Bonjour

Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




Affichage des articles dont le libellé est Draghi. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Draghi. Afficher tous les articles

jeudi 22 janvier 2015

Zone euro: la BCE lance une vaste offensive monétaire de plus de 1100 mrd EUR

Francfort - Déterminée à contrer le risque de déflation et à stimuler l'économie de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi des rachats massifs de dette, qui s'élèveront à au moins 1140 mrd EUR.


Le conseil des gouverneurs "a décidé de lancer un programme élargi de rachats d'actifs" publics et privés, a annoncé M. Draghi lors de sa conférence de presse à Francfort, lançant une offensive monétaire très attendue face à la faiblesse récurrente de l'évolution des prix en zone euro.

Ces rachats d'actifs seront échelonnés à raison de 60 mrd EUR par mois à partir de mars 2015.
 

Dans le détail, ce programme sera mené de manière sûre "jusqu'à fin septembre 2016" et en tout cas jusqu'à ce que le Conseil des gouverneurs observe un ajustement durable de l'évolution de l'inflation", a dit le président. La BCE a pour objectif une inflation légèrement sous 2%.

L'essentiel des rachats sera mis en oeuvre par les banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro, et seuls 20% des titres achetés seront soumis à une mutualisation des risques, c'est-à-dire que les pertes éventuelles qui en découleront seront assumées in fine par tous les contribuables de la zone euro.


PAS LA PANACÉE

Version moderne de la planche à billets, un tel programme d'"assouplissement quantitatif" est souvent désigné par son acronyme anglo-saxon "QE".

Déjà utilisé par la Banque centrale du Japon et la Fed américaine, il vise peser sur les taux d'intérêt, afin de relancer l'activité économique par le biais du crédit, et faire remonter les prix.

Soumis à controverse sur ses effets, le choix de mettre en place "maintenant" ce programme de rachats d'actifs a été pris "à une large majorité, mais pas à l'unanimité" du conseil des gouverneurs de la BCE, a précisé Mario Draghi.

"Mario Draghi ne nous a pas déçu, maintenant la fête peut commencer", ont commenté les économistes de Natixis.

Peu après les annonces de la BCE, le taux d'emprunt français à 10 ans a inscrit un plus bas historique, dans le sillage de l'Espagne et l'Italie et l'euro est reparti à la baisse face au dollar, tout comme les prix du pétrole.

Du côté des Bourses en revanche aucune euphorie, mais aucune déception non plus. La Bourse de Francfort, à l'équilibre avant la conférence de la BCE, a finalement accéléré son avance à 1,25% à 16H08 GMT. A Paris, le CAC 40 gagnait 1,58% à la même heure.

"La BCE a répondu aux attentes mais ce ne sera pas la panacée", a commenté Jonathan Loynes, économiste chez Capital Economics, estimant notamment que ce partage des risques pourrait réduire le bénéfice du programme pour les pays européens fortement endettés.


LES GOUVERNEMENTS APPELÉS À AGIR

Mario Draghi a lui assuré que ces rachats de dette allaient contribuer à tirer les prix vers le haut, avec une inflation qui devrait "progressivement augmenter plus tard en 2015 puis en 2016". En décembre, l'inflation en zone euro est passée en territoire négatif (-0,2%), une première depuis 2009, essentiellement sous l'effet de la chute des cours du pétrole, faisant grandir les craintes de déflation.

"Si la démarche de la BCE apparaît logique, elle n'est pas sans risque", entre autres "la formation de bulles sur les marchés financiers, le ralentissement des réformes dans les Etats de la zone euro", voire même "une perte d'indépendance de la banque centrale vis-à-vis des politiques", considère Bert Van Roosebeke, du Centre de politique européenne de Fribourg (Allemagne), un groupe de réflexion libéral.

Le président de la BCE a d'ailleurs enjoint les gouvernements de la zone euro et la Commission européenne à ne pas se reposer sur la politique monétaire, mais à agir de leur côté pour soutenir l'économie.

"La politique monétaire peut créer les bases pour la croissance, mais pour que la croissance s'affermisse il faut de l'investissement", et c'est aux politiques d'en favoriser les conditions, a-t-il estimé.

Avant même que la BCE ne dévoile ses plans, le député conservateur allemand, Peter Gauweiler avait indiqué envisager porter plainte devant la Cour constitutionnelle allemande comme il l'avait déjà fait pour plusieurs étapes du sauvetage de l'euro depuis 2010.






awp

mardi 13 janvier 2015

Zone euro: discussion "très avancée" à la BCE sur des rachats d'actifs

Berlin - Il n'y a pas parmi les gouverneurs de la BCE "un camp dressé contre un autre" sur l'opportunité de lancer un programme de rachat de dette publique, et la discussion est "très avancée", selon deux banquiers centraux français mardi.


"La discussion est très avancée", a déclaré Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution, dans un entretien au quotidien allemand "Die Welt". "Nous avons discuté la semaine dernière de beaucoup de détails techniques, et nous sommes tout à fait en mesure de prendre une décision le 22 janvier", selon lui. Mais "cela ne veut nécessairement dire que nous allons vraiment décider quoi que ce soit", précise-t-il.

Il faisait référence aux préparatifs du conseil des gouverneurs - instance de décision qui regroupe les six directeurs de la BCE et les 19 gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro - pour enclencher un possible programme de rachats massifs de dette publique. La prochaine réunion de politique monétaire du conseil aura lieu le 22 janvier.

Le passage à une telle politique dite d'"assouplissement quantitatif" semble inéluctable pour soutenir la dynamique des prix et l'économie chancelante du bloc monétaire, mais soulève de grosses réserves parmi certains banquiers centraux.

Pour autant "ce n'est pas comme s'il y avait un camp dressé contre un autre, c'est beaucoup plus complexe que cela", a déclaré dans un entretien au quotidien Handelsblatt le président de la Banque de France Christian Noyer. "Et beaucoup d'entre nous ont changé d'avis au fil du temps en pondérant la question d'un assouplissement supplémentaire comme seul moyen d'assurer la stabilité des prix", ajoute-t-il.

