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Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




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mardi 4 février 2014

Electricité: création d'une vaste zone d'échanges dans le nord-ouest de l'Europe

PARIS - Les marchés français et britannique de l'électricité sont couplés depuis mardi, dans le cadre de la mise en place d'une vaste zone recouvrant le nord-ouest de l'Europe qui vise à encourager les échanges transfrontaliers de courant.

Ce système de couplage de marché, qui existait depuis 2010 dans la zone dite centre-ouest Europe recouvrant l'Allemagne, la France et le Benelux, a été étendu à toute la zone dite nord-ouest Europe, qui intègre la Grande-Bretagne, l'Autriche, la Pologne, les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède) et les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), soit 15 pays en tout.

Nouvelle étape de l'intégration des marchés électriques européens, cette extension permet de couvrir 75% de la consommation européenne de courant, a souligné Cécile George, directrice de l'accès aux réseaux électriques à la Commission de régulation de l'énergie (CRE). 

Le couplage avec la Grande-Bretagne permettra de réduire les coûts d'approvisionnement en électricité de 50 millions d'euros par an, un montant identique aux économies réalisées avec l'Allemagne, selon la CRE, le gendarme français des marchés de l'électricité et du gaz.

Le couplage de marché permet de confronter l'offre et la demande d'électricité de part et d'autre d'une interconnexion (liaison électrique transfrontalière), comme si les pays concernés formaient un seul et même marché. Ce système vise à favoriser et optimiser les échanges de courant transfrontaliers, ainsi qu'à harmoniser les prix de gros de l'électricité en Europe.

Concrètement, les Bourses d'électricité vont mettre en commun leurs carnets d'ordres de l'électricité achetée et vendue la veille pour le lendemain, selon Cécile George. Cela permettra de sélectionner les offres de production les moins chères et de réduire les coûts d'approvisionnement pour les fournisseurs d'électricité.

Le couplage sera étendu à l'Espagne et au Portugal cette année, et à l'Italie fin 2014 ou début 2015.

Pas moins de dix régulateurs, quatre Bourses d'électricité et treize gestionnaires de réseaux électriques sont impliqués dans ce projet.







AWP

lundi 25 novembre 2013

Le cout de la transition énergétique estimé a plusieurs centaines de milliards d'euros en Europe

PARIS - La transition énergétique nécessitera des centaines de milliards d'euros d'investissements pour l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne au cours des prochaines décennies, selon une étude publiée lundi par la grande-école HEC Paris et le cabinet de conseil Kurt Salmon.

Le constat est implacable: ce sont des centaines de milliards d'euros que nos pays vont devoir financer au cours des deux prochains décennies pour atteindre leurs objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre, souligne l'étude. 

Les trois pays passés sous revue représentaient à eux seuls 40% de la consommation pétrolière de l'Union européenne en 2012. Ils ont chacun emprunté des trajectoires différentes pour réduire la dépendance de leur économie aux énergies fossiles émettrices de CO2.

La facture devrait être la plus élevée pour l'Allemagne, qui a engagé sa sortie du nucléaire et recherche un nouveau modèle de croissance économique en favorisant les énergies renouvelables.

Jusqu'à 400 milliards d'euros seront nécessaires d'ici à 2030 pour financer la transition, sans que l'impact sur l'emploi puisse être quantifié avec précision, estiment les auteurs de l'étude. 

Cela correspond à un tiers de l'effort engagé pour la réunification de l'Allemagne et de l'Ouest et de l'Allemagne de l'Est (1.300 milliards d'euros), soulignent-ils, évoquant notamment comme pistes de financement une augmentation des prix de gros de l'électricité et de la tonne de CO2. 

La facture pourrait même atteindre 580 milliards d'euros en 2050.

Le Royaume-Uni a fait le choix inverse: sa stratégie de décarbonisation se traduit par une relance de son programme nucléaire, comme en témoigne l'accord conclu fin octobre avec le géant français EDF pour la construction de deux réacteurs EPR. L'objectif est surtout d'améliorer la productivité du secteur électrique du pays pour renforcer sa compétitivité, souligne l'étude. 

Les besoins d'investissements sont estimés à 200 milliards d'euros à l'horizon 2050, dont 130 milliards pour la restructuration du secteur électrique d'ici à 2030.

Enfin, en Espagne, c'est un constat d'échec qui domine pour la transition énergétique amorcée au milieu des années 2000, en raison d'un déficit tarifaire induit par un fort niveau de soutien public aux énergies renouvelables et son non financement initial par le consommateur particulier. 

Ainsi, le pays fait face à une dette cumulée de plus 26 milliards d'euros de son secteur électrique entre 2005 et 2013. Selon toute vraisemblance, il ne devrait pas y avoir de relance de la transition énergétique en Espagne sans véritable réforme structurelle du secteur électrique et assainissement des finances publiques, écrivent les auteurs de l'étude. 

mardi 8 octobre 2013

FMI: la récession moins profonde que prévu pour 2013 en zone euro, poursuite d'une reprise modérée pour l'Europe émergente

Bruxelles - La zone euro connaîtra une récession un peu moins profonde que prévu en 2013, mais fera ensuite face à une reprise "molle", a indiqué mardi le Fonds monétaire international (FMI) en publiant ses nouvelles prévisions économiques mondiales. L'institut estime également que les pays de l'Europe émergente poursuivront une reprise modérée.

Le produit intérieur brut de la zone euro devrait se replier de 0,4% cette année, et non plus de 0,5% comme envisagé jusqu'ici, avant que la région ne renoue avec la croissance avec un PIB en hausse de 1,0% en 2014 (prévision inchangée).

L'an prochain, les quatre principales économies de la zone euro verront leur activité progresser, y compris l'Espagne qui devrait voir son PIB progresser de 0,2%. L'institut de Washington tablait jusqu'ici sur une croissance au point mort pour Madrid en 2014.

Au rayon des bonnes nouvelles: la France devrait, selon le FMI, échapper à la récession cette année et enregistrer une croissance de 0,2% (et non plus un repli de 0,1%). L'an prochain, la deuxième économie de la zone euro devrait voir sa croissance s'accélérer, avec un PIB en hausse de 1,0%.

De son côté, l'Allemagne, moteur économique de la zone euro, devrait faire mieux que prévu avec une croissance de 0,5% cette année (contre 0,3% jusqu'ici) et de 1,4% l'an prochain (contre 1,3%).

