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mardi 8 juillet 2014

UE: 1 mrd EUR débloqué pour les énergies propres

Bruxelles - La Commission européenne a annoncé mardi une enveloppe d'1 mrd EUR pour des projets visant à accroÎtre la production d'énergies propres, dont un projet de capture de CO2 de quelque 300 millions EUR au Royaume-Uni.

Le programme "NER 300" sera financé grâce au produit de la vente de quotas d'émission de l'UE, ce qui fait que "les pollueurs deviennent l'élément moteur du développement de nouvelles initiatives en faveur de la réduction des émissions de CO2", selon la Commission.

"NER 300" porte sur toutes les sources d'énergie renouvelables: bioénergies, solaire, géothermie, photovoltaïque, éolien, énergie océanique, mais aussi sur le captage et le stockage du CO2.

"Ces projets permettront de contribuer à la protection du climat et de réduire la dépendance de l'Europe en matière d'énergie", a déclaré au cours d'une conférence de presse la commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard.

La Commission européenne souhaite obtenir des 28 qu'ils s'engagent à réduire d'ici 2030 leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport aux niveaux de 1990.

Le milliard d'euros "aura pour effet d'attirer quelque 900 mio EUR supplémentaires d'investissement privé, ce qui portera à près de 2 mrd EUR le montant des investissements", a précisé Mme Hedegaard.

Les projets permettront d'accroÎtre de près de 8 térawatt-heures (TWh) la production annuelle d'énergie renouvelable de l'UE, ce qui correspond à la consommation électrique annuelle de Chypre et Malte réunis, selon la Commission.

Un des projets les plus ambitieux se situe au Royaume-Uni, pays travaillé par l'euroscepticisme, voire une franche europhobie, où va être développé le premier projet de captation de CO2 à grande échelle dans l'Union. Mme Hedegaard a précisé que le montant de l'aide européenne serait de quelque 300 millions d'euros.

Il fera appel à la technique de "l'oxycombustion" pour capter 90% du gaz carbonique résultant de la combustion du charbon à la centrale électrique de Drax, près de Selby, dans le Yorkshire, avant de les stocker dans un site en mer du Nord. C'est un "grand pas en avant pour cette technologie en Europe", a assuré Mme Hedegaard.

La Commission prévoit aussi un financement pour le premier projet transfrontalier au titre de "NER 300": la construction d'une centrale géothermique à cheval sur la frontière franco-allemande près de Strasbourg, destinée à produire de l'électricité et de la chaleur.

Au total 19 projets ont été retenus dans 12 États membres: Croatie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, France, Irlande, Italie, Lettonie, Portugal, Royaume-Uni et Suède.

Outre l'action en faveur du climat, il s'agit de "réduire la dépendance de l'Europe en matière d'énergie", a souligné Connie Hedegaard, rappelant que l'Europe était "de loin le premier importateur d'énergie fossile dans le monde", et donc "vulnérable" au vu des crises notamment en Ukraine et en Irak. "La Russie peut geler le gaz, mais pas notre soleil", a-t-elle lancé.






awp

vendredi 27 juin 2014

L'Allemagne entérine le remaniement de sa transition énergétique

Berlin - Les subventions aux énergies renouvelables vont baisser en Allemagne en vertu d'une loi adoptée vendredi, destinée à remettre sur les rails une transition énergétique victime de son succès et très critiquée.

C'est, aux côtés du salaire minimum, le premier gros projet du gouvernement Merkel III, entré en fonction fin 2013. Présenté en janvier par le ministre de l'Economie et de l'Energie Sigmar Gabriel, le texte a fait l'objet d'un intense marchandage, en Allemagne et avec Bruxelles. 

L'enjeu est ni plus ni moins de donner un nouveau souffle à la transition énergétique, tâche herculéenne comme l'a rappelé mercredi Angela Merkel, mais qui suscite de plus en plus de scepticisme dans le reste du monde, a reconnu le même jour M. Gabriel. 

L'Allemagne a pris à la fin des années 90 le tournant des renouvelables en instaurant un généreux régime de subvention des énergies vertes. Un mécanisme qui a porté ses fruits - 27% de l'électricité consommée dans le pays au premier trimestre était issue de renouvelables - mais coûte cher. Les consommateurs financent le système par une taxe imposée à chaque kilowatt-heure produit et consommé, soit un surcoût de plus de 20 milliards d'euros par an.

