Bonjour

Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




Affichage des articles dont le libellé est euro-obligation. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est euro-obligation. Afficher tous les articles

lundi 4 juin 2012

Berlin : les eurobonds envisageables seulement dans de nombreuses années

BERLIN - L'introduction d'euro-obligations, un outil de mutualisation des dettes européennes, ne sera pas envisageable pour Berlin avant de nombreuses années a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement allemand.

Les euro-obligations seront envisageables à la fin d'un processus d'intégration politique en Europe, a déclaré le porte-parole Steffen Seibert, lors d'une conférence de presse régulière à Berlin. Ce qui est envisageable, c'est qu'on ait les conditions qui permettent d'envisager des eurobonds à la fin de ce processus, a-t-il dit, en ajoutant : Nous parlons de nombreuses années.

Il ne s'agit donc pas du tout d'un moyen par lequel nous voulons ou nous pouvons résoudre les problèmes actuels de l'Europe, a déclaré M. Seibert, soulignant qu'il n'y avait pas d'évolution de la position de la chancelière Angela Merkel sur cette question.

Le porte-parole était interrogé par un journaliste sur des informations de la presse anglo-saxonne faisant état d'un possible infléchissement de la position allemande sur les euro-obligations.

Berlin est plus conciliant sur la question d'une union bancaire, telle que mise sur la table par la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ces dernières semaines. Sur ce sujet, nous devons attendre de voir quelles propositions font (José Manuel) Barroso, (Herman) Van Rompuy et (Mario) Draghi, a déclaré le porte-parole du ministère des Finances, Martin Kotthaus.

Une telle union bancaire verrait par exemple une surveillance centralisée des banques de la zone euro, et un mécanisme de garantie des dépôts des épargnants.

Mais une union bancaire et des eurobonds ne sont pas nécessairement des concepts parallèles, a-t-il ajouté.








AWP

lundi 21 mai 2012

UE: un sommet sur la croissance avec la Grèce dans tous les esprits


Bruxelles - Les dirigeants européens se réunissent en sommet mercredi à Bruxelles pour explorer les voies d'une relance de la croissance dans l'Europe en crise, mais la Grèce devrait une fois de plus occuper une bonne partie des débats et l'Espagne pourrait lui faire concurrence.

Ce sommet informel, qui prendra la forme d'un dîner des chefs d'Etat et de gouvernement des 27, vise à préparer celui des 28 et 29 juin consacré à la croissance.

"L'idée n'est pas, à ce stade, de tirer des conclusions ou de prendre des décisions mais de se préparer politiquement de la meilleure manière possible à des décisions" lors du sommet de la fin juin, explique le président de l'UE, Herman Van Rompuy, dans sa lettre d'invitation transmise lundi à la presse.

Le président du Conseil italien, Mario Monti, a insisté samedi en marge du sommet du G8 à Camp David pour que la réunion de mercredi permette de "définir des mesures concrètes, comme un renforcement du capital de la Banque européenne d'investissement (BEI), des obligations destinées aux projets (d'infrastructures) et une évolution vers les eurobonds".

"On ne peut pas se contenter d'attendre des réformes structurelles et la réduction des déficits pour générer de la croissance", a insisté M. Monti, une position qu'il partage avec le nouveau président français, François Hollande, face à la chancelière allemande Angela Merkel, apôtre de la rigueur.


HOLLANDE FAIT BOUGER LES LIGNES

Les dirigeants du G8 sont tombés d'accord samedi pour dire que croissance et assainissement des finances publiques allaient de pair, façon de réconcilier ces deux points de vue.

Le fait est que la défense d'une stratégie pour la croissance, prônée par M. Hollande, "a fait bouger les lignes" en Europe, souligne un diplomate européen sous couvert d'anonymat.

Mais les décisions sont suspendues, entre autres, au référendum irlandais sur le pacte de stabilité le 31 mai et au résultat des législatives en France et en Grèce le 17 juin.

S'il y a une avancée concrète à attendre de la soirée de mercredi, il pourrait s'agir de la mise en place d'une phase pilote des "project bonds", des obligations européennes liées à des grands projets d'infrastructure, sous la forme du déblocage de 230 millions d'euros de fonds européens pour obtenir un effet de levier et attirer d'autres financements.

Quant aux autres sujets prioritaires, comme l'augmentation du capital de la BEI et la réallocation de fonds structurels européens pour les orienter vers des projets porteurs, ils feront l'objet de discussions informelles mercredi.


EUROBONDS POUR L'AVENIR, PAS LE PRÉSENT

M. Van Rompuy cite également à titre d'exemples des sujets qui pourront être abordés le "difficile sujet" de la taxe sur les transactions financières, la mise en place d'un brevet européen ou encore des mesures pour favoriser la mobilité des travailleurs en Europe.

Les "eurobonds" pour leur part, sont "un sujet pour l'avenir, mais pas pour le présent", estime un des diplomate interrogé.