Même si "la zone euro s'extrait de la récession, l'activité économique devrait rester molle", note le FMI, avec un chômage évoluant au-dessus de 12%, un niveau record.

En cause: la faiblesse de l'économie des pays du sud, les pays dits de la périphérie par opposition à ceux jugés plus solides.

"Les pays du noyau dur montrent des signes de reprise. Ce n'est pas le résultat d'un changement politique majeur mais d'un changement de climat, qui pourrait être source de satisfaction si les particuliers et les entreprises décidaient de dépenser plus. Pendant ce temps, les pays du sud continuent de souffrir", résume Olivier Blanchard, chef économiste du FMI.

"Les progrès pour améliorer la compétitivité et les exportations ne sont pas encore suffisants pour compenser une demande interne déprimée", poursuit-il dans un propos introducteur.

Qui plus est, les efforts pour réduire les déficits continuent de peser sur l'activité des pays les plus fragiles même s'ils devraient être moindres l'an prochain et représenter un peu moins de 0,5 point de PIB. Un niveau "adéquat", pour le FMI qui recommande toutefois "si nécessaire, une certaine flexibilité".


L'Europe émergente poursuit une reprise modérée

"L'activité a repris au cours du premier semestre 2013 grâce à des conditions financières plus faciles dues à l'assouplissement monétaire, l'amélioration du financement externe et un rebond après le mauvais temps", souligne le rapport.

Le FMI prévoit une croissance dans cette région de 2,25% cette année et de 2,75% en 2014, après une hausse de 1,5% l'an dernier, sans changement par rapport à ses prévisions d'avril.

Le FMI inclut dans la catégorie "Europe émergente" sept pays membres de l'Union européenne, la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Lituanie, la Lettonie et la Croatie, ainsi que deux pays non-UE, la Turquie et la Serbie.

D'autres pays de la région, la Slovaquie, la Slovénie et l'Estonie, membres de la zone euro, ainsi que la République tchèque sont considérés comme pays "avancés".

Mais les différences au sein de l'Europe émergente sont importantes, souligne le FMI qui note "une croissance forte en Turquie et dans les pays baltes, une reprise naissante en Europe du sud-est et en Hongrie, un nouvel affaiblissement en Pologne".

La croissance en Turquie, qui n'est pas membre de l'UE mais qui est la plus grande économie du groupe, devrait atteindre 3,8% en 2013 et 3,5% en 2014.

Le récent resserrement monétaire dans ce pays devrait se traduire par un ralentissement de l'activité au cours du deuxième semestre 2013 mais "l'impact de ce ralentissement sera plus que compensé par la croissance nettement plus forte que prévu au premier semestre".

En Pologne, la croissance devrait ralentir à 1,25% cette année après 2,2% en 2012, avant une reprise à 2,25% en 2014. "L'économie a été influencée par l'affaiblissement de la zone euro. Sur le plan intérieur, la longue période de croissance forte de la consommation semble s'achever", explique le FMI.

En Europe du sud-est la reprise est là, seule la Croatie devant rester en récession en 2013 (-0,6%) avant de reprendre à 1,5% en 2014. L'économie hongroise devrait rester "globalement stable" cette année (0,2%) et reprendre à 1,25% en 2014. Dans les pays baltes, la croissance devrait ralentir mais rester forte cette année, notamment en Lettonie (+4%) et en Lituanie (+3,4%).

Toutefois, "une récession plus prolongée dans la zone euro est un risque majeur, surtout pour les pays qui ont des liens intra-européens forts comme la Croatie, la Hongrie et la Pologne", avertit le FMI.

"Une nouvelle détérioration des conditions de financement extérieur est une autre préoccupation majeure en particulier pour les pays présentant d'importants déséquilibres extérieurs comme la Turquie ou la Serbie", ajoute le rapport.

Dans les pays ayant des niveaux d'endettement ou de déficit élevés "les risques de refinancement ont augmenté ces derniers mois et il faudra prendre des mesures pour réduire ces vulnérabilités", estime le FMI.














lundi 21 janvier 2013

Banques: regain d'optimisme en Europe pour les six prochains mois


Francfort - Les banques européennes sont plus optimistes pour leur activité dans les six mois à venir, en dépit d'une nouvelle détérioration de la conjoncture attendue dans plusieurs pays, selon une étude du groupe d'audit et de conseil Ernst & Young publiée lundi.

Au total 37% des banques européennes sondées tablent sur une amélioration de leurs activités opérationnelles sur cette période, alors que 24% prédisent le contraire et 39% s'attendent à une stagnation, selon cette étude qui révèle toutefois de profondes disparités selon les pays.

Ainsi les banques britanniques sont particulièrement optimistes pour leur activité (59%), tout comme les banques italiennes (51%), scandinaves (45%) et mêmes espagnoles (37%).

"Les instituts de crédit italiens et espagnols estiment que le pire de la crise de la dette dans leurs pays est passé et que leur activité va désormais repartir de l'avant", a expliqué Dirk-Müller Tronnier, l'un des co-auteurs de l'étude, lors d'une conférence de presse à Francfort (ouest).

Par ailleurs les mesures exceptionnelles de la Banque centrale européenne (BCE) en faveur des banques l'an dernier, comme ses prêts de liquidité sur trois ans et son nouveau programme de rachats d'obligations publiques ont "rassuré" les banques des pays en crise, a complété Claus-Peter Wagner, autre co-auteur de l'étude.

En France les banques sont plus partagées: 30% d'entre elles s'attendent à une amélioration de leur activité, 30% à une détérioration et 41% à une stagnation.

En Allemagne, où l'économie s'est contractée de 0,5% au quatrième trimestre 2012 et où une croissance molle est attendue au premier semestre, les banques sont plus pessimistes: 39% d'entre elles misent sur un déclin de leur activité, 36% sur un statu quo et seulement 25% sur une progression.

Globalement 41% des banques européennes prédisent une nouvelle détérioration de la conjoncture dans leurs pays respectifs, 40% une stabilisation et 19% seulement une amélioration dans les six prochains mois, selon l'étude.

Dans ce contexte, les banques européennes veulent mettre l'accent sur leurs activités de banque de détail -notamment les crédits immobiliers aux particuliers- ainsi que les opérations de dépôt, alors qu'en revanche elles voient rouge pour leurs activités de banque d'affaires et de marché.