La nouvelle loi réduit de manière substantielle les subsides accordés aux énergies propres, et prévoit que, graduellement, le courant produit par vent et soleil, qui doit représenter à l'horizon 2050 80% de la consommation totale, se soumette aux mécanismes du marché. Pour le moment il est prioritaire dans l'approvisionnement du réseau et n'entre pas en concurrence avec le charbon ou l'atome.

Nous réduisons les coûts, c'est absolument nécessaire, s'est justifié M. Gabriel devant les députés. 

Premier pas dans la bonne direction pour la fédération BDEW, qui représente essentiellement les producteurs conventionnels, la réforme signe l'arrêt de mort des renouvelables aux yeux de ses critiques, Verts et associations d'énergies propres et de protection de l'environnement. 

Le député vert Oliver Krischer a qualifié M. Gabriel de boule de démolition des énergies renouvelables lors du débat parlementaire vendredi. 

En attendant que les renouvelables montent davantage en puissance, et, alors que l'Allemagne éteint un à un ses réacteurs nucléaires, le charbon a la part belle (45,5% en 2013) dans la production de courant. Ce qui s'est traduit ces deux dernières années par une hausse des émissions de dioxyde de carbone du pays et écorne son image de pionnier de la protection de l'environnement. 

Pour nous, il est difficile d'imaginer comment vous allez remplir vos engagements de réduction d'émissions de CO2, faisait remarquer cette semaine à Berlin le patron du norvégien Statoil, Helge Lund. 

On ne peut pas sortir en même temps du charbon et du nucléaire, rétorque M. Gabriel, alors que les résistances notamment à l'exploitation à ciel ouvert du lignite se font très fortes en Allemagne.


Pomme de discorde

L'énergie est aussi une grosse pomme de discorde au niveau européen. 

La loi votée vendredi sera sans doute immédiatement contestée par Bruxelles puisque, malgré des mois de négociations, un point important fait toujours débat: pour la Commission, l'application de cette taxe de soutien aux renouvelables sur le courant importé, y compris le courant vert, est une forme de barrière douanière, incompatible avec le marché libre.

La détérioration des relations avec Bruxelles sur ces dossiers est d'autant plus regrettable que Berlin a encore du pain sur la planche en la matière. 

Sur une course de 100 mètres, nous n'avons fait que les 10 premiers, a reconnu M. Gabriel, dont les services doivent maintenant se pencher sur un mécanisme de capacité, la question des réseaux, ou encore la coordination européenne d'une transition énergétique pour le moment très unilatérale. 

Autant de questions systémiques (qui) ont été complètement laissées de côté, reconnaît M. Gabriel qui admet que l'Allemagne a totalement sous-estimé la complexité du projet.






awp

mercredi 25 juin 2014

L'Allemagne a sous-estimé la transition énergétique

Berlin - L'Allemagne a sous-estimé l'ampleur de la tâche en se lançant dans sa transition énergétique, a jugé mercredi le ministre de l'Economie et de l'Energie Sigmar Gabriel, s'affirmant toutefois convaincu du succès du projet à terme. 

Le coeur du problème, c'est que la transition énergétique a été totalement sous-estimée dans sa complexité par les politiques et dans le débat public, a déclaré M. Gabriel lors d'un congrès du secteur à Berlin. 

Pendant longtemps a prévalu le principe du plus vite possible dans l'installation de capacités de production de renouvelables, et toutes les questions systémiques ont été complètement laissées de côté, a poursuivi le ministre social-démocrate. Il a défini comme tâche principale du mandat du gouvernement Merkel III, en place depuis décembre, d'apporter des réponses à toutes ces questions, qui concernent entre autres la sécurité d'approvisionnement, les réseaux, la coordination au niveau européen. 

L'Allemagne a pris à la fin des années 90 le tournant des renouvelables, et Angela Merkel a fixé en 2011, dans la foulée de la catastrophe de Fukushima, de nouveaux objectifs au pays: 80% de la consommation d'électricité doit provenir de renouvelables à l'horizon 2050, contre environ un quart à l'heure actuelle. Un généreux régime de subventions a assuré l'essor continu de l'éolien et du solaire ces dernières années, mais coûté très cher. 

