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Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

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mardi 6 mai 2014

Espagne: le chômage baisse en avril, pas assez pour le gouvernement

Madrid - Le chômage en Espagne a enregistré en avril une baisse historique, mais cela reste absolument insuffisant, a estimé mardi le chef du gouvernement Mariano Rajoy, rappelant la situation dramatique du pays, avec environ 5 millions de demandeurs d'emploi.

Sur le mois, la quatrième économie de la zone euro a vu le nombre de chômeurs reculer de 2,33%, soit 111.565 personnes en moins, ce qui en fait le meilleur mois d'avril depuis le début de la série statistique comparable, en 2001, a annoncé le ministère de l'Emploi.

Sur un an, la baisse est encore plus prononcée, avec 304.892 chômeurs en moins, soit une diminution de 6,11%.

C'est un bon chiffre, a réagi Mariano Rajoy, interrogé par la radio Cadena Ser. L'essentiel est qu'il y a maintenant un changement de tendance.

Nous avons de l'espoir pour l'avenir, car je crois que nous avons rompu la tendance de destruction de l'emploi et nous sommes maintenant dans la tendance contraire, a-t-il dit, notant que dans son ensemble, l'économie espagnole va beaucoup mieux.

Mais il a immédiatement prévenu: cette baisse du chômage est absolument insuffisante. Tant qu'il y a plus de 5 millions de personnes au chômage en Espagne, c'est inacceptable et je ne suis donc pas satisfait.

Selon les différentes méthodes officielles de calcul, le pays compte entre 4,7 et 5,9 millions de demandeurs d'emploi, pour un taux de chômage de 25,93% au premier trimestre, proche du record historique (26,94% au premier trimestre 2013).

Le ministère de l'Emploi, qui recense les personnes inscrites comme chômeuses sur les listes du service public pour l'emploi, recensait fin avril 4,684 millions de demandeurs d'emploi.

L'Institut national de la statistiques (INE), qui comptabilise celles recherchant activement un emploi et dont les chiffres servent de référence en Espagne, en dénombrait 5,933 millions fin mars.

Le gouvernement table sur un taux de chômage de 24,9% en 2014 puis 23,3% en 2015.

On note l'impact du début de reprise économique, a souligné la sécrétaire d'Etat à l'Emploi, Engracia Hidalgo, alors que le pays est sorti au troisième trimestre 2013 de sa deuxième récession en cinq ans.

Ces chiffres confirment la tendance de reprise qui se renforce dans le marché espagnol du travail, et qui devrait se poursuivre dans les prochains mois pendant que l'économie espagnole continuera d'accélérer, a commenté dans une note Pilar Aranda, analyste chez Bankinter.

En outre, la saison touristique dynamisera la création d'emploi, a-t-elle ajouté, l'Espagne étant la troisième destination touristique mondiale.

Sur le mois d'avril, le chômage a baissé dans toutes les régions espagnoles, en particulier dans les îles Baléares, en Estrémadure et en Murcie.

Il recule aussi dans tous les secteurs d'activité: dans les services (-2,78%), l'agriculture (-2,70%), la construction (-1,78%) et l'industrie (-1,65%).

Chez les moins de 25 ans, le groupe le plus touché par le chômage avec un taux de 55,5% selon l'INE, il baisse aussi, de 3,64%, avec 15.708 demandeurs d'emploi en moins inscrits sur les listes.








awp

mercredi 30 avril 2014

L'Espagne enregistre au 1T sa plus forte croissance en six ans

Madrid - L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, a enregistré au premier trimestre sa plus forte croissance en six ans, à 0,4%, confirmant sa reprise malgré un chômage proche du record historique, à 25,93%, selon les statistiques officielles provisoires publiées mercredi.

Le pays, qui a subi deux récessions en cinq ans, avait renoué avec la croissance au troisième trimestre 2013, avec +0,1%, et accélère depuis la cadence, avec une hausse de 0,2% au quatrième trimestre puis 0,4% entre janvier et mars, en rythme trimestriel.

En rythme annuel, le PIB a augmenté de 0,6%, repassant dans le vert pour la première fois depuis mi-2011, a indiqué l'Institut national de la statistique (Ine), qui publiera ses chiffres définitifs le 29 mai.

Ce résultat est la conséquence d'une amélioration de la contribution de la demande nationale, qui est compensée partiellement par une moindre contribution de la demande extérieure, expliqué l'Ine.

Selon la Banque d'Espagne, qui avait anticipé la semaine dernière cette croissance trimestrielle de 0,4%, la consommation des ménages aurait enregistré au premier trimestre de l'année une croissance de 0,3% par rapport au précédent trimestre, en s'appuyant sur l'amélioration progressive de l'emploi et ses conséquences sur la confiance et les revenus disponibles. 

La banque centrale soulignait en outre l'apport positif des exportations, précisant toutefois que celui-ci serait inférieur à celui enregistré au dernier trimestre 2013, alors que les exportations record réalisées par les entreprises espagnoles l'année dernière ont permis de diviser par près de deux le déficit commercial du pays.

Cette bonne nouvelle sur le front de la croissance survient alors que le gouvernement doit approuver mercredi, en Conseil des ministres, son programme de stabilité économique qui fixera notamment les objectifs en matière de croissance, de chômage et de réduction du déficit public pour 2014 à 2017, avant d'être transmis à Bruxelles.

L'Espagne va croître en 2014 de plus de 1% et en 2015 notre croissance sera bien au-dessus de 1,5%, a d'ores et déjà prévenu le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, révisant à la hausse les prévisions officielles.

Toutefois, cette amélioration ne se traduit pas encore sur le front de l'emploi: selon les chiffres publiés mardi, le taux de chômage a encore augmenté en Espagne au premier trimestre, à 25,93%, proche de son record historique, une situation qui incite nombre de demandeurs d'emploi, découragés, à abandonner leurs recherches, voire à quitter le pays.









awp

vendredi 27 décembre 2013

Espagne: après une année très dure, Rajoy promet plus d'emplois pour 2014

MADRID - Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy a promis vendredi, lors de son bilan annuel, plus d'emplois et une reprise de la croissance économique dans une Espagne frappée par un taux de chômage de 26% et enfoncée dans la crise.