Les réductions d'effectifs dans le secteur, un mouvement qui a déjà été amorcé l'an dernier, devraient se poursuivre: 45% des banques européennes prévoient de supprimer des postes dans les six prochains mois, notamment dans leurs services administratifs. Seulement 21% prévoient d'en créer.

Ernst & Young précise avoir réalisé ce sondage par téléphone auprès de 269 banques à travers l'Europe entre novembre et décembre 2012.




awp

jeudi 19 janvier 2012

Europe: S&P prévoit une hausse des faillites en 2012

Bruxelles - L'agence de notation Standard and Poor's prévoit une légère hausse du nombre de faillites en Europe en 2012, par rapport à la fin 2011, pour les entreprises les plus fragiles, alimentée par un risque de "récession modérée" en zone euro en début d'année, dans une étude jeudi.

Parmi les 676 entreprises européennes notées par Standard and Poor's dans la catégorie spéculative, c'est-à-dire BB+ ou au-dessous, 41 risquent de mettre la clé sous la porte cette année, selon l'agence, soit 6,1%, contre 4,8% à la fin de l'année 2011.

Dans son scénario de base, SP prévoit une croissance de 0,4% en 2012 dans la zone euro, après une "récession modérée en début d'année". Mais elle estime à 40% les risques d'une récession plus marquée.

Dans ce dernier cas, le pourcentage de faillites dans les pays étudiés (l'Europe à 27 ainsi que l'Islande, la Norvège et la Suisse) monterait à 8,4% "voire plus". Mais, souligne Standard and Poor's, ce niveau "restera bien en-dessous du pic atteint au troisième trimestre 2009, lorsque la proportion de faillites a grimpé à 14,7% en Europe en glissement annuel".

De manière générale, les entreprises notées comme étant des émetteurs solides, et même celles figurant dans le haut de la catégorie spéculative "sont, dans la plupart des secteurs, mieux armées qu'au 4e trimestre 2009 pour affronter une récession technique, car elles ont adopté des politiques financières plus prudentes et ont réduit leur niveau d'endettement après la crise financière de 2008-2009", note l'étude.

L'agence de notation souligne que les risques de faillite pèseront plus sur les entreprises tournées vers le marché intérieur, notamment celles "largement exposées aux économies les plus durement frappées par la crise de la dette: la Grèce, l'Italie, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne", explique Paul Watters, principal auteur de l'étude.

Standard and Poor's souligne que parmi ces entreprises en particulier, celles qui auront besoin de se refinancer en 2012 seront fragilisées car les banques, contraintes de renforcer leurs capitaux propres, ont tendance à limiter l'octroi de crédits.

A l'inverse, "les entreprises qui échangent des biens et services au niveau mondial seront, à notre avis, mieux protégées contre les turbulences entourant la zone euro", selon l'étude.

D'autant, souligne-t-elle, qu'il est "hautement probable que la faiblesse des économies dites +périphériques+ atteigne de plus en plus le coeur de l'Europe".

Dans ces conditions, les entreprises présentes dans le secteur de la fourniture d'énergie ou les télécommunications devraient être plus exposées à un abaissement de note que celles qui exportent des biens et services vers les économies émergentes, comme les constructeurs automobiles.

Et au sein de ce secteur, SP juge que les marques de luxe comme BMW sont mieux positionnées que d'autres, comme Peugeot ou Renault, car elles correspondent plus à "la sensibilité aux marques et aux aspirations de la classe moyenne" dans les pays comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.

Une tendance qui devrait aussi profiter à d'autres marques de luxe, comme LVMH. Les consommateurs des pays émergents devraient aussi permettre à des distributeurs comme Carrefour ou Tesco de résister aux pressions sur les marges dans leurs marchés historiques, respectivement en Europe occidentale et en Grande-Bretagne.



AWP

mardi 15 novembre 2011

L'Europe hantée par le spectre de la "décennie perdue"

Bruxelles  - Engluée dans la crise de la dette, l'Europe risque de subir une "décennie perdue" marquée par une austérité quasi-permanente et une croissance au mieux atone, avec un risque d'effet boomerang politique et social dans de nombreux pays, selon plusieurs responsables.

"Je crains que l'Europe (...) ne soit exposée à une décennie perdue comme le Japon dans les années 1990. Une décennie sans croissance économique, une décennie de mesures d'austérité et de coupes permanentes, une décennie de troubles sociaux", a prévenu lundi le président tchèque, Vaclav Klaus.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde partage l'analyse. "Nous pourrions courir le risque de ce que certains commentateurs appellent déjà la décennie perdue", vient-elle d'affirmer lors d'une tournée en Asie.


PRESSION DES MARCHÉS FINANCIERS

L'expression "décennie perdue" fait référence aux années qui ont suivi l'éclatement de la bulle immobilière au Japon, plongeant le pays dans une spirale de baisse des prix, de gonflement de la dette et de croissance faible.

Un scénario qui pourrait se reproduire sur le Vieux continent alors que les Européens sont sous la pression des marchés financiers pour réduire dette et déficit accumulés pendant une période où le risque de faillite d'un Etat industrialisé était considéré comme une aberration.

Désormais, le vent a tourné. "Tout le système repose sur le postulat selon lequel un Etat ne peut pas faire faillite, ce postulat est aujourd'hui fragilisé", résume un responsable d'une grande agence de notation sous couvert d'anonymat.


MANGER DU PAIN NOIR

Pour rassurer les marchés, où ils empruntent, les pays européens risquent donc de manger du pain noir pendant de longues années afin de ramener les déficits publics dans les clous et d'alléger le poids de la dette qui avoisine les 90% du PIB en moyenne au sein de la zone euro.

"La crise de la dette ne passera pas d'un coup" et "il est certain qu'il va falloir une décennie pour que nous soyons à nouveau dans une meilleure position", a récemment prévenu la chancelière allemande Angela Merkel.

Les optimistes estiment qu'au terme des efforts, les dix-sept pays de l'Union monétaire pourraient ressortir de la tempête comme l'une des zones économiques les plus attractives et compétitives au niveau mondial.


RISQUE DE CERCLE VICIEUX

Problème: si tous les pays européens se mettent en même temps à l'austérité, cela pourrait entraîner l'économie de la zone euro dans un cercle vicieux en plombant une croissance déjà mal en point, et au final de compliquer la réduction de la dette.

