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vendredi 10 juillet 2015

Le krach chinois inquiète, peu de chance de déclencher une crise mondiale (FMI)

Paris - Le spectaculaire krach boursier en Chine tombe au mauvais moment pour les marchés financiers et fait peser des risques sur la croissance, mais ne semble pas encore être annonciateur d'une crise financière mondiale.


"L'éclatement de ce qui est clairement devenu une bulle du marché boursier (...) est inquiétant", a estimé jeudi Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, tout en estimant que le ralentissement de l'activité dans le pays était "sain" afin d'éviter une surchauffe.

L'éclatement de cette bulle, avec une baisse de 30% en à peine un mois, est scruté depuis plusieurs jours par les investisseurs du monde entier, même si elle a pour l'instant peu de conséquences visibles en dehors de la Chine. Le récent rebond du marché chinois était également de nature à apaiser les tensions.

Le marché boursier chinois est encore peu ouvert au reste du monde et reste difficilement accessible aux investisseurs internationaux, ce qui limite les risques de contagion.

C'est toutefois une mauvaise nouvelle pour l'économie, puisque la Bourse contribue largement au financement des entreprises et ce coup de froid pourrait donc avoir des conséquences sur la croissance.

"Pour l'instant c'est un problème chinois mais à mon avis il y a déjà des répercussions sur le reste de la zone asiatique" et le risque c'est que cela devienne "un problème systémique allant au-delà de la Chine", résume l'économiste français Christian de Boissieu, qui s'exprimait lors d'une conférence de l'Autorité des marchés financiers (AMF) français.

Mais dans l'immédiat, une crise à la Lehman Brothers ou comme celle qui avait touché l'Asie à la fin des années 1990 semble exclue.

"Les autorités chinoises font tout pour que la situation se stabilise", rappelle Guillaume Tresca, stratégiste pays émergents chez Crédit Agricole CIB, pour qui le problème chinois "ne devrait pas être un facteur déclenchant d'une grande crise".

L'intervention en cours des autorités chinoises pour enrayer la chute des marchés semblait porter ses premiers fruits et les investisseurs pouvaient se montrer rassurés par les premiers signes de rebond du marché chinois.


RISQUES "CONTENUS"

De même, le lobby bancaire international (IIF) juge que même si la baisse devait se prolonger, les risques de crise financière ou d'impact sur la croissance "devraient être contenus".

Si les indices boursiers américains et européens semblent peu sensibles au séisme chinois, la situation pèse toutefois sur le moral des investisseurs.

Le marché de la dette, plus ouvert à l'international que les actions et qui permet aux entreprises étrangères de lever des fonds en Chine, "avait assez bien tenu jusqu'à la fin de la semaine dernière mais on sent désormais plus d'attentisme", remarque Jean-Pierre Brioudes, chez HSBC.

Pour M. Tresca, cette frilosité peut être "amplifiée par les fragilités actuelles avec notamment la Grèce".

Les marchés sont déjà déstabilisés par plusieurs inconnues, à commencer par le sort de la Grèce, qui pourrait se jouer d'ici dimanche.

La chef économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Catherine Mann, rappelait d'ailleurs récemment que "la reprise en Europe est encore fragile et comme telle, elle est dépendante de toute situation risquée".

Ce krach intervient par ailleurs au moment où les investisseurs espèrent une reprise économique mondiale, jusque-là poussive.

La Bourse chinoise ayant pour particularité d'être largement plébiscitée par les particuliers, qui s'endettent lourdement pour spéculer sur le marché, le retour de bâton menace la consommation chinoise, du fait des lourdes pertes enregistrées par les épargnants, très représentés dans la classe moyenne.

Les marchés ont toutefois déjà anticipé le ralentissement et les entreprises européennes exposées à la Chine, notamment dans l'industrie et le luxe, ont peu souffert jusqu'à présent en Bourse de la chute de la Bourse chinoise.

Ces soubresauts nuisent surtout à la Chine et à son image, estime pour sa part Didier Saint-Georges, membre du comité d'investissement de la société de gestion Carmignac.