Quant à la Grèce, selon son collègue, "il est très difficile de savoir ce que nous pourrions faire de substantiel" avant les élections du 17 juin, qui pourraient déboucher sur la victoire de partis rejetant les mesures de rigueur imposées à Athènes par ses créanciers et ouvrir la voie à la faillite du pays et à sa sortie de l'euro.

"Quoi que nous fassions, il y a un risque que cela passe pour une ingérence malvenue dans le processus démocratique, et l'expérience montre que cela a toujours des conséquences négatives", explique-t-il.

Enfin, l'Espagne, où la situation des banques est de plus en plus critique, ne manquera pas d'occuper les débats mercredi.

Avant le dîner de Bruxelles, M. Hollande recevra à l'Élysée le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, qui a rejeté samedi une proposition d'aide européenne aux banques espagnoles faites par le président français.

L'Espagne n'a besoin d'"aucun type d'aide extérieure" pour assainir son secteur bancaire, a encore affirmé lundi son ministre de l'Economie, Luis de Guindos.






AWP

lundi 7 mai 2012

Hollande: l'Allemagne ne peut pas poser deux verrous sur les eurobonds et le rôle de la BCE

PARIS - L'Allemagne ne peut pas poser deux verrous à la fois, un sur les eurobonds et l'autre sur le refinancement direct des dettes par la BCE, a déclaré François Hollande au magazine en ligne Slate lors d'un entretien vendredi, validé après son élection à la tête de la France.

Sur la question de la relance de la croissance, nous aurons des discussions avec nos partenaires, et particulièrement avec nos amis allemands, mais ils ne peuvent pas poser deux verrous à la fois, un sur les eurobonds (obligations européennes) et un autre sur le refinancement direct des dettes par la BCE, a déclaré M. Hollande.

Avant son élection, M. Hollande avait proposé la création d'eurobonds, des obligations européennes destinées à financer des projets industriels ou d'infrastructures, et suggéré que la BCE puisse prendre des mesures de soutien à l'économie ou prêter directement aux Etats.

Il n'y aura aucune séquelle liée à l'élection présidentielle avec l'Allemagne, a assuré le prochain chef de l'Etat, qui doit rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, peu après la passation de pouvoir le 15 mai.

Cet entretien, réalisé vendredi matin, a été relu et amendé par François Hollande alors qu'il savait qu'il était élu, a précisé Slate.

M. Hollande affirme également: je rencontrerai rapidement (le Premier ministre britannique) David Cameron pour évoquer les avantages d'une coopération plus poussée de nos deux pays au plan industriel et pour poursuivre le rapprochement engagé en matière de défense.

Il a écarté tout traité institutionnel européen qui serait difficile à faire ratifier sans le rétablissement d'une relation de confiance entre les peuples et l'Union.

En revanche un traité sur la croissance, l'emploi et l'énergie pourrait mobiliser les opinions, estiment-ils, lançant une mise en garde: s'il n'y a pas un rétablissement de la confiance entre les peuples et l'Europe, nous assisterons à une montée des populismes qui finira par entraver le projet européen, et un jour par faire éclater la zone euro.

Le président élu français et Angela Merkel ont eu dès dimanche soir un entretien substantiel, selon l'équipe de campagne du socialiste.

François Hollande avait été snobé pendant la campagne par les leaders conservateurs européens, en particulier Angela Merkel, qui a soutenu le président sortant Nicolas Sarkozy, vaincu par le candidat socialiste au second tour de la présidentielle dimanche, et qui a longtemps rejeté sa demande d'une politique de croissance économique au niveau européen.

Pour le nouveau président socialiste, il faut renégocier le pacte de discipline budgétaire, destiné à juguler la crise de l'euro, et lui adjoindre un volet pour la croissance.

Le pacte budgétaire n'est pas négociable, a martelé lundi la chancelière conservatrice, même si les Allemands ont indiqué qu'ils étaient prêts à discuter croissance, mais en dehors de ce texte.










AFP

mercredi 18 avril 2012

Zone euro: Barroso réaffirme son soutien à des euro-obligations

Strasbourg - Le président de la Commission européenne a réfuté mercredi l'idée que la crise de la dette soit terminée et a estimé que des euro-obligations seraient le seul moyen de faire vraiment converger les pays de la zone euro.

"Je n'ai jamais dit que la crise est derrière nous", a déclaré José Manuel Barroso devant le Parlement européen à Strasbourg.

Il a ainsi semblé vouloir prendre le contre-pied du chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, ou des présidents de l'UE, Herman Van Rompuy, et de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui ont jugé que le plus dur était passé.

M. Sarkozy a encore réaffirmé cette position mercredi dans une interview à la chaîne de télévision française BFM TV, estimant en revanche que la zone euro restait en état de "convalescence" comme l'attestent à ses yeux les difficultés persistantes de l'Espagne, dont le coût d'emprunt sur les marchés grimpe.

Pour M. Barroso, l'Europe doit se préparer à "un travail de longue haleine" pour régler la crise.
"Pour assurer une véritable convergence économique, il faudra une mutualisation de la dette publique" dans la zone euro, a déclaré le président de l'exécutif européen.