Le scepticisme dans le reste du monde, en Europe à l'égard de la façon dont nous faisons les choses a augmenté de manière significative, a relevé M. Gabriel, à part en Scandinavie nous n'avons pas beaucoup de soutien. 

Le ministre veut réformer le système de soutien aux renouvelables, avec une réduction drastique des subsides et l'introduction progressive de mécanismes de marché dans ce segment. La loi correspondante doit être votée vendredi au Bundestag, au terme de vives discussions dans le pays et avec la Commission européenne. 

Cette réforme est seulement un premier pas, a prévenu M. Gabriel.

A terme je n'ai absolument aucun doute que (la transition énergétique) sera un succès, aussi un succès économique, a-t-il assuré. 

Dans un discours aux députés mercredi matin, la chancelière Angela Merkel a reconnu elle aussi que la transition énergétique restait une tâche herculéenne qui demandait des efforts supplémentaires. 





awp

mercredi 18 juin 2014

France: du chèque énergie aux bornes électriques, la loi sur la transition énergétique dévoilée

Paris - Censé transformer la France en pays économe en énergies, notamment fossiles et nucléaire, le projet de loi sur la transition énergétique est enfin dévoilé ce mercredi en Conseil des ministres, après des mois de débats et d'intenses tractations jusqu'au dernier moment.

L'un des points les plus épineux a été la gouvernance du nucléaire, les écologistes insistant pour muscler le texte et s'assurer que l'Etat aura vraiment les rênes de l'atome pour piloter sa baisse progressive dans le mix énergétique.

Les négociations ont duré jusqu'à 22H00 (20H00 GMT), a déclaré à l'AFP le député écologiste Denis Baupin. 

Je pense que ce qui a été proposé là est intelligent et peut aboutir, a-t-il déclaré alors que commençait le Conseil des ministre où la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal doit présenter sa communication sur le projet de loi.

Le texte, présenté par le président François Hollande comme l'un des plus importants du quinquennat, comprend 80 articles traitant de la voiture électrique à la rénovation des bâtiments, en passant par la pollution de l'air ou encore le développement des énergies renouvelables.

Parmi les mesures phare: un chèque énergie pour les ménages les plus modestes, une obligation de rénovation énergétique en cas de travaux de ravalement ou de toiture, de nouvelles aides fiscales, ou encore l'ambition d'installer sept millions de bornes de recharge pour les véhicules électriques d'ici à 2030.

Le texte pose également de grands objectifs: réduction de la consommation énergétique finale de 50% en 2050 par rapport à 2012, de la consommation des énergies fossiles de 30% en 2030 par rapport à 2012, ou encore une part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie de 32% en 2030, indique-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Figure également l'objectif de réduire la part du nucléaire à 50% de la production d'électricité en 2025 contre 75% aujourd'hui.

Ce projet de loi, qui n'en est qu'au début d'un long parcours législatif, a été précédé d'un débat national de neuf mois mettant en présence entreprises, ONG, élus, syndicats..., et de nombreux experts, aux vues et intérêts parfois diamétralement opposés, notamment sur le très épineux dossier de l'atome.


Comment on fait pour financer tout ça?

Sa rédaction a également fait l'objet de très nombreuses tractations, les versions se succédant à un rythme effréné en fin de parcours. Signe de la complexité du sujet, la communication du projet de loi a été repoussée d'une semaine.

L'ambition finale est de lutter contre le changement climatique et de réduire la facture énergétique de la France, qui ne va faire qu'augmenter avec la raréfaction des ressources. Le texte est-il à la hauteur du défi? 

C'est un beau moment d'espoir pour la France, un projet qui permet de se mettre en disposition pour entrer dans l'économie de demain, dans l'économie du futur, a déclaré Nicolas Hulot mercredi matin sur France Info.

L'envoyé spécial de M. Hollande pour la planète a néanmoins appelé à être très vigilant sur les décrets d'application, et aussi voir comment on fait pour financer tout ça.

Il y aura des moyens, assure-t-on dans l'entourage de Mme Royal, avec des montants inscrits dans la loi de Finances. 