Si l'année 2012 a été l'année de la réduction (du déficit), 2013 a été l'année des réformes et 2014 sera l'année du début de la reprise économique dans notre pays, a déclaré le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse après le dernier Conseil des ministres de l'année.

Nous avons quitté la récession dans laquelle était plongée l'Espagne depuis début 2011, sa deuxième en cinq ans, a-t-il ajouté, alors que le pays a affiché une timide croissance de 0,1% du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre.

Mais avec un taux de chômage de 25,98%, l'emploi reste l'un des principaux points noirs de la quatrième économie de la zone euro. Si Mariano Rajoy a reconnu vendredi se trouver très loin de son objectif de créer des emplois, il s'est toutefois voulu optimiste.

L'année prochaine, quand je comparaîtrai de nouveau devant vous (fin décembre, ndlr), il y aura moins de personnes au chômage et plus de personnes employées, a-t-il affirmé

J'espère qu'à la fin 2013, le nombre de chômeurs inscrits sera inférieur à celui de l'année précédente. Et cela n'est pas arrivé en Espagne depuis 2006, a-t-il déclaré. 

Frappée doublement en 2008 par l'éclatement de sa bulle immobilière et le démarrage de la crise financière internationale, l'Espagne est engagée dans un programme historique de rigueur, avec 150 milliards d'euros d'économies programmées entre 2012 et 2014 pour réduire son déficit public. 

Arrivé au pouvoir fin 2011, le gouvernement de Mariano Rajoy a lancé une batterie de mesures (marché du travail, secteur bancaire, retraites...) qui permettent à l'Espagne de terminer l'année sur des bases bien plus solides pour la reprise économique, a affirmé vendredi ce dernier.

Après deux ans d'un mandat marqués par les mobilisations contre les coupes, qui frappent notamment les budgets sensibles de la Santé et de l'Education, Mariano Rajoy a remercié vendredi les Espagnols pour leurs efforts lors d'une année 2013 très dure.

Le Premier ministre a en outre annoncé que la facture d'électricité augmentera de 2,3% au premier trimestre 2014, après que son gouvernement a fait annuler il y a une semaine la hausse de 11% prévue pour janvier après un processus d'enchères organisé entre les acteurs du marché. 

Ce bond annoncé avait fait grand bruit dans un pays enfoncé dans la crise et qui affiche déjà les prix les plus chers de l'Union européenne derrière Chypre et l'Irlande, selon Eurostat. 

Le gouvernement a aussi annoncé qu'il gelait le salaire minimum pour 2014, à 645,30 euros par mois, et a confirmé l'augmentation de 0,25% en 2014 des pensions de retraites, désormais désindexées de l'inflation.

Objet de vives tensions en 2012, lorsque la probabilité d'un sauvetage global de son économie, après celui de ses banques, avec une aide européenne de 41,3 milliards d'euros, semblait proche, l'Espagne bénéfice d'une accalmie sur les marchés. 

Mariano Rajoy a tenu à le souligner, rappelant que les trois agences de notation financières (Fitch, Moody's et Standard & Poor's) ont remonté, ces dernières semaines, la perspective de sa note souveraine de négative à stable.

Les analystes restent toutefois prudents, le gouvernement prévoyant pour 2014 une croissance de 0,7%, insuffisante pour nombre d'entre eux pour créer de l'emploi.






afp

jeudi 8 novembre 2012

L'Espagne couvre son plan d'emprunt, report du sauvetage en 2013?


Madrid- L'émission réussie jeudi de l'Espagne, qui boucle ainsi son programme d'emprunt 2012 à moyen et long termes, a paradoxalement provoqué de nouvelles tensions sur les marchés qui craignent que Madrid en profite pour encore retarder sa demande de sauvetage financier jusqu'à 2013.

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, avait déjà laissé entendre mardi qu'il n'était pas pressé de demander une aide européenne, au-delà de celle déjà octroyée en juin de jusqu'à 100 milliards d'euros aux banques espagnoles.

"Je ne renonce pas à l'utiliser si c'est utile", a-t-il déclaré, soulignant que l'Espagne avait couvert presque la totalité de ses émissions obligataires pour 2012.

De fait, grâce à une forte demande, le pays a pu lever jeudi 4,763 milliards d'euros, couvrant ainsi ses besoins de 85,9 milliards d'euros à moyen et long termes pour cette année.

Le trésor "a levé 86,358 milliards d'euros, soit 100,53%" du programme, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le 18 octobre, le gouvernement avait indiqué avoir levé 158 milliards d'euros sur un besoin total de 186 milliards d'euros, en comptant le programme à court terme. Il augmentera encore en 2013 à 207 milliards.


TAUX À 7% CET ÉTÉ

Le trésor a de plus bénéficié de taux en baisse à la fois sur l'échéance à trois ans et à cinq ans.

Les taux d'emprunt pour l'Espagne, après avoir grimpé jusqu'à 7% cet été, ont fortement baissé après l'annonce, le 6 septembre, de la Banque centrale européenne qui s'est engagée à acheter de la dette des pays en difficulté financière comme l'Espagne et l'Italie, s'il en font la demande.

Mais depuis, les marchés restent nerveux, dans l'attente de la demande formelle de sauvetage de l'Espagne que le chef du gouvernement espagnol ne cesse de repousser.

Et paradoxalement, cette émission réussie et les déclarations du gouvernement "donne au marché la sensation que cela va se prolonger jusqu'à au moins janvier", affirme Soledad Pellon d'IG Markets.

Résultat: "il y a des tensions très fortes qui viennent de cette émission" car le marché "commence à mettre la pression avec la hausse de la prime de risque et veut voir si on peut obtenir le sauvetage avant la fin de l'année", explique-t-elle.