Selon lui, le risque pour la Chine est de perdre en "crédibilité", lui faisant prendre du retard à un moment où le pays "a l'ambition d'ouvrir de plus en plus ses marchés à l'international".






awp

mercredi 29 avril 2015

Economie: la faible croissance américaine, nuage sur l'horizon du PIB mondial

Paris - Des Etats-Unis à la Chine, en passant par le Royaume-Uni, la croissance économique au premier trimestre a été décevante, alimentant les doutes pour le PIB mondial.


Le chiffre de la progression de la richesse américaine a été particulièrement brutal mercredi, le PIB ne progressant que de 0,2% en rythme annualisé, contre 2,2% au trimestre précédent. Surtout, c'est très nettement en dessous des chiffres anticipés, puisque les analystes misaient sur 1%.

Ces performances ont provoqué des soubresauts sur les marchés financiers, entraînant des baisses sensibles en Bourse en Europe et une appréciation de l'euro par rapport au dollar.

Mardi, c'était la croissance britannique qui montrait des signes de faiblesse, en ralentissant fortement à 0,3% par rapport au trimestre précédent, contre 0,6% au quatrième trimestre 2014, et un peu partout, les grands pays enregistrent des variations de PIB plutôt faibles.

Le ralentissement américain était attendu après un hiver rigoureux qui a partiellement gelé l'activité du pays. "Les facteurs temporaires peuvent avoir d'assez gros effets sur la croissance trimestrielle, surtout quand ils débarquent par trois (climat, bas prix du pétrole et hausse rapide du dollar)", ont relevé les analystes de la maison de courtage Oanda.

Mardi 20 janvier, Barack Obama se réjouissait: "ce soir, nous tournons la page" de la crise. Peut-être qu'il s'est un petit peu avancé, car depuis, les mauvais indicateurs se sont accumulés, même si les choses devraient s'améliorer au deuxième trimestre.

"Vu que le ralentissement au premier trimestre était principalement dû à des facteurs temporaires, nous nous attendons à ce que la croissance du PIB rebondisse" dans les mois qui viennent, estiment les analystes d'UniCredit.

"Les Etats-Unis restent assez au dessus du lot parmi les économies avancées et restent un moteur de la reprise", estime pour l'AFP Thierry Geiger, économiste du World Economic Forum, basé à Genève.

"Ils ont peut être déçu sur des prévisions de court terme", ajoute-t-il relevant que "le court-termisme engendre la volatilité".


"Nouvelle médiocrité"

Il n'empêche que ce coup de mou vient ajouter une touche obscure au panorama de l'économie mondiale, assombrie par plusieurs facteurs, au premier chef le ralentissement chinois.

Début avril, la patronne du FMI, Christine Lagarde mettait en garde: "il y a six mois, j'avais mis en garde contre le risque d'une nouvelle médiocrité, c'est-à-dire une faible croissance pendant longtemps. Aujourd'hui, on doit empêcher que cette nouvelle médiocrité ne devienne une nouvelle réalité".

"Globalement, on va vers cette médiocrité envisagée par Christine Lagarde", estime pour l'AFP Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank.

La Chine est en train de se débattre pour tenter de contrôler son ralentissement économique, le PIB a progressé de 7% au premier trimestre sur un an, sa plus faible performance depuis presque un quart de siècle.

En zone euro, la croissance est atone, tout comme au Japon, et les pays émergents doivent affronter toute une série de vents contraires, que ce soit le contrecoup des politiques monétaires des pays avancés ou ceux du ralentissement chinois.

Pourtant, les Banques centrales ne ménagent pas leur peine pour alimenter la machine, avec des taux d'intérêt au plus bas et des politiques non conventionnelles de relance, inondant les marchés financiers de liquidités.

"Les politiques monétaires ont favorisé les marchés, mais dans le même temps, l'économie réelle reste à la marge", relève M. Dembik pour qui "les effets bénéfiques des politiques monétaires ont un temps d'efficacité limité".

Ces politiques monétaires "ont aidé, ont permis d'éviter une grande dépression", estime M. Geiger, "mais cela ne peut pas cacher le besoin de réformes structurelles", pierre angulaire de toute reprise, selon lui.







awp

lundi 19 janvier 2015

Chine: la croissance au plus bas depuis presque un quart de siècle en 2014

Pékin - La croissance économique de la Chine a fortement ralenti en 2014, glissant à un niveau plus vu depuis 24 ans, selon un panel d'analystes, pour qui la deuxième économie mondiale continuera de s'essouffler en 2015 alors que Pékin poursuit ses efforts de "rééquilibrage".


