Tokyo - La Banque du Japon (BoJ) a maintenu vendredi son diagnostic économique sur une "reprise modérée", tout en adoptant un ton légèrement plus positif sur les exportations, l'investissement résidentiel et la production industrielle.
A l'issue d'une réunion de deux jours, son comité de politique monétaire a par ailleurs décidé par huit voix contre une de conserver en l'état son programme de rachat d'actifs qui avait été étendu le 31 octobre.
L'institut d'émission avait alors décidé d'accroître la base monétaire de 80'000 mrd JPY (658 mrd CHF) par an, contre 60 à 70'000 mrd JPY auparavant, dans l'espoir d'atteindre au plus vite 2% d'inflation.
"L'économie japonaise devrait continuer à se redresser modérément", et les effets négatifs d'une hausse de la taxe sur la consommation début avril sont "amenés à se dissiper", juge la BoJ dans un communiqué, en reprenant quasiment à l'identique les termes de sa précédente déclaration.
Les différences se nichent dans les détails: elle estime désormais que "les exportations montrent des signes de reprise", alors qu'elles étaient décrites auparavant comme "plus ou moins stables".
De même, l'investissement résidentiel et la production industrielle ont-ils "atteint un point bas" après leur récent déclin, souligne la banque centrale.
Elle reste en revanche prudente quant à l'inflation, sa principale jauge: l'évolution des prix se situe autour de 1%, soit encore loin de son objectif (le double), et apparaît sur une pente ascendante, mais "dans une perspective de long terme".
"La chute des prix du pétrole est clairement un élément positif pour l'économie japonaise, qui importe la grande majorité de ses ressources énergétiques. Toutefois, elle contribue à une inflation moins élevée", explique dans une note Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics.
Le récent plongeon du coût de l'énergie risque de "mettre en danger les efforts" de la Banque du Japon, souligne-t-il, pariant sur un nouvel assouplissement courant 2015.
La politique monétaire du Japon a été profondément revue en avril 2013, sous l'impulsion du Premier ministre Shinzo Abe qui s'est juré de vaincre la déflation qui mine depuis des années l'archipel.
Après la large victoire de son parti dimanche aux élections législatives anticipées, il est désormais attendu de pied ferme par les économistes, le monde des affaires et la BoJ, statutairement indépendante. La mission de M. Abe: mettre en oeuvre les réformes structurelles promises pour relancer la troisième puissance économique mondiale, tombée en récession au troisième trimestre.
awp
Bonjour
Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.
Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.
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Affichage des articles dont le libellé est Abe. Afficher tous les articles
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vendredi 19 décembre 2014
lundi 1 décembre 2014
Japon: Moody's dégrade la note de la dette, nouvelle sanction pour Abe
Tokyo - L'agence Moody's a annoncé lundi qu'elle baissait d'un cran la note souveraine du Japon, nouvelle pierre dans le jardin du Premier ministre Shinzo Abe qui a convoqué des élections anticipées présentées comme un référendum sur ses orientations économiques.
Moody's a dégradé la note de Tokyo de "Aa3" à "A1" après l'entrée en récession du Japon au troisième trimestre sur fond de pressions déflationnistes et de baisse de la consommation et de la confiance des entreprises.
L'agence cite "une incertitude accrue quant à la capacité (du Japon) à atteindre ses objectifs de réduction de déficit budgétaire" et dit ses doutes sur l'opportunité du "calendrier et l'efficacité des mesures de relance de la croissance dans un contexte de pressions déflationnistes".
Moody's s'inquiète en particulier des risques induits à moyen terme pour "la rentabilité des bons" d'Etat que la Banque du Japon s'est engagée à racheter massivement pour relancer l'économie.
Depuis l'exercice 2008, les dégâts infligés à l'économie japonaise par la crise financière mondiale et la triple catastrophe du 11 mars 2011 ont fait baisser les recettes publiques.
Après des débuts prometteurs et des louanges dans le monde entier, les "Abenomics", en référence au Premier ministre Shinzo Abe, ont accumulé les revers récemment, l'archipel renouant avec la récession au troisième trimestre.
Le Premier ministre a provoqué des élections anticipées pour le 14 décembre et est revenu sur une loi votée en 2012 sur l'évolution de la taxe nippone sur la consommation.
Il a tranché pour l'ajournement à avril 2017 d'une deuxième augmentation de cette taxe initialement prévue en octobre 2015, constatant que la première depuis 17 ans, de 5% à 8%, intervenue en avril dernier, avait plombé la reprise amorcée un peu plus d'un an auparavant.
UN MESSAGE IMPORTANT
Ce choix "pourrait avoir des avantages", selon Moody's. Toutefois, "sans une croissance nominale du PIB plus robuste" qui renforcerait les recettes fiscales de l'Etat, le report de l'augmentation de la taxe "affaiblira nettement l'objectif du gouvernement de diviser par deux le déficit primaire (hors intérêts) d'ici 2015 par rapport au niveau de 2010".
Dans ce contexte, il apparaît "encore plus difficile (...) de remplir l'objectif à long terme de dégager un excédent du budget primaire d'ici 2020", note Moody's.
Les économistes arguent depuis des années que le Japon doit augmenter sa taxe à la consommation afin de réduire non énorme endettement, le plus élevé des économies avancées, avec un ratio dette/PIB de 245,1% prévu en 2014 selon le Fonds monétaire international (FMI).
Les "Abenomics" sont un cocktail de largesses budgétaires, souplesse monétaire et promesses de réformes structurelles destiné à dynamiser l'activité de la troisième économie mondiale. Mais ses effets se font attendre, les entreprises restent prudentes, la déflation se poursuit, la consommation recule, et l'économie se contracte (PIB -1,9% au deuxième trimestre, -0,4% au troisième).
Pour Yoko Takeda, économiste en chef du Mitsubishi Research Institute, la dégradation de la note japonaise par Moody's est un coup de semonce pour Tokyo.
Elle n'aura sans doute pas d'effet à court terme mais c'est "un message important" au Japon qui doit l'inciter à "mettre en place un plan de moyen et long termes pour apaiser les inquiétudes sur sa situation budgétaire", selon lui.
Moody's nuance cependant son évaluation de la conjoncture nippone en maintenant une "perspective stable" justifiée par "sa grande économie diversifiée" qui la préserve, malgré le poids de la dette, d'une exposition excessive à un risque de défaut.
Moody's avait déjà abaissé la note du Japon de "Aa2" à "Aa3" en août 2011.
