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Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




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mercredi 7 janvier 2015

Italie: le chômage atteint un nouveau record en novembre à 13,4%

Milan - Le taux de chômage en Italie a atteint en novembre de nouveaux niveaux record tant dans la population active en général (13,4%) que chez les jeunes (43,9%), selon des chiffres provisoires publiés mercredi par l'Institut national des statistiques (Istat).
A 13,4%, le taux de chômage de novembre est le plus élevé enregistré depuis la création en Italie des statistiques mensuelles (en 2004) et trimestrielles (en 1977). Le taux est en hausse de 0,2 point par rapport à octobre et de 0,9 point sur un an. Il est également supérieur aux attentes des économistes (13,1%). 

Chez les jeunes actifs de 15-24 ans, le taux de chômage atteint également un nouveau record à 43,9%, soit une hausse de 0,6 point sur un mois et de 2,4 points sur un an. Les jeunes chômeurs de cette classe d'âge sont 729.0000.

Selon des données corrigées des variations saisonnières, les personnes à la recherche d'un emploi étaient au nombre de 3,457 millions en novembre en Italie.

En novembre, le nombre de personnes actives s'est établi à 22,310 millions, en baisse de 0,2% par rapport au mois précédent et d'autant sur un an.




awp

mercredi 5 novembre 2014

COR--Zone euro: l'activité privée s'est essoufflée en octobre, selon Markit

Bruxelles - La croissance de l'activité privée a montré des signes d'essoufflement en octobre dans la zone euro, témoignant d'une "économie chancelante semblant pencher davantage du côté de la détérioration que d'un regain de dynamisme", selon le cabinet Markit, qui note une situation préoccupante en France.

Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 52,1 en octobre, contre 52,0 le mois précédent, selon une seconde estimation publiée mercredi par le cabinet Markit. Il était à 52,2 lors de la première estimation.

Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

"Bien que la hausse de l'activité s'accélère légèrement en octobre et affiche un niveau conforme à une croissance trimestrielle du PIB de l'ordre de 0,2%, la quasi stagnation des nouvelles affaires suggère un possible ralentissement de la croissance globale dans les prochains mois", estime Chris Williamson, économiste chez Markit.

L'emploi recule en outre pour la première fois depuis novembre 2013, tandis que les tensions sur les prix restent faibles.

"Des principaux pays membres de la zone euro, c'est la France qui affiche les résultats les plus préoccupants, son PMI se maintenant en territoire négatif (à 48,2), tandis que l'Italie, qui enregistre une stagnation de l'activité, est également source d'inquiétude (PMI à 50,4)", souligne enfin l'économiste de Markit.





awp

mercredi 6 août 2014

Italie: à nouveau en récession, recul du PIB de 0,2% au 2e trimestre

Milan  - Le produit intérieur brut (PIB) de l'Italie a baissé de 0,2% au deuxième trimestre 2014 par rapport au précédent, une performance qui renvoie techniquement en récession la troisième économie de la zone euro.

 Il s'agit du second trimestre consécutif de recul du PIB de l'Italie (après -0,1% au premier trimestre). Les économistes s'attendaient à une variation quasi-nulle de l'indicateur (entre -0,1 et +0,1%).

 Le PIB s'est en outre contracté de 0,3% par rapport au deuxième trimestre 2013, selon cette première estimation publiée mercredi par l'institut de statistiques Istat.

 Il s'agit d'une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement de Matteo Renzi qui comptait beaucoup sur le retour de la croissance pour boucler son budget, combattre le chômage et tenter de contenir la gigantesque dette du pays.

 Le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan a reconnu dans une interview au quotidien Il Sole 24 Ore paru mercredi que le pays se trouve "dans une phase de sortie de la récession très pénible car la récession est vraiment profonde". Il a toutefois réaffirmé que le seuil des 3% de déficit public/PIB "ne sera pas dépassé en 2014, ni en 2015".

 L'Istat note que les trois principaux secteurs d'activité, l'agriculture, l'industrie et les services ont tous vu leur production diminuer au cours du trimestre. La variation acquise pour l'ensemble de l'année 2014 est -0,3%.

 L'Italie était sortie de récession au 4è trimestre 2013 avec une hausse de 0,1% du PIB, mais avait vu son PIB reculer de 1,9% sur l'ensemble de l'année.







awp

vendredi 18 juillet 2014

Italie: la banque centrale abaisse à 0,2% la prévision de croissance 2014

Milan  - La croissance du PIB en Italie en 2014 sera plus faible que prévu, à environ 0,2%, en raison d'une performance décevante au début de l'année, estime vendredi la Banque d'Italie dans un rapport.

Les perspectives de reprise de la troisième économie de la zone euro demeurent sous le coup de "considérables éléments de fragilité, également dus à l'incertitude sur l'évolution des tensions géopolitiques actuelles et sur leur impact sur les échanges mondiaux", écrivent les experts de la Banque d'Italie dans leur bulletin.