Pas un effondrement, mais un coup de frein: le produit intérieur brut (PIB) chinois devrait avoir progressé l'an dernier de 7,3%, contre 7,7% en 2013, selon la prévision médiane d'un panel de 15 économistes interrogés par l'AFP.

Selon eux, le chiffre officiel --qui sera publié mardi-- devrait donc signer la plus faible performance du géant asiatique depuis 1990, l'année d'après la répression du mouvement de la place Tiananmen.

Le ralentissement devrait se poursuivre en 2015, le panel tablant sur une croissance de 7%.

Les nuages qui ont assombri l'année passée persistent, deux moteurs du PIB continuant de marquer le pas: le marché immobilier --plombé par une offre surabondante--, et les exportations --en fort ralentissement face à une conjoncture internationale morose.

La demande intérieure reste terne, comme en témoigne la quasi-stagnation des importations en décembre, et le niveau des dettes publiques et privées, nourries par une "finance de l'ombre" non régulée et vivace, alimente les inquiétudes.

Pékin s'était fixé pour 2014 un objectif de croissance d'"environ 7,5%": il devrait avoir raté sa cible pour la première fois depuis 1998 et la crise asiatique.


NOUVELLE NORME

Les officiels se veulent rassurants: "La Chine est entrée dans une nouvelle norme en terme de croissance, nous avons entrepris des ajustements structurels,", a plaidé vendredi Li Baodong, vice-ministre des Affaires étrangères.

Les années de croissance à deux chiffres sont révolues, et le gouvernement vante ses efforts pour "rééquilibrer" son modèle économique.

L'objectif est de rogner les monopoles des groupes publics et les sévères surcapacités industrielles, d'endiguer les dettes des gouvernements locaux et les onéreux projets d'infrastructures injustifiées, tout en stimulant la consommation et le secteur privé... quitte à voir la croissance se modérer.

"Les dirigeants s'autorisent une marge de ralentissement", relève Shen Jianguang, de la banque Mizhuho. "Cette croissance amoindrie n'est pas un problème si sa qualité s'améliore", c'est-à-dire si les créations d'emplois et la réduction des inégalités suivent, explique-t-il à l'AFP.

Or, pour le Premier ministre Li Keqiang, une croissance de 7% ne présente pas de risque majeur pour la stabilité du marché du travail --sa priorité--. Pour beaucoup, Pékin pourrait justement s'être fixé pour 2015 un objectif de +7%.


"La Chine pourrait introduire cette année des mesures structurelles accrues, pénalisant la croissance (...) en particulier celles sur les groupes d'Etat" ou touchant à la libéralisation du système financier, souligne Liu Li-gang, de la banque ANZ.

Ces réformes "conduiront à une forme de croissance plus durable et saine à long terme", mais "plomberont l'économie à court terme", abonde Wendy Chen, de Nomura.

Pour autant, les autorités ne restent pas inactives face au ralentissement de l'activité.

Après des mini mesures de relance au printemps, la banque centrale (PBOC) a annoncé en novembre une baisse inattendue de ses taux d'intérêts, tout en procédant à plusieurs injections massives de liquidités.

Avec un succès limité: au 4e trimestre (octobre-décembre), le PIB a progressé de 7,2%, estiment les analystes, soit en-deçà des +7,3% du trimestre précédent.


LES RÉFORMES PLUTÔT QUE LA RELANCE

De l'avis général, les autorités poursuivront leurs coups de pouce ciblés. La PBOC a dévoilé vendredi un accroissement des quotas dévolus aux banques pour les prêts au milieu agricole et aux petites entreprises.

Et nombre d'analystes attendent pour 2015 plusieurs baisses des taux de réserves obligatoires imposés aux établissements bancaires, ainsi qu'au moins une nouvelle baisse des taux d'intérêts.

"En un an, certains défis fondamentaux se sont aggravés", avec un niveau général d'endettement "ayant probablement atteint 250% du PIB fin 2014", prévient toutefois Brian Jackson, expert du cabinet IHS Economics. "La Chine devra donc restreindre ce gonflement des dettes", sous peine "de conséquences désastreuses".