L'agence concurrente Standard and Poor's (S&P) avait maintenu fin septembre sa note à "AA-", la quatrième meilleure possible attribuée par l'agence, sous perspective négative, laissant planer la menace d'un futur abaissement. La situation n'a pas changé à ce jour, a indiqué lundi un responsable de l'agence à Dow Jones Newswires.
Fitch l'avait pour sa part abaissée de deux crans en mai 2012, à "A+", ce qui correspond à la cinquième meilleure sur l'échelle à 22 échelons de l'agence.
awp
Moody's a dégradé la note de Tokyo de "Aa3" à "A1" après l'entrée en récession du Japon au troisième trimestre sur fond de pressions déflationnistes et de baisse de la consommation et de la confiance des entreprises.
L'agence cite "une incertitude accrue quant à la capacité (du Japon) à atteindre ses objectifs de réduction de déficit budgétaire" et dit ses doutes sur l'opportunité du "calendrier et l'efficacité des mesures de relance de la croissance dans un contexte de pressions déflationnistes".
Moody's s'inquiète en particulier des risques induits à moyen terme pour "la rentabilité des bons" d'Etat que la Banque du Japon s'est engagée à racheter massivement pour relancer l'économie.
Depuis l'exercice 2008, les dégâts infligés à l'économie japonaise par la crise financière mondiale et la triple catastrophe du 11 mars 2011 ont fait baisser les recettes publiques.
Après des débuts prometteurs et des louanges dans le monde entier, les "Abenomics", en référence au Premier ministre Shinzo Abe, ont accumulé les revers récemment, l'archipel renouant avec la récession au troisième trimestre.
Le Premier ministre a provoqué des élections anticipées pour le 14 décembre et est revenu sur une loi votée en 2012 sur l'évolution de la taxe nippone sur la consommation.
Il a tranché pour l'ajournement à avril 2017 d'une deuxième augmentation de cette taxe initialement prévue en octobre 2015, constatant que la première depuis 17 ans, de 5% à 8%, intervenue en avril dernier, avait plombé la reprise amorcée un peu plus d'un an auparavant.
UN MESSAGE IMPORTANT
Ce choix "pourrait avoir des avantages", selon Moody's. Toutefois, "sans une croissance nominale du PIB plus robuste" qui renforcerait les recettes fiscales de l'Etat, le report de l'augmentation de la taxe "affaiblira nettement l'objectif du gouvernement de diviser par deux le déficit primaire (hors intérêts) d'ici 2015 par rapport au niveau de 2010".
Dans ce contexte, il apparaît "encore plus difficile (...) de remplir l'objectif à long terme de dégager un excédent du budget primaire d'ici 2020", note Moody's.
Les économistes arguent depuis des années que le Japon doit augmenter sa taxe à la consommation afin de réduire non énorme endettement, le plus élevé des économies avancées, avec un ratio dette/PIB de 245,1% prévu en 2014 selon le Fonds monétaire international (FMI).
Les "Abenomics" sont un cocktail de largesses budgétaires, souplesse monétaire et promesses de réformes structurelles destiné à dynamiser l'activité de la troisième économie mondiale. Mais ses effets se font attendre, les entreprises restent prudentes, la déflation se poursuit, la consommation recule, et l'économie se contracte (PIB -1,9% au deuxième trimestre, -0,4% au troisième).
Pour Yoko Takeda, économiste en chef du Mitsubishi Research Institute, la dégradation de la note japonaise par Moody's est un coup de semonce pour Tokyo.
Elle n'aura sans doute pas d'effet à court terme mais c'est "un message important" au Japon qui doit l'inciter à "mettre en place un plan de moyen et long termes pour apaiser les inquiétudes sur sa situation budgétaire", selon lui.
Moody's nuance cependant son évaluation de la conjoncture nippone en maintenant une "perspective stable" justifiée par "sa grande économie diversifiée" qui la préserve, malgré le poids de la dette, d'une exposition excessive à un risque de défaut.
Moody's avait déjà abaissé la note du Japon de "Aa2" à "Aa3" en août 2011.
L'agence concurrente Standard and Poor's (S&P) avait maintenu fin septembre sa note à "AA-", la quatrième meilleure possible attribuée par l'agence, sous perspective négative, laissant planer la menace d'un futur abaissement. La situation n'a pas changé à ce jour, a indiqué lundi un responsable de l'agence à Dow Jones Newswires.
Fitch l'avait pour sa part abaissée de deux crans en mai 2012, à "A+", ce qui correspond à la cinquième meilleure sur l'échelle à 22 échelons de l'agence.
awp
lundi 17 novembre 2014
Japon: à nouveau en récession, revers cinglant pour les "abenomics"
Tokyo - Le Japon est retombé en récession au troisième trimestre, une débâcle surprise qui va probablement obliger le Premier ministre conservateur Shinzo Abe à reporter une nouvelle hausse de taxe et à convoquer les électeurs aux urnes deux ans plus tôt que prévu.
La troisième puissance économique mondiale était sortie du rouge dans les derniers mois de 2012, juste avant l'arrivée au pouvoir de M. Abe qui avait aussitôt lancé une ambitieuse politique de relance ("abenomics"), louée à l'étranger et populaire dans l'archipel. Mais la hausse, début avril, de la taxe sur la consommation a compromis la reprise bien amorcée et le combat de l'archipel contre des années de déflation.
Le Produit intérieur brut (PIB) a ainsi chuté de 0,4% entre juillet et septembre après une contraction de 1,9% au deuxième trimestre, selon des statistiques publiées lundi par le gouvernement. Aucun économiste n'avait prédit un tel scénario: la plupart tablaient sur une croissance de 0,5%.
Le ministre de la Revitalisation économique, Akira Amari, est aussitôt monté au créneau pour défendre les "abenomics": "ce n'est pas un échec", a-t-il assuré, d'après des propos rapportés par les médias.
"Le cycle positif de l'économie continue et nous ne pouvons pas résumer ces chiffres simplement par le terme de récession", a-t-il argué. Et d'ajouter que le PIB s'était inscrit en hausse de janvier à septembre (+0,5% comparé à la même période un an plus tôt).
Car l'année avait bien commencé. Après une croissance de 1,5% en 2013, le Japon avait poursuivi sur cette lancée au premier trimestre (+1,6%), sous l'effet d'une fièvre acheteuse momentanée des ménages en prévision de l'entrée en vigueur d'une "TVA" à 8% (contre 5% auparavant).