Le président de la BCE Mario Draghi avait indiqué qu'il n'avait pas besoin de l'unanimité au sein du conseil pour lancer un "QE", de l'acronyme anglo-saxon utilisé pour désigner un tel programme de soutien.

Mais se contenter d'une courte majorité "ne serait pas bien avisé", selon M. Coeuré. "Plus il y a de membres du conseil qui l'approuvent, plus je suis sûr que nous avons bien pesé les arguments pour et contre un programme d'obligations et que nous avons minimisé les risques", poursuit-il.

M. Coeuré estime que la tenue le 25 janvier des élections législatives en Grèce n'est pas une raison pour la BCE pour ne pas agir dès sa réunion du 22. "Cela ne nous influence absolument pas", dit-il, "une élection là-bas ne change pas le cours de la politique monétaire".

"Le problème grec est petit au regard de la question d'un élargissement de la politique monétaire à des segments de marché supplémentaires", renchérit M. Noyer.

Certains analystes estiment au contraire que l'institution pourrait attendre de voir comment évolue la situation en Grèce, repoussant à mars la date de l'annonce d'un "QE".

Concernant la Grèce, M. Coeuré a martelé l'opposition de la BCE à une restructuration de la dette. "Notre position à ce sujet est claire: nous ne pouvons pas accepter une restructuration des obligations grecques détenues par la BCE", assène-t-il. "Nous ne consentirons même pas à un allongement des maturités, parce que nous n'en avons tout simplement pas le droit", ajoute-t-il, "sur ce point il n'y a aucune marge pour de l'interprétation ou des concessions".







awp

vendredi 2 janvier 2015

Zone euro: risque de déflation "pas exclu" mais "limité" (Draghi)

Berlin- Le risque de déflation en Europe "n'est pas exclu mais il est limité", estime le président de la BCE Mario Draghi dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt de vendredi.


Il juge cependant que le risque de voir son institution ne pas parvenir "à remplir (son) mandat concernant la stabilité des prix est plus élevé qu'il y a six mois".

"Le risque (d'une déflation) n'est pas exclu mais il est limité", souligne M. Draghi qui affirme que la BCE se prépare à cette éventualité.

"Nous sommes en train de nous préparer techniquement pour modifier début 2015 l'ampleur, le rythme et le caractère des moyens à mettre en place s'il devenait nécessaire de réagir à une trop longue période d'inflation trop faible", a-t-il expliqué, ajoutant: "il y a là-dessus une unanimité au sein du directoire".

L'inflation pointait à 0,3% seulement en novembre et devrait passer rapidement en territoire négatif, avec la chute des cours du pétrole.

Concernant la situation économique de l'Europe, M. Draghi préfère parler "plutôt d'une longue période de faiblesse que d'une crise" et se dit "prudemment optimiste" quant à l'année à venir.

"Je pense que la combinaison de notre politique monétaire et des réformes d'Etat va ramener beaucoup de la confiance perdue", affirme-t-il, estimant que "l'économie dans tous les pays de la zone euro va connaître la croissance" l'an prochain.

M. Draghi appelle les pays européens à accentuer leurs efforts de réformes structurelles et à travailler à diminuer la pression fiscale.

"Je me lamente du trop plein de bureaucratie et d'impôts. Nous avons en Europe l'une des charges d'imposition les plus élevées au monde, c'est un lourd handicap compétitif", relève-t-il notamment.


"Les réformes structurelles importantes - flexibilité du marché du travail, moins de bureaucratie, des impôts plus faibles - avancent trop lentement", juge M. Draghi qui affirme que "tous" les pays de la zone euro sont concernés, y compris l'Allemagne, même s'il salue "l'annonce du gouvernement d'investissements supplémentaires dans les infrastructures".





awp

jeudi 4 décembre 2014

Zone euro: la BCE plus qu'à un pas d'un soutien massif à l'americaine

Francfort - Manifestement très inquiète face à la dégradation des perspectives économiques en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a reconnu jeudi avancer désormais à pleine vapeur vers des rachat massifs d'actifs sur le modèle de la Fed américaine.


Face à des pressions très fortes sur les prix, à cause notamment de la baisse du prix du pétrole, l'institution a "intensifié les préparatifs" pour de nouvelles mesures de soutien à l'économie, a assuré lors d'une conférence de presse son président Mario Draghi, qui a précisé que "plusieurs options de QE" étaient à l'étude.

"Joyeux Noël et bon QE!", jubilait dans une note Jörg Krämer, chef économiste chez Commerzbank. "Rendez-vous le trimestre prochain", renchérissait son confrère d'Unicredit Marco Valli.

L'acronyme "QE" (assouplissement quantitatif en français) désigne des rachats massifs d'actifs, y compris de dette publique, par les banques centrales, tels que pratiqués ces dernières années par la Fed américaine.

De tels rachats sont vus par beaucoup d'observateurs comme la dernière cartouche de la BCE dans une zone euro en souffrance. La banque centrale a révisé nettement à la baisse jeudi prévisions de croissance et d'inflation pour la région.

Si nécessaire, ces rachats pourraient survenir très rapidement, a souligné M. Draghi.


- "VIGILANCE" SUR LE PÉTROLE -

Les gardiens de l'euro font preuve d'une "vigilance particulière" à l'égard du prix du pétrole, dont la baisse "significative" grignote les effets positifs de la baisse de l'euro par rapport au dollar et risque de faire flancher encore l'inflation déjà très basse dans la région (0,3% en novembre).

Bonne nouvelle pour les consommateurs, cette évolution très contenue des prix alimente les craintes de déflation, spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires, synonyme de marasme économique.