Ainsi, si Pékin continuera d'assouplir sa politique monétaire et fiscale, il ne rouvrira pas grand la vanne aux liquidités, soucieux de contenir les risques de crédit et de ne pas compromettre ses réformes structurelles --alors que la "finance de l'ombre" a rebondi en décembre malgré des restrictions durcies.

Pour M. Jackson, "les dirigeants privilégieront en 2015 les réformes aux plans de relance... même si cela signifie rater de nouveau leur objectif de croissance".





awp

lundi 8 décembre 2014

Chine: chute surprise des importations en novembre, excédent commercial record

Pékin - La Chine a enregistré en novembre un excédent commercial record, avec une chute surprise de ses importations et un fort ralentissement de ses exportations, selon des chiffres officiels publiés lundi, qui confirment l'essoufflement de la deuxième économie mondiale.


L'excédent commercial du géant asiatique, numéro un des échanges de produits manufacturés dans le monde, s'est élevé le mois dernier à 54,47 milliards de dollars, a indiqué l'administration des douanes.

Un panel de 16 analystes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur un niveau bien plus modéré, à 45,1 milliards de dollars, en ligne avec l'excédent enregistré en octobre.

En cause: la Chine a vu ses importations trébucher sévèrement en novembre, avec un net recul de 6,7%, à 157,19 milliards de dollars, ont précisé les douanes.

Une contraction à rebours de la hausse de 3,9% qu'escomptaient les experts, et en net contraste avec la progression de 4,6% sur un an constatée en octobre.

De quoi aviver encore un peu plus les inquiétudes sur la santé de l'économie chinoise alors que la consommation est toujours à la peine, que le marché immobilier --un pilier de l'activité-- n'en finit pas de s'effriter, et que s'intensifient les tensions déflationnistes.

-Chute des cours du pétrole-

"L'indice PMI sur l'activité manufacturière (publié la semaine dernière) témoignait déjà d'une demande terne, mais la forte baisse des importations est très éloignée de ce qu'on pouvait attendre", commentaient lundi les experts de la banque ANZ.

Mais à la contraction de la demande intérieure, se superpose un autre facteur important: la baisse tendancielle des prix des cours des matières premières, a averti Lu Ting, économiste de Bank of America Merrill Lynch.

Pour lui, en effet, l'ampleur du repli des importations et le fort gonflement de l'excédent commercial "s'expliquent avant tout par l'effondrement des prix du pétrole", qui ont chuté de quelque 40% depuis juin, mais aussi "des cours du minerai de fer".

Dans ce contexte, "il faut s'attendre à voir la Chine conserver de très larges excédents pendant plusieurs mois, sur fond de baisse des prix du baril d'or noir", a-t-il estimé.

En parallèle, les chiffres des douanes font état d'un effritement continu de la demande extérieure de la Chine -- dont la croissance économique repose encore largement sur ses exportations.

Ainsi, les exportations du pays ont progressé le mois dernier de 4,7% seulement, à 211,66 milliards de dollars, soit très loin de la prévision médiane des analystes (+8%).

Cela marque par ailleurs un très fort ralentissement par rapport aux progressions des mois précédents (+15,3% sur un an en septembre, +11,6% en octobre).

- Vers de nouvelles actions de la PBOC ? -

Et les salves de statistiques décevantes des derniers mois devraient se poursuivre: le marché table sur un nouveau ralentissement de la production industrielle et des ventes de détail, dont les chiffres pour novembre seront publiés vendredi.

La croissance économique de la Chine a ralenti à 7,3% au troisième trimestre, son plus bas niveau depuis 5 ans. Pékin s'est fixé un objectif d'"environ 7,5%" pour l'ensemble de l'année --un pari désormais difficile à tenir, selon la plupart des analystes.

L'assombrissement de la conjoncture a cependant poussé la banque centrale chinoise (PBOC) à secouer quelque peu sa prudente politique monétaire dans l'espoir de doper l'activité.

Après plusieurs vastes injections de liquidités dans le système financier depuis septembre, l'institution a ainsi procédé courant novembre à une baisse de ses taux d'intérêts --une mesure inédite depuis 2012-- pour encourager le crédit.

