Tokyo - La Banque du Japon (BoJ) doit agir maintenant pour montrer sa détermination à vaincre la déflation, ont défendu des membres de son comité de politique monétaire, tandis que les autres ont jugé que les effets de mesures supplémentaires seraient trop limités au regard des coûts induits, ont révélé mardi les minutes de sa réunion du 31 octobre.
A l'issue de ce conciliabule, l'institut d'émission avait créé un électrochoc et fait chuter le yen en annonçant une augmentation de son programme de rachats d'actifs, ce avant même de savoir que le Japon était retombé en récession au troisième trimestre.
La décision d'accentuer la politique d'assouplissement qualitatif et quantitatif, initialement lancée en avril 2013, a finalement été prise de justesse, par cinq voix pour (dont celle du gouverneur) et quatre contre. Le contenu des débats n'a cependant été publié que ce mardi.
"La Banque devrait décider sans attendre un assouplissement monétaire supplémentaire", ont plaidé plusieurs membres, disant redouter un retard dans la sortie de la déflation.
Certains ont rappelé que, lorsque la banque centrale avait revu sa politique monétaire en avril 2013, après l'arrivée du gouverneur Haruhiko Kuroda, elle s'était engagée à atteindre l'objectif de stabilité des prix le plus tôt possible, avec un horizon d'environ deux ans.
"Au moment de décider d'un assouplissement monétaire supplémentaire, il est nécessaire de bien expliquer que cet engagement est resté inébranlable, afin de transmettre la détermination sans faille de la Banque à en finir avec la déflation", ont insisté des membres.
"Si aucune action n'est prise lors de cette réunion, ce pourrait être compris comme une violation de l'engagement (d'ajuster au besoin la politique monétaire), ce qui pourrait nuire à la crédibilité de la Banque de manière significative", a mis en garde un des participants.
"Décider un assouplissement monétaire supplémentaire lors de cette réunion serait suffisant pour atteindre l'objectif de 2% dans la seconde moitié de l'exercice d'avril 2015 à mars 2016", a renchéri un autre.
A l'inverse, les membres qui se sont opposés à des mesures supplémentaires ont argué que "les effets qui pourraient être apportés par un nouvel assouplissement monétaire ne seraient pas à la hauteur des coûts connexes et des effets secondaires qu'il induirait".
Certains intervenants ont souligné qu'une augmentation du montant de rachat d'obligations d'Etat "risquait d'être perçue comme un financement des déficits budgétaires".
Deux semaines après la décision de la BoJ d'assouplir davantage, le gouvernement a annoncé que le pays était retombé en récession à l'issue du trimestre de juillet à septembre. Cette mauvaise surprise, qu'aucun économiste n'avait prévue, a conduit certains à juger que la Banque avait finalement agi trop tard.
awp
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