Les taux d'intérêt à 10 ans, qui font référence, sont repartis à la hausse après l'émission. Et la prime de risque, qui mesure la différence entre le taux d'emprunt de référence à 10 ans allemand et l'espagnol, a progressé, à 444 points contre 431 mercredi soir.

L'Espagne, qui redoutait au départ les strictes conditions qui lui seraient imposées en échange d'un sauvetage, veut désormais être certaine de choisir le bon moment pour que l'action de la BCE fasse baisser cette prime. Pour le financement de l'Etat mais aussi celui des entreprises.


QUELLES SERAIENT LES CONDITIONS

"Le problème ne réside plus seulement dans les conditions mais sur combien la prime va baisser car si elle reste autour de 400 et ne baisse pas à 200, il est évident que ce n'est pas la même chose", a expliqué mardi M. Rajoy.

"Il faut également voir quelles sont les conditions et ensuite s'assurer du soutien de tous les pays de l'Union européenne".

Reste que "l'Espagne doit toujours faire face à des défis économiques et financiers en 2013", met en garde l'analyste Raj Badiani, de IHS Global Insight.

"Et elle doit savoir qu'il suffirait de quelques émissions ratées, ajoutées à une récession accrue, plus de problèmes pour ses banques et ses régions insolvables ainsi que ses objectifs de déficits non tenus, pour faire rechuter la demande" de dette souveraine espagnole.

Dans ses prévisions publiée jeudi, la Commission européenne affirme que l'Espagne va cumuler un déficit budgétaire de 8% du PIB cette année et de 6% en 2013, contre respectivement 6,3% et 4,5% prévus par le gouvernement.

La récession l'année prochaine devrait se poursuivre avec un PIB en baisse de 1,4%, selon la commission.






AWP
Commission européenne

mardi 6 novembre 2012

Espagne: Rajoy "ne renonce pas" à demander le sauvetage


Madrid - Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a affirmé mardi qu'il ne "renonce pas" à demander un sauvetage global pour l'économie du pays mais a laissé entendre qu'il ne s'y résoudrait pas cette année.
"Je ne renonce pas à l'utiliser si c'est utile", a-t-il déclaré sur la radio privée Cadena Cope, mais "le gouvernement n'a pris aucune décision".

"Nous avons couvert presque la totalité des émissions (obligataires) prévues cette année", a-t-il précisé, laissant ainsi entendre que cette demande n'interviendrait pas d'ici fin 2012.

L'Espagne a couvert 95,1% de son programme annuel d'émissions à moyen et long terme, selon le gouvernement, soit 81,7 milliards d'euros.

Ce programme prévoyait des émissions brutes à court, moyen et long terme de 186 milliards d'euros (dont 86 à moyen et long terme), et pour 2013 il table sur des besoins bruts légèrement supérieurs, à 207 milliards bruts (sans préciser pour l'instant la part de moyen et long terme).

Le ministre de l'Economie Luis de Guindos s'est lui aussi voulu rassurant, dans une tribune publiée mardi dans le Wall Street Journal et intitulée "L'Espagne a un brillant avenir".

"Nous faisons le diagnostic correct sur ce qui ne fonctionne pas (dans le pays), nous avons lancé un programme de réformes ample et courageux et nous sommes convaincus que notre force nous permettra de relever les défis" auxquels fait face la quatrième économie de la zone euro, écrit-il.

Des réformes menées "malgré les tensions sociales, les sacrifices (demandés à la population) et les problèmes politiques, et sans être forcés à le faire par un soi-disant sauvetage", souligne-t-il, ajoutant: "nos partenaires européens soutiennent les mesures prises et n'ont aucun doute que l'Espagne est déterminée à persévérer dans l'effort".

"Si nous voyons que l'Espagne se finance à des prix très élevés pendant longtemps, alors nous devrons demander (le sauvetage) mais il est aussi important de savoir quelle serait l'action concrète de la Banque centrale européenne (BCE)", a pour sa part précisé Mariano Rajoy.

La perspective d'une demande d'aide financière européenne plane depuis des mois sur l'Espagne, qui suscite la méfiance des investisseurs.

Cette demande est la condition posée par la BCE, en septembre, pour activer un programme de rachat de dette visant à réduire le coût élevé payé par l'Espagne pour se financer.

Après les sommets atteints en juillet, les tensions autour de la dette espagnole se sont relâchées depuis l'annonce de la BCE.

Mais le taux que le pays doit concéder pour se financer à dix ans, l'échéance-phare, reste très élevé, à près de 5,8% mardi, tandis que la prime de risque - le surcoût qu'elle doit payer pour emprunter par rapport à l'Allemagne, jugée plus sûre - est à 433 points de base (4,33 points de pourcentage).

L'Espagne, qui redoutait au départ les strictes conditions qui lui seraient imposées en échange d'un sauvetage, s'inquiète désormais plus de l'impact que pourrait avoir l'action de la BCE sur cette prime.

"Le problème ne réside plus seulement dans les conditions mais sur combien la prime va baisser, car si elle reste autour de 400 et ne baisse pas à 200, il est évident que ce n'est pas la même chose", a expliqué mardi M. Rajoy.

"Il faut également voir quelles sont les conditions et ensuite s'assurer du soutien de tous les pays de l'Union européenne". Enfin, s'il répond "à l'intérêt général de tous les Espagnols", le gouvernement se décidera à demander ce sauvetage global.

Engagé dans un effort historique de rigueur pour réduire le déficit, Madrid a multiplié coupes budgétaires et hausses d'impôts, afin de récupérer 150 milliards d'euros d'ici 2014.

Mardi, Mariano Rajoy a déclaré qu'il espère "pouvoir baisser" les impôts en 2014, assurant n'avoir pris aucune "décision sur une hausse" d'ici là.

"Je ne vais pas baisser les salaires des fonctionnaires en 2013", a-t-il rappelé, alors que ceux-ci seront gelés pour la troisième année consécutive, après une baisse de 5% en 2010.






