesures déjà à l'oeuvre. Outre des taux d'intérêt au plus bas - le taux directeur a été maintenu à 0,05% jeudi - celles-ci comprennent des prêts très bons marchés pour les banques et des achats de divers actifs financiers. Le deuxième prêt géant aux banques, d'une série de huit, aura lieu la semaine prochaine. Pour le moment ces démarches semblent avoir peu d'effets.

Musclant son dicours, la banque centrale a désormais "l'intention" de gonfler d'environ 1.000 milliards d'euros son bilan via ses différents outils - jusqu'alors elle ne faisait que l'anticiper -, avec l'espoir que les liquidités déversées dans le système financier relancent par ricochet la dynamique des prix.

"Nous avons un mandat", faire en sorte que l'inflation s'établisse un peu en-dessous de 2%, "et nous ne tolèrons pas une déviation trop prolongée de notre mandat", a martelé M. Draghi.


- QE AVEC OU SANS UNANIMITÉ -

L'Italien "n'aurait pas pu envoyer de message plus clair aujourd'hui que la banque centrale va lancer un programme d'assouplissement quantitatif très prochainement, probablement en janvier", soulignait dans une note Jonathan Loynes, de Capital Economics, un avis partagé par beaucoup de commentateurs.

Pourtant les Bourses mondiales, échaudées par les prévisions pessimistes, se sont toutes repliées jeudi.

Et reste encore à savoir de quoi sera composé un éventuel "QE" à l'européenne. Pour Christian Schulz, de la banque Berenberg, des rachats d'obligations d'entreprises restent à ce stade l'hypothèse la plus probable, les achats de dettes souveraines se heurtant à des obstacles juridiques ainsi qu'à des réticences farouches, notamment en Allemagne.

M. Draghi a toutefois indiqué que la BCE n'avait "pas besoin d'unanimité" au sein du conseil des gouverneurs pour enclencher un "QE".

"C'est une importante décision de politique monétaire, elle peut être élaborée de façon à faire consensus", a-t-il dit.

M. Draghi s'est également dit "convaincu" que des rachats d'obligations souveraines seraient totalement légaux. Le mandat de la BCE lui interdit en principe de financer directement les Etats membres de l'euro.





awp

mardi 25 novembre 2014

Chine: des assouplissements possibles après la décision de la banque centrale

Shanghai - Après des mois de coups de pouce ponctuels à son économie, la Chine a sorti l'artillerie lourde en recourant à la baisse de ses taux d'intérêt, préambule à d'autres mesures d'assouplissement monétaire destinées à remédier à son ralentissement économique, selon les analystes.


Première mesure de ce type depuis 2012, la Banque populaire de Chine (PBOC, banque centrale) a annoncé vendredi une baisse des taux de référence sur les dépôts de 0,25 point à 2,75% et de 0,40 point à 5,60% sur les emprunts à un an, effective depuis samedi.

Saluée par les marchés, cette décision inattendue risque toutefois de s'avérer insuffisante à elle seule pour remédier au ralentissement de la deuxième économie mondiale, estiment les analystes.

Certes, "il s'agit d'un changement majeur d'approche, que peu avaient prévu" car la PBOC excluait jusque là toute baisse générale des taux d'intérêt, a relevé Mark Williams, chef économiste pour l'Asie chez Capital Economics.

Le gouvernement lui a préféré cette année des "mesures ciblées" en forme de coups de pouce, notamment des baisses limitées des fonds propres des banques ou, par deux fois, des injections de liquidités dans le système bancaire, pour un total de 769,5 mrd de yuan (121,3 mrd CHF) pour alimenter l'activité.

Mais malgré ces "mini-plans de relance", la progression du produit intérieur brut (PIB) chinois s'est établie officiellement à 7,3% sur juillet-septembre --soit son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2009, quand la crise financière mondiale battait son plein--, après une croissance de 7,5% au deuxième trimestre.

L'objectif du gouvernement de parvenir à une croissance 2014 d'"environ 7,5%" semble désormais menacé.

La décision de la banque centrale est ainsi "une mesure claire de l'intensité de l'assouplissement de la politique monétaire et une réponse aux puissants vents contraires nés de la correction du marché immobilier", a jugé la firme de courtage Nomura.


L'économie chinoise est minée par sa bulle immobilière et le ralentissement de ses exportations, tout en étant confrontée à une sévère campagne anti-corruption qui touche plusieurs secteurs et nombre de décideurs.