Cette prévision, par ailleurs assortie de "risque à la baisse", a été revisée à la baisse d'environ un demi-point de pourcentage par rapport à celle publiée en janvier, note la Banque d'Italie. Le PIB a reculé de 0,1% au premier trimestre 2014, et devrait "rester stationnaire" au deuxième, note-t-elle.

"La reprise de l'économie italienne peine encore à prendre son essor, en dépit de la présence de signaux d'une plus grande confiance de la part des entreprises", souligne le rapport.

En 2013, le PIB de l'Italie avait reculé de 1,8%. Pour 2015, la banque centrale avance une prévision de croissance de 1,3%. Cette prévision a en revanche été revue en hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport à janvier en raison de l'évolution plus expansive de la politique monétaire, soulignent les auteurs du bulletin.

Côté emploi, le rapport note que le recul du taux d'occupation à l'oeuvre depuis fin 2012 s'est interrompu au début de l'année. Le taux de chômage, en progression depuis 12 trimestres, devrait se tasser à un niveau proche de celui des premiers mois de 2014, soit environ 13%.





awp

mardi 24 juin 2014

UE: une monnaie commune ne suffit pas pour forger un destin commun

Rome - Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a insisté mardi sur une communauté de valeurs propres à l'Union européenne pour permettre sa relance, assurant qu'une monnaie commune ne suffisait pas à ce projet.
Il ne suffit pas d'avoir une monnaie, un président ou une source de financement en commun. Soit nous acceptons un destin et des valeurs en commun, soit nous perdons le rôle de l'Europe face à elle-même, a déclaré M. Renzi devant les députés italiens en illustrant le semestre de présidence italienne de l'UE qui débutera le 1er juillet.

Nous avons confié à la monnaie unique la tâche de construire l'Europe, mais cela ne suffit pas, a martelé le jeune leader, lançant à l'UE: soit nous acceptons d'avoir des valeurs communes soit vous gardez votre monnaie et vous nous laissez nos valeurs.

M. Renzi, qui a parlé près de 45 minutes, a lourdement insisté sur le côté humain, de communauté des valeurs et culturel de l'UE, en évoquant par exemple l'immigration ou le chômage des jeunes et des femmes, sans négliger pour autant l'aspect économique et politique.

L'Europe vit aujourd'hui un grand dilemme devant la question: qu'est-ce-que c'est l'Europe? L'Europe aujourd'hui c'est de l'ennui elle est submergée de chiffres et privée d'une âme, a-t-il dit.

Dans ce discours improvisé mais qu'il souhaitait faire voler haut, M. Renzi n'a pas voulu entrer dans la polémique sur les noms des futurs dirigeants européens, même s'il semble acquis que Rome soutiendra Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission, préférant souligner la nécessité d'établir d'abord les lignes stratégiques de la politique européenne dans les années à venir.

La stabilité (financière, ndlr) sans croissance devient de l'immobilisme, a poursuivi M. Renzi abordant le volet économique de son discours, alors que Rome réclame davantage de souplesse dans l'interprétation des traités européens pour tenter de relancer une croissance anémique.

La politique économique et financière suivie jusqu'à présent a préservé l'euro mais n'a pas permis la croissance, a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement italien a très fermement souligné que Rome ne demandait pas de dépasser la limite des 3% de déficit budgétaire par rapport au PIB mais d'utiliser la marge de flexibilité qui existe dans les traités européens.

Evoquant le succès relatif des partis de droite et opposés à la construction européenne lors des récentes élections pour le parlement européen, M. Renzi a estimé que personne ne peut faire semblant de ne pas comprendre que ce résultat électoral est une sonnette d'alarme.

En partant de ce constat, il estime qu'une autoroute s'est ouverte devant l'UE pour relancer la croissance, principal moyen à ses yeux de combattre le scepticisme envers la construction communautaire.






awp

mardi 11 mars 2014

Italie: légère hausse du PIB fin 2013 après 9 trimestres de contraction

Milan - Le Produit intérieur brut (PIB) de l'Italie a progressé de 0,1% au quatrième trimestre 2013 par rapport au précédent après neuf trimestres consécutifs de contraction, selon des chiffres publiés mardi par l'Institut national des statistiques (Istat).

Le PIB s'est en revanche contracté de 0,9% sur un an, selon cette deuxième estimation des comptes du dernier trimestre 2013. L'estimation provisoire, publiée à la mi-février, faisait état d'une hausse de 0,1% par rapport au trimestre précédent et d'une baisse de 0,8% sur un an.

L'Istat confirme ainsi la sortie de récession de l'Italie au dernier trimestre de 2013.

L'institut a par ailleurs revu en baisse son estimation pour le 3ème trimestre 2013 par rapport au précédent, désormais fixée à -0,1%, contre 0% auparavant. L'Italie a donc enchaîné neuf trimestres consécutifs de contraction avant de repasser dans le vert au 4ème trimestre 2013.

Sur l'ensemble de l'année, le PIB s'est contracté de 1,8% par rapport à 2012, selon le communiqué. L'acquis de croissance pour l'année 2014 est de -0,1% (BIEN -0,1%, l'Istat ayant corrigé le chiffre publié dans la matinée).