La BCE, dont le conseil se réunira la prochaine fois le 22 janvier, conduira "début 2015" à un examen précis de la situation et de l'effet des mesures déjà à l'oeuvre. Outre des taux d'intérêt au plus bas - le taux directeur a été maintenu à 0,05% jeudi - celles-ci comprennent des prêts très bons marchés pour les banques et des achats de divers actifs financiers. Le deuxième prêt géant aux banques, d'une série de huit, aura lieu la semaine prochaine. Pour le moment ces démarches semblent avoir peu d'effets.

Musclant son dicours, la banque centrale a désormais "l'intention" de gonfler d'environ 1.000 milliards d'euros son bilan via ses différents outils - jusqu'alors elle ne faisait que l'anticiper -, avec l'espoir que les liquidités déversées dans le système financier relancent par ricochet la dynamique des prix.

"Nous avons un mandat", faire en sorte que l'inflation s'établisse un peu en-dessous de 2%, "et nous ne tolèrons pas une déviation trop prolongée de notre mandat", a martelé M. Draghi.


- QE AVEC OU SANS UNANIMITÉ -

L'Italien "n'aurait pas pu envoyer de message plus clair aujourd'hui que la banque centrale va lancer un programme d'assouplissement quantitatif très prochainement, probablement en janvier", soulignait dans une note Jonathan Loynes, de Capital Economics, un avis partagé par beaucoup de commentateurs.

Pourtant les Bourses mondiales, échaudées par les prévisions pessimistes, se sont toutes repliées jeudi.

Et reste encore à savoir de quoi sera composé un éventuel "QE" à l'européenne. Pour Christian Schulz, de la banque Berenberg, des rachats d'obligations d'entreprises restent à ce stade l'hypothèse la plus probable, les achats de dettes souveraines se heurtant à des obstacles juridiques ainsi qu'à des réticences farouches, notamment en Allemagne.

M. Draghi a toutefois indiqué que la BCE n'avait "pas besoin d'unanimité" au sein du conseil des gouverneurs pour enclencher un "QE".

"C'est une importante décision de politique monétaire, elle peut être élaborée de façon à faire consensus", a-t-il dit.

M. Draghi s'est également dit "convaincu" que des rachats d'obligations souveraines seraient totalement légaux. Le mandat de la BCE lui interdit en principe de financer directement les Etats membres de l'euro.





awp

vendredi 21 novembre 2014

La BCE prête à étendre ses rachats d'actifs si nécessaire (Draghi)

Francfort - La Banque centrale européenne (BCE), qui a multiplié les initiatives de soutien à l'économie ces derniers mois, est prête à étendre ses rachats d'actifs si nécessaire et "sans délai indu", a déclaré vendredi son président Mario Draghi.


"Nous sommes prêt à recalibrer l'ampleur, le rythme et la composition de nos achats (d'actifs) si nécessaire" et ce "sans délai indu", a déclaré M. Draghi lors d'un congrès bancaire à Francfort.

"A court terme, les indicateurs (mesurant les attentes d'inflation) se sont dégradés à des niveaux que je qualifierais d'excessivement bas", a notamment souligné l'Italien, estimant qu'il est devenu "essentiel pour la BCE d'agir et de continuer à agir pour ramener l'inflation à proximité de 2%".

La hausse des prix en zone euro stagne à un niveau très faible depuis des mois. En octobre, l'inflation a légèrement accéléré à 0,4%, après 0,3% en septembre, mais reste très éloignée de l'objectif "d'un peu moins de 2%" de la BCE.

Il est "essentiel de rapprocher l'inflation (en zone euro, NDLR) de son objectif et ce sans délai" et pour ce faire, la banque centrale utilisera "tous les moyens à sa disposition, dans le cadre de son mandat", a martelé M. Draghi.

Pour autant, "il est également clair que si la politique monétaire agit sur la demande au sein de l'économie, d'autres politiques peuvent participer à ce processus, ou du moins ne pas le freiner", a-t-il ajouté. L'Italien a déjà appelé à de nombreuses reprises ces derniers mois les gouvernements de la zone euro à accélérer le rythme des réformes structurelles.

L'institution monétaire de Francfort a abaissé depuis le mois de septembre son principal taux directeur à 0,05%, son plus bas niveau historique, et a déployé depuis juin un vaste arsenal d'outils, comprenant des achats d'obligations sécurisées et de titres adossés à des actifs (ABS), dont elle attend désormais les premiers résultats.

Les gardiens de l'euro s'attendent à ce que ces mesures fassent enfler son bilan d'environ 1.000 milliards d'euros.

Mais sur fond d'économie à la peine et devant la menace de déflation, la communauté financière et un certain nombre de gouvernements européens appellent avec ferveur de leurs voeux un "quantitative easing" ou "QE", selon l'acronyme américain utilisé pour les rachats d'actifs, qui pourrait viser cette fois des obligations d'entreprises ou des obligations publiques.

Les propos de M. Draghi vendredi, vus comme ouvrant un peu plus la porte à un tel "QE", ont été bien accueillis en Bourse, accélérant la progression du CAC-40 à Paris et du Dax à Francfort.






awp

jeudi 6 novembre 2014

La BCE s'achemine vers de nouvelles mesures de soutien à la zone euro

Francfort - La Banque centrale européenne (BCE) a observé comme prévu jeudi le statu quo après avoir multiplié les interventions ces derniers mois, mais chemine déjà vers de nouvelles mesures pour soutenir l'économie chancelante de la zone euro.

L'institution monétaire de Francfort a maintenu son principal taux directeur à 0,05%, son plus bas niveau historique auquel il avait été porté en septembre, et s'est gardée de faire des nouvelles annonces, après avoir déployé lors des mois précédents un vaste arsenal d'outils dont elle attend désormais les premiers résultats.

Mais faisant "un pas de plus", le conseil des gouverneurs "a confié aux services de la BCE et aux comités concernés de l'Eurosystème la préparation en temps et en heure de nouvelles mesures, au cas où elles s'avèreraient nécessaires", a dit le président de l'institution Mario Draghi lors de sa conférence de presse mensuelle.