"Dans la situation actuelle, notre principale tâche est de trouver le juste équilibre entre les mesures d'austérité et celles en faveur de la croissance, entre la compétitivité et l'inclusion sociale", a affirmé mardi le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy dans un discours à Bruxelles.


TECHNOCRATES À LA BARRE

Pour administrer dans l'immédiat cette potion amère, la Grèce et l'Italie viennent de nommer deux "technocrates" à la réputation solide à la tête de leur gouvernement, en la personne de Lucas Papademos et de Mario Monti.

Avantage: ils sont là de façon provisoire et peuvent plus facilement affronter l'impopularité, estime Frédéric Buzaré, gérant d'actions pour Dexia Asset Management.

En retour, ce transfert des décisions à des "techniciens" risque à terme de poser un problème de légitimité démocratique des réformes et de nourrir le mécontentement des électeurs.

Le tableau pourrait encore être bien plus noir, si la crise de la dette empire comme le redoute le financier Georges Soros.

Si un pays sortait de la zone euro ou faisait faillite de manière désordonnée, "pour l'Union européenne, cela signifierait l'entrée dans une phase de forte récession. Il faut tout faire pour éviter ce qui se traduirait par une décennie perdue, telle qu'en ont connu l'Amérique latine ou le Japon", a-t-il averti dans une interview récente au quotidien français Le Monde.




AWP

jeudi 20 octobre 2011

L'Europe à deux vitesses s'accélère en raison de la crise des dettes souveraines


Bruxelles  - La crise de la dette pousse les pays de la zone euro à imbriquer de plus en plus étroitement leurs politiques nationales pour garder un cap commun, avec pour résultat une Europe à deux vitesses qui mécontente les pays de l'UE laissés sur le bord de la route.

Illustration de cette tendance croissante: deux sommets des dirigeants européens sont prévus dimanche à Bruxelles. Un premier, dévalorisé, des Vingt-Sept, puis celui des dix-sept pays de la seule zone euro qui comptera vraiment.

Ce n'est pas la première fois que les pays de la zone euro se retrouvent ainsi entre eux au plus haut niveau. Mais ce format, inauguré à l'automne 2008 en France au pic de la crise financière, est appelé à être pérennisé à l'avenir.

Les pays de l'UE non membres de l'Union monétaire sont amers. C'est le cas de la Pologne en particulier qui se retrouve marginalisée au moment où elle assure la présidence tournante de l'UE et a exprimé ouvertement son irritation.

La Commission européenne est, elle, préoccupée par ce qu'elle perçoit comme une tendance grandissante à la gestion "intergouvernementale" de l'Europe par Paris et Berlin, qui marginalise les institutions communautaires et en premier lieu elle-même.

En revanche, la France milite en faveur d'une montée en puissance de la zone euro en tant qu'entité à part pour donner corps à son idée de "gouvernement économique".

"On a de plus en plus une Europe à deux vitesses", résume une source diplomatique française.

"Au sein de l'UE à 27, il y aura un groupe euro qui sera de plus en plus intégré", et dont la Commission européenne va devoir "tenir compte", prévient cette source. "Cela n'interdit pas à ceux qui sont non euro de faire la même chose", ajoute-t-elle.

Pour l'eurodéputé libéral britannique Andrew Duff l'évolution actuelle est dans la logique des choses.

"Le noyau fédéral qui est nécessaire pour sauver l'euro signifie inévitablement une périphérie moins impliquée. Le résultat ne sera pas seulement une Europe à deux vitesses qui existe déjà mais une Europe à deux niveaux" avec une Grande-Bretagne sur le bas côté, dit-il dans une tribune publiée par le Financial Times.

La propension des dirigeants de la zone euro à régler leurs affaires entre eux ne fait pas l'unanimité, au sein même des Etats qui la composent comme les Pays-Bas et la Finlande.

Ces deux pays viennent de lancer une mise en garde en estimant que "tous les Etats membres doivent être impliqués dans les décisions" pour préserver la prospérité économique du continent, dans une lettre cosignée par la Suède qui elle ne fait pas partie de l'euro.

A l'inverse, l'Allemagne plaide aujourd'hui pour aller encore de l'avant via une nouvelle réforme des traités, voire un arrangement entre les seuls pays de l'Union monétaire, afin d'en renforcer encore l'intégration et la discipline budgétaire collective.

Une des options également examinées serait de faire sauter la règle de l'unanimité entre les 17, pour accélérer, entre autres, la convergence des politiques fiscales.

Car, au bout du compte, une Europe à deux vitesses vaut mieux qu'une Europe immobile, a avancé récemment le gouverneur de la Banque centrale polonaise, Marek Belka.

L'Union européenne à 27 paraît en effet en panne. Les compromis deviennent difficiles à trouver avec autant de pays et des intérêts de plus en plus divergents.

L'élargissement du bloc ne fait plus recette, des coups de canifs sont donnés à l'espace Schengen de libre-circulation des citoyens et la diplomatie européenne, vendue comme la principale innovation du traité de Lisbonne, demeure toujours dans les limbes.

Pour certains, une zone euro volant de ses propres ailes peut aider à relancer le projet. "L'euro est une formidable machine à maintenir l'Europe dans la course", dit la source diplomatique française.


AWP

vendredi 17 juin 2011

UE: les investisseurs chinois confrontés à des problèmes de visas

PEKIN - Les problèmes de visas et d'autorisation de travail auxquels sont confrontés les investisseurs chinois dans l'Union européenne constituent l'un des principaux obstacles pour les entreprises chinoises sur le Vieux Continent, a déclaré vendredi un responsable chinois.

Actuellement, un des principaux problèmes pour nos entreprises qui vont investir en Europe sont les visas et les autorisations de travail, a déclaré à la presse le vice-directeur du département des Affaires européennes du ministère du Commerce, Wang Zhiming.

Ces problèmes constituent un obstacle et affectent l'enthousiasme des entreprises chinoises pour investir en Europe, a estimé M. Wang avant une visite du Premier ministre chinois Wen Jiabao en Europe du 24 au 28 juin.

La Chine soulève constamment ce problème avec les autorités européennes, mais malheureusement, jusqu'à aujourd'hui, il n'a pas été fondamentalement résolu. C'est le plus grave problème, le plus saillant, qui nous est rapporté par les entreprises chinoises en Europe, a encore dit le responsable chinois.