Le nouveau président du Conseil italien Matteo Renzi, entré en fonctions fin février, devrait dévoiler mercredi des mesures économiques pour relancer le pays, qui pourraient prendre la forme de baisses d'impôts pour les moins favorisés ou d'une baisse du coût du travail.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a annoncé mardi tabler sur une croissance du PIB de 0,6% en Italie en 2014.

Le précédent gouvernement italien, mené par Enrico Letta, avait pour sa part avancé une prévision de 1 à 1,1%, mais le nouveau ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan a déclaré lundi à Bruxelles qu'il se baserait sur des prévisions "plus proches de celles de la Commission" européenne, c'est-à-dire également +0,6% en 2014, ont rapporté les médias italiens.







awp

lundi 3 mars 2014

Italie: recul du PIB de 1,9% en 2013, dette à 132,6% du PIB

ROME - L'économie italienne s'est contractée en 2013 de 1,9% par rapport à 2012, tandis que sa dette a bondi à 132,6% de son Produit intérieur brut (PIB), a annoncé lundi l'Institut national des statistiques Istat.

Il s'agit du plus haut niveau pour l'endettement italien depuis 1990, année du début de la série statistique comparable. En 2012, le rapport dette/PIB était de 127%. Pour 2013, les prévisions officielles étaient d'un endettement encore plus élevé à 133% du PIB.

Pour la principale association de consommateurs italienne, la Codacons, la contraction du PIB et l'augmentation de la dette publique italienne sont les deux faces de la même médaille, l'une est la conséquence directe de l'autre.

Tant que les dirigeants du gouvernement penseront seulement à réduire la dette en augmentant la fiscalité, le PIB ne pourra que chuter et le rapport dette/PIB empirer, a ajouté la Codacons, qui préconise de réduire imméditament taxes et impôts divers sur le le logement, les carburants, l'électricité et le gaz.

La contraction du PIB s'explique en grande partie par la chute de la consommation intérieure.

Après -4% l'année précédente, la consommation des ménages a reculé de 2,6% en valeur (dont -3,1% pour les biens alimentaires, -5,7% pour les dépenses de santé et -5,2% pour les achats d'habillement), tandis que les investissements fixes ont chuté de 4,7%. 

Les exportations de biens et services ont légèrement progressé de 0,1%, alors que les importations ont diminué de 2,8%.

Les secteurs de l'industrie (-3,2%), de la construction (-5,9%) et des services (-0,9%) ont tous vu leur valeur ajoutée reculer au cours de l'année, à l'exception du secteur de l'agriculture et de la pêche, qui a connu une progression de 0,3%. 

Le déficit public sur 2013 s'est établi à 3% du PIB, un chiffre inchangé par rapport à l'année précédente et conforme aux critères européens du Pacte de stabilité. 

L'Italie a continué de dégager un important excédent primaire (hors intérêts sur la dette) de 2,2%, en légère baisse toutefois par rapport à 2012 (2,5%). 

Au dernier trimestre 2013, le PIB de l'Italie a progressé de 0,1% au dernier trimestre par rapport au précédent, après avoir enchaîné huit trimestres consécutifs de contraction et un trimestre de stagnation, soit sa plus longue récession depuis l'après-guerre.

La dette publique a atteint 2.068 milliards d'euros à la fin 2013 (soit 132,6%), contre 1.989 mds EUR fin 2012 (soit 127% du PIB).

Des représentants syndicaux de l'Istat ont interrompu brièvement la conférence de presse afin de protester contre l'absence de président depuis dix mois, après le départ d'Antonio Golini à la retraite le 13 juin dernier.

Le 14 février, le numéro deux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Pier Carlo Padoan avait bien été désigné à la tête de l'Istat mais quelques jours après, le nouveau chef du gouvernement Matteo Renzi le nommait ministre de l'Economie et des Finances.

Istat recherche président désespèrement, ont ironisé dans leurs tracts les membres du personnel, dénonçant le fait que l'Institut ne fonctionne que grâce aux 400 travailleurs précaires, sélectionnés sur concours public mais dont le contrat se termine le 31 mai 2014.








afp

lundi 10 février 2014

Hydrogène: le français McPhy signe un accord avec l'italien Fincantieri

PARIS - Le français McPhy Energy, spécialiste du stockage d'hydrogène sous forme solide, a annoncé lundi la signature d'un accord de développement d'un réservoir destiné aux navires propulsés à l'hydrogène avec le groupe de construction navale italien Fincantieri.

L'accord, dont le montant n'a pas été communiqué, prévoit la réalisation d'un premier prototype visant à équiper les futurs navires construits par Fincantieri.

C'est un projet clé pour notre développement dans les énergies vertes qui permettront de réduire l'impact de la mobilité maritime sur l'environnement, a déclaré Gerardo Borgogna, directeur du département conception de sous-matins de Fincantieri.