Depuis, ils se contentent de faire du lèche-vitrine. La consommation des particuliers est demeurée très faible au troisième trimestre (+0,3%) et l'investissement privé a reculé, tant du côté des foyers (achat de logements, -6,7%) que des entreprises (-0,2%), qui ont en outre fortement réduit leurs stocks, plombant le PIB (-0,6 point).
Ni la conjoncture internationale (les exportations sont restées peu dynamiques), ni les dépenses et investissements des pouvoirs publics n'ont suffi à inverser la tendance.
Vers un nouveau geste de la BoJ?
Devant de tels chiffres, qui ont fait plonger la Bourse (l'indice Nikkei cédait 2,59% à la mi-journée), et par crainte de voir l'archipel s'ancrer dans la récession, le chef du gouvernement devrait renoncer à une taxe à 10% en octobre 2015, comme la loi le prévoit pourtant dans le but d'enrayer la colossale dette publique.
"La décision du gouvernement de reporter cette mesure apparaîtrait raisonnable", a estimé Koichi Fujishiro, de l'institut de recherche Dai-ichi Life, joint par l'AFP.
"C'est le scénario le plus probable", a renchéri Takuji Aida, chef économiste à la Société Générale, cité par Dow Jones Newswires, jugeant que "c'était une erreur d'élever la TVA avant que l'économie ne sorte de la déflation".
Shinzo Abe, de retour lundi du sommet du G20 à Brisbane, va étudier ces données et consulter les experts qui ont planché sur le sujet avant d'arrêter son choix, a répété lundi le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.
M. Abe devrait annoncer dès mardi la dissolution de la chambre basse du Parlement et des élections anticipées en décembre. En l'absence d'opposition, la victoire de son Parti Libéral-Démocrate (PLD) semble assurée et lui permettrait de se remettre en piste, estiment les analystes politiques.
D'aucuns, dont le gardien des deniers publics, craignent cependant que ce bouleversement de l'agenda ne repousse l'assainissement des finances et les cruciales réformes structurelles.
De nombreuses voix se sont élevées ces derniers mois pour déplorer la lenteur que M. Abe mettait à décocher cette troisième flèche de son programme après les largesses budgétaires et l'assouplissement monétaire.
De même, la Banque du Japon (BoJ) a-t-elle laissé passer plusieurs mois jusqu'à octobre avant d'intensifier son soutien à l'économie.
Elle va sans doute devoir "aller plus loin encore pour atteindre son objectif d'inflation de 2%", avertit Marcel Thieliant de Capital Economics.
awp
La troisième puissance économique mondiale était sortie du rouge dans les derniers mois de 2012, juste avant l'arrivée au pouvoir de M. Abe qui avait aussitôt lancé une ambitieuse politique de relance ("abenomics"), louée à l'étranger et populaire dans l'archipel. Mais la hausse, début avril, de la taxe sur la consommation a compromis la reprise bien amorcée et le combat de l'archipel contre des années de déflation.
Le Produit intérieur brut (PIB) a ainsi chuté de 0,4% entre juillet et septembre après une contraction de 1,9% au deuxième trimestre, selon des statistiques publiées lundi par le gouvernement. Aucun économiste n'avait prédit un tel scénario: la plupart tablaient sur une croissance de 0,5%.
Le ministre de la Revitalisation économique, Akira Amari, est aussitôt monté au créneau pour défendre les "abenomics": "ce n'est pas un échec", a-t-il assuré, d'après des propos rapportés par les médias.
"Le cycle positif de l'économie continue et nous ne pouvons pas résumer ces chiffres simplement par le terme de récession", a-t-il argué. Et d'ajouter que le PIB s'était inscrit en hausse de janvier à septembre (+0,5% comparé à la même période un an plus tôt).
Car l'année avait bien commencé. Après une croissance de 1,5% en 2013, le Japon avait poursuivi sur cette lancée au premier trimestre (+1,6%), sous l'effet d'une fièvre acheteuse momentanée des ménages en prévision de l'entrée en vigueur d'une "TVA" à 8% (contre 5% auparavant).
Depuis, ils se contentent de faire du lèche-vitrine. La consommation des particuliers est demeurée très faible au troisième trimestre (+0,3%) et l'investissement privé a reculé, tant du côté des foyers (achat de logements, -6,7%) que des entreprises (-0,2%), qui ont en outre fortement réduit leurs stocks, plombant le PIB (-0,6 point).
Ni la conjoncture internationale (les exportations sont restées peu dynamiques), ni les dépenses et investissements des pouvoirs publics n'ont suffi à inverser la tendance.
Vers un nouveau geste de la BoJ?
Devant de tels chiffres, qui ont fait plonger la Bourse (l'indice Nikkei cédait 2,59% à la mi-journée), et par crainte de voir l'archipel s'ancrer dans la récession, le chef du gouvernement devrait renoncer à une taxe à 10% en octobre 2015, comme la loi le prévoit pourtant dans le but d'enrayer la colossale dette publique.
"La décision du gouvernement de reporter cette mesure apparaîtrait raisonnable", a estimé Koichi Fujishiro, de l'institut de recherche Dai-ichi Life, joint par l'AFP.
"C'est le scénario le plus probable", a renchéri Takuji Aida, chef économiste à la Société Générale, cité par Dow Jones Newswires, jugeant que "c'était une erreur d'élever la TVA avant que l'économie ne sorte de la déflation".
Shinzo Abe, de retour lundi du sommet du G20 à Brisbane, va étudier ces données et consulter les experts qui ont planché sur le sujet avant d'arrêter son choix, a répété lundi le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.
M. Abe devrait annoncer dès mardi la dissolution de la chambre basse du Parlement et des élections anticipées en décembre. En l'absence d'opposition, la victoire de son Parti Libéral-Démocrate (PLD) semble assurée et lui permettrait de se remettre en piste, estiment les analystes politiques.
D'aucuns, dont le gardien des deniers publics, craignent cependant que ce bouleversement de l'agenda ne repousse l'assainissement des finances et les cruciales réformes structurelles.
De nombreuses voix se sont élevées ces derniers mois pour déplorer la lenteur que M. Abe mettait à décocher cette troisième flèche de son programme après les largesses budgétaires et l'assouplissement monétaire.
De même, la Banque du Japon (BoJ) a-t-elle laissé passer plusieurs mois jusqu'à octobre avant d'intensifier son soutien à l'économie.