De l'avis général, les autorités pourraient renforcer d'ici à fin décembre leurs mesures d'assouplissement monétaire et budgétaire --beaucoup misant sur de nouvelles baisses des taux de réserves obligatoires des banques.

Selon des courtiers, c'est justement cet espoir de nouvelles mesures de relance qui expliquait le bond lundi de la Bourse de Shanghai après la publication des chiffres du commerce. La place financière a fini en hausse de 2,8%, après avoir dépassé les 3% en séance.

Les dirigeants chinois, à l'occasion d'une réunion cruciale attendue cette semaine, pourraient par ailleurs revoir en baisse l'objectif de croissance du PIB pour 2015.

Pékin s'est dit prêt à voir se modérer la croissance du pays, évoquant "une nouvelle normalité", comme prix de ses efforts pour rééquilibrer son modèle économique --en rognant les monopoles des groupes publics, les surcapacités de l'industrie et les investissements non productifs, et endiguant l'envolée des dettes.






awp

mardi 25 novembre 2014

Chine: des assouplissements possibles après la décision de la banque centrale

Shanghai - Après des mois de coups de pouce ponctuels à son économie, la Chine a sorti l'artillerie lourde en recourant à la baisse de ses taux d'intérêt, préambule à d'autres mesures d'assouplissement monétaire destinées à remédier à son ralentissement économique, selon les analystes.


Première mesure de ce type depuis 2012, la Banque populaire de Chine (PBOC, banque centrale) a annoncé vendredi une baisse des taux de référence sur les dépôts de 0,25 point à 2,75% et de 0,40 point à 5,60% sur les emprunts à un an, effective depuis samedi.

Saluée par les marchés, cette décision inattendue risque toutefois de s'avérer insuffisante à elle seule pour remédier au ralentissement de la deuxième économie mondiale, estiment les analystes.

Certes, "il s'agit d'un changement majeur d'approche, que peu avaient prévu" car la PBOC excluait jusque là toute baisse générale des taux d'intérêt, a relevé Mark Williams, chef économiste pour l'Asie chez Capital Economics.

Le gouvernement lui a préféré cette année des "mesures ciblées" en forme de coups de pouce, notamment des baisses limitées des fonds propres des banques ou, par deux fois, des injections de liquidités dans le système bancaire, pour un total de 769,5 mrd de yuan (121,3 mrd CHF) pour alimenter l'activité.

Mais malgré ces "mini-plans de relance", la progression du produit intérieur brut (PIB) chinois s'est établie officiellement à 7,3% sur juillet-septembre --soit son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2009, quand la crise financière mondiale battait son plein--, après une croissance de 7,5% au deuxième trimestre.

L'objectif du gouvernement de parvenir à une croissance 2014 d'"environ 7,5%" semble désormais menacé.

La décision de la banque centrale est ainsi "une mesure claire de l'intensité de l'assouplissement de la politique monétaire et une réponse aux puissants vents contraires nés de la correction du marché immobilier", a jugé la firme de courtage Nomura.


L'économie chinoise est minée par sa bulle immobilière et le ralentissement de ses exportations, tout en étant confrontée à une sévère campagne anti-corruption qui touche plusieurs secteurs et nombre de décideurs.

"L'économie chinoise est sous le coup de pressions à la baisse depuis le début de l'année", avait averti le Premier ministre Li Keqiang à la veille de l'annonce de la PBOC devant un parterre d'hommes d'affaires acteurs dans l'internet.


UN "SIGNAL FORT"

Le climat accentue en outre la menace de déflation, l'indice des prix à la consommation d'octobre approchant d'un plus bas depuis cinq ans à 1,6%, tandis qu'une série de mesures début novembre destinées à encourager l'accès des investisseurs étrangers au marché boursier national ne recevait qu'un accueil très mitigé.

"La marché va probablement voir (la décision de la PBOC) comme un signal positif" de la part du gouvernement qui "répond à la demande faiblissante du secteur privé et à l'augmentation des risques déflationnistes en envoyant finalement un signal puissant", estime la banque Barclays.

La Bourse de Shanghai a bondi lundi de 1,85% en réaction à la baisse des taux.

Les entreprises d'Etat devraient recevoir la part du lion des crédits nouvellement disponibles auprès des grandes banques nationales, ainsi que les acquéreurs d'appartements.