Le vice-président de McPhy Energy, Adamo Screnci, a pour sa part estimé dans un communiqué que l'accord est un des premiers projets industriels concernant la mobilité maritime. C'est également un point de départ pour la création d'infrastructures hydrogène martimies, incluant la production et le stockage.

L'hydrogène peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel, utilisé comme matière première dans l'industrie ou encore alimenter des véhicules électriques à pile à combustible.

Jusqu'à présent, il est essentiellement obtenu à partir de gaz naturel, ce qui réduit son intérêt environnemental. L'émergence d'un hydrogène vert offrirait donc une solution écologique pour rallonger la portée des véhicules électriques adaptés à l'hydrogène.

L'entreprise française, qui s'est développée en 2013 avec le rachat d'Enertrag en Allemagne et Piel en Italie, est spécialisée dans la production d'hydrogène par électrolyse de l'eau et son stockage sous forme solide.

Fincantieri, leader mondial des paquebots de croisière, emploie près de 20.000 personnes dans le monde. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros en 2012.






awp

jeudi 12 décembre 2013

Italie: Letta obtient la confiance du Parlement et promet "un nouveau départ"

Rome - Le Premier ministre Enrico Letta a remporté mercredi deux votes de confiance au parlement, en s'engageant à "un nouveau départ" pour son gouvernement qui fera tout pour que l'Italie "ne replonge pas dans la crise" et pour contrecarrer les populismes.

Son exécutif a obtenu la majorité d'abord à la Chambre des députés puis au Sénat. Dans cette chambre où le vote était un peu plus risqué, il s'est adjugé 173 "oui", 22 voix de plus que la majorité absolue.

Le vote avait été organisé après la sortie de Silvio Berlusconi et d'une partie de ses troupes, de la majorité droite-gauche qui avait été constituée en avril.

"Nous ne permettrons pas que l'Italie replonge", a déclaré M. Letta, devant les Chambres. Selon les économistes, l'Italie s'apprête à sortir de sa plus longue période de récession de l'après-guerre.
Mais elle reste marquée par des tensions sociales.

Mercredi, des militants "forconi" (fourches), mouvement hétéroclite rassemblant agriculteurs angoissés par la fiscalité, commerçants, chauffeurs routiers notamment, ont manifesté, bloquant des carrefours ou les voies ferrées dans plusieurs villes. A Milan, des échauffourées ont opposé des supporteurs hollandais de l'Ajax à des camionneurs qui bloquaient le trafic.

Lundi des incidents importants (saccages, policiers blessés) s'étaient produits à Turin (nord) et avaient reçu le soutien appuyé de l'ex-humoriste Beppe Grillo. Un appui stigmatisé par Enrico Letta qui s'en est pris à ceux qui "veulent mettre en ruines la démocratie représentative". A propos des "forconi", il a évoqué "une petite minorité qui ne représente pas l'Italie".

M. Letta a dénoncé plus généralement les forces populistes, défendant avec énergie l'Union européenne, dont l'Italie assurera la présidence tournante à partir du 1er juillet 2014.

"Aujourd'hui, nous traçons une ligne nette : d'un côté ceux qui aiment l'Europe, en reconnaissent les contradictions et veulent la réformer mais savent que sans l'UE nous retombons dans le Moyen-âge", a-t-il dit. "Et de l'autre côté, ceux qui veulent bloquer l'UE, qui veulent isoler l'Italie, qui cherchent le consensus à travers le populisme. Que ceux-là ne me votent pas la confiance !", a-t-il lancé.

Une allusion aux deux principaux partis d'opposition, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) de Beppe Grillo et Forza Italia de Silvio Berlusconi, qui attaquent régulièrement l'UE et l'euro.


LE VOTE NE FAISAIT PAS DE DOUTE

Les "faucons" du camp Berlusconi sont passés dans l'opposition en raison de l'expulsion du Cavaliere de son poste de sénateur après sa condamnation à un an de prison pour fraude fiscale.

L'issue du vote de confiance ne faisait guère de doute, grâce aux voix de la gauche et d'une cinquantaine d'ex-Berlusconiens rassemblés dans le Nouveau centre droit (NCD) dirigé par Angelino Alfano, vice-Premier ministre et ex-bras droit du Cavaliere.

Mais M. Letta a voulu demander la confiance pour "marquer une discontinuité, pour imprimer un +avant+ et un +après" à la suite de la défection du Cavaliere. Un "nouveau départ", selon le Premier ministre, qui juge sa majorité désormais "plus unie" après des mois de "large entente", marqués en réalité par les pressions et les menaces incessantes du magnat des médias.

M. Letta voudrait nouer au sein de sa nouvelle majorité un "pacte à l'allemande", souscrit par toutes les forces favorables au gouvernement et fondé sur un programme de mesures à adopter tout au long de l'année prochaine.

M. Letta a prévu d'inclure dans ses consultations politiques M. Alfano, mais aussi les responsables des petits partis centristes alliés de son gouvernement.