AWP

lundi 29 octobre 2012

Espagne: une demande d'aide européenne "pas indispensable" actuellement


Madrid - Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a affirmé lundi qu'une demande d'aide européenne de son pays à ses partenaires européens via le mécanisme de soutien de la BCE n'était "pas indispensable" pour le moment, après une rencontre avec son homologue italien Mario Monti.

Les deux dirigeants ont affirmé lors de cet entretien à Madrid "l'engagement de l'Espagne et de l'Italie pour maintenir la Grèce dans la zone euro", a ajouté M. Rajoy.

"Notre engagement envers l'euro est inébranlable et nous adopterons toutes les mesures nécessaires pour garantir sa stabilité et son irréversibilité", a-t-il dit devant la presse, alors que l'Espagne et l'Italie font partie, avec la Grèce, des pays actuellement les plus fragiles en zone euro.

"Nous avons ainsi souligné l'engagement de l'Espagne et de l'Italie pour maintenir la Grèce dans la zone euro", affirmé M. Rajoy. "L'Europe ne s'arrête pas, l'Europe continue à avancer et le fait avec une Italie et une Espagne plus unies que jamais".

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, retombée depuis un an dans la récession, tente de redresser ses comptes publics au prix d'un effort de rigueur draconien et a mis en oeuvre un programme prévoyant 150 milliards d'euros d'économies d'ici à 2014.

Malgré ces efforts, le pays a du mal à rassurer les investisseurs et la pression s'est accentuée ces derniers mois pour qu'il fasse une demande d'aide via le nouveau programme d'achat de dette de pays de la zone euro en difficulté, annoncé début septembre par la Banque centrale européenne (BCE).

Ce mécanisme ne peut être activé que si les pays concernés en font la demande officielle.

Le gouvernement n'a pas fait une telle demande "parce qu'il comprend qu'en ce moment, ce n'est pas indispensable pour défendre les intérêts des Espagnols", a expliqué M. Rajoy.

L'Espagne s'est refusée jusqu'à présent à avoir recours à un tel plan d'aide, d'autant qu'elle bénéficie depuis quelques semaines sur les marchés de taux d'intérêt plus cléments pour se financer.





awp

lundi 1 octobre 2012

L'Espagne sur la voie du sauvetage, la Commission européenne "prête"


Madrid - La Commission européenne a annoncé lundi qu'elle se "tenait prête" en cas de demande de sauvetage de l'Espagne, lançant le compte à rebours pour le pays, plus fragilisé que jamais, qui pourrait devenir le quatrième de l'Union européenne à bénéficier d'une aide globale.

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, est actuellement sous pression des marchés et d'une partie de ses partenaires européens pour demander son sauvetage financier, après un accord en juin sur une première aide pour ses banques.

Mais le gouvernement assure ne pas avoir pris de décision, redoutant les strictes conditions qui lui seraient imposées en échange.

"La Commission européenne se tient prête à agir en cas de demande", a lancé le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, qui a rencontré à Madrid le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, et son ministre de l'Economie, Luis de Guindos, au premier jour d'une semaine qui pourrait être décisive.

"Il n'y a pas de demande de l'Espagne", a assuré le commissaire.


PLUSIEURS FOYERS DE TENSION

La crise pourtant s'amplifie dangereusement pour le pays: nouveau dérapage du déficit malgré un budget de rigueur, emballement de la dette publique, fronde nationaliste en Catalogne, manifestations contre l'austérité.

"L'Espagne affronte plusieurs foyers de tension. Bien que le budget 2013 vise au respect de l'objectif de déficit de 4,5% du PIB, la demande d'assistance financière à l'Union européenne reste une inconnue", remarquent les analystes de Bankinter.

La demande pourrait être précipitée par le verdict imminent de l'agence Moody's, qui menace de ravaler le pays au rang des emprunteurs à risques, avec pour conséquence une nouvelle plongée de la confiance des investisseurs.

"Le fort accroissement du poids de la dette peut provoquer, et les investisseurs redoutent que cela n'arrive cette semaine, la révision à la baisse de la note souveraine de l'Espagne", souligne la maison de courtage Link Securities.

"Cela rendrait beaucoup plus difficile le financement de l'Espagne sur les marchés et accélèrerait la demande de sauvetage".


LES PERSPECTIVES S'AGGRAVENT POUR 2013

Car, parmi l'avalanche de mauvaises nouvelles, le gouvernement de droite a dû admettre que les milliards d'euros d'argent public qui seront injectés dans les banques creuseront en 2012 la dette publique à 85,3% du PIB et le déficit à 7,4%, loin des 6,3% promis à l'Europe.

Pour 2013, les perspectives s'aggravent encore: la dette devrait gonfler jusqu'à 90,5%.
"Si Moody's annonce qu'elle dégrade l'Espagne au niveau spéculatif, nous considérons presque impossible que le gouvernement continue à retarder sa demande d'aide", ajoute Link Securities, qui prédit: "la solution, dans quelques jours".

Dans ce contexte brouillé, Madrid affronte un calendrier de plus en plus serré, avant une réunion de l'Eurogroupe le 8 octobre.

Vendredi, le gouvernement a publié les résultats d'un audit indépendant sur les besoins des banques: la facture devrait se limiter à environ 40 milliards d'euros, sur une enveloppe maximum de 100 milliards prévue par la zone euro.


FRAGILITÉ DU SECTEUR BANCAIRE

La publication de ces chiffres devait permettre de rassurer le marché.

Mais l'annonce lundi par Banco Popular, la cinquième banque espagnole, d'une augmentation de capital allant jusqu'à 2,5 milliards d'euros, suivie par une plongée du titre, est emblématique de la fragilité persistante du secteur.

Une fois connus les chiffres sur les banques, comme ceux du budget 2013, assorti de 39 milliards d'euros d'économies et d'un plan de 43 réformes, l'Espagne semble avoir anticipé de nouvelles exigences de Bruxelles avant un éventuel sauvetage.