Elle va sans doute devoir "aller plus loin encore pour atteindre son objectif d'inflation de 2%", avertit Marcel Thieliant de Capital Economics.
awp
vendredi 31 octobre 2014
Japon: à l'inverse de la Fed, la Banque du Japon accélère le pas
Tokyo - La Banque du Japon (BoJ) a contre toute attente décidé vendredi d'assouplir davantage sa politique monétaire, en augmentant son programme de rachat d'actifs, dans l'espoir de donner un coup de fouet à une économie chancelante, une annonce qui a fait bondir les marchés boursiers.
Cette décision, qui survient deux jours après une démarche inverse de la Réserve fédérale américaine (Fed), a instantanément propulsé la Bourse de Tokyo et le dollar à des niveaux inédits depuis près de sept ans, et les places européennes lui ont emboîté le pas en progressant nettement, Paris prenant plus de 2% en séance.
Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de son comité directeur, la BoJ a fait savoir qu'elle allait désormais augmenter la base monétaire de 80'000 milliards de yens (583 milliards d'euros) par an, contre 60 à 70'000 milliards auparavant.
Cinq de ses neuf membres se sont prononcés en faveur de cette expansion de la politique, réclamée depuis plusieurs semaines par les analystes alors que la troisième puissance mondiale est durement touchée par l'entrée en vigueur début avril d'une taxe sur la consommation à 8% (contre 5% auparavant).
"L'économie japonaise se trouve à un moment critique dans son combat contre la déflation", a déclaré le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, lors d'une conférence de presse.
L'évolution des prix a subi "une pression à la baisse" en raison "de la faiblesse de la demande à la suite de l'augmentation de taxe et d'un déclin significatif des tarifs du pétrole brut", avait expliqué un peu auparavant la banque centrale.
"Si la pression actuelle perdure, même à court terme, la sortie de déflation, qui a pour l'instant progressé fermement, risque d'être retardée", avait-elle averti.
"Ces mesures reflètent notre détermination inébranlable", et "nous ferons tout notre possible pour atteindre notre objectif d'inflation de 2% au plus tôt", a assuré M. Kuroda, même si ce pas supplémentaire devrait être "suffisant".
Sous son impulsion, l'institut d'émission avait complètement revu en avril 2013 sa façon de lutter contre la déflation, un mal qui a miné l'économie nippone pendant une quinzaine d'années. Plutôt que d'agir directement sur les taux directeurs, il a choisi de cibler une augmentation de la masse monétaire.
LES BOURSES APPLAUDISSENT
La recette semblait fonctionner jusqu'à cette fameuse hausse de taxe, qui a considérablement ébranlé la confiance des ménages, et fait dérailler les "abenomics", ambitieuse politique de relance du Premier ministre Shinzo Abe, faute de réformes structurelles, selon ses détracteurs.
Le Produit intérieur brut (PIB) a ainsi plongé de 1,8% au deuxième trimestre (avril-juin) comparé à celui du trimestre précédent, un recul sans précédent depuis la triple catastrophe (séisme, tsunami, accident nucléaire) survenue en mars 2011.
Des statistiques plus récentes ont confirmé cette morosité, faisant craindre une répétition du scénario de 1997, quand une pression fiscale accrue avait plongé l'archipel dans une longue période de stagnation.
Dans son rapport semestriel diffusé vendredi, la BoJ a divisé de moitié sa prévision de croissance pour l'année en cours (avril 2014 à mars 2015), à 0,5%.
Elle a également abaissé ses estimations pour l'inflation, qui devrait s'établir à 1,2% sur la période (en excluant l'effet taxe), contre 1,3% escompté auparavant, et à seulement 1,7% l'année suivante, contre 1,9% précédemment.
L'évolution de l'indice des prix a encore marqué le pas en septembre et pourrait tomber dans les prochains mois sous la barre des 1%, ont averti des économistes qui ont aussitôt salué ce changement de ton de la BoJ.
"Quand une porte se ferme, une autre s'ouvre", s'est réjoui Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. "Tandis que la Fed a mis un terme à son soutien monétaire et que la BCE est réticente à s'engouffrer dans la brèche, la Banque du Japon n'a pas de tels scrupules, comblant le vide laissé par son homologue américaine".
"Juste au moment où la Fed enlevait le saladier de punch de la table, la BoJ arrive avec une caisse de saké", s'enflammait même Jonathan Sudaria, courtier chez London Capital Group.
Les marchés boursiers ont applaudi le geste. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a franchi la barre des 16'000 points et a terminé sur un gain de 4,83% vendredi.
Autre bonne nouvelle pour les investisseurs tokyoïtes, le fonds de pension du gouvernement japonais (GPIF), le plus important du monde, devant celui de la Norvège, va doubler la part placée en Bourse des sommes qu'il gère.
Le billet vert s'envolait parallèlement vis-à-vis de la monnaie japonaise, dépassant même les 111 yens, seuil qu'il n'avait pas franchi depuis janvier 2008.
Cette décision, qui survient deux jours après une démarche inverse de la Réserve fédérale américaine (Fed), a instantanément propulsé la Bourse de Tokyo et le dollar à des niveaux inédits depuis près de sept ans, et les places européennes lui ont emboîté le pas en progressant nettement, Paris prenant plus de 2% en séance.
Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de son comité directeur, la BoJ a fait savoir qu'elle allait désormais augmenter la base monétaire de 80'000 milliards de yens (583 milliards d'euros) par an, contre 60 à 70'000 milliards auparavant.
Cinq de ses neuf membres se sont prononcés en faveur de cette expansion de la politique, réclamée depuis plusieurs semaines par les analystes alors que la troisième puissance mondiale est durement touchée par l'entrée en vigueur début avril d'une taxe sur la consommation à 8% (contre 5% auparavant).
"L'économie japonaise se trouve à un moment critique dans son combat contre la déflation", a déclaré le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, lors d'une conférence de presse.
L'évolution des prix a subi "une pression à la baisse" en raison "de la faiblesse de la demande à la suite de l'augmentation de taxe et d'un déclin significatif des tarifs du pétrole brut", avait expliqué un peu auparavant la banque centrale.
"Si la pression actuelle perdure, même à court terme, la sortie de déflation, qui a pour l'instant progressé fermement, risque d'être retardée", avait-elle averti.
"Ces mesures reflètent notre détermination inébranlable", et "nous ferons tout notre possible pour atteindre notre objectif d'inflation de 2% au plus tôt", a assuré M. Kuroda, même si ce pas supplémentaire devrait être "suffisant".