Mais le reste des banques devrait voir ses marges se réduire en proportion de la baisse des taux.

Les analystes prévoient de nouvelles baisses à venir pour soutenir l'activité: la PBOC "a changé sa politique monétaire pour une autre, plus accommodante", et "les conditions sont mûres pour un nouvel assouplissement", juge ainsi Liu Ligang, chef économiste pour la Chine chez ANZ Bank.

Simultanément, la banque centrale a fait un pas en direction d'une libération très attendue des taux d'intérêt en autorisant vendredi les banques à rémunérer les dépôts à des taux supérieurs de 20% au taux officiel, contre 10% auparavant.

Une mesure "positive", a jugé Song Yu, économiste chez Beijing Gao Hua Securities Co.

La Chine a autorisé en juillet 2013 les banques à fixer les intérêts de leurs prêts, mais maintient un contrôle administratif sur la rémunération des dépôts.

Certains analystes mettent toutefois en garde contre un soutien à court terme à la croissance, au détriment des réformes et de la réorientation souhaitées par Pékin vers un rôle accru de la consommation.

Au risque "d'exacerber les points faibles de l'économie chinoise en créant des problèmes plus graves encore à l'avenir", prévient ainsi Nomura.




awp

mardi 21 octobre 2014

Chine: la croissance ralentit au 3e trimestre, au plus bas depuis 5 ans

Pékin - La Chine a enregistré au troisième trimestre un net ralentissement de sa croissance, au plus bas depuis plus de cinq ans, alors que Pékin conjugue efforts de rééquilibrage de son modèle économique et mesures "ciblées" de soutien à l'activité.

Sur juillet-septembre, la progression du produit intérieur brut (PIB) chinois s'est établie à 7,3% --son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2009--, après une croissance de 7,5% au deuxième trimestre, a indiqué mardi le Bureau national des statistiques (BNS).

C'est un peu mieux que la prévision médiane d'un panel de 17 analystes interrogés par l'AFP (+7,2%).

"De puissants vents contraires" --secteur immobilier en désarroi, surcapacités persistantes dans l'industrie et endettement du secteur public-- ont soufflé ces derniers mois, ont commenté les experts de la banque Nomura.

Pour autant, "bien que la croissance ralentisse, c'est le signe d'un rééquilibrage bienvenu au détriment d'investissements excessifs dans certains secteurs", tempérait toutefois Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

"Un léger ralentissement (en Chine) est considéré comme une saine évolution", avait d'ailleurs relevé début octobre le Fonds monétaire international (FMI).

De fait, le chiffre du troisième trimestre "s'explique en partie par des contrecoups inattendus et douloureux provoqués par les réformes structurelles" en cours, a expliqué mardi Sheng Laiyun, porte-parole du BNS.

Le gouvernement affiche son intention de "rééquilibrer" le modèle économique du pays --en rognant les monopoles des grands groupes publics et les surcapacités industrielles, et en endiguant drastiquement les dettes publiques -- quitte à voir la croissance se modérer quelque peu.

Sur l'ensemble des neuf premiers mois de l'année, la croissance a ainsi été de 7,4%, a précisé le BNS. Pékin s'est fixé pour l'ensemble de 2014 un objectif d'"environ 7,5%".

"Cela reste dans la fourchette jugée raisonnable", et la progression du marché de l'emploi demeure "stable", a assuré M. Sheng.


OMBRE DU SECTEUR IMMOBILIER

Les autorités avaient adopté au printemps "un mini-plan de relance" --réductions fiscales et assouplissements monétaires ciblés pour encourager les prêts aux petites entreprises-- mais dont les effets s'étaient dissipés au fil de l'été.

Et les statistiques publiées mardi par le BNS offraient un tableau contrasté.

Après avoir connu en août son plus bas rythme de croissance depuis plus de 5 ans (+6,9%), la production industrielle a ainsi accéléré plus qu'attendu en septembre, gonflant de 8% sur un an.

"Un signe encourageant, laissant bien présager de la reprise économique au dernier trimestre", jugeait-on chez Nomura.

En revanche, les ventes au détail, baromètre de la consommation des ménages, ont de nouveau ralenti le mois dernier, avec un gonflement de 11,6% sur un an.