Mais Olli Rehn a déjà averti lundi: "la consolidation budgétaire doit continuer", "les choix n'en seront que plus difficiles s'ils sont reportés".

Jeudi, le pays affrontera un nouveau test en tentant d'emprunter trois à quatre milliards d'euros, alors que la Banque centrale européenne (BCE), institution-clé pour résoudre la question espagnole, tiendra sa réunion mensuelle en Slovénie.

La BCE a apaisé les marchés en dévoilant début septembre des mesures de soutien pour les pays fragiles de la région, via des achats d'obligations: mais depuis la tension est revenue et les taux d'emprunt espagnols sont repartis à la hausse.






awp

jeudi 27 septembre 2012

Espagne, toujours plus proche du sauvetage, dévoile un budget 2013 austère


Madrid - Le gouvernement espagnol présente jeudi un budget 2013 marqué par l'austérité, dans un climat d'intense protestation sociale et de regain de tension des marchés, impatients de voir la quatrième économie de la zone euro solliciter son sauvetage financier.

Avec l'objectif de réduire le déficit de 39 milliards d'euros, "sans aucun doute, il s'agira d'un budget austère", a prévenu la porte-parole du gouvernement conservateur, Soraya Saenz de Santamaria.

Le pays doit à tout prix regagner la confiance des investisseurs après un grave dérapage budgétaire, le journal El Pais affirmant même que le déficit 2011 serait à nouveau revu en hausse, à 10% du PIB, contre 8,9% publié et bien loin des 6% promis. D'ici 2013 le but est de le réduire de moitié, à 4,5%.

Un exercice crucial pour Madrid: "de la crédibilité" (de ce budget auprès des investisseurs) dépendra le déclenchement de la demande d'aide", prévient la maison de courtage Link Securities.

Car la nervosité des marchés, apaisée par l'annonce de mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE), s'est accrue alors que l'Espagne ne se décide toujours pas à avoir recours aux fonds de secours européens, étape indispensable pour que la BCE entre en action.


RAJOY PRÊT À ACCÉLÉRER LA CADENCE

Signe de cette tension, le taux d'emprunt à dix ans du pays était jeudi au-dessus des 6%, un niveau jugé insoutenable à long terme.

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy s'est toutefois montré prêt à accélérer la cadence: si ce taux restait à un niveau "très élevé pendant trop longtemps", "je peux vous assurer à 100% que nous demanderions ce sauvetage", a-t-il dit mercredi au Wall Street Journal.

A ce contexte tendu s'ajoute une véritable crise politique et sociale à l'intérieur du pays, secoué par une série de manifestations, parfois violentes, contre l'austérité, pendant que la Catalogne, agitée par une poussée indépendantiste, a annoncé des élections anticipées pour novembre.

La fragilité financière des régions préoccupe les marchés et l'appel à l'aide jeudi de la Castille-La Manche, qui demande à l'Etat central 848 millions d'euros, s'ajoute à ceux déjà formulés par la Catalogne, Valence, l'Andalousie et la région de Murcie, pour environ 15 milliards.

Malgré tout, le gouvernement garde le cap sur la rigueur en dévoilant budget et réformes, un ensemble perçu par les analystes comme l'avant-dernière étape avant de demander le sauvetage.


RÉDUCTION DES DÉPENSES DES MINISTÈRES

Dans son budget, il table sur des recettes en hausse de 15 milliards d'euros, en provenance de l'augmentation de la TVA et d'autres impôts, tandis que 7 milliards sont attendus des coupes dans les régions, qui gèrent les budgets de la santé et de l'éducation.

Les dépenses des ministères seront réduites de 12% en moyenne avec des coupes allant jusqu'à 30% pour la Culture, selon El Pais.

Les salaires des fonctionnaires resteront gelés pour la troisième année consécutive, selon une source syndicale, mais le gouvernement souhaite toujours revaloriser les pensions de retraite avec l'inflation, malgré le coût élevé qu'il devra ainsi assumer (3,5 à 4,5 milliards selon les médias).

Quant au train de réformes négocié avec Bruxelles et également dévoilé jeudi, pour stimuler notamment l'activité des entreprises et les exportations, serait-ce "une préparation avant de demander une aide pour le pays?", s'interrogent les analystes de Renta4.

"En révélant des mesures déjà prônées par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (...), le gouvernement pourrait éviter d'avoir à implanter de nouvelles mesures pour recevoir à l'avenir un sauvetage", estime Ben May, analyste de Capital Economics.

De quoi "préparer le chemin pour un accord de sauvetage qui serait mis en place rapidement".

"L'Espagne espère qu'avec son budget, elle en fait assez pour se qualifier pour une aide" européenne sans nouvelles conditions, avec l'idée de "présenter tout cela comme des décisions espagnoles et non des conditions imposées à l'Espagne de l'extérieur", note Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.

Dernière étape vendredi, avec la publication des besoins de ses banques, à qui la zone euro a promis 100 milliards: de quoi boucler cette première aide et peut-être déclencher celle pour le pays.

Autre élément pouvant accélérer les choses: Moody's, qui menace de placer l'Espagne en catégorie spéculative, a jusqu'à dimanche pour se décider.





awp
afp

mercredi 12 septembre 2012

Madrid inquiète de sa situation financière mais pas décidée sur un sauvetage

MADRID - Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a dit mercredi vouloir étudier l'évolution des taux d'emprunt du pays avant de se décider à demander un sauvetage financier, tandis que le ministre de l'Economie a insisté sur la gravité de la situation économique.

Je ne connais pas encore les conditions et je ne sais pas s'il est nécessaire que l'Espagne le demande. Nous allons voir comment la prime de risque évolue, a déclaré M. Rajoy devant les députés à Madrid.

L'objectif fondamental du gouvernement n'est pas la prime de risque, ce n'est pas le sauvetage des banques, a toutefois assuré le ministre de l'Economie Luis de Guindos, toujours devant les députés, mais c'est de parvenir à ce que l'économie espagnole se remette à croître et à créer de l'emploi.