"L'économie chinoise est sous le coup de pressions à la baisse depuis le début de l'année", avait averti le Premier ministre Li Keqiang à la veille de l'annonce de la PBOC devant un parterre d'hommes d'affaires acteurs dans l'internet.


UN "SIGNAL FORT"

Le climat accentue en outre la menace de déflation, l'indice des prix à la consommation d'octobre approchant d'un plus bas depuis cinq ans à 1,6%, tandis qu'une série de mesures début novembre destinées à encourager l'accès des investisseurs étrangers au marché boursier national ne recevait qu'un accueil très mitigé.

"La marché va probablement voir (la décision de la PBOC) comme un signal positif" de la part du gouvernement qui "répond à la demande faiblissante du secteur privé et à l'augmentation des risques déflationnistes en envoyant finalement un signal puissant", estime la banque Barclays.

La Bourse de Shanghai a bondi lundi de 1,85% en réaction à la baisse des taux.

Les entreprises d'Etat devraient recevoir la part du lion des crédits nouvellement disponibles auprès des grandes banques nationales, ainsi que les acquéreurs d'appartements.

Mais le reste des banques devrait voir ses marges se réduire en proportion de la baisse des taux.

Les analystes prévoient de nouvelles baisses à venir pour soutenir l'activité: la PBOC "a changé sa politique monétaire pour une autre, plus accommodante", et "les conditions sont mûres pour un nouvel assouplissement", juge ainsi Liu Ligang, chef économiste pour la Chine chez ANZ Bank.

Simultanément, la banque centrale a fait un pas en direction d'une libération très attendue des taux d'intérêt en autorisant vendredi les banques à rémunérer les dépôts à des taux supérieurs de 20% au taux officiel, contre 10% auparavant.

Une mesure "positive", a jugé Song Yu, économiste chez Beijing Gao Hua Securities Co.

La Chine a autorisé en juillet 2013 les banques à fixer les intérêts de leurs prêts, mais maintient un contrôle administratif sur la rémunération des dépôts.

Certains analystes mettent toutefois en garde contre un soutien à court terme à la croissance, au détriment des réformes et de la réorientation souhaitées par Pékin vers un rôle accru de la consommation.

Au risque "d'exacerber les points faibles de l'économie chinoise en créant des problèmes plus graves encore à l'avenir", prévient ainsi Nomura.




awp

BoJ: divergences sur les effets d'un assouplissement additionnel

Tokyo - La Banque du Japon (BoJ) doit agir maintenant pour montrer sa détermination à vaincre la déflation, ont défendu des membres de son comité de politique monétaire, tandis que les autres ont jugé que les effets de mesures supplémentaires seraient trop limités au regard des coûts induits, ont révélé mardi les minutes de sa réunion du 31 octobre.


A l'issue de ce conciliabule, l'institut d'émission avait créé un électrochoc et fait chuter le yen en annonçant une augmentation de son programme de rachats d'actifs, ce avant même de savoir que le Japon était retombé en récession au troisième trimestre.

La décision d'accentuer la politique d'assouplissement qualitatif et quantitatif, initialement lancée en avril 2013, a finalement été prise de justesse, par cinq voix pour (dont celle du gouverneur) et quatre contre. Le contenu des débats n'a cependant été publié que ce mardi.

"La Banque devrait décider sans attendre un assouplissement monétaire supplémentaire", ont plaidé plusieurs membres, disant redouter un retard dans la sortie de la déflation.

Certains ont rappelé que, lorsque la banque centrale avait revu sa politique monétaire en avril 2013, après l'arrivée du gouverneur Haruhiko Kuroda, elle s'était engagée à atteindre l'objectif de stabilité des prix le plus tôt possible, avec un horizon d'environ deux ans.

"Au moment de décider d'un assouplissement monétaire supplémentaire, il est nécessaire de bien expliquer que cet engagement est resté inébranlable, afin de transmettre la détermination sans faille de la Banque à en finir avec la déflation", ont insisté des membres.

"Si aucune action n'est prise lors de cette réunion, ce pourrait être compris comme une violation de l'engagement (d'ajuster au besoin la politique monétaire), ce qui pourrait nuire à la crédibilité de la Banque de manière significative", a mis en garde un des participants.

"Décider un assouplissement monétaire supplémentaire lors de cette réunion serait suffisant pour atteindre l'objectif de 2% dans la seconde moitié de l'exercice d'avril 2015 à mars 2016", a renchéri un autre.

A l'inverse, les membres qui se sont opposés à des mesures supplémentaires ont argué que "les effets qui pourraient être apportés par un nouvel assouplissement monétaire ne seraient pas à la hauteur des coûts connexes et des effets secondaires qu'il induirait".