Ces nouvelles mesures pourraient prendre la forme d'un rachat d'obligations - d'entreprises ou publiques sur le modèle américain -, ce qui a immédiatement été salué par un bond des Bourses européennes et un plongeon de l'euro, passé sous 1,24 dollars pour la première fois depuis août 2012.

Sur fond d'économie à la peine et devant la menace de déflation, la communauté financière et un certain nombre de gouvernements européens appellent avec ferveur de leurs voeux un "quantitative easing" ou "QE", selon l'acronyme américain utilisé pour les rachats d'actifs. L'OCDE est venue gonfler les rangs du choeur jeudi.


LE QE ARRIVE

Pour le gros des analystes, les commentaires de jeudi rendent inéluctable à terme un programme d'achat de dettes publiques, qui présentent l'avantage d'être abondantes et très liquides en Europe. L'institution pourrait sauter le pas dès le début 2015, prédisent les experts de Commerzbank et ceux de Postbank.

M. Draghi a précisé que deux critères seront déterminants pour décider de lancer de nouvelles initiatives: l'inefficacité des mesures déjà mises sur les rails, et une nouvelle dégradation des perspectives d'évolution des prix.

"Nous savons que les risques s'accroissent et nous savons que nous devons être préparés" à y faire face, a martelé M. Draghi, ajoutant que "l'important, c'est de rester dans les limites de notre mandat".

La BCE, qui a une nouvelle fois enjoint les pays de l'union monétaire à ne pas fléchir sur les réformes structurelles pour accompagner ses efforts, a pour le moment répugné à sauter le pas du rachat de dette publique devant l'opposition de certains des pays membres, l'Allemagne en tête.

L'institution a déjà mis en oeuvre un programme de prêts de longue durée très bon marché pour les banques (TLTRO), ainsi que des achats de produits financiers destinés à fluidifier le crédit en zone euro et par ricochet à dynamiser l'économie. La Bundesbank ne voit déjà pas d'un très bon oeil toutes ces mesures.


LE "BOSS"

M. Draghi a confirmé l'objectif de la BCE de ramener par ces différentes actions la taille de son bilan à son niveau de mars 2012, ce qui implique un gonflement d'environ 1000 milliards d'euros. Ce chiffre en lui-même ouvre la porte au "QE" car "il ne pourra pas être atteint" avec les seules mesures déjà annoncées, estime Thilo Heidrich, de Postbank.

Ce chiffrage en conférence de presse était aussi une manière pour M. Draghi de rappeler qu'il est "le boss", estime Jörg Krämer de Commerzbank. Des informations de presse avaient fait état de critiques au sein du conseil des gouverneurs à l'égard de M. Draghi, en particulier pour avoir avancé publiquement ce chiffre sans consulter les autres banquiers centraux.

Interrogé sur de possibles tensions au sein du conseil des gouverneurs de la banque centrale, M. Draghi s'est voulu rassurant, soulignant qu'"il est relativement normal de ne pas être d'accord sur les choses".

L'Italie a toutefois concédé la nécessité "de donner des informations aux marchés afin qu'ils interprètent mieux nos décisions", a poursuivi M. Draghi, précisément critiqué pour sa communication imprévisible.

"Cette conférence a été une démonstration d'unité et de clarification des actes de la BCE", estime Christian Schulz, de la banque Berenberg.






awp

vendredi 5 septembre 2014

Zone euro: Draghi forcé d'admettre que les pouvoirs de sa BCE ont leurs limites

Berlin - Le président de la BCE Mario Draghi a déjà sauvé une fois la zone euro mais il est forcé de reconnaître que ses pouvoirs ne suffiront pas à renouveler l'exploit si les gouvernements européens n'y mettent pas du leur.

 Après un arsenal conséquent de mesures en juin, la Banque centrale européenne a encore frappé jeudi avec une nouvelle baisse de taux - la septième en moins de trois ans - et l'annonce d'un programme non quantifié de rachat de titres de dette.

 Objectif: revivifier le marché du crédit, condition pour faire repartir la machine économique et lutter contre le risque de déflation.

 Mais M. Draghi a également prévenu: "Il sera très difficile d'atteindre l'objectif d'une inflation proche de 2% sur la base de la politique monétaire; il faut des politiques budgétaires, il faut des réformes structurelles avant tout, il faut que chacun fasse son travail".

"On a le sentiment que la BCE met tout sur la table et que Mario Draghi nous dit que la politique monétaire ne peut pas tout", a réagi pour l'AFP Frederik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB.

 "Le fait que les annonces d'aujourd'hui surviennent trois mois seulement après le dernier feu d'artifice monétaire montre à quel point la BCE est inquiète", renchérit Carsten Brzeski, de la banque ING. Pour lui l'institution a "presque entièrement vidé sa caisse à outils" d'instruments.


SAUVER LA FACE

En août 2012, il avait suffi à M. Draghi, alors en poste depuis quelques mois seulement, de quelques mots ("whatever it takes") pour éviter l'implosion d'une zone euro en pleine crise. L'institution n'avait même pas eu à dégainer le fameux programme annoncé ce jour-là à Londres.

Deux ans plus tard les choses sont plus compliquées. La zone euro est en plein marasme, le contexte géopolitique explosif et l'évolution des prix bien loin de l'objectif de la BCE.

 "Rien faire n'est pas une option" pour celle-ci et son président, analyse Marcel Fratzscher, président de l'institut de recherche allemand DIW, pour qui "les nouvelles mesures reflètent la tentative de la BCE de sauver la face vis-à-vis des marchés et des entreprises".

 Mais dans le même temps, Mario Draghi lui-même qualifie la baisse des taux décidée jeudi d'"ajustement technique", preuve s'il était besoin qu'il ne se fait pas beaucoup d'illusions sur ses effets sur l'économie.

Quant aux autres mesures, elles sont certes à même de donner un coup de pouce au marché du crédit, mais, comme le faisait remarquer récemment le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, ce sont avant tout les perspectives de rentabilité qui président aux décisions d'investissement - la mise à disposition de liquidités seule ne fait pas repartir l'économie.