Sous son impulsion, l'institut d'émission avait complètement revu en avril 2013 sa façon de lutter contre la déflation, un mal qui a miné l'économie nippone pendant une quinzaine d'années. Plutôt que d'agir directement sur les taux directeurs, il a choisi de cibler une augmentation de la masse monétaire.
LES BOURSES APPLAUDISSENT
La recette semblait fonctionner jusqu'à cette fameuse hausse de taxe, qui a considérablement ébranlé la confiance des ménages, et fait dérailler les "abenomics", ambitieuse politique de relance du Premier ministre Shinzo Abe, faute de réformes structurelles, selon ses détracteurs.
Le Produit intérieur brut (PIB) a ainsi plongé de 1,8% au deuxième trimestre (avril-juin) comparé à celui du trimestre précédent, un recul sans précédent depuis la triple catastrophe (séisme, tsunami, accident nucléaire) survenue en mars 2011.
Des statistiques plus récentes ont confirmé cette morosité, faisant craindre une répétition du scénario de 1997, quand une pression fiscale accrue avait plongé l'archipel dans une longue période de stagnation.
Dans son rapport semestriel diffusé vendredi, la BoJ a divisé de moitié sa prévision de croissance pour l'année en cours (avril 2014 à mars 2015), à 0,5%.
Elle a également abaissé ses estimations pour l'inflation, qui devrait s'établir à 1,2% sur la période (en excluant l'effet taxe), contre 1,3% escompté auparavant, et à seulement 1,7% l'année suivante, contre 1,9% précédemment.
L'évolution de l'indice des prix a encore marqué le pas en septembre et pourrait tomber dans les prochains mois sous la barre des 1%, ont averti des économistes qui ont aussitôt salué ce changement de ton de la BoJ.
"Quand une porte se ferme, une autre s'ouvre", s'est réjoui Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. "Tandis que la Fed a mis un terme à son soutien monétaire et que la BCE est réticente à s'engouffrer dans la brèche, la Banque du Japon n'a pas de tels scrupules, comblant le vide laissé par son homologue américaine".
"Juste au moment où la Fed enlevait le saladier de punch de la table, la BoJ arrive avec une caisse de saké", s'enflammait même Jonathan Sudaria, courtier chez London Capital Group.
Les marchés boursiers ont applaudi le geste. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a franchi la barre des 16'000 points et a terminé sur un gain de 4,83% vendredi.
Autre bonne nouvelle pour les investisseurs tokyoïtes, le fonds de pension du gouvernement japonais (GPIF), le plus important du monde, devant celui de la Norvège, va doubler la part placée en Bourse des sommes qu'il gère.
Le billet vert s'envolait parallèlement vis-à-vis de la monnaie japonaise, dépassant même les 111 yens, seuil qu'il n'avait pas franchi depuis janvier 2008.
awp
mardi 22 juillet 2014
Japon: le gouvernement baisse sa prévision de croissance 2014-2015 à 1,2%
Tokyo - Le gouvernement japonais a baissé mardi de 0,2 point à 1,2% sa prévision de croissance pour l'année budgétaire en cours (d'avril 2014 à mars 2015), prenant en compte le contre-coup de la hausse d'une taxe sur la consommation le 1er avril.
Le début de cette nouvelle année a coïncidé avec le premier jour de passage à 8% de la "TVA japonaise", qui n'était auparavant que de 5%.
La fin d'année budgétaire 2013-2014 avait bénéficié d'un surcroît de consommation juste avant le changement, mais le début de la suivante a pâti de l'effet inverse durant les premières semaines, ce qui devrait rejaillir un peu plus que prévu sur la croissance de l'ensemble de l'année, estime à présent le gouvernement.
De plus, en dépit de la faiblesse du yen, revenu à des niveaux unanimement jugés favorables pour le commerce extérieur, les exportations n'augmentent pas suffisamment pour combler le manque à gagner.
Cette révision négative intervient peu de temps après un mouvement similaire de la Banque du Japon (BoJ) qui table pour sa part sur une croissance de 1,0% cette année, contre 1,1% prévu précédemment.
Pour l'année 2015-2016, le gouvernement juge pour le moment que la croissance du PIB devrait être de l'ordre de 1,4%, misant sur une demande intérieure plus forte. La BoJ table quant à elle sur +1,5% (prévision inchangée).
Il s'agit du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) exprimé en termes réels, c'est-à-dire sans tenir compte de l'inflation. En valeur nominale, la croissance devrait atteindre 3,3% cette année et 2,8% la suivante.
Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe pense que le pays est en train de se débarrasser de la déflation qui a handicapé son activité économique durant une quinzaine d'années, pour entrer dans un cercle vertueux pour les entreprises et consommateurs.
Ces prévisions de croissance doivent servir de référence à la préparation du budget 2015-2016, une année qui doit être charnière pour montrer la volonté du gouvernement japonais de limiter les effets de l'augmentation "naturelle" des dépenses sociales due au vieillissement de la population.
Les gardiens des deniers de l'Etat entendent aussi réduire l'émission de nouvelles obligations qui, chaque année, couvrent près de la moitié du budget faute de recettes d'impôts suffisantes.
afp
Le début de cette nouvelle année a coïncidé avec le premier jour de passage à 8% de la "TVA japonaise", qui n'était auparavant que de 5%.
La fin d'année budgétaire 2013-2014 avait bénéficié d'un surcroît de consommation juste avant le changement, mais le début de la suivante a pâti de l'effet inverse durant les premières semaines, ce qui devrait rejaillir un peu plus que prévu sur la croissance de l'ensemble de l'année, estime à présent le gouvernement.
De plus, en dépit de la faiblesse du yen, revenu à des niveaux unanimement jugés favorables pour le commerce extérieur, les exportations n'augmentent pas suffisamment pour combler le manque à gagner.
Cette révision négative intervient peu de temps après un mouvement similaire de la Banque du Japon (BoJ) qui table pour sa part sur une croissance de 1,0% cette année, contre 1,1% prévu précédemment.
Pour l'année 2015-2016, le gouvernement juge pour le moment que la croissance du PIB devrait être de l'ordre de 1,4%, misant sur une demande intérieure plus forte. La BoJ table quant à elle sur +1,5% (prévision inchangée).
Il s'agit du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) exprimé en termes réels, c'est-à-dire sans tenir compte de l'inflation. En valeur nominale, la croissance devrait atteindre 3,3% cette année et 2,8% la suivante.
Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe pense que le pays est en train de se débarrasser de la déflation qui a handicapé son activité économique durant une quinzaine d'années, pour entrer dans un cercle vertueux pour les entreprises et consommateurs.
Ces prévisions de croissance doivent servir de référence à la préparation du budget 2015-2016, une année qui doit être charnière pour montrer la volonté du gouvernement japonais de limiter les effets de l'augmentation "naturelle" des dépenses sociales due au vieillissement de la population.
Les gardiens des deniers de l'Etat entendent aussi réduire l'émission de nouvelles obligations qui, chaque année, couvrent près de la moitié du budget faute de recettes d'impôts suffisantes.
afp
mardi 15 juillet 2014
Japon: la banque centrale choisit le statu quo face à une "reprise modérée"
Tokyo - La Banque du Japon est restée fidèle à sa ligne de conduite mardi en maintenant inchangée sa politique d'assouplissement monétaire, un des trois piliers des "Abenomics", jugeant le pays sur la voie d'une reprise modérée.
Dans un communiqué quasiment identique aux précédents, l'institut d'émission a réitéré sa confiance en l'activité économique de l'archipel, à l'issue d'une réunion de deux jours de son organe de direction. "L'économie japonaise continue de se reprendre à un rythme modéré", répète la BoJ.
Certes, la consommation a plongé en mai, sous l'effet d'une hausse de la TVA japonaise le 1er avril (passée de 5% à 8%), alors que les Nippons s'étaient auparavant rués dans les magasins pour faire des provisions.
Mais les effets de cette baisse de la demande "devraient s'estomper progressivement", assure la banque centrale qui maintient globalement ses prévisions, malgré une petite retouche, signe de son optimisme mesuré.
Elle table désormais sur une hausse de 1% du produit intérieur brut (PIB) de la troisième puissance économique mondiale d'avril 2014 à mars 2015 contre 1,1% annoncé en avril et 1,4% précédemment. Pour 2015-2016, la croissance devrait être de 1,5% (prévision inchangée).
L'inflation, elle, est toujours attendue à 1,3% pour l'année budgétaire en cours, hors effet de hausse de la taxe à la consommation, puis à 1,9% en 2015-2016 et 2,1% l'année suivante, en ligne avec l'objectif de la banque centrale "de progression des prix de 2% par an de façon durable".
Mandaté par le Premier ministre de droite Shinzo Abe pour lutter contre la déflation endémique qui sévit au Japon depuis la fin des années 1990, le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, a lancé en avril 2013 une politique d'"assouplissement monétaire quantitatif et qualitatif".
Sa mission: doubler la masse monétaire du Japon en deux ans, c'est-à-dire les liquidités en circulation et les réserves obligatoires des banques, afin d'inciter ces dernières à prêter aux entreprises et consommateurs. Le tout pour enclencher un cercle vertueux.
"TROP TÔT POUR CRIER VICTOIRE"
Dans ce but, la banque centrale va continuer à élever la base monétaire de 60'000 à 70'000 mrd de yens par an (527 mrd à 615 mrd CHF), principalement via l'acquisition d'obligations d'Etat.
Cette politique "produit les effets voulus" et elle sera mise en oeuvre "aussi longtemps que nécessaire", souligne une nouvelle fois la BoJ, sans exclure d'éventuels "ajustements" si besoin.
Les analystes, qui avaient spéculé dans un premier temps sur un assouplissement dès cet été, fixent dorénavant l'échéance à l'automne.
"Nous attendons une extension" des mesures au-delà de la durée initiale de deux ans, note Marcel Thieliant de Capital Economics, qui prévoit une annonce de la BoJ à l'occasion de la publication du prochain rapport semestriel fin octobre.
"Il est trop tôt pour crier victoire", estime l'analyste. Et de rappeler que le gouverneur lui-même s'estimait récemment encore à "mi-chemin" du parcours.
En outre, seules "des réformes structurelles profondes et une période prolongée d'austérité fiscale", pour tenter d'enrayer la dette colossale, sont à même d'assurer le succès des "Abenomics", prévient M. Thieliant.
Le mois dernier, M. Kuroda avait lui-même pressé le gouvernement d'agir. Depuis, M. Abe a promis "un coup d'accélérateur". Au programme, une baisse de l'impôt sur les sociétés, des incitations au travail des femmes ou encore des simplifications administratives.
Cette "troisième flèche" de son programme - visant à compléter d'importantes dépenses budgétaires (pour plus de cent milliards d'euros en un an et demi) et l'action de la banque centrale - a tardé jusqu'ici à se concrétiser, menaçant, selon certains observateurs, dont le Fonds monétaire international (FMI), la reprise naissante.
Témoin de la prudence des acteurs économiques, la confiance des grandes entreprises japonaises est retombée en juin, pour la première fois en six trimestres, selon l'étude "Tankan" de la Boj révélée début juillet.
awp
vendredi 27 juin 2014
Japon: chute vertigineuse de la consommation, mais chômage au plus bas en 17 ans
Tokyo - La consommation des ménages japonais a chuté aussi brusquement en mai après une hausse de taxe qu'elle l'avait fait en mars 2011 après le tsunami, mais cela ne reflète pas nécessairement une dégradation générale de l'état du pays où le chômage est au plus bas depuis près de 17 ans.
Moins 8% en mai sur un an alors que les économistes prédisaient -2%: l'annonce vendredi par le ministère des Affaires intérieures des chiffres de la consommation des foyers nippons a surpris.
Victime d'une hausse de la "TVA japonaise", la consommation a plus dévissé en mai qu'en avril et ce alors même que les commerces disent avoir été moins désertés que redouté.
Les ventes au détail n'ont décliné que de 0,4% en mai sur un an, contre plus de 4% en avril.
L'explication se trouve dans les arbitrages. Dans les mois précédant l'augmentation le 1er avril à 8% (contre 5%) de la taxe sur la consommation, les acheteurs s'étaient rués dans les boutiques.
A contrario, en avril et mai, ils ont en partie vécu sur leurs stocks les premières semaines et n'ont pas ou peu investi dans des biens durables ou semi-durables pas plus que dans les travaux de rénovation de leurs logements, tout en réduisant les dépenses moins indispensables afin de privilégier le reste.
Et pour cause: du fait de cette hausse de taxe, les prix à la consommation, hors ceux des produits périssables, ont bondi de 3,4% en mai sur un an, du jamais vu en 32 ans.
Si le Japon n'a pas encore officiellement annoncé la fin de la déflation qui a sévi pendant une quinzaine d'années, les tarifs ont quand même recommencé à grimper nettement depuis l'an passé: +1,3% entre décembre 2013 et mars 2014.