Le Premier ministre a évoqué ce "pacte" et ses priorités pour 2014. Notamment l'adoption d'une nouvelle loi électorale, récemment partiellement invalidée par la Cour constitutionnelle. Il a aussi promis des coupes dans les coûts de la politique, avec notamment une baisse draconienne du nombre des parlementaires, réclamée avec force par le nouveau dirigeant du Parti démocrate (PD), l'ambitieux maire de Florence Matteo Renzi.

M. Letta a aussi réitéré son intention de lutter contre le chômage (supérieur à 12% de la population active), en réformant également le système des aides sociales, et de faciliter un redémarrage économique.








awp

mardi 10 décembre 2013

Italie: proche de la sortie de récession, mais trop tôt pour crier victoire

Milan - L'Italie est désormais très près de sortir de sa plus longue période de récession d'après-guerre avec une croissance nulle au troisième trimestre, mais les économistes avertissent qu'il est encore tôt pour crier victoire.

L'institut des statistiques Istat a revu mardi en légère hausse sa première estimation du Produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre par rapport au précédent, à 0%, contre -0,1% initialement annoncé en novembre.

En réalité, d'après les chiffres d'Istat, la valeur du PIB a continué de reculer au troisième trimestre mais trop peu pour que cela soit visible en pourcentage. Sur un an, le PIB s'est contracté de 1,8% contre 1,9% estimé précédemment.

Même ainsi, il s'agit d'une bonne nouvelle pour l'économie italienne, mise quasiment à genoux par huit trimestres successifs de récession et qui redoute de stagner à l'infini si le fragile gouvernement de coalition d'Enrico Letta ne parvient pas à relancer la machine. La dette de l'Italie reste écrasante (plus de 2.000 milliards d'euros) et l'exécutif se voit fréquemment taxer d'immobilisme face à la montée du chômage et de la précarité.

Le ministre de l'Economie Fabrizio Saccomanni s'est aussitôt félicité de la révision des statistiques: "L'Istat certifie l'arrêt de la récession. Les importations, les exportations et la production industrielle repartent. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais la direction est la bonne", a-t-il tweeté.

"Au 4è trimestre, l'évolution du PIB sera positive. Et avec la reprise, dans les entreprises arriveront enfin des améliorations sur le front de l'emploi", a-t-il ajouté.

La variation acquise du PIB pour 2013 s'établit à -1,9%, selon Istat. Si le 4è trimestre se confirme comme une période de reprise, la variation du PIB sur l'ensemble de l'année pourrait donc être conforme, voire un peu moins négative que la prévision du gouvernement (-1,8%). Pour 2014, Rome vise une croissance de 1,1%.


DE BON AUGURE

Plus tôt dans la matinée, l'Istat avait par ailleurs publié un indicateur de production industrielle meilleur que prévu, en hausse de 0,5% en octobre par rapport à septembre.

Ce chiffre "est de bon augure pour un retour à une production industrielle en hausse au 4è trimestre, après dix trimestres consécutifs de baisse", notent les économistes de la banque UniCredit. "Nous tablons sur une modeste hausse du PIB au 4T", ajoutent-ils.

Paolo Mameli, de la banque Intesa Sanpaolo, reste pour sa part prudent: selon lui, si le bilan du 3è trimestre est de fait "meilleur que prévu", le détail des composantes du PIB est "moins réconfortant" car il montre que la contribution du commerce extérieur a été négative et que la consommation des ménages a continué à se contracter.

"Concrètement, l'activité économique n'a évité un bilan plus négatif que celui du trimestre précédent que grâce à l'augmentation des stocks", résume-t-il. Or ce phénomène pourrait s'inverser lors du trimestre en cours, note-t-il, déclarant s'attendre à une hausse modeste de 0,1%.

Le président de l'organisation patronale Confindustria Giorgio Squinzi a lui aussi opté pour une prudente réserve: "La baisse semble s'atténuer, mais nous ne pouvons pas dire que nous sommes sortis de la crise. Sur une base annuelle, nous sommes toujours en recul", a-t-il dit.

Les tensions sociales restent vives dans le pays. L'Italie est depuis lundi en proie à un mouvement de contestation se réclamant du mouvement protestataire des "forconi" (fourches), qui rassemble agriculteurs, artisans, commerçants, petits entrepreneurs et chauffeurs routiers et bloque ponctuellement des routes et des gares.

Ils entendent protester contre l'alourdissement de la fiscalité et réclament la démission du gouvernement Letta, accusé de délaisser les couches les plus faibles de la population.





awp

vendredi 15 novembre 2013

Risques de dérapage de l'Italie pour sa dette, de l'Espagne pour ses déficits

Bruxelles - La Commission européenne a adressé vendredi un avertissement à l'Italie pour sa dette et à l'Espagne pour son déficit en 2014, mettant en garde contre des risques de dérapage.

Le projet de budget 2014 de ces deux pays "risque de ne pas être conforme aux règles du pacte de stabilité et de croissance" européen, avertit la Commission.

Pour la première fois cette année, l'exécutif européen dispose d'un droit de regard sur les budgets des 17 pays de la zone euro et peut exiger des changements, s'ils ne sont pas conformes aux objectifs de déficit ou à ses recommandations économiques.