La capacité de certains pays européens à surmonter leurs difficultés pour sortir de la crise est extrêmement importante pour nous, a souligné pour sa part le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Fu Ying, alors que la crise de la dette grecque s'est aggravée cette semaine.

Cette responsable a insisté sur la volonté de la Chine d'investir dans l'UE et regretté que certains hommes politiques européens aient une interprétation politique des activités économiques des entreprises chinoises en Europe.

A cause de certains (de leurs) propos, des provinces et municipalités chinoises qui s'intéressaient beaucoup à l'Europe vont trouver que son environnement politique n'est pas favorable aux investissements, a-t-elle averti avant d'ajouter que les investissements chinois ne sont pas différents de ceux des autres pays.

Elle a enfin jugé très regrettable les problèmes rencontrés par la société chinoise China Overseas Engineering Group (Covec) qui construit un tronçon d'autoroute en Pologne et aura beaucoup de mal à poursuivre ses activités. Mme Fu a ajouté qu'il s'agissait d'une affaire entre entreprises, et non d'une question gouvernementale.

Il ne faut pas partir du principe que parce qu'un projet a échoué, les autres échoueront aussi, a encore dit le vice-ministre.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a averti début juin que son pays pourrait rompre le contrat avec Covec pour la construction de ce tronçon de 50 km de l'autoroute A2 devant relier Varsovie à Berlin, à cause d'impayés de cette société à ses sous-traitants.

Les travaux piétinent depuis la mi-mai, les sous-traitants polonais refusant de coopérer avant de recevoir les arriérés de paiement.

Pour décrocher ce contrat subventionné par l'UE, Covec avait proposé un prix de 330 millions d'euros, inférieur de 52% aux prévisions de l'investisseur. Il s'agit du premier contrat chinois en BTP d'une telle envergure dans un pays de l'Union européenne.

Wen Jiabao doit se rendre successivement en Hongrie, en Grande-Bretagne et en Allemagne.





AFP

vendredi 20 mai 2011

Fonds propres des banques en Europe: 7 pays demandent d'être plus stricte

Bruxelles - Sept pays de l'UE, dont le Royaume-Uni et l'Espagne, ont écrit au commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier, pour le mettre en garde contre une application pas assez stricte des récents accords de Bâle III sur les fonds propres des banques.

"Nous avons reçu une lettre de sept ministres des Finances hier au sujet de la directive sur les fonds propres CRD4 qui, comme vous savez, est l'application des accords de Bâle de l'an passé", a indiqué vendredi Chantal Hughes, la porte-parole de Michel Barnier.

D'après une source proche du dossier, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Suède et la Slovaquie figurent parmi les signataires du courrier, qui craignent une "dilution" des accords de Bâle par Bruxelles.

Le comité de Bâle, qui réunit banquiers centraux et régulateurs financiers, s'était prononcé en septembre pour renforcer les fonds propres des banques, et notamment porter progressivement d'ici fin 2018 leur ratio minimal de fonds propres "durs" (actions et bénéfices mis en réserve) à 7% contre 2% actuellement.

Les grandes économies industrialisées et émergentes du G20 se sont déclarées prêtes à mettre en oeuvre ces nouvelles règles, dites de "Bâle III". L'UE va le faire dans le cadre d'une révision de sa directive sur les fonds propres, CRD4, que la Commission européenne prépare pour juillet.

Des banquiers centraux suédois et britanniques ont estimé par le passé que les règles de Bâle III risquaient d'être insuffisantes pour leurs banques.

Les signataires de la lettre émettent une objection similaire en estimant "qu'il faut pouvoir aller plus loin", selon la source proche du dossier.

La Commission argumente pour sa part que s'il y a un marché unique en Europe, il faut des règles uniques, même si elle reconnaît que le régulateur national doit pouvoir demander à une banque présentant un risque particulier de prendre davantage de précautions, a précisé la source.

Bruxelles adoptera sa proposition définitive seulement "dans les prochaines semaines", a indiqué Chantal Hughes. "Mais nous avons dit très clairement que nous reflèterions le niveau d'ambition de Bâle et l'équilibre général qui y a été trouvé", a-t-elle insisté.

Michel Barnier a lui même assuré cette semaine qu'il "n'y aura aucune complaisance" dans l'application de Bâle III en Europe.

Mais il a aussi prévenu qu'il prendrait en compte "les spécificités européennes", notamment le fait que, contrairement à ce qui se passe dans d'autres régions du monde, les règles de Bâle s'y imposent à toutes les banques y compris les plus petites, c'est-à-dire plus de 8.000 au total.

tt

AWP

lundi 28 mars 2011

Bruxelles présente sa "vision" des transports du futur.

BRUXELLES - La Commission européenne a recommandé lundi aux Etats membres de trouver 1.500 milliards d'euros à investir d'ici à 2050 pour financer les infrastructures de transports et les véhicules du futur.

"Il s'agit d'un document de vision. Il n'a pas valeur législative", a reconnu le commissaire en charge des Transports Siim Kallas en présentant son "livre blanc". "Mais il sera suivi d'actions", a-t-il promis.
Pour l'instant, la Commission européenne se contente de proposer, sans imposer, et elle se dit très consciente des limites financières des gouvernements européens. Les rues de Bruxelles, la capitale de l'Europe, et ses voies d'accès sont truffées de nids de poule que les autorités peinent à colmater faute d'argent.

"L'autofinancement est l'avenir, car il y aura de moins en moins de deniers publics", a souligné M. Kallas. "Or les projets d'infrastructures ont besoin d'une période de stabilité de 30 ans", a-t-il insisté.
Interrogé sur les projets d'infrastructures ferroviaires transfrontaliers toujours en souffrance, comme la ligne TGV Lyon-Turin ou le corridor de fret entre les ports de Gênes, en Italie, et Rotterdam aux Pays-Bas, Siim Kallas s'est contenté de rappeler "les engagements des autorités des pays concernés".
"J'espère que tout se passera comme prévu", a-t-il commenté.