En avril et mai, c'est surtout la hausse de taxe (une première en 17 ans) qui a joué, mais la tendance positive existe désormais sous l'effet de la vigoureuse politique d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon qui a pour mission d'en finir durablement avec la déflation qui décourage la consommation des particuliers et l'investissement des entreprises.
En instillant l'idée que les prix vont s'élever, la BoJ incite consommateurs et entrepreneurs à dépenser plus et plus rapidement.
LE QUASI PLEIN EMPLOI
Au-delà des oscillations brutales liées à la hausse de taxe, l'important sera de voir si la troisième puissance économique mondiale sera capable d'augmenter la demande intérieure dans les prochain mois, sans seulement compter sur l'aide des pouvoirs publics.
Pour cela, estiment les économistes, il n'y pas de mystère, il faut que les revenus augmentent.
C'est un enjeu de taille pour la politique de relance "Abenomics" du Premier ministre de droite Shinzo Abe qui a promis au patronat une baisse des impôts sur les bénéfices des sociétés en échange d'une plus grande générosité salariale.
Si ces appels du pied ne sauraient suffire, un autre élément va dans le bon sens: l'embellie sur le marché de l'emploi.
En mai, le chômage est tombé à 3,5% de la population active, un record de faiblesse depuis décembre 1997.
La méthode de comptabilisation officielle tend certes à minimiser les chiffres en excluant les personnes qui effectuent ne serait-ce que quelques heures par mois, mais l'amélioration est réelle.
On comptait en mai 109 offres d'emploi pour 100 demandes, un ratio inédit depuis plus de deux décennies, selon le ministère du Travail.
Il existe toutefois de grandes disparités entre les régions, les mégapoles de Tokyo, Nagoya et Osaka étant privilégiées.
Certains secteurs, comme celui du bâtiment, ont besoin de main-d'oeuvre, du fait de la demande liée à la reconstruction après la catastrophe du nord-est en 2011 et avant les jeux Olympiques à Tokyo en 2020.
Forte demande de personnels également dans le domaine des soins du fait d'une population âgée en forte croissance.
Dans la restauration et le commerce de détail, les salariés, souvent sous contrat à durée déterminée ou engagés à la journée, ont par ailleurs tendance à changer rapidement d'employeur, ce qui incite de plus en ces derniers à augmenter ou titulariser les meilleurs éléments pour les garder.
awp
vendredi 13 juin 2014
Japon: la Banque du Japon ne bouge pas, les regards se tournent vers Abe
Tokyo - Sans surprise, la Banque du Japon a maintenu vendredi en l'état sa politique d'assouplissement monétaire qui vise à relancer l'économie nationale, braquant tous les regards sur le gouvernement Abe qui doit annoncer des réformes structurelles.
A l'issue d'une réunion de deux jours, son comité de politique monétaire a décidé à l'unanimité de continuer à augmenter la masse monétaire au Japon de 60'000 à 70'000 milliards de yens en rythme annuel (430 à 500 milliards d'euros), en achetant notamment davantage d'obligations d'Etat sur le marché secondaire.
Lors de sa réunion précédente il y a trois semaines, la BoJ avait adopté un ton optimiste laissant entendre qu'il ne fallait pas attendre de sa part de geste de soutien supplémentaire à l'économie. Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, a même dernièrement pressé le gouvernement d'agir à son tour, comme celui-ci s'y est engagé, afin de doper le potentiel de croissance de la troisième puissance économique mondiale.
Comme la BoJ laisse entendre, à dessein, qu'il ne faut pas compter sur elle pour mettre encore plus d'argent dans les circuits pour l'instant, les regards se tournent naturellement vers le Premier ministre Shinzo Abe.
En revenant au pouvoir en décembre 2012, ce dernier avait promis de soutenir l'économie par la dépense budgétaire, ce qu'il a fait, et par une politique monétaire audacieuse, qu'il a inspirée en nommant M. Kuroda à la tête de la BoJ en mars 2013.
En inondant depuis les circuits de liquidités, l'objectif de la BoJ est de convaincre les Japonais que les prix vont augmenter pour les pousser à acheter avant que les tarifs ne s'élèvent, afin in fine de dynamiser l'activité - tout le contraire de la déflation à laquelle les autorités veulent mettre fin.
En 2013, la croissance a atteint 1,5% et le FMI prévoit qu'elle s'établira à 1,4% en 2014 puis 1,0% en 2015.
M. Abe s'est toutefois aussi engagé à lancer des "réformes structurelles" destinées à doper à long terme le potentiel de croissance. C'est sur ce troisième axe, ou cette "troisième flèche" comme il l'appelle, qu'il est attendu au tournant par le marché, par des organisations internationales comme le FMI et désormais par la BoJ elle-même.
Le Premier ministre pourrait présenter les grandes lignes d'une série de réforme dès ce vendredi, notamment une baisse de l'impôt sur les sociétés réclamée à cor et à cris par le patronat depuis des années.
2% D'INFLATION VISÉS
En attendant, quelques analystes commencent même à penser que la BoJ, qui dit voir sa politique "produire les effets voulus", n'assouplira plus du tout sa politique monétaire, et finira au contraire par la resserrer.
"Il est prématuré d'écarter tout nouvel assouplissement" à l'avenir, a toutefois estimé Marcel Thieliant, chercheur à Capital Economics qui souligne que l'inflation, tournant actuellement autour de 1,25%, n'atteindra pas d'ici la fin de l'année les 2% visés par la BoJ.
Dans l'immédiat, la banque centrale a répété qu'elle allait poursuivre sa politique d'assouplissement monétaire "autant que nécessaire pour parvenir à son objectif de progression des prix de 2% par an de façon durable", se disant simplement prête à des "ajustements" si nécessaire, sans autre précision.
Son communiqué de politique monétaire reprend quasiment mot pour mot celui du 21 mai. L'institut y répète notamment que l'économie japonaise "continue de se reprendre modérément, malgré une baisse de la demande consécutive à la forte hausse des achats ayant précédé l'augmentation de la taxe sur la consommation" le 1er avril.