Cette perspective, du point de vue de la Commission, n'est toutefois pas pour tout de suite et ne pourrait intervenir qu'une fois des progrès réalisés en matière réduction des déficits publics dans les pays.

Le favori des sondages pour l'élection présidentielle française dont le premier tour a lieu dimanche, le socialiste François Hollande, soutient aussi dans son programme l'idée des "euro-obligations". Tout comme le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

La mutualisation d'une partie au moins des emprunts des pays de l'Union monétaire est perçue par de nombreux économistes comme le seul moyen de régler durablement la crise de la dette et de stabiliser la zone euro, en permettant aux pays les plus fragiles d'être protégés par les pays les plus solides.

Toutefois, la chancelière conservatrice allemande s'y refuse. Angela Merkel estime qu'un tel dispositif encouragerait le laxisme budgétaire. Il se traduirait aussi sans doute par un renchérissement des coûts d'emprunt de l'Allemagne, alors que le pays jouit actuellement de taux historiquement bas sur le marché de la dette.





AWP

vendredi 9 décembre 2011

UE: accord sur le principe d'un net durcissement de la discipline budgétaire

BRUXELLES - Les dirigeants des pays de l'Union européenne sont tombés d'accord jeudi soir sur le principe d'un pacte budgétaire prévoyant un net durcissement de la discipline dans la zone euro, avec des règles d'or sur le retour à l'équilibre dans chaque Etat, selon des sources diplomatiques.

Il y a un accord sur le fond de ces mesures censées aider à tirer les leçons de la crise de la dette, mais les chefs d'Etat et de gouvernement n'ont pas encore discuté de la forme juridique que prendront ces réformes, un sujet qui risque de poser problème, a dit l'un de ces diplomates au premier soir d'un sommet de l'UE à Bruxelles.

La question est de savoir si cette réforme, que Berlin veut voir gravée dans le marbre, sera réalisée via un changement du traité de l'UE ou via un accord intergouvernemental des seuls pays de la zone euro, option qui semble désormais privilégiée au risque de creuser les divisions entre Européens. 

La question est l'objet de vifs débats lors du sommet qui se poursuivait vers 02H00 (01H00 GMT).

Le problème risque d'être la forme: comment on adopte ces dispositions, quels changements de traités, quel périmètre? Là, c'est une autre histoire, les problèmes n'ont pas été surmontés, a glissé une source.

Plusieurs sources proches des négociations prédisaient au moins une longue nuit de tractations.

Le pacte budgétaire endossé par l'UE reprend globalement les propositions franco-allemandes et celles d'Herman Van Rompuy et du président de la Commission José Manuel Barroso, selon un projet de déclaration finale obtenu par l'AFP.

La grande nouveauté est que chaque Etat de la zone euro devra adopter une nouvelle règle budgétaire au niveau constitutionnel ou équivalent affirmant que le budget national doit en principe être à l'équilibre. Une règle d'or.

Selon le document, la règle autoriserait aux pays un déficit structurel annuel, c'est-à-dire hors effets de la conjoncture économique et service de la dette, de 0,5% du produit intérieur brut (PIB).

Dans sa propre règle d'or déjà en vigueur, l'Allemagne s'autorise un déficit structurel maximal de 0,35% du PIB à compter de 2016.

C'est à la Commission européenne que revient la tâche de définir les contours de cette règle d'or chère au président français Nicolas Sarkozy qui n'a pas réussi, pour l'instant, à la faire adopter en France.

La Cour de justice aura comme prévu autorité pour vérifier la transposition de cette règle au niveau national.

Il est aussi prévu de rendre quasiment automatiques les sanctions pour les pays dont le déficit public dépasse 3% du PIB ou dont le niveau de dette globale enfle trop.

Dès que la Commission européenne déclare qu'un Etat membre dépasse le seuil des 3%, il y aura des conséquences automatiques à moins sauf si les gouvernements réunissent un majorité qualifiée, difficile à obtenir.

Sur un autre volet au moins aussi important, le pare-feu de la zone euro contre la crise, les dirigeants des Vingt-Sept n'ont pas non plus encore trouvé d'accord sur les instruments financiers pour contrer la propagation, ont précisé ces sources.

Le projet de communiqué reprend les propositions sur ce point diffusées mardi par MM. Van Rompuy et Barroso, qui restent contestées par l'Allemagne. Il s'agit en l'occurence d'augmenter les moyens du filet de sécurité de la zone euro.

Le futur Mécanisme européen de stabilité (MES) permanent coexisterait pendant un an avec l'actuel fonds de secours temporaire de la zone euro, et serait doté du statut d'établissement de crédit lui donnant accès au guichet de la Banque centrale européenne (BCE).

Parallèlement, la déclaration de l'UE ouvrirait la voie à la mise en place, dans un futur plus ou moins lointain, à des euro-obligations pour mutualiser les dettes nationales, un autre sujet dont Berlin ne veut pas entendre parler.

L'Allemagne a réitéré jeudi soir son refus de toutes ces mesures.