COURTISER BERLIN

 Cela, M. Draghi le sait. Aux côtés de la politique monétaire, "il faut de la croissance", a-t-il martelé jeudi, et c'est aux gouvernements d'en créer les conditions, par le biais de la politique budgétaire et de réformes structurelles. Trois piliers qui ne sont pas sans rappeler les "Abenomics" du Premier ministre japonais Shinzo Abe, note Chris Williamson, du cabinet Markit.

 Pas question pour autant de laisser filer les déficits, prévient M. Draghi. Dans des propos tenus récemment aux Etats-Unis, certains avaient voulu voir une déviation de cette ligne, alors qu'en Europe le débat entre tenants d'une stricte orthodoxie budgétaire - l'Allemagne - et partisans d'un relâchement de la bride pour soutenir la croissance - Paris, Rome - a repris de plus belle.

 Pour Christian Schulz, de la banque Berenberg, en insistant sur les réformes, M. Draghi caresse Berlin dans le sens du poil. "Si la BCE veut aller plus loin", et brûler sa dernière cartouche, l'achat massif de dette souveraine, "elle a besoin du soutien tacite de Berlin", et elle ne l'aura qu'en prêchant la bonne parole des réformes structurelles, analysait-il.





awp

vendredi 29 août 2014

Zone euro: la menace de déflation se précise, la pression sur la BCE s'accentue

Bruxelles - L'inflation a de nouveau ralenti en août dans la zone euro, à seulement 0,3%, rendant de plus en plus crédible la menace d'une spirale déflationniste et renforçant la pression sur la Banque centrale européenne pour qu'elle prenne des mesures de relance.

 Si ce chiffre de 0,3% se confirme, après la première estimation publiée vendredi par l'office européen de statistiques Eurostat, il s'agira du niveau d'inflation le plus faible enregistré par l'Union monétaire depuis octobre 2009.

L'inflation dans la zone euro était à 0,4% en juillet et atteignait encore 1,3% il y a un an.

Dans le même temps, l'office italien de statistiques Istat a annoncé que les prix avaient baissé de 0,1% en août sur un an, une première dans ce pays depuis 1959.

 "Avec une inflation qui tend vers zéro, le coussin qui nous sépare de la déflation est de plus en plus mince", met en garde Martin Van Vliet, de la banque ING.

Une déflation, marquée par une baisse générale des prix, peut engendrer un cercle vicieux pour l'économie: les consommateurs seraient alors encouragés à suspendre leurs achats dans l'espoir de nouvelles baisses des prix, les entreprises à diminuer leur production pour s'ajuster à la demande, entraînant une baisse des salaires qui, à son tour, ferait baisser la demande et les prix.

 On n'en est pas encore là. Le taux particulièrement bas enregistré en août est alimenté par une baisse de 0,3% des prix dans le secteur alimentation, boissons et tabac et par celle, plus spectaculaire encore, des prix de l'énergie à -2,0%, contre -1,0% en juillet. Or, ces éléments sont les plus volatils dans le calcul de l'inflation.

 L'inflation sous-jacente, jugée plus pertinente par les économistes pour évaluer les tendances car elle mesure l'évolution des prix sans ces éléments, est légèrement remontée, à 0,9% contre 0,8% le mois précédent, souligne Johannes Gareis, économiste à Natixis.

Plusieurs de ses collègues envisagent une stabilisation, voire une hausse des prix dans le courant de l'automne, à l'image de Marco Valli d'Unicredit, qui juge que "l'inflation a probablement atteint son point le plus bas".


LA BCE À LA RESCOUSSE ?

 Pour autant, le chiffre d'août ne peut être balayé d'un revers de main, selon les analystes. D'une part, parce qu'on est très loin de l'objectif d'inflation à moyen terme de la BCE, fixé un peu en-dessous de 2% et, d'autre part, parce que la baisse des prix de l'énergie et de l'alimentation "pourrait se prolonger", souligne Jennifer McKeown, de Capital Economics, notamment sous l'effet de l'embargo russe sur les produits alimentaires européens.

Le chômage toujours élevé est un autre élément susceptible de peser à la baisse sur les salaires et les prix, ajoute cette économiste. Eurostat a annoncé vendredi que le taux de chômage était resté stable à 11,5% dans la zone euro en juillet.

Tous ces éléments maintiennent la pression sur la BCE pour qu'elle agisse en soutien à l'économie. Son président, Mario Draghi, s'est dit prêt la semaine dernière à "ajuster davantage la position de (sa) politique".

 Mais l'institution de Francfort ne devrait pas annoncer de mesures nouvelles à l'issue de sa prochaine réunion le 4 septembre, estiment les économistes unanimes.

 "Il est probable que la BCE voudra d'abord évaluer l'impact" de son programme en cours de prêts ciblés à très long terme (TLTRO) "avant de décider de nouvelles mesures", prédit Johannes Gareis.

"Même si, récemment, la possibilité que la BCE recoure au quantitative easing (ou QE, un programme de rachat d'actifs, ndlr) est devenue plus probable, cela ne nous semble pas imminent", ajoute Martin Van Vliet.

 Tout en restant attentiste, la BCE pourrait faire passer jeudi le message que cette option "est clairement sur la table", anticipe Jennifer McKeown.





awp

samedi 23 août 2014

La BCE confiante quant à l'efficacité de son action mais les Etats doivent faire plus

Francfort - Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi s'est dit vendredi confiant quant à l'efficacité des mesures annoncées début juin par l'institution pour dynamiser l'économie en berne de la zone euro, tout en appelant à nouveau les gouvernements à faire plus.
Je suis confiant dans le fait que le paquet de mesures que nous avons annoncé début juin va contribuer à donner l'impulsion attendue à la demande (au sein de la zone euro, ndlr) et nous nous tenons prêts à ajuster davantage la position de notre politique, a déclaré l'Italien à l'occasion du forum économique et monétaire de Jackson Hole (Wyoming) aux Etats-Unis, d'après le texte de son discours transmis à l'avance par la BCE.