Si nous n'arrivons pas, dans les prochains trimestres, à modifier la situation que nous vivons depuis cinq ans, il sera impossible de maintenir les prestations sociales, a-t-il averti, alors que le pays a multiplié les coupes budgétaires récemment.

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, est plongée dans la récession et souffre d'un taux de chômage record parmi les pays industrialisés (24,63%).

Le pays, qui bénéficie depuis juin d'une promesse d'aide de la zone euro de 100 milliards d'euros pour ses banques, est sous pression pour demander un sauvetage financier plus large, via une action sur les marchés des fonds de secours européens et de la Banque centrale européenne (BCE).

Il profite ces derniers jours d'une nette détente sur les marchés, motivée en partie par les rumeurs pointant vers sa demande prochaine d'aide.

Une détente accentuée, mercredi, après le feu vert donné par la Cour constitutionnelle allemande à la ratification par Berlin des mécanismes de sauvetage de la zone euro.

Levant une incertitude majeure sur la gestion de la crise, qui touche particulièrement l'Espagne, cette nouvelle était bien reçue à la Bourse de Madrid, qui gagnait 0,99% à 8.008,9 points à 13H36 GMT.

Après avoir atteint des sommets cet été, à plus de 7%, le taux d'emprunt des obligations espagnoles à dix ans était ainsi retombé mercredi à 5,598%.

La prime de risque, soit le surcoût payé par l'Espagne vis-à-vis de l'Allemagne, référence des investisseurs, pour se financer à dix ans, était par ailleurs retombée mercredi sous la barre des 400 points de base pour la première fois depuis avril, à 397 points (3,97 points de pourcentage).

Cette tendance positive vient essentiellement de la prise de position de la BCE pour l'irréversibilité de l'euro, a estimé Luis de Guindos, qui a aussi salué la bonne nouvelle de la décision de justice allemande.

Nous sommes tous derrière cette idée d'irréversibilité du projet de l'euro, c'est une question très importante et j'espère que dans l'Eurogroupe et l'Ecofin de ce vendredi à Chypre toutes ces questions seront mises en avant, a-t-il indiqué.

L'Eurogroupe rassemble les ministres des Finances de la zone euro, l'Ecofin ceux de tous les pays de l'Union européenne

Alors que la BCE vient de dévoiler son nouveau programme d'achat d'obligations pour les pays fragiles de la zone euro, Espagne en tête, Mariano Rajoy n'a de cesse de répéter depuis lundi que le pays n'a pas encore pris de décision sur son éventuelle participation à ce programme.

Nous allons devoir étudier si cela est nécessaire, si cela convient à l'Espagne, nous devons en connaître les conditions et avec tout cela en tête, nous prendrons une décision, a-t-il déclaré mercredi.





afp

jeudi 30 août 2012

Zone euro: Hollande et Rajoy plaident pour l'irréversibilité de l'euro

Madrid - Les dirigeants espagnol Mariano Rajoy et français François Hollande ont lancé jeudi à Madrid un plaidoyer en faveur de l'euro, M. Hollande appelant aussi à respecter la souveraineté de l'Espagne, poussée par les marchés à demander son sauvetage financier.

"Rajoy et moi-même sommes attachés à l'irréversibilité de l'euro", a assuré le socialiste François Hollande lors d'une conférence de presse conjointe, annonçant par ailleurs la tenue d'un sommet franco-espagnol le 10 octobre à Paris.

"Nous voulons que l'Union européenne aille de l'avant", a renchéri le conservateur Mariano Rajoy, "et je serai très clair sur ce sujet: ni l'euro, ni le marché unique, ni l'Union ne reviendront en arrière".

La quatrième économie de la zone euro, qui milite pour une union bancaire et budgétaire à l'échelle européenne, a particulièrement besoin du soutien de ses partenaires alors qu'elle est en situation de faiblesse, ce qui pourrait l'amener à demander bientôt un sauvetage financier à l'Europe.

Lors du sommet européen de juin, "nous avons décidé de lancer un processus de plus grande intégration économique et budgétaire de l'Union européenne", a rappelé M. Rajoy, et "nous devrons prendre d'importantes décisions en décembre" pour mettre en oeuvre ces réformes.

De son côté, le président français a salué l'important travail de rigueur et de réforme entrepris par l'Espagne: "des efforts importants ont été engagés, des sacrifices douloureux ont été consentis" et "les résultats sont déjà probants", a-t-il reconnu.

Mariano Rajoy a, lui, réitéré sa "ferme détermination pour poursuivre cet agenda de réformes".

Mais la tension des marchés reste forte et "les taux d'intérêt sont trop élevés", a regretté M. Hollande, qui a rappelé que "parmi les missions de la BCE, il y a la stabilité des prix mais il y a aussi la politique monétaire".

Et les "écarts d'intérêt" actuellement constatés entre les différents pays de la zone euro "peuvent être une justification d'une intervention", selon lui.

La BCE s'est elle-même dite prête à aider l'Espagne via des achats d'obligations mais attend d'abord une demande officielle de ce pays.

"L'Espagne, c'est sa souveraineté d'en décider, ou du principe ou du moment", a dit François Hollande: "c'est la responsabilité pleine et entière de l'Espagne mais je peux comprendre que l'Espagne puisse attendre qu'il y ait des clarifications" sur le mécanisme d'aide proposé.




awp

mardi 28 août 2012

Espagne: appel à l'aide de la Catalogne, le pays au bord du gouffre financier

Madrid - L'Espagne, qui a entamé cette semaine un ballet diplomatique, s'est encore rapprochée mardi d'une probable demande de sauvetage financier auprès de l'Europe, avec l'appel à l'aide de plusieurs milliards d'euros de la Catalogne.