AFP

mardi 6 décembre 2011

Standard & Poor's fait monter la tension avant le sommet UE

Francfort - La tension est montée d'un cran en zone euro mardi après la menace de Standard & Poor's (S&P) de dégrader la note de 15 pays, à deux jours d'un sommet européen sur lequel reposent dorénavant tous les espoirs y compris ceux des partenaires des Européens, Etats-Unis en tête.

"Les yeux du monde entier sont tournés vers l'Europe", a ainsi déclaré à Berlin le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, se disant toutefois "très encouragé par les développements des deux dernières semaines en Europe".

Il s'exprimait aux côtés du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, qui s'est dit "très confiant que les décisions (qui seront) prises le 9 décembre" contribueront à "un retour de la confiance" des investisseurs.


LES BOURSES ONT ACCUSÉ LE COUP

Ceux-ci avaient pourtant du grain à moudre: S&P a menacé de dégrader la note de la dette de 15 pays sur les 17 que compte la zone euro, dont l'Allemagne et la France, qui bénéficient actuellement de la meilleure possible, le fameux "triple A".

Les marchés boursiers européens ont accusé le coup: Paris a lâché 0,68%, Milan 0,49% et Francfort 1,27%.
Pour l'Allemagne, l'un des pays les plus solvables de la zone euro, la perte du "AAA" serait un coup dur, et d'aucuns dans le pays n'hésitaient pas à crier au complot.

La chancelière Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont pourtant tout fait pour donner l'impression que les choses avancent vers une résolution de la crise qui embrase la zone euro. Ils ont proposé lundi soir un "nouveau traité" européen, à 27 ou si besoin à 17. Cet accord franco-allemand doit être discuté à partir de jeudi soir par les dirigeants européens.


NOYER PARLE DE MENACE À CONTRE-TEMPS

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a vivement réagi aux commentaires de S&P, dénonçant une menace "exagérée et aussi injuste".

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a lui jugé "complètement à contre-temps" cette menace, estimant qu'elle répondait à des critères davantage politiques qu'économiques.

Toutefois, Mme Merkel a relativisé la portée de cette nouvelle, déclarant qu'elle voulait "continuer sur le chemin" des réformes.

M. Schäuble a même voulu y voir la "meilleure incitation possible" à agir au sommet européen. "Je ne peux rien imaginer de plus efficace", a-t-il ajouté.

Côté français, le Premier ministre François Fillon a estimé à l'Assemblée nationale que l'annonce de l'agence de notation constituait un "avertissement collectif" qui rend incontournable un désendettement.


CAPACITÉ DE PRÊT DU FESF MISE EN PÉRIL

Une dégradation des notes souveraines de la quasi-totalité des pays de la zone euro aurait un "large impact" sur l'économie, selon les analystes de Barclays Capital. D'autres émetteurs de dette, comme les banques ou les institutions publiques pourraient être dégradées dans la foulée, et les investisseurs éviter encore davantage la zone euro.

Un abaissement des notes à long terme de 15 pays de la zone euro, dont les six mieux notés (Allemagne, France, Pays-Bas, Autriche, Finlande et Luxembourg), mettrait aussi en péril la capacité de prêt du Fonds européen de stabilité financière (FESF), le mécanisme d'urgence de la zone euro, qui maintient l'Irlande et le Portugal à flot, soulignaient mardi matin les économistes.

Dans l'après-midi, S&P a annoncé avoir également placé sous surveillance négative la note du FESF, qui risque de perdre son triple A d'un ou deux crans.

Autant de perspectives sombres qui mettent plus que jamais la pression sur la Banque centrale européenne (BCE), toujours vue comme la dernière planche de salut.


VAN ROMPUY OUVRE LA VOIE AUX EURO-OBLIGATIONS

Si les dirigeants européens adoptaient en fin de semaine un paquet convaincant de mesures, elle pourrait "briser le cercle vicieux" d'aggravation de la conjoncture et de l'endettement des Etats européens en "agissant de façon crédible", c'est-à-dire en rachetant massivement de la dette souveraine, a estimé Holger Schmieding de la banque Berenberg.

Dans un projet de rapport qui sera soumis aux dirigeants de l'UE, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy propose de transformer le FESF en institut bancaire, ce qui lui permettrait d'emprunter à la BCE.

Selon le texte obtenu par l'AFP mardi soir, M. Van Rompuy veut aussi ouvrir la voie à la création "dans une perspective à long terme" d'euro-obligations en échange d'un net renforcement de la discipline budgétaire et de strictes conditions.

Le président de la BCE Mario Draghi, qui sera l'objet de toutes les attentions jeudi lors de sa conférence de presse mensuelle, a rencontré M. Geithner à Francfort dans la matinée mais aucune information n'a été divulguée sur le contenu de cette discussion. La mini-tournée européenne de ce dernier le mènera ensuite à Paris puis Marseille mercredi, et à Rome jeudi.

"Je suis ici pour souligner à quel point il est important pour l'économie américaine et l'économie mondiale que l'Allemagne et la France réussissent à construire une Europe plus forte", a-t-il déclaré.