Pour autant, aucun accommodement budgétaire ou monétaire ne peut compenser les réformes structurelles nécessaires dans la zone euro, a une nouvelle fois souligné M. Draghi, rappelant que la reprise au sein de la zone restait uniformément faible et le chômage élevé.

Le Produit intérieur brut de la zone euro a stagné au deuxième trimestre avec une contraction de 0,2% en Allemagne, une croissance au point mort en France et l'Italie qui a replongé dans la récession, tandis que l'inflation a ralenti à 0,4% en juillet, très loin de l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2%.

Les mesures structurelles nationales qui permettent de s'attaquer à ces problèmes ne peuvent plus être reportées. Cet agenda de réformes couvre le marché du travail, les marchés de produits ainsi que les actions de soutien à l'environnement des affaires, a précisé le président de la BCE.

Surnommé Super Mario par les marchés, M. Draghi a notamment insisté sur l'urgence à agir en faveur de l'emploi et des marchés du travail, dont l'hétérogénéité au sein des pays est source, selon lui, de fragilité pour l'union monétaire.

Début juin, l'institution monétaire de Francfort (ouest) avait abaissé pour la sixième fois depuis novembre 2012 son principal taux directeur à un nouveau plus bas historique, 0,15%, et dévoilé un vaste éventail d'outils destinés à soutenir la demande de crédit en zone euro et contrer le risque grandissant de déflation, synonyme pour de nombreux observateurs de marasme économique.

Parmi ces mesures figure un programme de prêts ciblés et à très long terme (TLTRO), dont le premier sera accordé en septembre et qui a déjà suscité un intérêt significatif de la part des banques, s'est félicité M. Draghi vendredi.

En parallèle, l'institution monétaire avance à grands pas dans sa réflexion concernant le moyen d'acheter des titres adossés à des prêts (ABS), un marché sinistré depuis la crise, avec pour objectif de faciliter le financement des entreprises, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, nous avons déjà observé un mouvement sur le taux de change (de l'euro) qui devrait soutenir à la fois la demande et l'inflation, a indiqué M. Draghi. Le niveau élevé de la monnaie européenne par rapport aux autres devises mondiales est un sujet d'inquiétude persistant pour les exportateurs et les politiques européens.






awp

jeudi 7 août 2014

La BCE laisse ses taux inchangés malgré une dynamique économique ralentie

Francfort - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu jeudi sans surprise son principal taux directeur inchangé à 0,15%, son plus bas niveau historique, tout en mettant en garde contre un ralentissement de la reprise en zone euro.
 "Si l'on veut détecter un signe dans les données publiées ces deux-trois derniers mois, on peut dire qu'il y a eu un ralentissement dans la dynamique de croissance", a souligné son président, l'Italien Mario Draghi, durant sa conférence de presse mensuelle de politique monétaire.

 La reprise en zone euro est "faible, fragile et inégale" mais "les pays qui mènent des réformes structurelles s'en sortent mieux" que les autres, a-t-il ajouté.

 Comme prévu, l'institution de Francfort n'a annoncé jeudi aucune nouvelle mesure de soutien à l'économie, après avoir dévoilé début juin un arsenal d'outils destiné à soutenir le crédit et la croissance dans la région, avec l'espoir par ricochet de faire redécoller l'inflation.

 Ces initiatives comprennent un programme de prêts ciblés et à très long terme (TLTRO), qui doit permettre aux banques de se financer à des conditions avantageuses tout en les incitant à prêter davantage aux entreprises, dont le premier sera accordé en septembre.

 Outre la baisse de son taux directeur à 0,15%, la BCE avait aussi porté son taux de dépôt en territoire négatif afin là encore d'encourager les banques à prêter aux ménages et aux entreprises, en imposant une pénalité financière à celles qui stockent leurs liquidités pour 24 heures auprès d'elle.

 Ces mesures "sont en train de prendre le chemin de l'économie réelle" et "vont contribuer à un retour de l'inflation à des niveaux plus proches de 2%", a assuré jeudi M. Draghi.

 En juillet, la hausse des prix a encore ralenti, à 0,4%, soit son plus bas niveau depuis octobre 2009 et le dixième mois consécutif sous la barre des 1%. Un chiffre très éloigné de l'objectif de la BCE d'une inflation proche mais inférieure à 2% à moyen terme.

 Par ailleurs, "les fondamentaux pour des taux de change plus faibles sont meilleurs qu'il y a deux ou trois mois", a poursuivi le banquier central. Il en veut pour preuve notamment le fait que "les politiques monétaires en Europe, aux États-Unis et au Royaume-Uni divergent et vont continuer à diverger pendant longtemps".

 Le niveau élevé de la monnaie européenne par rapport aux autres devises mondiales est un sujet d'inquiétude persistant pour les exportateurs et les politiques européens.

 AUGMENTATION DES RISQUES GÉOPOLITIQUES

Autre motif de satisfaction, "les prêts aux entreprises non financières ont montré des signes de stabilisation ces derniers mois, après avoir suivi une tendance largement négative plus tôt dans l'année", a-t-il fait valoir.

 Le président de la BCE s'est toutefois inquiété des risques géopolitiques, "qui ont augmenté à travers le monde" et "qui sont plus élevés que lors des précédents mois".

 "Certains d'entre eux, comme la situation en Ukraine et en Russie, auront un impact plus important sur la zone euro" que dans les autres régions. "Nous voyons des risques principalement sur les prix et l'énergie" mais il est difficile à l'heure actuelle "d'évaluer cet impact", a-t-il dit, réaffirmant l'engagement de la BCE à agir en cas de nouvelle dégradation de l'inflation, y compris par des rachats massifs d'actifs privés et publics.

"La nervosité actuelle sur les marchés financiers n'a pas vraiment atteint l'Eurotower (siège de la BCE, ndlr). La présentation de la BCE est restée globalement inchangée par rapport au mois de juillet", observait dans une note Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg.

