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lundi 19 janvier 2015

Chine: la croissance au plus bas depuis presque un quart de siècle en 2014

Pékin - La croissance économique de la Chine a fortement ralenti en 2014, glissant à un niveau plus vu depuis 24 ans, selon un panel d'analystes, pour qui la deuxième économie mondiale continuera de s'essouffler en 2015 alors que Pékin poursuit ses efforts de "rééquilibrage".


Pas un effondrement, mais un coup de frein: le produit intérieur brut (PIB) chinois devrait avoir progressé l'an dernier de 7,3%, contre 7,7% en 2013, selon la prévision médiane d'un panel de 15 économistes interrogés par l'AFP.

Selon eux, le chiffre officiel --qui sera publié mardi-- devrait donc signer la plus faible performance du géant asiatique depuis 1990, l'année d'après la répression du mouvement de la place Tiananmen.

Le ralentissement devrait se poursuivre en 2015, le panel tablant sur une croissance de 7%.

Les nuages qui ont assombri l'année passée persistent, deux moteurs du PIB continuant de marquer le pas: le marché immobilier --plombé par une offre surabondante--, et les exportations --en fort ralentissement face à une conjoncture internationale morose.

La demande intérieure reste terne, comme en témoigne la quasi-stagnation des importations en décembre, et le niveau des dettes publiques et privées, nourries par une "finance de l'ombre" non régulée et vivace, alimente les inquiétudes.

Pékin s'était fixé pour 2014 un objectif de croissance d'"environ 7,5%": il devrait avoir raté sa cible pour la première fois depuis 1998 et la crise asiatique.


NOUVELLE NORME

Les officiels se veulent rassurants: "La Chine est entrée dans une nouvelle norme en terme de croissance, nous avons entrepris des ajustements structurels,", a plaidé vendredi Li Baodong, vice-ministre des Affaires étrangères.

Les années de croissance à deux chiffres sont révolues, et le gouvernement vante ses efforts pour "rééquilibrer" son modèle économique.

L'objectif est de rogner les monopoles des groupes publics et les sévères surcapacités industrielles, d'endiguer les dettes des gouvernements locaux et les onéreux projets d'infrastructures injustifiées, tout en stimulant la consommation et le secteur privé... quitte à voir la croissance se modérer.

"Les dirigeants s'autorisent une marge de ralentissement", relève Shen Jianguang, de la banque Mizhuho. "Cette croissance amoindrie n'est pas un problème si sa qualité s'améliore", c'est-à-dire si les créations d'emplois et la réduction des inégalités suivent, explique-t-il à l'AFP.

Or, pour le Premier ministre Li Keqiang, une croissance de 7% ne présente pas de risque majeur pour la stabilité du marché du travail --sa priorité--. Pour beaucoup, Pékin pourrait justement s'être fixé pour 2015 un objectif de +7%.


"La Chine pourrait introduire cette année des mesures structurelles accrues, pénalisant la croissance (...) en particulier celles sur les groupes d'Etat" ou touchant à la libéralisation du système financier, souligne Liu Li-gang, de la banque ANZ.

Ces réformes "conduiront à une forme de croissance plus durable et saine à long terme", mais "plomberont l'économie à court terme", abonde Wendy Chen, de Nomura.

Pour autant, les autorités ne restent pas inactives face au ralentissement de l'activité.

Après des mini mesures de relance au printemps, la banque centrale (PBOC) a annoncé en novembre une baisse inattendue de ses taux d'intérêts, tout en procédant à plusieurs injections massives de liquidités.

Avec un succès limité: au 4e trimestre (octobre-décembre), le PIB a progressé de 7,2%, estiment les analystes, soit en-deçà des +7,3% du trimestre précédent.


LES RÉFORMES PLUTÔT QUE LA RELANCE

De l'avis général, les autorités poursuivront leurs coups de pouce ciblés. La PBOC a dévoilé vendredi un accroissement des quotas dévolus aux banques pour les prêts au milieu agricole et aux petites entreprises.

Et nombre d'analystes attendent pour 2015 plusieurs baisses des taux de réserves obligatoires imposés aux établissements bancaires, ainsi qu'au moins une nouvelle baisse des taux d'intérêts.

"En un an, certains défis fondamentaux se sont aggravés", avec un niveau général d'endettement "ayant probablement atteint 250% du PIB fin 2014", prévient toutefois Brian Jackson, expert du cabinet IHS Economics. "La Chine devra donc restreindre ce gonflement des dettes", sous peine "de conséquences désastreuses".

Ainsi, si Pékin continuera d'assouplir sa politique monétaire et fiscale, il ne rouvrira pas grand la vanne aux liquidités, soucieux de contenir les risques de crédit et de ne pas compromettre ses réformes structurelles --alors que la "finance de l'ombre" a rebondi en décembre malgré des restrictions durcies.

Pour M. Jackson, "les dirigeants privilégieront en 2015 les réformes aux plans de relance... même si cela signifie rater de nouveau leur objectif de croissance".





awp

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