Certains intervenants ont souligné qu'une augmentation du montant de rachat d'obligations d'Etat "risquait d'être perçue comme un financement des déficits budgétaires".

Deux semaines après la décision de la BoJ d'assouplir davantage, le gouvernement a annoncé que le pays était retombé en récession à l'issue du trimestre de juillet à septembre. Cette mauvaise surprise, qu'aucun économiste n'avait prévue, a conduit certains à juger que la Banque avait finalement agi trop tard.





awp

lundi 24 novembre 2014

Zone euro: les Allemands outrés par une BCE qui grignote leur chère épargne

Francfort - La BCE est une fois de plus sous le feu des critiques en Allemagne, où sa politique monétaire conduit certaines banques à pénaliser leurs clients, suscitant de vives inquiétudes dans un pays où épargner est une vertu.


Commerzbank, deuxième banque privée allemande, a provoqué une vague d'émoi en annonçant jeudi vouloir faire payer les clients - grandes entreprises et investisseurs institutionnels à ce stade - qui stockent au moins dix millions d'euros sur leurs comptes à vue.

"Un tabou a été brisé", titrait la chaîne allemande d'informations en continue n-tv, reprenant à son compte, comme beaucoup de médias du pays, l'expression de taux "punitifs".

De fait, l'idée de départ est bien celle d'une punition. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé en juin de faire payer les établissements bancaires qui stationnent de l'argent dans ses coffres. Elle a amené son "taux de dépôt marginal", le taux appliqué aux dépôts que les banques effectuent chez elle pour 24 heures, en territoire négatif pour la première fois de son histoire, à -0,10%, avant de l'abaisser encore à -0,20% en septembre.

La mesure doit inciter les instituts de crédit à faire circuler l'argent, en prêtant à entreprises et particuliers au lieu de thésauriser. Mais pour le moment elle incite surtout Commerzbank à lui emboîter le pas.


POLITIQUE EN ÉCHEC

En Allemagne la BCE, déjà vertement critiquée pour son soutien jugé dispendieux et risqué aux pays de la zone euro, est très attaquée aussi sur ce point.

"Les taux punitifs sont l'aboutissement d'une politique monétaire en échec, qui a conduit depuis le début de la crise à rendre de moins en moins attractive l'épargne", s'est ému Lutz Goebel, président de la Fédération des entreprises familiales.

"Au lieu de mener à des investissements, la politique de taux négatifs de la BCE conduit à accroître la charge sur l'économie", pour Martin Wansleben, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie allemande (DIHK).

Les taux d'intérêt au plus bas - 0,05% pour le taux directeur de la BCE - sont problématiques pour tous les épargnants européens. Mais pour l'Allemagne encore plus, qui voue un culte à l'épargne. Ménages et entreprises préfèrent des placements à faible rendement mais stables, plutôt que d'investir sur les marchés actions ou obligataires.

En 2013, le pays affichait le taux d'épargne annuel le plus élevé d'Europe (16,2%), selon des chiffres Eurostat compilés par l'Office de l'épargne européenne.

La question est d'autant plus sensible que le pays a introduit depuis 2002 une forte dose de capitalisation dans son système de retraite et encourage la constitution d'épargne privée pour les vieux jours.


LES RETRAITES MENACÉES ?

Dès l'été le tabloïd Bild s'interrogeait en Une, faisant directement le lien avec la politique de Mario Draghi, le président de la BCE: "quelle proportion prendra la pauvreté des vieux?". Des bataillons de retraités allemands, de plus en plus nombreux, s'inquiètent que leurs économies ne rapportent plus rien, voire finissent elles aussi par être la cible de taux négatifs.

Une crainte qui s'est déjà en partie matérialisée en Thuringe (est), où une petite banque régionale, la Skatbank, applique des frais de 0,25% aux dépôts à vue des clients privés d'un montant supérieur à trois millions d'euro.

Commerzbank est la première grande banque européenne à répercuter le coût des décisions de la BCE sur ses clients, mais d'autres pourraient suivre dans les prochains mois, selon une source financière. Pourtant du côté des grandes banques espagnoles ou françaises interrogées par l'AFP, aucune n'envisage de tels taux négatifs pour le moment.

La fédération des banques privées allemandes se veut rassurante, soulignant que "la forte concurrence des instituts de crédits plaide contre l'idée de taux négatifs dans la banque de détail".

Pour autant, "les taux relèvent de la politique individuelle de chaque institut", ajoute-t-elle.








awp