Premier à se rendre à Madrid, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy s'est voulu encourageant: "le gouvernement de (Mariano) Rajoy est lancé dans un programme d'ajustement très important, courageux et ambitieux" et "tous les Etats membres européens reconnaissent l'ampleur de l'effort de réformes budgétaires et structurelles déjà entrepris".

Des paroles de bon augure avant la venue jeudi du président français François Hollande, auquel emboîtera le pas la chancelière allemande Angela Merkel le 6 septembre.

Et malgré l'impatience des marchés, l'Espagne a réussi mardi matin à lever 3,607 milliards d'euros à trois et six mois avec des taux d'intérêt en chute.

Ce pays a profité des propos apaisants de la Banque centrale européenne (BCE), prête à acheter des obligations à courte échéance, un effet également ressenti par l'Italie, qui a pu emprunter 3,75 milliards à des taux en forte baisse sur les échéances 2014 et 2016.

ARDOISE DE 40 MRD EUR À FIN MARS

Mais le soulagement a été de courte durée, car, quelques heures plus tard, le gouvernement de la Catalogne mettait sur la table un chiffre encore plus élevé: 5,023 milliards, la somme qu'il va demander à l'Etat central, souffrant comme de nombreuses régions de difficultés pour se financer.

Croulant sous une ardoise de plus de 40 milliards d'euros fin mars, la Catalogne, qui a dû suspendre en juillet le versement des prestations sociales, est incapable d'affronter seule l'échéance de 5,75 milliards de dettes qui l'attend au second semestre.

"Le gouvernement (régional) a décidé de demander à participer au fonds" de 18 milliards d'euros créé en juillet par Madrid pour aider les régions, a expliqué à la presse son porte-parole, Francesc Homs.

"Nous aiderons la Catalogne comme nous aiderons les autres régions", a répliqué Mariano Rajoy en conférence de presse, car "les régions, ce sont aussi l'Espagne, donc le gouvernement espagnol ne les laisse pas tomber".

RÉCESSION DU PAYS ACCENTUÉE AU T2

Les économistes s'attendent à d'autres demandes dans la foulée, la situation financière des régions, auxquelles incombent en Espagne les lourds budgets de la santé et de l'éducation, étant très fragile depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008.

Le pays lui-même ne semble pas en meilleure forme: les chiffres publiés mardi ont confirmé que l'Espagne s'était enfoncée un peu plus dans la récession au deuxième trimestre, avec un recul du PIB de 0,4%.

La récession devrait durer au moins deux ans, le gouvernement tablant sur une chute du PIB de 1,5% en 2012, puis de 0,5% en 2013.

Le 6 septembre, l'Espagne reprendra, après la pause estivale, son programme d'émissions obligataires à long terme, qui ne devraient, elles, pas profiter de l'effet positif des propos de la BCE et seront donc le vrai test de la confiance des investisseurs envers la quatrième économie de la zone euro.

Dans la ligne de mire du marché: le goulet d'étranglement que peut constituer le mois d'octobre, quand Madrid fera face à des échéances de dettes particulièrement élevées (plus de 30 milliards d'euros).

La zone euro espère bien régler la question espagnole au plus vite car elle est déjà confrontée aux problèmes de la Grèce, qui souhaite un délai pour atteindre ses objectifs budgétaires, et du Portugal, qui pourrait saisir l'occasion de la visite, entamée mardi, de ses créanciers, pour négocier un allègement de son programme dans ce domaine.

LIGNE DE CRÉDIT POUR LES BANQUES

Un Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) informel aura lieu le 14 septembre à Chypre, peut-être une bonne occasion pour Madrid de formuler sa demande.

L'Espagne a déjà décroché en juin la promesse par la zone euro d'une ligne de crédit de 100 milliards d'euros pour ses banques. La BCE s'est dite prête à lui venir en aide pour un sauvetage plus large, en commun avec les fonds de secours européen (FESF et MES), mais attend d'abord que ce pays fasse sa demande, qui sera assortie de strictes conditions.

Sur ce dernier point, M. Rajoy a réaffirmé qu'"il n'y a aucune négociation parce que le gouvernement n'a fait aucune demande en ce sens".



awp
afp

dimanche 10 juin 2012

La situation économique en Espagne va empirer en 2012, selon le chef du gouvernement


MADRID — La situation économique en Espagne va empirer en 2012 avec un fort recul du produit national brut et une hausse du chômage, a déclaré dimanche à Madrid le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Il s'exprimait au cours d'une conférence de presse, au lendemain de l'annonce par l'Espagne qu'elle demanderait une aide financière européenne pour renflouer son secteur bancaire en difficulté.

L'Eurogroupe, rassemblant les 17 pays de la zone euro, a fait savoir que Madrid pourrait recevoir jusqu'à 100 milliards d'euros, même si le montant nécessaire n'a pas encore été chiffré. Quatrième économie de la zone euro, l'Espagne est le pays le plus important à devoir demander l'aide de ses partenaires depuis le début de la crise de la dette, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal.

L'année 2012 sera "mauvaise", a averti M. Rajoy. La croissance en Espagne, qui connaît sa deuxième recession en trois ans, "sera négative de 1,7%" et le chômage, qui dépasse déjà les 24%, va encore "augmenter". Mais en consolidant son secteur bancaire, l'Espagne va retrouver sa crédibilité économique perdue et relancer le crédit nécessaire pour ranimer l'économie, a-t-il estimé sans préciser dans quel délai.

Evoquant l'aide européenne, Mariano Rajoy s'est refusé à parler de plan de sauvetage, mais d'une "ligne de crédit". Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos avait souligné la veille que cette aide était destinée uniquement à recapitaliser les banques et ne serait pas conditionnée à de nouvelles mesures d'austérité comme cela avait été le cas pour les plans de sauvetage grecs, irlandais ou portugais.

Le ministre n'a pas voulu préciser le montant de l'aide qui serait demandée, dans l'attente des résultats d'audits indépendants réalisés sur le secteur bancaire, qui devraient être publiés d'ici le 21 juin. Il a toutefois expliqué que Madrid demanderait de quoi permettre une recapitalisation, avec en plus une marge de sécurité "significative". L'aide reçue sera distribuée via le Fonds de restructuration bancaire (FROB), a ajouté M. de Guindos.

