Rome - Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde vendredi l'Italie contre les tensions au sein de sa majorité gouvernementale, "un grand risque" pour sa croissance économique, et souligné les faiblesses de son secteur bancaire.
"Le gouvernement de coalition au pouvoir depuis avril travaille sur un agenda de réformes mais fait face à des contraintes politiques", remarque le FMI dans son rapport annuel sur l'Italie.
"Même si le gouvernement a le soutien au Parlement, les tensions entre les partenaires de la coalition sont évidentes et représentent un grand risque", ajoute le FMI.
Le gouvernement italien gauche-droite dirigé par Enrico Letta a lancé des réformes pour relancer l'économie nationale en récession et combattre le chômage mais affronte depuis deux mois des tensions croissantes au sein de la majorité parlementaire.
La condamnation définitive le 1er août de Silvio Berlusconi à un an de prison pour fraude fiscale par la Cour de cassation a provoqué un regain de tension. Les parlementaires menacent maintenant de démissionner en bloc si l'ex-chef du gouvernement est déchu de son statut de sénateur en raison de cette condamnation.
"La bonne nouvelle c'est qu'après presque deux ans de récession, l'économie montre des signes de stabilisation. Nous prévoyons une modeste reprise plus tard dans l'année et une augmentation progressive de la croissance", a commenté Kenneth Kang, chef de la mission du FMI qui s'est rendue en Italie.
"L'heure est venue d'appliquer de manière sérieuse les réformes nécessaires à la reprise", a-t-il ajouté.
Selon le rapport du FMI, la récession de presque deux ans et des conditions de crédit plus difficiles ont fait payer aux banques "un lourd tribut".
Les crédits douteux ont triplé depuis 2007 dans le portefeuilles des banques, selon le FMI qui estime que "la rentabilité basse et la qualité fragile des avoirs représentent les principaux points faibles" du système bancaire.
"En cas de choc macro-économique important, les faibles profits des banques ne suffiraient pas à absorber l'impact", a commenté Dimitri Demekas, chef d'une autre mission du FMI qui a examiné le système bancaire italien.
Le FMI a appelé l'Italie à poursuivre ses réformes pour renforcer la productivité, baisser le chômage et créer un environnement plus favorable pour le secteur économique.
La Fonds a cependant maintenu ses prévisions de croissance pour l'Italie, prévoyant une baisse du PIB de 1,8% en 2013 et une hausse de 0,7% en 2014.
awp
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