AWP

vendredi 2 décembre 2011

Zone euro: Merkel fait le forcing pour créer une union budgétaire

Berlin  - La chancelière allemande Angela Merkel a répété vendredi l'importance de réformer l'Union monétaire européenne pour la transformer en une union budgétaire, afin de surmonter la crise qu'elle traverse, une bataille qui prendra des années selon elle.

"Nous ne parlons pas seulement d'une union budgétaire, nous sommes sur le point de la réaliser", a dit Mme Merkel dans un discours aux députés du Bundestag, ajoutant qu'il s'agirait d'une "union budgétaire avec des règles strictes, au moins pour la zone euro".

"Les règles doivent être respectées", a-t-elle martelé, "leur respect doit être contrôlé, leur non-respect doit être suivi d'effet".

"L'élément central" de cette "union de la stabilité" voulue par l'Allemagne sera "un nouveau plafond d'endettement européen", a dit la chancelière, qui a répété sa ferme intention de convaincre ses partenaires de la nécessité de changer les traités européens pour y ancrer plus de discipline budgétaire.

C'est avec cette idée en tête que Mme Merkel ira à Bruxelles la semaine prochaine, a-t-elle redit. Avant cela, elle se rendra à Paris lundi pour préparer des propositions avec le président français Nicolas Sarkozy.

Celui-ci a promis "plus de discipline, plus de solidarité, (...), un véritable gouvernement économique" en Europe, dans un discours prononcé jeudi dans le sud de la France. Et reconnu que son pays, lui aussi très endetté, avait "peur" de "perdre la maîtrise de son destin".

Tous les espoirs sont dorénavant tournés vers la réunion des dirigeants européens les 8 et 9 décembre dans la capitale européenne, prochaine étape dans la succession de sommets présentés comme "décisifs" mais impuissants pour le moment à contenir l'embrasement de la crise de la dette.

D'ailleurs analystes et économistes se font peu d'illusions. "Cette fois-ci non plus il n'y aura pas le grand pas vers la délivrance espérée", commentaient vendredi ceux de Commerzbank.

Mme Merkel elle-même l'a redit: "le grand coup, le coup de massue" apportant une solution à tous les problèmes n'existe pas. Remédier aux causes du mal -les dérapages des finances publiques, la faible compétitivité de certains pays- "est un processus, et ce processus va prendre des années".

Les marchés semblaient pourtant vouloir y croire vendredi: les Bourses européennes grimpaient dans la matinée (Francfort +1,51%, Paris +1,76%, Madrid 1,84% à 09H10 GMT) et Tokyo a terminé en hausse.
Mme Merkel n'a toutefois pas caché qu'il y avait "encore des difficultés à surmonter".

La question du rôle de la Banque centrale européenne (BCE) dans la lutte contre la crise continue de diviser profondément Paris et Berlin.

L'Allemagne s'est jusqu'à maintenant catégoriquement opposée à une intervention plus poussée de la BCE, et Mme Merkel n'a pas dévié de cette position vendredi. "C'est gravé dans les traités, le devoir (de la BCE) est d'assurer la stabilité de la monnaie", a-t-elle dit, recueillant les applaudissements de son auditoire.

Mais l'indépendance de l'institution est "le bien suprême de nos démocraties", a-t-elle ajouté, signalant qu'elle ne pourrait pas s'opposer à une décision venue de Francfort (ouest), siège de la BCE.

Le président de celle-ci Mario Draghi ne semble toutefois pas prêt à ouvrir les vannes pour le moment. Il a exigé jeudi que les pays de la zone euro prennent des engagements forts pour la création d'une union budgétaire.

Berlin est également opposé à l'introduction d'"euro-obligations" communes à tous les pays de la zone euro, a répété la chancelière. Une telle mutualisation de la dette ne pourra intervenir qu'à l'issue d'un processus d'intégration européenne approfondie, pour l'Allemagne, qui n'y voit en tout cas pas le remède à la crise actuelle.

"Quiconque n'a pas compris, que (les euro-obligations) ne pouvaient pas être la solution à cette crise n'a pas compris la nature de la crise".




AWP

mercredi 30 novembre 2011

Comment l'Allemagne veut sauver l'euro

Berlin  - Accusée par ses partenaires de bloquer le sauvetage de la zone euro et attendue au tournant par les investisseurs, l'Allemagne est persuadée que les Européens finiront par trouver leur salut dans une discipline budgétaire renforcée.

Alors que la crise de la dette s'étend, les Allemands refusent obstinément le financement des Etats en difficulté par la Banque centrale européenne (BCE) ou bien la mise en commun de la dette par le biais d'euro-obligations.

Ils y voient des solutions de court terme qui ne traiteraient pas le problème à la racine, voire l'aggraveraient. Mais ils n'en ont pas moins un intérêt vital à sauver la monnaie unique.

Berlin estime que le seul moyen de retrouver la confiance des marchés est de rétablir des finances solides et veut ancrer la discipline budgétaire dans les traités, au moyen de changements "limités" et rapides. L'Allemagne espère des avancées concrètes sur ce chantier lors du sommet européen du 9 décembre.