Quant aux investissements en capital fixe --qui reflètent les dépenses dans les infrastructures--, ils ont grimpé de 16,1% sur l'ensemble des neuf premiers mois de 2014, un chiffre inférieur aux attentes et accusant là aussi un ralentissement.

Et alors que le repli en glissement mensuel des prix des logements neufs s'est poursuivi en septembre, le BNS a fait état d'une chute de 10,8% des ventes de logements depuis le début de l'année.


COUPS DE POUCE "CIBLÉS"

"La dynamique de croissance est en train d'atteindre un plancher et, pour le moment, il n'y a pas de risque de voir le ralentissement s'aggraver", a toutefois estimé Ma Xiaoping, économiste chez HSBC.

Dans ces conditions, Pékin pourrait se contenter de poursuivre "une approche de soutiens +ciblés+", a-t-elle indiqué à l'AFP.

De fait, la banque centrale a injecté mi-septembre 500 milliards de yuans (63 milliards d'euros) dans les cinq plus grosses banques du pays, et prévoirait des injections de liquidités supplémentaires dans vingt établissements bancaires: autant de moyens de faciliter le crédit aux entreprises.

De l'avis des analystes, Pékin pourrait également muscler ses dépenses dans certaines infrastructures "efficaces". Et l'assouplissement des conditions d'obtention de prêts immobiliers, annoncé fin septembre, devrait soutenir le secteur.

Mais malgré un éventuel sursaut au quatrième trimestre, les analystes interrogés par l'AFP prévoient pour 2014 une croissance de 7,3% (contre 7,7% en 2013), soit la plus faible performance du pays depuis près d'un quart de siècle.

"Tant que le ralentissement reste concentré dans des secteurs en surcapacités et que l'économie dans son ensemble demeure saine, les dirigeants ne vont pas paniquer. Emploi et rééquilibrage de l'économie restent leurs priorités", a cependant insisté Julian Evans-Pritchard.



awp

lundi 8 septembre 2014

Chine: nouvel excédent commercial record, la baisse des importations se poursuit

Pékin - La Chine a enregistré en août un nouvel excédent commercial record, à 49,8 milliards de dollars, marqué pour le deuxième mois consécutif par une baisse des importations qui confirme le ralentissement de la deuxième économie mondiale.

Les importations ont cédé 2,4% sur un an, à 158,6 milliards de dollars, après avoir déjà baissé de 1,6% en juillet, selon les chiffres des douanes publiés lundi.

Ces résultats contredisent les prédictions d'une hausse de 2,7% des importations avancée par les experts interrogés par le Wall Street Journal, et confirme que l'économie de la Chine traverse une période d'essoufflement.

Les exportations ont pour leur part augmenté de 9,4% sur un an à 208,5 milliards de dollars. La croissance des exportations le mois dernier a ralenti par rapport au gain de 14,5% enregistré en juillet, mais reste supérieure aux attentes des experts (+9,2%).

A 49,8 milliards de dollars, l'excédent commercial améliore encore le précédent record du mois de juillet (47,3 milliards de dollars), qui avait été quasiment multiplié par trois par rapport à 2013, alors que les experts du Wall Street Journal tablaient sur un chiffre médian de 42 milliards de dollars.

Les indicateurs montrent que l'économie chinoise a ralenti au cours du troisième trimestre, ce qui fait dire aux analystes que Pékin devrait vraisemblablement adopter de nouvelles mesures pour soutenir la croissance.

A partir d'avril, après avoir vu sa croissance économique descendre à 7,4% au premier trimestre, le gouvernement chinois avait déjà mis en place des réductions fiscales ainsi que des assouplissements monétaires très ciblés, et des facilités destinées à doper les investissements dans les infrastructures. Cette politique avait permis une légère embellie et une remontée du taux de croissance à 7,5% au deuxième trimestre.


Perspectives grevées par le secteur immobilier

Mais la croissance de la production manufacturière a ralenti en août, selon deux indicateurs publiés la semaine dernière. L'indice PMI des directeurs d'achat a atteint 51,1 le mois dernier, contre 51,7 en juillet, d'après le Bureau national des statistiques.

La banque HSBC a également de son côté conclu que la production manufacturière chinoise avait crû en août à un rythme nettement ralenti, passant de 51,7 en juillet à 50,2.