Face aux turbulences sur les marchés, les efforts engagés par le gouvernement espagnol pour soutenir le secteur financier doivent être complétés par "les ressources nécessaires pour financer les besoins de recapitalisation", a-t-il reconnu. "De ce fait, le gouvernement espagnol déclare son intention de demander un financement européen pour la recapitalisation des banques qui en ont besoin", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse après une téléconférence avec ses homologues au sein de l'Eurogroupe.

Cette téléconférence des ministres des Finances des 17 pays de la zone euro était consacrée à l'éventualité d'une demande espagnole. Dans un communiqué publié samedi soir, l'Eurogroupe a fait savoir que jusqu'à 100 milliards pourraient être débloqués pour l'Espagne, soit presque le montant du premier plan d'aide accordé à la Grèce en mai 2010. L'aide proviendra des fonds de sauvegarde européens et son montant exact sera déterminée par l'audit des banques. Le communiqué mentionne lui aussi la "marge de sécurité" nécessaire.

Vendredi, le FMI avait publié des estimations selon lesquelles les banques espagnoles ont besoin d'au moins 40 milliards d'euros pour se recapitaliser. Selon le FMI, qui a dévoilé ses estimations plus tôt que prévu, cette somme est un minimum. Il faut mettre en place un "pare-feu crédible", dont l'"expérience montre qu'il vaut mieux le surestimer que le sous-estimer", estime-t-il. Bankia, la quatrième banque du pays, a déjà demandé à l'Etat 23,5 milliards d'euros à elle seule.








AP
AFP

mardi 22 mai 2012

Espagne: les banques, cibles de tous les soupçons à l'heure de la crise


Madrid - Les banques espagnoles ont-elles quelque chose à cacher? La question sera au menu mercredi de la rencontre entre Mariano Rajoy et François Hollande et du sommet européen informel, alors que le secteur, fragilisé par ses actifs immobiliers risqués, fait douter les marchés.

Ce n'est pas nouveau: depuis des mois déjà, le secteur bancaire espagnol est le suspect habituel aux yeux des investisseurs.

Ayant prêté à tout-va pendant la bulle, jusqu'à son éclatement en 2008, il a sur les bras 184 milliards d'euros d'actifs immobiliers problématiques - des crédits risquant de ne pas être remboursés et des immeubles saisis, à la valeur incertaine -, soit 60% de son portefeuille.

Et alors que, depuis le début de la crise, l'Etat a dû voler au secours de huit banques au total (la dernière en date, Bankia), révélant à chaque fois des bilans financiers bien pires qu'annoncés, le marché craint désormais que l'ensemble du secteur dissimule des pertes abyssales.


LES PERTES POURRAIENT ATTEINDRE 260 MRD EUR

"Les actifs considérés comme toxiques sont majoritairement des terrains et des constructions commencées mais jamais finies: ces choses n'ont pas de valeur et n'en auront probablement jamais" car le secteur immobilier est sinistré, souligne Soledad Pellon, analyste de la maison de courtage IG Markets.

Dernier chiffre évoqué: celui de l'Institut de la finance internationale (IIF), regroupant quelque 450 banques dans le monde, qui a estimé lundi que les pertes pourraient atteindre 260 milliards d'euros d'ici 2013 et que le secteur aurait donc besoin d'une aide publique allant jusqu'à 60 milliards.

Après les mises en garde du FMI et de Standard and Poor's à ce sujet, Moody's a apporté sa touche jeudi, en abaissant la note de 16 banques du pays.

En arrière-plan, une perspective à laquelle se refuse catégoriquement l'Espagne: la nécessité de demander l'aide de Bruxelles pour renforcer le secteur.


HOLLANDE A ABORDÉ LE SUJET QUI FÂCHE

Le sujet sera au coeur de la rencontre, mercredi à l'Elysée, entre les dirigeants français François Hollande et espagnol Mariano Rajoy, prélude au sommet informel de l'Union Européenne qui se tiendra le soir même à Bruxelles.

A peine élu, M. Hollande a abordé le sujet qui fâche: "il serait sûrement souhaitable qu'il y ait une recapitalisation et sûrement nécessaire que cette recapitalisation puisse se faire par des mécanismes de solidarité européenne".

Réponse sans appel de M. Rajoy: "je ne crois pas" que cela soit nécessaire. D'ailleurs, "M. Hollande ne connaît pas la situation des banques espagnoles!"

"Aucun type d'aide extérieure ne sera nécessaire", a répété lundi le ministre de l'Economie Luis de Guindos, même si le gouvernement a exigé des banques un effort de provisions de 30 milliards d'euros, en plus des 53,8 milliards demandés en février.

"C'est normal que le gouvernement dise qu'il n'en a pas besoin, parce que son travail est de générer de la confiance, tant en Espagne qu'à l'international", remarque Soledad Pellon.

Mais "de notre point de vue, ce serait très intéressant que cet argent dont aura potentiellement besoin le secteur bancaire, une fois connues les pertes provoquées par l'immobilier, vienne du fonds de sauvetage européen".


AUDIT POUR DISSIPER LES DOUTES

Car "l'autre option est que ce soit encore à la charge de l'Etat et ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour l'Espagne de supporter ce poids" alors qu'elle doit réduire son déficit de 8,9% du PIB en 2011 à 5,3% cette année.

Pour "développer la transparence et dissiper définitivement les doutes", le gouvernement a confié lundi aux cabinets Roland Berger et Oliver Wyman un audit sur ses banques, avec des premiers résultats attendus en juin.

"Nous pensons que cela apportera de la transparence et de la tranquillité au secteur, au moins aux entités les plus fortes, qui seront capables d'affronter la situation sans besoin d'aides extérieures", affirment les analystes de Link Securities, sans se prononcer sur les banques plus modestes.






AWP