Sur la question du nucléaire, et contrairement à ce qu'avaient annoncé M. Hollande et l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, la possibilité donnée à l'Etat de fermer un réacteur nucléaire ne figure pas dans la loi, ni la fermeture de Fessenheim promise pour la fin 2016.

En revanche, la capacité nucléaire installée est plafonnée au niveau actuel, soit 63,2 GW. L'idée du gouvernement est de fixer des objectifs intermédiaires dans une Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui doit être adoptée dans la foulée de la loi.

EDF devra alors élaborer un plan stratégique lui permettant de s'y conformer, ce plan devant être validé par l'Etat.

Après la communication au Conseil des ministres, le projet de loi doit être soumis à la Commission nationale sur la transition énergétique, le Conseil économique, social et environnemental et le Conseil d'Etat, avant d'être officiellement présenté en Conseil des ministres. Le débat au Parlement doit débuter à l'automne.






awp
afp

mardi 8 avril 2014

La transition énergétique allemande va prendre un nouveau départ

BERLIN - La transition énergétique de l'Allemagne va pouvoir entrer dans une nouvelle phase, après l'adoption en conseil des ministres mardi d'une loi réduisant le soutien aux renouvelables et censée assujettir à terme ce secteur très protégé aux mécanismes du marché. 

Le gouvernement crée les conditions pour un nouveau départ de la transition énergétique, c'était absolument nécessaire, a déclaré lors d'une conférence de presse le ministre de l'Economie et de l'Energie Sigmar Gabriel.

Des prix en hausse, un développement incontrôlé par endroits des renouvelables, des problèmes de réseaux et des inquiétudes sur la sécurité de l'approvisionnement jettent actuellement une ombre sur ce grand projet de la chancelière Angela Merkel.

La loi en vigueur, qui date de la fin des années 90, était conçue pour soutenir certaines technologies, a expliqué M. Gabriel, mais désormais les renouvelables représentent 25% de la consommation électrique allemande. 

D'ici 2050, ils doivent en assurer 80%. Pour ce faire ils bénéficient de subventions, financées par une taxe prélevée sur chaque kilowatt-heure produit et consommé dans le pays. Alors qu'éoliennes et panneaux solaires ont poussé un peu partout, les prix du courant ont en conséquence nettement grimpé.

-marche arrière sur certaines coupes-

Le ministre avait annoncé dans un premier temps des plafonds de nouvelles installations de capacités de production renouvelables et des coupes drastiques dans les subventions. 

Mais ces dernières semaines il a dû faire marche arrière sur certains points, notamment pour satisfaire les Etats régionaux. Ceux du Nord, qui abritent beaucoup d'éolien, se sont insurgés contre les coupes dans ce segment, la Bavière, au sud, a bataillé contre la suppression des aides à la biomasse pour ne pas pénaliser ses agriculteurs... 

Résultat, les plafonds restent mais les réductions de subventions sont au final moins marquées que prévu. La biomasse par exemple, que Berlin ne voulait plus soutenir pour se concentrer sur vent et soleil, bénéficiera encore de subsides. 

Les mesures prises doivent tout de même enrayer la hausse des prix du courant - mais nous ne pouvons pas promettre une baisse, a dit M. Gabriel, faisant valoir que d'autres facteurs entraient en ligne de compte. 

Selon la nouvelle loi, qui doit entrer en vigueur en août et n'est pas rétroactive, à partir de 2017 le montant des aides doit être défini par un système d'appel d'offres qui mettra les producteurs en concurrence. Ceux-ci devront à terme vendre eux-mêmes leur courant sur le marché, où pour le moment l'électricité verte est prioritaire pour alimenter le réseau, à prix garanti.

-compromis avec Bruxelles-

Les milieux économiques saluent ce passage à un mécanisme de marché, même s'il intervient trop tard aux yeux de certains. Pour les associations écologistes au contraire M. Gabriel est le fossoyeur de la transition énergétique. 

In extremis, le ministre a réussi à se mettre d'accord avec Bruxelles sur le maintien d'un régime de faveur consenti aux entreprises grosses consommatrices d'énergie, qui ne s'acquittent pas ou seulement en partie de la taxe sur l'électricité. Ces exemptions étaient dans le collimateur de la Commission européenne, et les rabais vont dorénavant profiter à moins d'entreprises qu'avant. 