Les perspectives de croissance sont grevées par le refroidissement du secteur immobilier, estiment les analystes. Le prix moyen d'un logement neuf dans 100 des plus grandes villes du pays a ainsi reculé en août (-0,59%) pour le quatrième mois consécutif, selon une étude indépendante réalisée par le cabinet China Index Academy.

L'économie subit également une perte d'efficacité des mesures de relance du gouvernement central.

"Nous nous attendons à ce que le gouvernement continue à prendre des petites mesures ciblées pour compenser les corrections en cours dans le marché immobilier", ont expliqué les économistes de Nomura International dans un communiqué.

Pour Julian Evans-Pritchard, analyste chez Capital Economics, la baisse des importations traduit les difficultés du secteur immobilier. "Le ralentissement des importations reflète la diminution des investissements, en particulier dans le secteur immobilier, qui pèse sur la demande de matières premières", a-t-il déclaré dans un communiqué.

L'effet du ralentissement des importations de matières premières est également "amplifié par les fortes baisses" de leur cours ces derniers mois, a-t-il ajouté.

En mars, la Chine s'était fixé environ 7,5% comme objectif de croissance annuel pour 2014, soit le même que pour 2013. En 2013, le taux de croissance s'était élevé à 7,7%, comme en 2012, qui était le pire taux enregistré depuis 1999.





awp

jeudi 17 juillet 2014

Chine: accélération inattendue de la croissance économique au 2e trimestre

Pékin - La Chine a vu sa croissance économique accélérer légèrement au deuxième trimestre, à 7,5% sur un an, selon des chiffres gouvernementaux publiés mercredi, un sursaut inattendu après le fort ralentissement enregistré au trimestre précédent.

Sur les trois derniers mois (avril-juin), la progression du produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a dépassé la croissance de 7,4% du premier trimestre --ce qui était son plus bas niveau depuis un an et demi.

C'est mieux que la prévision médiane d'un panel de 17 analystes interrogés par l'AFP, qui tablaient sur une stabilisation à +7,4%.

Sur l'ensemble du premier semestre, la croissance économique chinoise a été de 7,4%, a précisé le Bureau national des Statistiques (BNS).

"En ce moment, l'économie nationale, de façon générale, se stabilise, et la croissance est toujours dans des bornes jugées raisonnables", s'est félicité Sheng Laiyun, porte-parole du BNS.

Après une croissance de 7,7% en 2012 puis à nouveau en 2013 --un niveau plus vu depuis 1999--, Pékin s'est fixé pour 2014 un objectif de 7,5%: ce serait le plus faible taux de croissance du géant asiatique depuis près d'un quart de siècle.

Le ralentissement marqué de l'économie avait incité Pékin à adopter, à partir d'avril, des mesures destinées à stimuler l'activité -- en dopant les investissements dans les infrastructures, en annonçant des réductions fiscales ciblées, et en abaissant les niveaux de réserves obligatoires des banques offrant des prêts aux petites entreprises.

L'embellie relative des indicateurs économiques constatée en mai s'est poursuivie en juin.

Ainsi, la production industrielle a marqué en juin une accélération sensible par rapport au mois précédent, gonflant de 9,2% sur un an --davantage qu'attendu par les analystes interrogés par Dow Jones Newswires.

Les ventes au détail, baromètre de la consommation des ménages, ont quant à elles progressé en juin de 12,4% sur un an, à un rythme à peu près stable par rapport à celui enregistré en mai.

Quant aux investissements en capital fixe --reflétant les dépenses dans les infrastructures--, ils ont grossi de 17,3% sur l'ensemble du premier semestre, un peu au-delà des attentes du marché.

"Nous devons garder à l'esprit que l'environnement économique intérieur et international demeure compliqué, et que l'économie nationale fait encore face à de nombreux défis", a reconnu le BNS.

De l'avis des experts, le net refroidissement du secteur immobilier, après des années d'envolée, devrait ainsi assombrir fortement la conjoncture dans la deuxième moitié de l'année. Le secteur constitue un des piliers de l'économie chinoise.

Le Premier ministre Li Keqiang et le président Xi Jinping affichent d'ailleurs toujours leur ambition de "rééquilibrer" le modèle économique du pays en faveur de la consommation, quitte à voir la croissance se modérer quelque peu.







awp