Ses propositions visent quatre objectifs: supprimer les véhicules à essence dans les villes, porter à 40% la part des carburants durables à faible teneur en carbone dans l'aviation, réduire d'au moins 40% les émissions du transport maritime, transférer 50% du transport routier de passagers et de fret sur moyenne distance sur le rail et les voies navigables.
"Grâce à ces mesures, il sera possible d'obtenir une réduction de 60% des émissions liées aux transports d'ici le milieu du siècle", a-t-il assuré.
"Je trouve cet objectif très réaliste", a-t-il affirmé.

Les transports sont le cauchemar de la commissaire en charge du Climat Connie Hedegaard, car les émissions de CO2 de ce secteur sont en augmentation constante (+23,6% en 2008). La France, l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne contribuent pour 76% des émissions du transport dans l'UE.
L'appel de fonds lancé par M. Kallas s'ajoute à celui de son collègue Günther Oettinger, en charge de l'Energie, qui a préconisé 1.000 milliards d'euros d'investissements pour moderniser les réseaux pour le transport de l'électricité et du gaz.

Une proposition du commissaire à la Fiscalité Algirdas Semeta doit venir compléter le dispositif afin de dissuader les consommateurs d'utiliser les carburants tirés du pétrole dont les prix flambent.
Aucune contrainte n'est toutefois imposée aux Etats. "Fixer des objectifs et forcer des actions est une approche difficile", a reconnu M. Kallas.

Les ministres en charge des Transports devraient livrer leurs premiers commentaires sur ces propositions lors de leur réunion mercredi à Bruxelles.

Elles ont déjà cristallisé les positions. La Société des chemins de fer en France (SNCF) a applaudi la mise en avant du rôle du rail. L'association des constructeurs automobile (ACEA) a déploré la mise au ban des véhicules à moteur. "Le transport par la route joue un rôle capital et ne peut être victime de décisions arbitraires", a tonné son secrétaire général Ivan Hodac.

AFP

jeudi 17 mars 2011

L'Europe de l'Est réaffirme son intérêt pour le nucléaire.

PRAGUE - Malgré l'accident nucléaire majeur à la centrale de Fukushima au Japon, les ex-pays communistes d'Europe de l'Est réaffirment résolument leur intérêt pour ce mode de production d'énergie, se démarquant ainsi de leurs voisins occidentaux.

Plus de vingt ans après la chute du communisme, le spectre de Tchernobyl ne hante visiblement pas ces Etats dont l'industrie nucléaire demeure largement basée sur les technologies soviétiques.
A Prague, Bratislava, Ljubljana et Varsovie, les dirigeants politiques donnent de la voix en faveur du nucléaire, allant jusqu'à dénoncer une "hystérie" (anti-nucléaire), selon le mot du Premier ministre tchèque, Petr Necas.

Leur offensive contraste avec l'attitude de l'Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a annoncé mardi la fermeture immédiate, pour trois mois, des sept réacteurs nucléaires les plus anciens.

"Je n'arrive pas à imaginer l'arrêt de nos centrales nucléaires", a lancé M. Necas mercredi. Selon lui, la fermeture des centrales de Dukovany (sud-est) et de Temelin (sud-ouest) entraînerait des "problèmes économiques avoisinant une catastrophe".

C'est surtout Temelin, doté de deux réacteurs de conception soviétique VVER, qui soulève le courroux des anti-nucléaires en Autriche et en Allemagne.

Prague demeure pourtant sourd aux appels à l'abandon ou aux restrictions de l'énergie nucléaire, qui ne sont qu'un "populisme opportuniste" aux yeux du président Vaclav Klaus.

De son côté, le président slovène Danilo Türk a déclaré mercredi à Prague que le temps n'était "pas propice à des décisions politiques et à la panique".
Tout comme Temelin, la centrale nucléaire slovène de Krsko est vue d'un mauvais oeil par les écologistes autrichiens.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, lui, a lancé un appel "au bon sens", malgré les émotions, la compassion et le dramatisme des événements" au Japon.
La Pologne, qui n'a aucune centrale nucléaire mais compte en construire deux avant 2030, est déterminée à poursuivre ce programme, selon Helena Trojanowska, chargée de l'énergie nucléaire au sein du gouvernement.
"Le programme nucléaire de la Pologne est fondé sur les technologies les plus modernes, sur les plus hauts critères de sécurité", a-t-elle assuré à Bruxelles.

"Rien ne change l'attitude de la Slovaquie face au nucléaire", a de son côté souligné Rado Bato, porte-parole du Premier ministre slovaque Mme Iveta Radicova.
La Slovaquie compte deux centrales nucléaires, Jaslovske Bohunice et Mochovce (ouest), qui assurent quelque 55% de la production de l'électricité du pays.
L'ouverture de deux tranches supplémentaires à Mochovce est prévue en 2012-2013, alors que deux autres réacteurs ont été arrêtés en 2006 et 2008 à Jaslovske Bohunice, conformément aux engagements pris par le pays avant son adhésion à l'UE, en 2004.

En Lituanie également, deux réacteurs de type Tchernobyl hérités de l'époque soviétique ont été arrêtés à Ignalina en 2004 et 2009, conformément aux exigeances de l'UE.
Plus conciliant par rapport à d'autres dirigeants de la région, le Premier ministre lituanien Andrius Kubilius appelle à l'examen de "toutes les solutions" afin d'assurer les besoins énergétiques du pays.
"Les conclusions doivent être tirées à tête reposée" a-t-il dit à l'antenne de la radio privée Ziniu Radias, avant de plaider en faveur de "décisions rationnelles".
La Lituanie veut construire une nouvelle centrale nucléaire, pour remplacer celle d'Ignalina.

Dans la foulée de l'accident nucléaire au Japon, le commissaire européen en charge de l'Energie, Günther Oettinger, a annoncé mardi la prochaine organisation de "tests de résistance" sur l'ensemble des 143 réacteurs du territoire européen.

AFP

mardi 15 mars 2011

L'UE envisage des tests de résistance de ses centrales nucléaires.

BRUXELLES - L'Union européenne a décidé de débattre mardi lors d'une réunion à Bruxelles de l'idée d'organiser des tests de résistance de ses centrales nucléaires à la suite des accidents au Japon, pour vérifier si elles sont en mesure de résister à des catastrophes du même type.

"C'est une idée qui doit être envisagée" et "ce sera l'un des sujets abordés" par la réunion convoquée par la Commission européenne, a indiqué Marlene Holzner, porte-parole de l'exécutif européen pour les questions d'énergie.