Aucun des 13 pays de la zone euro dont les projets de budget ont été examinés ne va devoir revoir sa copie. Mais pour plusieurs d'entre eux, la Commission "a des raisons d'émettre de sérieuses critiques", explique-t-elle dans un communiqué.

En Italie, qui est sortie de la procédure de déficit excessif cette année et où le déficit restera inférieur au seuil de 3%, c'est la dette qui pose problème. Selon les prévisions de la Commission, publiées le 5 novembre, elle devrait atteindre 134% du PIB l'an prochain, un niveau record pour ce pays, et la deuxième dette la plus élevée de la zone euro après celle de la Grèce.

En raison de cette dette élevée, l'Italie ne pourra pas, comme elle l'espérait, invoquer la "clause d'investissement", a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, au cours d'une conférence de presse.

Cette clause permet à certains pays qui font des investissements d'avenir grâce aux cofinancements européens de dévier des objectifs à moyen terme des programmes de convergence.

En Espagne, "l'objectif de déficit risque de ne pas être atteint" en 2014, au vu du projet de budget présenté, selon la Commission.

Madrid a obtenu un délai de deux ans, jusqu'en 2016, pour ramener son déficit dans les clous européens. Mais il devrait atteindre 6,8% cette année et 5,9% l'an prochain, selon les prévisions de la Commission, ce qui risque de rendre impossible sa réduction à 3% maximum en 2016.

Moyennant quoi "la Commission invite les autorités espagnoles à prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte que le budget de l'an prochain respecte entièrement le pacte" de stabilité, a déclaré M. Rehn.

La Commission estime notamment que, dans leur projet de budget, les autorités espagnoles comptent trop sur "les résultats concrets de la lutte contre la fraude". Et les efforts structurels "n'atteignent pas le niveau recommandé", a relevé M. Rehn.

La Commission a également critiqué les projets de budget d'autres pays de la zone euro: Malte, la Finlande et le Luxembourg, qui sont dans des situations économiques diverses mais pourraient tous échouer à remplir les objectifs qui leur ont été fixés pour 2014 dans le cadre du pacte de stabilité.







awp

lundi 21 octobre 2013

Zone euro: au Portugal et en Italie, la grogne monte contre l'austérité

Lisbonne/Rome - Des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés au Portugal et en Italie samedi afin de protester contre les nouvelles mesures d'austérité annoncées par leurs gouvernements afin de maîtriser les déficits publics.

En Italie, quelque 70'000 personnes selon les syndicats, 50'000 selon les autorités, ont protesté à Rome, où un important dispositif policier avait été déployé de crainte d'incidents.

"On proteste contre une austérité qui met le pays à genoux", a expliqué Piero Bernocchi, du syndicat autonome Cobas. Pour lui, elle "n'a pas atteint son but, qui était de réduire la dette, pendant que la classe politique continue avec ses privilèges".

Le Parlement italien a entamé l'examen du budget pour l'an prochain, qui comporte d'importantes coupes dans les prestations sociales.

Des heurts ont opposé une centaine de manifestants encagoulés à la police autour du ministère italien des Finances, tandis que la vitrine d'une agence de la banque UniCredit a été détruite à coups de pierres.

Quinze personnes ont au total été interpellées, tandis que deux policiers ont été blessés dans ces affrontements, a annoncé la police.

Au Portugal, les manifestants ont défilé sur les ponts des deux plus grandes villes, Lisbonne et Porto, à l'appel de la CGTP, la principale centrale syndicale de ce pays, proche du Parti communiste.

A Porto, des milliers de personnes ont traversé à pied le pont do Infante qui relie les deux rives du Douro, le fleuve qui arrose cette cité du nord, tandis que sur l'île de Madère des centaines de personnes ont également manifesté.

Dans la capitale portugaise, les protestataires ont franchi le célèbre pont du 25 Avril, du nom de la révolution qui a renversé la dictature salazariste en 1974, à bord de quelque 400 autocars. Les organisateurs n'ont pas communiqué d'estimations sur le nombre des participants.

"Menteurs !", "Dehors !", "Le peuple est en colère !", scandaient les protestataires, qui s'étaient rassemblés dans le quartier d'Alcantara à Lisbonne.

"Il est urgent de changer de politique" ou "Face aux injustices, la révolution est une obligation", proclamaient des banderoles en tête de cortège déployées par des retraités en colère.

Dans le même temps, une colonne d'autocars a traversé le pont au ralenti, au milieu d'un concert de klaxons. A leur arrivée, ils ont été accueillis par les applaudissements des manifestants.


"JE VAIS DEVOIR ÉMIGRER"

"Mon fils, mon petit-fils et mon arrière-petit-fils sont au chômage. J'ai des raisons d'être inquiète !", s'exclame Olga Costa, une femme de 71 ans qui touche une retraite mensuelle d'à peine 371 euros.
"Je dois travailler dans sept endroits différents pour m'en sortir", confie, un peu plus loin, une femme de ménage qui a fait le déplacement depuis Aveiro (centre).