Ce jour-là, cette taxe (équivalente à la TVA française) est passée de 5% à 8%. De nombreux Japonais ont fait provision de divers produits avant cette échéance et ont donc logiquement moins dépensé ensuite, bien que la BoJ ne semble pas alarmée outre mesure par ce trou d'air largement attendu.
awp
lundi 9 juin 2014
Japon: 1,6% de croissance au premier trimestre, juste avant une hausse de taxe
Tokyo - La croissance du Japon a atteint 1,6% au premier trimestre, dopée par de robustes dépenses des ménages avant une hausse de la taxe sur la consommation, mais l'archipel doit désormais surmonter cette onde de choc fiscale.
D'après des données révisées publiées lundi par le gouvernement, le produit intérieur brut (PIB) de la troisième puissance économique mondiale a augmenté encore plus vite qu'annoncé dans les données préliminaires de la mi-mai, selon lesquelles il avait grimpé de 1,5% par rapport au quatrième trimestre 2013.
La consommation des ménages a été encore plus vigoureuse qu'envisagée au départ, progressant de 2,3% entre janvier et mars par rapport à la période d'octobre à décembre.
Les Japonais se sont empressés d'acheter toutes sortes de biens durables (voitures, appareils électroniques et électroménagers) et consommables (articles alimentaires, de toilettes et d'entretien) tant que la taxe sur la consommation n'était que de 5%. Le 1er avril, elle est passée comme prévu à 8%, une décision du gouvernement pour soulager le système de protection sociale et contenir l'envolée de la dette publique.
Principale raison de la révision à la hausse des statistiques préliminaires, les entreprises, encouragées par la frénésie acheteuse, ont encore plus augmenté leurs investissements qu'estimé initialement (+7,6% d'un trimestre sur l'autre, hors immobilier).
La production n'a toutefois pas pu suivre le rythme effréné de la consommation, aussi les stocks ont-ils diminué, et même davantage qu'annoncé initialement.
Les importations ont pour leur part progressé plus vite que les exportations, car la forte demande intérieure a dopé les commandes en provenance de l'étranger, mais la croissance n'en a pas été affectée de façon dramatique.
Les pouvoirs publics ont de leur côté diminué leurs investissements, en raison de l'épuisement des budgets exceptionnels de relance - équivalents à 75 milliards d'euros - votés au début 2013 peu après l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe. Le Premier ministre de droite a toutefois fait adopter depuis un nouveau train de mesures - 40 milliards d'euros - pour redynamiser l'économie à partir de ce printemps.
Réformes structurelles attendues au tournant
Malgré ce soutien public, l'archipel ne pourra à coup sûr maintenir ce rythme exceptionnel de croissance, inconnu depuis deux ans. Les dépenses des ménages ont nettement baissé en avril, d'après d'autres chiffres officiels, et l'important réside désormais dans la capacité de l'économie à sortir de ce trou d'air.
"Le PIB va sûrement baisser au deuxième trimestre car les consommateurs vont limiter leurs dépenses après cette hausse" de taxe, estime Marcel Thieliant, chercheur à Capital Economics. Mais il souligne que "les indicateurs sur l'activité des entreprises ont commencé à se redresser en mai, laissant penser que la période difficile ne va pas durer."
Toujours en mai, la confiance des consommateurs a de surcroÎt légèrement rebondi, d'après des données distinctes publiées lundi par les autorités. L'indice général de confiance s'est établi à 39,3 points, contre 37,0 points en avril, sa première remontée depuis six mois.
L'état d'esprit reste néanmoins majoritairement pessimiste, car un résultat inférieur à 50 indique que les particuliers qui redoutent une dégradation de l'environnement économique sont plus nombreux que ceux qui entrevoient une amélioration.
Au-delà des soubresauts de la conjoncture, M. Abe s'est engagé à élever le potentiel de croissance du Japon, entravé pendant une quinzaine d'année par une déflation tenace. Outre des budgets de relance, il a poussé la Banque du Japon à assouplir considérablement sa politique monétaire depuis avril 2013.
Le chef du gouvernement est désormais attendu au tournant pour la prochaine étape de ses réformes structurelles, la troisième "flèche" de son programme surnommé "Abenomics", dont la concrétisation tardive commence à susciter des impatiences, y compris chez le gouverneur de la Banque du Japon et au sein du FMI.
D'ici fin juin, M. Abe doit détailler de nouvelles mesures, qui pourraient comprendre une baisse de l'impôt sur les sociétés, des encouragements à l'emploi des femmes et à la natalité, une réforme du marché du travail et une restructuration du secteur agricole.
awp
vendredi 2 mai 2014
Japon: le taux de chômage demeure à 3,6% en mars, au plus bas en près de 7 ans
Tokyo - Le taux de chômage au Japon est demeuré à 3,6% en mars, son plus bas niveau depuis près de sept ans, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures.
En mars, on recensait 2,46 millions de chômeurs au Japon, soit 12,1% de moins qu'un an plus tôt, pour une population au travail en augmentation de 0,8% à 62,98 millions d'individus.
Le marché du travail a continué de se détendre: on comptait 107 offres d'emploi pour 100 demandes, contre 105 en février, a indiqué par ailleurs le ministère du Travail, un ratio inédit depuis des années.
Certains secteurs, comme celui du bâtiment ou des soins aux personnes, ont particulièrement besoin de main-d'oeuvre, du fait de la demande liée à la reconstruction du nord-est dévasté par un tsunami et un accident nucléaire en 2011 et de l'augmentation de la population âgée nécessitant une aide.
Le taux de chômage est au plus bas depuis juillet 2007, c'est à dire avant la crise financière internationale qui, en 2008 et 2009, a eu un impact important sur les entreprises japonaises.
L'ampleur du taux est toutefois réduite par la méthode de comptabilisation officielle, qui considère que les personnes effectuant très peu d'heures de travail ne sont pas chômeuses.
Ces derniers mois, les Japonais sont globalement plus optimistes sur les perspectives d'emploi, en partie grâce à la politique économique offensive du Premier ministre de droite, Shinzo Abe, destinée à redonner le moral aux entrepreneurs et aux travailleurs.
Le chef du gouvernement a fait adopter au début 2013 un plan public de relance équivalent à plus de 70 milliards d'euros, pour doper l'activité entre autres dans le secteur de la construction et favoriser la création d'emplois.
Il a lancé depuis un second plan de soutien à l'économie de quelque 35 milliards d'euros, dont le versement s'étalera de janvier 2014 à mars 2015, pour atténuer les effets négatifs sur la croissance d'une hausse de la taxe sur la consommation qui est passée de 5% à 8% le 1er avril dernier.
Le Premier ministre a évoqué en outre une réforme du marché du travail dont les contours doivent néanmoins être précisés.
awp
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