Des responsables gouvernementaux des différents pays de l'UE, des autorités nationales européennes de sûreté nucléaire et des représentants de l'industrie du secteur sont réunis depuis environ 13H00 GMT à Bruxelles pour un échange d'informations sur le sujet.

"La Commission européenne n'a pas le pouvoir d'envoyer des experts dans les centrales nucléaires pour vérifier leur sûreté", a souligné Marlene Holzner, "nous ne pouvons que parler de tests de résistance, pour voir si les Etats membres les autorisent".
Si les Etats l'acceptent, il serait possible toutefois que des experts indépendants puissent vérifier dans les centrales les normes de sûreté en vigueur, afin de "voir si nous avons tous les mêmes normes dans l'UE", a souligné Mme Holzner.

"Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour la sécurité", a également indiqué à son arrivée à la réunion de Bruxelles le ministre suédois de l'Environnement, Andreas Carlgren.
"Il y aura des leçons à tirer, et nous le ferons" mais "sur la base de faits réels", a-t-il insisté. Il faut d'abord connaître les conséquences exactes au Japon, puis "nous devrons analyser ce qui a vraiment de la pertinence pour l'Europe".

La lettre d'invitation du commissaire européen à l'Energie Günther Oettigner, qui s'est dit favorable aux tests de résistance, souligne la nécessité pour l'Europe de procéder "à un examen complet de la situation" de son secteur nucléaire civil, à la suite "du désastre au Japon et de ses conséquences sur les centrales nucléaires" du pays.

La réunion doit notamment passer en revue l'état des réacteurs nucléaires européens du même type que ceux de la centrale de Fukushima, où les accidents se succèdent depuis le violent séisme de vendredi suivi d'un tsunami, qui a probablement fait plus de 10.000 morts.

Elle entend aussi faire le point sur les plans de sécurité prévus dans les centrales "en cas de graves tremblements de terre", et s'assurer que les systèmes d'alimentation électrique de secours sont opérationnels en cas de coupure prolongée de courant, afin d'assurer le refroidissements des réacteurs. L'Union européenne compte au total 153 réacteurs, dont 58 en France.

La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé mardi la fermeture immédiate et pour trois mois de tous les réacteurs mis en service en Allemagne "avant la fin 1980" et la Suisse la suspension de ses projets de renouvellement de centrales nucléaires. Ce moratoire devait également être discuté lors de la réunion de mardi.

L'un des participants, le patron du groupe d'électricité allemand RWE, Jürgen Grossmann, a toutefois appelé à "prendre des décisions rationnelles à tête reposée".
Il a estimé qu'une Europe sans nucléaire était possible "peut-être dans 80 ans", mais "pas maintenant".
"Ca ne sert à rien d'être sans nucléaire si c'est pour importer un pourcentage élevé de notre électricité et de soutenir ainsi les centrales" des pays d'où nous l'exportons, a-t-il souligné, rappelant que "même au Japon, il y a encore 35 centrales nucléaires qui fonctionnent".

AFP

Déficit et dette: les Européens se mettent d'accord pour plus de discipline.

BRUXELLES - Les ministres des Finances de l'Union européenne ont adopté mardi les grandes ligne d'un projet visant à durcir leur discipline budgétaire avec des amendes d'un nouveau type pour les mauvais élèves, que la BCE juge toutefois encore insuffisant.

Lors d'une réunion à Bruxelles, ils "se sont mis d'accord sur une approche générale sur un paquet de mesures visant à renforcer la gouvernance économique dans l'UE et plus particulièrement dans la zone euro" à la suite de la récente crise de l'endettement public dans plusieurs pays, indique un communiqué des ministres.

"L'accord va permettre à la présidence (hongroise de l'UE) de commencer des négociations avec le Parlement européen, dans le but d'atteindre un accord général en juin" sur des textes définitifs, ajoute-t-il. Le Parlement a en effet son mot à dire sur le sujet.
Sur les six propositions législatives qui ont fait l'objet de cet accord, quatre ont pour objectif de renforcer la discipline budgétaire.
Il s'agit de durcir le pacte de stabilité, qui encadre les politiques budgétaires européennes, notamment en punissant financièrement désormais en dernier ressort le dérapage de la dette, et plus seulement le déficit.

Les textes prévoient le principe de nouvelles sanctions (dépôts bloqués pouvant être transformés en amendes) contre les pays affichant des niveaux de déficits ou de dette trop importants, qui s'appliqueront de manière plus rapide et plus automatique.

Les pays qui dépassent le seuil de dette autorisé de 60% du PIB devront la réduire suffisamment vite pour revenir vers cette limite, de 1/20e de l'écart entre leur dette et le seuil de 60% par an.
Par ailleurs, des sanctions pourront être décidées à titre préventif, avant même qu'un pays ait dépassé le plafond européen autorisé pour le déficit de 3% du PIB, si son déficit est sur une pente trop ascendante.

Les autres propositions prévoient la création d'un système d'alerte sur les déséquilibres économiques, telle une bulle immobilière comme en Espagne ou en Irlande récemment.
Elles prévoient la possibilité d'infliger des amendes aux Etats "en situation de déséquilibre excessif" en raison de politiques économiques jugées dangereuses.

Ce projet avait fait l'objet d'un premier accord de principe à l'automne. Mais il devait encore faire l'objet d'un accord dans les détails, sur la base de propositions de la Commission européenne.
Il mécontente cependant le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, qui n'a cessé de juger ces derniers mois les réformes insuffisantes. Mardi à Bruxelles, il a de nouveau mis en garde les ministres.

"Nous continuons à penser que l'amélioration de la gouvernance qui est envisagée à présent est selon nous insuffisante pour tirer les leçons de la crise à laquelle nous avons été confrontés", a déclaré M. Trichet.
"Il nous semble, et nous l'avons rendu public comme vous le savez, que nous avons besoins d'améliorations dans un certain nombre de domaines", a-t-il ajouté.

La commission des Affaires économiques du Parlement européen doit de son côté rendre son avis les 19 et 20 avril.

L'accord obtenu mardi "est un pas majeur vers un accord avec le Parlement d'ici à l'été prochain", a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

lundi 28 février 2011

L'UE prépare des emprunts spécifiques pour financer de grands projets.

Bruxelles (awp/afp) - L'Union européenne prépare la création à partir de 2014 d'emprunts spécifiques pour financer de grands projets d'infrastructures, avec une consultation sur leurs modalités lancée lundi.