LE ROLE DE LA BANQUE CENTRALE EUROPEENNE

Malgré un discours officiel refusant tout rôle à la BCE dans la gestion de la crise, le gouvernement allemand tolère depuis l'an dernier les achats de dette effectués par l'institution sur le marché secondaire pour faciliter le financement des pays surendettés comme la Grèce ou l'Italie.

Et le respect absolu, par l'Allemagne, de l'indépendance de la BCE signifie aussi que l'institution pourrait décider d'agir davantage sans que Berlin ne s'interpose - notamment si de strictes conditions sont imposées aux pays en difficulté.
L'Allemagne estime cependant que la seule mission de la BCE est de maintenir la stabilité des prix en zone euro. Tout autre mandat serait incompatible avec les traités européens, selon le ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Si les craintes inflationnistes sont de moins en moins à l'ordre du jour en zone euro, Berlin considère qu'un soutien de la BCE aux pays surendettés serait une incitation au laxisme budgétaire.


MODIFICATIONS DE TRAITES
Plusieurs propositions allemandes ont été évoquées :

- La possibilité de traduire devant la Cour européenne de justice (CEJ) les pays qui enfreignent de manière répétée les règles du Pacte de stabilité.

- La possibilité de mise sous tutelle de ces pays, même si ce concept n'a pas été précisé. Cela reviendrait à un abandon temporaire de leur souveraineté au profit des institutions européennes.

Une motion adoptée par le parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel mi-novembre évoque un processus en trois étapes: une assistance de la Commission européenne comme conseil; une intervention directe de la Commission dans les budgets nationaux; en cas d'échec, une intervention du Mécanisme européen de stabilité (MES).

- L'adoption par tous les pays de la zone euro d'un plafond d'endettement inscrit dans la loi, comme en Allemagne ou en Espagne.

- La création d'un poste de Commissaire européen préposé au maintien de la stabilité de la monnaie (une proposition néerlandaise à laquelle s'est ralliée Mme Merkel).


CHANGEMENTS DES TRAITES: LA METHODE POUR ALLER VITE

M. Schäuble propose une modification du protocole 14 du Traité de Lisbonne, un texte court qui concerne uniquement la zone euro. Sa modification ne nécessiterait pas de convention, ni l'aval des 27 pays de l'Union européenne. Il propose de donner l'option aux 10 pays non membres de la zone euro de le ratifier également, sur une base volontaire.

L'Allemagne évoque aussi comme "option de deuxième choix" un processus intergouvernemental, avec des accords entre capitales.


LES EURO-OBLIGATIONS

Elles ne pourraient intervenir éventuellement qu'à la fin d'un processus poussé d'intégration européenne. Pour Berlin, en parler aujourd'hui est prématuré et même contre-productif: les différents taux d'intérêt appliqués aux pays de la zone euro sont une incitation salutaire à agir pour certains, et ont donc toute leur raison d'être.


LE PACTE POUR L'EURO

Berlin insiste régulièrement sur l'importance du "Pacte pour l'euro", adopté en mars pour améliorer la compétitivité des pays de la zone euro. Ceux-ci se sont engagés à réformer leurs économies et leurs systèmes de retraite, à limiter le niveau de leur dette publique, pratiquer la modération salariale.


LE MECANISME EUROPEEN DE STABILITE (MES)

Le mécanisme de renflouement doit faire office à partir de la mi-2013 de pompier de la zone euro à la place du Fonds de sauvetage (FESF) à l'oeuvre actuellement. L'Allemagne a oeuvré pour y introduire une participation forte des créanciers privés, qui seront appelés à passer à la caisse en cas de défaillance d'un Etat.

Pour Berlin, les investisseurs privés ont une grande part de responsabilité dans la crise actuelle, parce qu'ils ont sous-évalué les problèmes de plusieurs économies européennes par le passé et les surévaluent aujourd'hui.

Le MES, un fonds commun assorti de règles précises sur la marche à suivre en cas de dérapage des finances publiques, est actuellement en cours d'élaboration.

Sur la question d'une entrée en vigueur anticipée, Berlin fait remarquer que les processus législatifs nécessiteront vraisemblablement plusieurs mois, et que toute date antérieure à mi-2013 paraît peu réaliste, même si elle saluerait une mise en oeuvre plus rapide.




AWP

lundi 28 novembre 2011

Berlin fait encore monter la pression pour changer les traités

BERLIN - L'Allemagne continuait lundi à faire campagne pour des modifications des traités européens visant à renforcer la discipline budgétaire, qui sont selon elles le préalable à tout règlement de la crise de la dette.

La France et l'Allemagne font exactement ce qu'ils avaient annoncé, à savoir travailler à des propositions pour des changements limités et concrets des traités européens, a dit lundi le porte-parole de la chancelière Angela Merkel lors d'une conférence de presse.

Le gouvernement allemand a par ailleurs démenti fermement une information de presse sur l'émission éventuelle d'obligations communes aux pays de la zone euro dotés d'une note de solvabilité AAA, autrement appelées obligations d'élite.