 Son confrère Chris Williamson, du cabinet Markit, relevait quant à lui que "le principal enseignement de la conférence de presse (de M. Draghi) est que la barre à atteindre pour une nouvelle intervention reste élevée et va requérir une détérioration significative des perspectives économiques".

 "D'ici là, la BCE est en mode pause, espérant que la croissance et l'inflation vont progresser durant la seconde moitié de l'année" grâce aux mesures engagées et aux réformes.







awp

jeudi 10 juillet 2014

Zone euro: Draghi veut un cadre européen contraignant de réformes structurelles

Berlin - Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a plaidé mercredi pour que les pays européens se dotent d'un cadre aussi contraignant en matière de réformes structurelles de leurs économies que de discipline budgétaire.

"Il y a des raisons impérieuses pour que nous appliquions aux réformes structurelles les mêmes principes qu'aux règles budgétaires", a déclaré M. Draghi à Londres, selon le texte de son discours diffusé par l'institution. "La cohésion de l'union en dépend", a-t-il ajouté.

"Je pense que les réformes structurelles dans les pays relèvent suffisamment de l'intérêt de tous pour être soumises à une certaine discipline au niveau communautaire", a-t-il encore argumenté.

M. Draghi ne perd pas une occasion de rappeler les gouvernements de la zone euro à leur responsabilité en matière de réforme de leurs économies.

Il va plus loin dans son allocution en suggérant, alors que l'Union européenne s'apprête à se doter d'une nouvelle Commission sous la direction du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, un cadre contraignant, sur le modèle du Pacte de stabilité qui engage les pays de la zone euro sur des objectifs budgétaires.

Des objectifs et règles contraignants "aideraient les autorités nationales à mettre en oeuvre les réformes", argue M. Draghi. "L'expérience, du Fonds monétaire international (FMI) par exemple, montre que la discipline imposée par des institutions supra-nationales peut faciliter le débat au niveau national", poursuit-il.

Dans le même temps, comme beaucoup de responsables européens avant lui ces dernières semaines, l'Italien rejette catégoriquement toute idée d'un assouplissement des règles budgétaires en vigueur. "Détricoter la consolidation que nous avons atteinte (...) serait auto-destructeur pour tous les pays", assène-t-il.

Son compatriote Matteo Renzi était parti en campagne en Europe pour un allègement des règles du pacte de stabilité et de croissance.





awp

jeudi 3 juillet 2014

Zone euro: les banques pourront emprunter 1000 mrd EUR à long terme à la BCE

Francfort - Les banques de la zone euros pourront emprunter jusqu'à 1000 mrd EUR à long terme à la Banque centrale européenne (BCE), dans le cadre du nouveau programme annoncé le mois dernier, baptisé TLTRO, a déclaré jeudi son président Mario Draghi.

Les banques auront la possibilité d'emprunter 400 mrd EUR dès cette année, lors des deux premiers TLTRO qui seront lancés les 18 septembre et 11 décembre, a précisé M. Draghi.

Ensuite, six autres TLTRO seront proposés entre mars 2015 et juin 2016, au cours desquels les banques pourront donc obtenir quelque 600 milliards d'euros supplémentaires.

Ces prêts, très bons marchés puisque leur coût sera calculé en fonction du principal taux directeur de la BCE qui est actuellement, avec 0,15%, à son plus bas niveau historique, et d'une durée de quatre ans pour les deux premiers, ont été décidés pour tenter d'encourager les banques à prêter davantage aux entreprises et ménages afin de relancer la machine économique européenne qui peine à décoller véritablement.

Pour éviter que les banques n'en profitent plutôt pour racheter de la dette publique comme elles l'avaient fait lors de deux précédents prêts à long terme accordé fin 2011 et début 2012, ces nouveaux TLTRO seront assujettis à la condition expresse que les banques prêtent à l'économie réelle.

Mais aucune pénalité n'est introduite si ce n'est la nécessité pour celles qui ne pourront pas prouver qu'elles auront délié les cordons de leur bourse en faveur des entreprises et des ménages de rembourser plus tôt, à savoir dès l'automne 2016.

Les prêts immobiliers seront exclus des prêts ouvrant le droit aux TLTRO, avait annoncé la BCE début juin.




awp

Zone euro: la BCE laisse son principal taux directeur inchangé, se réunira désormais toutes les 6 semaines

Francfort - La Banque centrale européenne (BCE) a sans surprise laissé inchangé jeudi son principal taux directeur à 0,15%, son niveau le plus bas historique auquel il avait été porté le mois dernier pour tenter de faire décoller croissance et inflation.

Personne n'avait osé prédire un nouvel assouplissement monétaire après la décision de juin de baisser de dix points de base ce taux auquel les banques se refinancent aux guichets de la BCE, qui avait été accompagnée d'un paquet de mesures exceptionnelles destinées à encourager les banques à prêter davantage aux entreprises et ménages.

Parmi ces annonces, l'institution monétaire de Francfort a porté en territoire négatif son taux de dépôt, celui auquel les banques stockent des liquidités auprès d'elle pour 24 heures, à -0,10% , une première pour une grande banque centrale. Elle a aussi prolongé l'octroi illimité et bon marché de liquidités à court terme jusqu'à mi-2016 et annoncé de nouveaux prêts à long terme (TLTRO), d'un montant de 400 milliards d'euros, programme qui ne démarrera qu'en septembre.

Par ailleurs, elle a annoncé continuer à travailler activement à la préparation d'un programme de rachat d'actifs adossés à des prêts (ou ABS).

 La Banque centrale européenne (BCE) a, par ailleurs, décidé d'espacer ses réunions de politique monétaire, qui se tiendront à partir de janvier 2015 toutes les six semaines et non plus tous les mois comme actuellement, a annoncé jeudi le président de l'institution monétaire Mario Draghi.

"La BCE ne peut pas et ne devrait pas agir tous les mois", a affirmé M. Draghi, estimant que des échéances mensuelles étaient "tout simplement trop rapprochées dans la situation actuelle", lors de sa conférence de presse mensuelle de politique monétaire.