D'après des estimations de la Commission européenne, des investissements de 1500 à 2000 milliards d'euros sont nécessaires d'ici 2020 pour des réseaux de transports transeuropéens ainsi que de grandes infrastructures dans le secteur des transports ou des télécommunications.
Ces moyens risquent d'être difficiles à trouver après la crise financière, qui oblige les gouvernements à faire des économies et rend les prêteurs privés plus méfiants.
Les sociétés qui réalisent de grands projets d'infrastructures "ont de grandes difficultés à financer des investissements à long terme, tant auprès des banques que sur le marché", a noté Philippe Maystadt, le président de la Banque européenne d'investissement (BEI, bras financier de l'UE), lors d'une conférence de presse.
En période d'austérité budgétaire, "nous avons besoin de trouver des moyens intelligents pour financer des projets d'un grand intérêt public", a indiqué pour sa part le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Concrètement, les emprunts pour des grands projets ("project bonds") pourraient bénéficier d'un soutien de l'UE, prenant la forme de garanties ou de prêts octroyés par la BEI ou le budget de l'UE.
Ce partage des risques doit permettre théoriquement de lever des fonds sur le marché à des conditions plus intéressantes, et servir de "catalyseur" pour augmenter le montant et l'origine des fonds disponibles pour de grandes infrastructures, explique le document de consultation.

L'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors avait lancé dès 1993 l'idée de lancer un emprunt européen pour financer de grands projets.
Le document publié lundi insiste toutefois sur le fait que dans le cadre des "project bonds", l'UE ne lèverait pas directement de l'argent sur le marché, et qu'ils n'ont donc rien à voir avec l'idée, évoquée régulièrement mais loin de faire l'unanimité, des "euro-obligations", qui seraient lancées en commun par plusieurs pays pour en mutualiser les risques.
Un plafond serait fixé pour les risques pour le budget de l'UE, et la qualité des projets serait assurée par une évaluation de la Commission européenne et de la BEI, portant notammant sur leur faisabilité technique et les revenus générés.

Les Européens espèrent de la sorte attirer de nouveaux types d'investisseurs, tels des fonds de pension ou des assureurs.
La consultation publique, qui vise notamment à "évaluer la demande" et "la base d'investisseurs" potentiels pour les "project bonds", est ouverte jusqu'au 2 mai. La Commission espère faire une proposition définitive en juin, afin que les emprunts soient "totalement opérationnels en 2014".

cha

vendredi 11 février 2011

La perte d'influence de l'Europe criante dans le commerce extérieur des Etats-Unis

WASHINGTON — La perte d'influence de l'Europe et la montée de l'Asie apparaissent de manière criante dans les chiffres du commerce extérieur des Etats-Unis, de plus en plus tournés vers la Chine et d'autres pays émergents.
En 2010, le Vieux Continent est apparu comme un partenaire commercial de moins en moins privilégié par la première économie mondiale.
D'après des chiffres publiés par le département du Commerce américain vendredi, la part de marché de l'Union européenne sur le marché américain est tombée de 18,1% en 2009 à 16,7% en 2010, et celle de la zone euro de 13,6% à 12,7%.
Dans le même temps, celle des pays du pourtour du Pacifique passait de 34,1% à 34,2%. Celle de la Chine avançait légèrement, de 19,0% à 19,1%.
La Chine a ravi au Canada la place de premier exportateur de biens vers les Etats-Unis en 2009, et celle de premier exportateur mondial à l'Allemagne en 2010. Le fossé avec ses concurrents se creuse: en 2010 les Etats-Unis ont importé pour 364,9 milliards de dollars de "made in China", contre 276,5 milliards de "made in Canada", et 319,6 milliards de produits de l'UE.
Par ailleurs, l'évidence veut pour les exportateurs américains d'aller chercher de nouveaux débouchés ailleurs qu'en Europe.
En janvier 2010, le président Barack Obama avait promis un doublement des exportations américaines entre 2009 et 2014. Les Etats-Unis sont partis sur un bon rythme, grâce à leurs voisins (Canada et Mexique) et aux pays émergents et asiatiques.
En revanche, l'Europe les freine. Dans l'ensemble les exportations américaines ont progressé de 16,6% en 2010, mais vers l'UE de 8,7% seulement.
"95% des consommateurs du monde vivent en dehors de nos frontières", répétait encore vendredi le secrétaire au Commerce Gary Locke, issu d'une famille d'immigrants taïwanais. Mais pour l'administration Obama, la priorité va clairement à ceux d'Asie et d'Amérique latine.
Dans son discours de l'état de l'Union en janvier, M. Obama a parlé de commerce extérieur avec l'Inde, la Chine, la Corée du Sud et deux pays avec lequel il cherche à conclure un accord commercial, la Colombie et le Panama. Pas un mot sur les relations économiques avec l'Europe.
M. Locke revient d'Inde. "Cette mission commerciale a été une réussite éclatante", a-t-il claironné vendredi. Il était allé en Indonésie et en Chine en mai, et au Brésil en mars. Depuis la prise de fonctions de M. Obama en janvier 2009, ses missions l'ont conduit sur tous les continents, rarement en Europe.
Les Etats-Unis n'envoient en Europe que leur représentant au Commerce extérieur Ron Kirk, chargé de négocier une conclusion au cycle de négociations de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Jeudi, une adjointe de M. Kirk, Miriam Sapiro, était à Bruxelles, et y a exhorté l'UE à ouvrir son marché aux produits OGM.
D'après des économistes européens, la zone euro souffre d'un taux de change défavorable. "Même si l'euro s'est déprécié face au dollar du fait de la crise de la dette publique, il reste surévalué", soulignait début février l'économiste en chef de la banque Natixis, Patrick Artus.
Il relevait que malgré des économies d'une richesse comparable, la zone euro avait une devise au pouvoir d'achat de 15% à 20% plus élevé que le dollar.
Aucun économiste aux Etats-Unis ne voit le dollar comme sous-évalué. Lors d'une conférence du Fonds monétaire international jeudi, l'ancien conseiller du Trésor américain Fred Bergsten a estimé que le taux de change euro-dollar était proche de l'équilibre que justifient les fondamentaux économiques. Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a acquiescé.

Hugues HONORÉ (AFP).