Il n'y a pas de projet d'obligations d'élite ou d'obligations AAA, selon le communiqué du ministère des Finances, publié en réponse à un article paru dans le quotidien Die Welt.

Ces titres de dette pourraient selon le quotidien être émis en commun par les pays de la zone euro disposant de la meilleure note financière (AAA) avec un taux d'intérêt qui pourrait descendre jusqu'à 2% à 2,5%.

Les moyens financiers récoltés pourraient ensuite être mis à disposition du fonds de secours européen FESF pour aider les pays de la zone euro en difficulté ou garantir des rachats d'obligations par la BCE.

L'idée est en discussions depuis plusieurs semaines, affirme Die Welt.

Mais la ligne officielle de Berlin est toujours que le salut viendra de changements de traité instaurant plus de discipline budgétaire. Il n'y a pas d'alternative à (la création) d'une union de la stabilité, a déclaré le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert. 

Nous voulons y arriver via des changements des traités, et proposons pour cela d'imposer des règles strictes de déficit pour les budgets des Etats, a rappelé le ministère des Finances, qui juge que ces réformes des traités peuvent être faites rapidement.

C'est de cette manière que nous regagnerons la confiance des marchés, et tout cela n'a rien à voir avec des obligations d'élite, affirme encore Berlin, qui assure que ce projet n'a été évoqué ni lors d'une rencontre la semaine dernière du ministre Wolfgang Schäuble avec ses homologues finlandais et néerlandais, ni dans des discussions avec les Britanniques.

L'Allemagne est actuellement pressée de toutes parts par ses partenaires européens d'en faire plus contre une crise de la dette qui se propage à toute la zone euro, que ce soit en ouvrant les vannes de la Banque centrale européenne ou en consentant à la création d'euro-obligations.

Mais les moyens financiers de l'Allemagne ne sont pas infinis, a répliqué lundi M. Seibert. 

Nous aussi nous avons notre dette à réduire, a-t-il déclaré, nous n'avons pas une force de frappe financière infinie. 

Nous sommes forts mais nous ne sommes pas d'une force illimitée, a-t-il dit à propos de l'Europe et de l'Allemagne, dont la dette pèse plus de 80% du Produit intérieur brut. 








AFP

vendredi 25 novembre 2011

Bras de fer sur la BCE alors que la crise n'en finit plus d'empirer

Bruxelles- Un bras de fer à l'issue incertaine est engagé dans la zone euro entre l'Allemagne et ses partenaires sur le rôle que doit jouer la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter d'endiguer la crise de la dette qui menace les pays les plus solides et l'avenir de la monnaie commune.

Cette semaine, les deux principales économies de la zone euro ont été la cible des marchés et agences de notation, signe que la tempête n'épargne plus personne, même les Etats considérés il y a peu encore comme invulnérables.

Les agences Fitch et Moody's ont ainsi accentué la pression sur la France en laissant planer la menace d'une perte de sa note "AAA", gage d'excellence sur les marchés.

Plus surprenant, l'Allemagne n'a pas réussi à attirer autant d'investisseurs que voulu lors d'un emprunt obligataire mercredi.


FIN IMMINENTE DE LA ZONE EURO

Résultat: les Cassandre donnent de la voix pour prédire une fin imminente de la zone euro. Dans une interview au quotidien français 20 minutes, l'ancien conseiller du président français François Mitterrand Jacques Attali estime qu'il y a "plus d'une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là" d'ici la fin de l'année.

Dans la zone euro, c'est le branle-bas-le combat pour trouver la parade en vue d'un sommet des dirigeants européens les 8 et 9 décembre qui s'annonce à nouveau comme crucial.

Les tractations se heurtent à un hiatus de taille: l'opposition affichée par l'Allemagne à une intervention plus musclée de la BCE sur les marchés pour éteindre l'incendie de la flambée des taux d'emprunt d'Etat, via des rachats massifs de dette de pays fragiles. Elle en a acquis environ 200 milliards d'euros au cours de l'année écoulée mais ces montants sont jugés insuffisants par de nombreux économistes.

Berlin rappelle à l'envi que l'institut monétaire doit d'abord se soucier de maîtriser l'inflation.

"Prétendre que le danger aujourd'hui en Europe, c'est l'inflation, c'est ridicule. C'est le dernier problème que nous avons", répond un responsable européen, sous couvert d'anonymat.


LE FESF N'A PAS LES MOYENS

La BCE "serait la première institution à voter sa disparition" si elle ne faisait rien pour empêcher l'aggravation de la crise, ajoute-t-il, en se disant confiant dans sa volonté de réagir.

Car en parallèle, le Fonds de secours financier de la zone euro qui devait s'atteler à éteindre l'incendie n'a pas les moyens nécessaires pour empêcher la faillite de pays aussi importants que l'Italie et l'Espagne. En outre, les travaux engagés en vue de renforcer sa force de frappe à 1000 milliards d'euros peinent à progresser.