"La situation actuelle est bien plus complexe qu'elle ne l'était il y a quelques années et entraÎne des attentes des marchés, des pays et de l'opinion publique que nous fassions face à cette plus grande complexité" et donc une demande d'intervention, a poursuivi le président de l'institution de Francfort.

Depuis sa création, le conseil des gouverneurs de la BCE, composé des six membres du directoire et des 18 gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro, se réunissait chaque premier jeudi du mois pour réévaluer l'orientation de sa politique monétaire et le niveau de ses taux d'intérêt.

Jugeant que cette fréquence rapprochée provoque "un certain comportement des marchés, pouvant n'avoir rien ou peu à voir avec les fondamentaux" économiques, Mario Draghi a expliqué vouloir éviter "des attentes s'auto-alimentant, ayant des conséquences sur les marchés".

Le nouveau calendrier des réunions sera fixé le 16 juillet par le conseil des gouverneurs et publié dans la foulée sur le site internet de la BCE, a-t-elle précisé dans un communiqué. Les réunions ne portant pas sur la politique monétaire continueront en revanche d'avoir lieu au moins une fois par mois.

Par ailleurs, des comptes rendus de chaque réunion seront publiés à compter de janvier 2015, comme le font déjà ses homologue américaine, la Fed, et britannique, la BoE, a ajouté M. Draghi, une possibilité évoquée par la BCE depuis plusieurs mois mais difficile selon lui à mettre en oeuvre avec des réunions tous les mois.

Interrogé sur une volonté de coordonner les réunions de la BCE avec celles de la Fed, qui se réunit également toutes les six semaines, Mario Draghi a affirmé "ne pas prévoir de synchroniser les réunions avec qui que ce soit d'autre".





awp

jeudi 5 juin 2014

BCE: série de mesures sur les liquidités après la baisse des taux

Francfort - Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a annoncé jeudi un ensemble de mesures pour encourager le crédit en zone euro et contrer l'inflation basse, unanimement approuvées par le conseil des gouverneurs des 18 pays de la région.

L'institution monétaire de Francfort (ouest) va lancer en septembre et décembre deux prêts ciblés de quatre ans aux banques de la zone euro, baptisés TLTRO, destinés à les encourager à prêter aux entreprises non financières et aux ménages de la région.

Leur particularité, par rapport à deux précédents LTRO lancés fin 2011 et début 2012, est qu'ils seront conditionnés à des prêts effectifs au secteur privé, à l'exception de prêts immobiliers. Les banques pourront emprunter 7% des montants qu'elles auront elles-mêmes prêtés.

Dans la foulée, de mars 2015 à juin 2016, toutes les banques pourront emprunter trimestriellement jusqu'à trois fois les montants qu'elles auront prêtés au secteur privé.

Tous ces prêts aux banques, dont le montant devrait avoisiner les 400 milliards d'euros et dont le taux sur la période d'emprunt sera calculé en fonction du principal taux directeur de la BCE - abaissé jeudi à 0,15% -, auront pour échéance septembre 2018. Mais les banques pourront aussi bien commencer à rembourser à partir de 24 mois.

La BCE va également prolonger l'octroi illimité de liquidités à court terme pour les banques, au minimum jusqu'en décembre 2016, et a dit préparer activement un programme de rachat d'actifs adossés à des prêts (ou ABS).

Par ailleurs, l'institution monétaire de Francfort a aussi indiqué qu'elle allait arrêter de stériliser les achats de dette publique opérés lors du programme SMP de 2010 à 2012. Cette stérilisation, une incitation aux banques à déposer leurs liquidités sur un dépôt hebdomadaire, était destinée à éviter un surplus de liquidités sur le marché et donc une menace inflationniste.

Or l'inflation est très basse en zone euro, à 0,5% en mai selon la première estimation disponible. Soit très loin de l'objectif de la BCE de maintenir la hausse des prix juste sous 2% à moyen terme.

Les prévisions de la BCE ont d'ailleurs dû être révisées en baisse: l'institution mise dorénavant sur une hausse des prix de 0,7% seulement cette année, contre 1% escompté jusqu'alors, et attend 1,1% en 2015 et 1,4% en 2016.

Pour autant, M. Draghi a continué d'affirmer qu'il ne voyait pas de menace déflationniste se matérialiser. "Nous ne voyons pas de déflation (...) nous ne voyons pas les ménages reporter leurs dépenses", un des symptômes de ce phénomène de baisse générale des prix et des salaires, a-t-il déclaré.

La BCE a aussi revu ses prévisions de croissance. La hausse du Produit intérieur brut (PIB) devrait s'établir à 1% cette année en zone euro, moins qu'attendu il y a trois mois (1,2%), mais ressortir à 1,7% l'an prochain, plus que les 1,5% du précédent pronostic.

Priée de réagir face à la faiblesse de l'inflation et au niveau élevé de l'euro, qui pèse sur les exportations de plusieurs pays de la région, la BCE a abaissé jeudi son principal taux directeur, celui auquel se refinancent les banques à ses guichets, à 0,15% (contre 0,25% depuis novembre), un nouveau plus bas historique.

Elle a par ailleurs innové en faisant passer en territoire négatif son taux de dépôt, à -0,10%, une première pour une grande banque centrale. Il stagnait à 0% depuis juillet 2012.

M. Draghi a fait savoir que ces taux allaient rester "un long moment" à leur niveau actuel tout en ajoutant qu'ils avaient atteint "leurs limites" et ne devraient pas descendre plus bas.




Glossaire:
LTRO (Long Term Refinancing Operations): Prêt à long terme destinés aux banques à des taux très avantageux.
ABS (Asset Backed Securities): Actifs adossés à des titres de créances, ces actifs titrisés permettent aux banques de transférer une partie du risque crédits à d'autres investisseurs.
SMP (Securities Market Program): Achat d’obligations souveraines sur le marché secondaire de la dette.






awp