"Le budget du gouvernement pour l'année prochaine, cible encore les classes modestes et pauvres. C'est injuste", lâche Eugenia Leal, professeur dans une école lisboète.

"Je ne pense pas que les choses vont s'améliorer dans ce pays !", constate Marta Tavares, une étudiante en communication, âgée de 19 ans. "Je vais devoir émigrer!", dit-elle.

"C'est une journée historique", s'est félicité Arménio Carlos, secrétaire général de la CGTP, qui a annoncé une nouvelle manifestation pour le 1er novembre.

Au Portugal, il s'est agi de la première grande mobilisation après qu'une nouvelle cure d'austérité a été dévoilée mardi dans le projet de budget pour 2014 qui touchera de plein fouet le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des retraités.

Parmi les mesures les plus contestées figurent des réductions des salaires des fonctionnaires allant de 2,5% à 12%, ainsi que les coupes de près de 10% dans les retraites des anciens salariés du secteur public.

L'organisation de cette journée de mobilisation avait été marquée par le bras de fer qui a opposé la CGTP et le gouvernement sur le parcours choisi pour cette manifestation à Lisbonne.

"Le gouvernement a tenté de nous empêcher, mais le pont ne lui appartient pas", a lancé le leader syndical.




awp

dimanche 29 septembre 2013

Italie: l'instabilité politique est "un grand risque"

Rome - Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde vendredi l'Italie contre les tensions au sein de sa majorité gouvernementale, "un grand risque" pour sa croissance économique, et souligné les faiblesses de son secteur bancaire.

"Le gouvernement de coalition au pouvoir depuis avril travaille sur un agenda de réformes mais fait face à des contraintes politiques", remarque le FMI dans son rapport annuel sur l'Italie.

"Même si le gouvernement a le soutien au Parlement, les tensions entre les partenaires de la coalition sont évidentes et représentent un grand risque", ajoute le FMI.

Le gouvernement italien gauche-droite dirigé par Enrico Letta a lancé des réformes pour relancer l'économie nationale en récession et combattre le chômage mais affronte depuis deux mois des tensions croissantes au sein de la majorité parlementaire.

La condamnation définitive le 1er août de Silvio Berlusconi à un an de prison pour fraude fiscale par la Cour de cassation a provoqué un regain de tension. Les parlementaires menacent maintenant de démissionner en bloc si l'ex-chef du gouvernement est déchu de son statut de sénateur en raison de cette condamnation.

"La bonne nouvelle c'est qu'après presque deux ans de récession, l'économie montre des signes de stabilisation. Nous prévoyons une modeste reprise plus tard dans l'année et une augmentation progressive de la croissance", a commenté Kenneth Kang, chef de la mission du FMI qui s'est rendue en Italie.

"L'heure est venue d'appliquer de manière sérieuse les réformes nécessaires à la reprise", a-t-il ajouté.
Selon le rapport du FMI, la récession de presque deux ans et des conditions de crédit plus difficiles ont fait payer aux banques "un lourd tribut".

Les crédits douteux ont triplé depuis 2007 dans le portefeuilles des banques, selon le FMI qui estime que "la rentabilité basse et la qualité fragile des avoirs représentent les principaux points faibles" du système bancaire.

"En cas de choc macro-économique important, les faibles profits des banques ne suffiraient pas à absorber l'impact", a commenté Dimitri Demekas, chef d'une autre mission du FMI qui a examiné le système bancaire italien.

Le FMI a appelé l'Italie à poursuivre ses réformes pour renforcer la productivité, baisser le chômage et créer un environnement plus favorable pour le secteur économique.

La Fonds a cependant maintenu ses prévisions de croissance pour l'Italie, prévoyant une baisse du PIB de 1,8% en 2013 et une hausse de 0,7% en 2014.





awp

mardi 6 août 2013

Italie: indicateurs meilleurs que prévu, la récession s'atténue

Rome - La pire récession qu'ait connu l'Italie est en phase d'atténuation, ont estimé mardi des économistes et membres du gouvernement après l'annonce d'un recul moindre que prévu du PIB au deuxième trimestre et d'une nouvelle hausse de la production industrielle.

Le PIB (produit intérieur brut) italien a reculé de 0,2% au deuxième trimestre par rapport au précédent et de 2% sur un an, a annoncé l'institut national de statistiques Istat, soit nettement moins que les baisses de 0,4% en rythme mensuel et de -2,2% en rythme annuel, attendues par les économistes.

Si ces chiffres préliminaires sont confirmés, ce sera cependant la première fois, depuis le démarrage de l'actuelle série statistique en 1990, que le PIB enregistre un huitième trimestre consécutif de baisse, selon l'Istat.

En outre, tous les secteurs de l'économie --dont l'industrie et les services-- ont subi des contractions au deuxième trimestre, y compris l'agriculture où le PIB est en baisse pour la première fois depuis le troisième trimestre 2012.