Lors d'un mini-sommet jeudi à Strasbourg (France), la chancelière allemande Angela Merkel s'est montrée publiquement inflexible sur le rôle de la BCE et a obtenu l'aval de la France à une révision des traités européens, solution qui suscitait jusqu'ici les réserves de Paris.

En coulisses, Paris n'en continue pas moins à mettre la pression sur l'Allemagne pour qu'elle infléchisse son discours, soutenue en cela par les Etats-Unis qui militent également pour une intervention musclée de la BCE.


SORTIR L'ARTILLERIE LOURDE

"La réforme des traités, c'est la monnaie d'échange avec l'Allemagne", a confié une source gouvernementale française. "L'idée est de mettre la pression maximale sur Angela Merkel pour qu'elle cède sur le rôle de la BCE. C'est pour ça aussi que nous avons organisé ce déjeuner à trois à Strasbourg. Sur la BCE, (le chef du gouvernement italien Mario) Monti pousse dans le même sens que nous", a poursuivi cette source.

L'idée serait qu'au moins Berlin ne mette pas de bâtons dans les roues du conseil des gouverneurs de la BCE si une majorité devait s'y dessiner - contre l'avis de la Bundesbank allemande - pour sortir l'artillerie lourde et racheter en très grande quantité des obligations sur les marchés.

A Strasbourg, Mme Merkel et le président français ont conclu un cessez-le-feu sur la BCE en acceptant de s'abstenir de lancer des appels dans un sens ou l'autre. Dans l'entourage du chef de l'Etat français, on se réjouit de ce que la position permette de facto à la BCE d'intervenir de son plein gré sans que cela suscite des critiques de Berlin.

Les partenaires de l'Allemagne ont été encouragés par une inflexion de la chancelière qui a laissé la porte ouverte à terme aux euro-obligations, alors qu'elle les avait longtemps catégoriquement rejetées.




AWP

lundi 21 novembre 2011

L'Allemagne campe sur ses positions sur les eurobonds et la BCE

BERLIN - L'Allemagne est restée ferme lundi sur son opposition à la création d'euro-obligations et son refus d'une plus forte intervention de la Banque centrale européenne (BCE) dans la lutte contre la crise de la dette, jugeant qu'aucune de ces solutions n'étaient un remède miracle.

Aucune de ces pistes qui sont avancées dans le débat public ne sont un remède miracle contre la crise, a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert.

Les appels à une implication massive de la BCE dans la crise qui secoue la zone euro se font de plus de plus pressants, mais l'Allemagne y est catégoriquement opposée au nom de l'indépendance de l'institution et de son mandat de préserver la stabilité des prix.

Berlin s'oppose aussi toujours aux eurobonds, titres de dette garantis en commun par les Etats membres de la zone euro, dont la création fera l'objet de propositions officielles par la Commission européenne.

Le gouvernement allemand partage l'opinion très répandue que des euro-obligations ne seraient pas aujourd'hui un remède miracle, a dit M. Seibert.

Il a indiqué que Mme Merkel privilégiait une solution politique à la crise, qui implique de rendre contraignant le respect des règles de bonne conduite budgétaire.

La chancelière est partie en campagne pour un changement limité des traités européens en ce sens, et cette démarche est une priorité dans toutes les conversations qu'elle mène avec ses partenaires européens, a ajouté M. Seibert.

Il a jugé que la création d'euro-obligations ne s'attaquerait pas aux racines du mal, c'est-à-dire à l'indiscipline budgétaire.

L'Allemagne, qui est de très loin le pays doté de la meilleure réputation financière aujourd'hui dans la zone euro, voit depuis le début d'un très mauvais oeil la création éventuelle d'obligations communes à tous les pays membres, qui bénéficieraient donc de son excellente note de solvabilité AAA.

Berlin juge qu'un tel instrument, en faisant baisser le taux d'emprunt des pays en difficulté, les dissuaderait d'engager des réformes douloureuses.

La Commission européenne estime elle que cette mutualisation des emprunts publics des pays de la zone euro pourrait rapidement atténuer la crise actuelle.

Bruxelles propose trois modèles d'euro-obligations plus ou moins audacieux: le premier prévoit de remplacer purement et simplement les emprunts nationaux par des euro-obligations; le deuxième de remplacer seulement une partie des émissions nationales par des titres européens; et le troisième, le plus léger, verrait la création d'obligations communes, mais pour lesquelles chaque Etat serait tenu d'apporter des garanties seulement à hauteur de sa part respective de dette. 

Berlin n'a d'ailleurs pas caché son scepticisme face à une autre idée venue de Bruxelles, et émise dans une interview par la vice-présidente de la Commission Viviane Reding: la création d'un siège unique pour toute la zone euro au Fonds monétaire international (FMI).

Il faut garder en tête le fait que le FMI a pour membres des Etats et non des organisations juridiques, a dit lundi le porte-parole du ministère allemand des Finances, Martin Kotthaus.

On ne peut évaluer des propositions qui sont présentées par voie d'interview, a-t-il encore dit, en estimant que Mme Reding n'était pas la Commissaire compétente pour ce genre de questions.








AFP