La baisse accumulée du PIB depuis le début 2013 atteint déjà -1,7%, dépassant les prévisions officielles du gouvernement qui table sur un recul de 1,3% du PIB cette année. Le FMI et la Banque d'Italie tablent eux sur un recul de respectivement -1,8% et -1,9% en 2013, après une forte contraction de -2,4% en 2012.

La baisse du PIB italien semble toutefois en cours de ralentissement, après un premier trimestre marqué par une contraction de 0,6% par rapport au précédent et de -2,4% sur un an.

Après un deuxième trimestre "encore conjoncturellement négatif", le ministre italien de l'Emploi et ancien chef de l'Istat Enrico Giovannini a prédit une reprise au deuxième semestre.

"Il y a des indicateurs de confiance et de commandes positifs" et, pour les troisième et quatrième trimestres, "on aura un signal conjoncturellement positif", a assuré M. Giovannini.

Selon lui, "l'optimisme augmente dans les familles, il y a une plus grande confiance des entrepreneurs, et les commandes augmentent aussi sur le marché intérieur. La volonté de dépasser la phase de récession est devenue plus concrète".

L'Istat a publié un autre indicateur positif: la production industrielle qui a enregistré une nouvelle hausse de 0,3% sur un mois (juin), après +0,1% en mai.

Pour Christian Schulz, analyste de Berenberg, "le pire de la crise est passé" pour l'Italie, engluée dans sa plus longue et grave récession de l'après-guerre.

Il a parlé de "surprise positive" à propos de la baisse plus atténuée que prévu du PIB au deuxième trimestre, qui est aussi "la moins marquée depuis le début de la récession au troisième trimestre 2011".

Le "PIB italien devrait recommencer à progresser d'ici la fin de l'année, grâce à une atténuation des mesures d'austérité et à la bonne tenue des exportations", a estimé l'expert.

Toutefois le Premier ministre Enrico Letta a mis en garde lundi contre toute instabilité politique pouvant mettre en péril les premiers "signaux réels" de reprise. "L'Italie ne peut pas se permettre de crises politiques", a-t-il estimé.

Les déboires judiciaires la semaine dernière de l'ex-chef de gouvernement Silvio Berlusconi avaient fait peser une lourde hypothèque sur le sort du gouvernement gauche-droite de M. Letta. Mais M. Berlusconi a levé dimanche les doutes sur un retrait de son soutien à l'exécutif.






AWP

mardi 21 mai 2013

Fraude fiscale: Letta dénonce une "hypocrisie incroyable au niveau européen"


Rome - Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a déploré mardi "l'hypocrisie incroyable au niveau européen" dans la lutte contre la fraude fiscale, à la veille d'un sommet à Bruxelles consacré à ce phénomène mais aussi à l'énergie.

"De nombreuses personnes ont cité la question des paradis fiscaux et je partage la nécessité d'en faire davantage" dans la lutte contre ce phénomène "mais le problème est que sur ce sujet il y a une hypocrisie incroyable au niveau européen", a déclaré M. Letta devant les sénateurs italiens.

Le nouveau chef du gouvernement, dont c'est le premier sommet européen, présentait aux élus de la péninsule les positions italiennes à la veille de ce sommet.

Quand la volonté de lutte contre les paradis fiscaux "doit être appliquée, elle a des conséquences qui ne plaisent pas à certains car elle entraîne des pertes de revenus faciles", a-t-il ajouté, sans nommer aucun Etat.

Les ministres des Finances des 27 ont décidé mardi de confier un mandat à la Commission européenne pour renégocier les accords fiscaux avec la Suisse, Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Liechtenstein. Mais ils ont échoué à se mettre d'accord sur le point le plus important: faire adopter à l'unanimité la révision d'une loi européenne, en souffrance depuis 2008, sur la fiscalité de l'épargne.

Cette loi prévoit l'échange automatique d'informations de certaines données bancaires. L'idée est à terme de la renforcer et d'en étendre le champ d'application, notamment à l'assurance-vie.

Or, l'Autriche et le Luxembourg, farouches défenseurs du secret bancaire, n'ont pas complètement levé leurs restrictions, contrairement à ce qu'espéraient leurs partenaires, arguant qu'il fallait au préalable des négociations abouties avec les pays tiers comme la Suisse, ce qui va prendre du temps.

"A un moment où tous les Etats demandent des sacrifices à leurs propres citoyens pour assainir les comptes, la lutte contre la fraude fiscale est un impératif moral, un objectif incontournable", a ajouté M. Letta.

"La lutte contre la fraude et l'évasion fiscale internationales représente un problème qui impose des solutions coordonnées à l'échelle internationale, il faut imposer la transparence et la timidité n'est plus admise", a martelé le chef du gouvernement italien.

Le conseiller diplomatique de la présidence du Conseil italien, Armando Varricchio, a précisé par la suite lors d'un briefing avec la presse que le fait même que le Conseil européen en parle est important.
"Quand les chefs d'Etat et de gouvernement s'occupent de la fiscalité, cela représente un message fort pour tous les citoyens de l'UE", a-t-il dit.






awp