Globalement toutefois Berlin a réussi à protéger son industrie, laquelle se frottait les mains mardi. Le résultat est un succès politique important, a ainsi commenté Utz Tillmann, président de la fédération de la chimie VCI, (...) beaucoup d'emplois ont été préservés selon lui dans ce secteur, qui reste, comme 64 autre branches, largement exempté d'impôt. 

Ces dispositions, décidées trop tard pour être inclues au texte, seront examinées à part par le conseil des ministres début mai. 

Le prochain chantier du gouvernement en matière d'énergie sera l'élaboration d'un mécanisme qui assure la rentabilité des centrales fossiles, notamment à gaz. Beaucoup d'entre elles ne survivent pas à la concurrence des énergies renouvelables mais le pays en a besoin pour les jours sans vent et sans soleil.







afp

mercredi 19 mars 2014

Les principaux énergéticiens européens envoient des recommandations à Bruxelles

BERLIN - Les patrons des dix grands énergéticiens européens ont formulé neuf recommandations aux chefs d'Etat et de gouvernement qui tiennent un sommet jeudi à Bruxelles pour assurer la compétitivité du marché de l'énergie européen, selon un communiqué publié mercredi.

Rassemblés dans le groupe Magritte, les patrons du tchèque CEZ Group, des italiens Eni et Enel, des allemands Eon et RWE, du français GDF Suez, des espagnols Gas Natural Fenosa et Iberdrola, du néerlandais GasTerra et de l'autrichien OMV comptent insister lors du sommet européen de jeudi et vendredi sur la nécessité de décisions complètes et ambitieuses mais aussi réalistes et opportunes dans le domaine de l'énergie.

Le Conseil européen doit procéder à un premier débat d'orientation sur le thème du climat et de l'énergie pour la période comprise entre 2020 et 2030.

Critiquant une politique européenne qui augmente la facture énergétique, décourage les investissements et accroît les émissions de CO2, les patrons des groupes énergétiques jugent vital que les dirigeants européens se mettent d'accord sur un programme de politique énergétique pour la période 2020-2030, afin d'échapper aux risques réels auxquels fait face le secteur aujourd'hui de coûts en hausse, de perte de compétitivité et de possibles pénuries.

Parmi les recommandations formulées, visant dans leur ensemble à une politique énergétique européenne davantage harmonisée, figurent celle de rendre plus compétitifs les prix européens en réduisant certaines charges inclus dans les factures ou celle de remettre le marché du crédit-carbone au coeur du mécanisme de réduction des émissions, en évitant l'interférence de décisions politiques. 

Les dix énergéticiens considèrent également important que les Européens parviennent à des accords au niveau international en matière de réductions d'émissions, que les subventions aux énergies renouvelables soient de telle sorte qu'elles puissent être concurrentielles et soient progressivement intégrées au système énergétique.

Par ailleurs, une politique ambitieuse de recherche et développement, nécessaire pour soutenir le leadership européen dans les technologies vertes, apparaît également dans la liste de recommandations.






awp

mardi 21 janvier 2014

Allemagne: la transition énergétique en question

Berlin - Berlin veut freiner le subventionnement des énergies renouvelables et enrayer la hausse des prix de l'électricité pour préserver la compétitivité de son industrie, mais met ainsi en péril aux yeux de beaucoup la transition énergétique du pays.

Quelques semaines après sa prise de fonction le ministre de l'Economie et de l'Energie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a fait ses premières propositions sur ce qu'il a qualifié mardi de "plus gros défi pour notre pays".

M. Gabriel veut commencer par tailler dans le soutien aux renouvelables, pierre angulaire de la transition énergétique amorcée il y a 15 ans par le gouvernement de Gerhard Schröder, et passée à la vitesse supérieure quand sa successeur Angela Merkel a décidé en 2011 l'abandon rapide du nucléaire.

Des subventions généreuses ont permis aux renouvelables d'assurer dorénavant près d'un quart de la production et de la consommation d'électricité du pays. L'objectif est de 80% de la consommation à l'horizon 2050. Mais elles se traduisent par des prix de l'énergie qui ont grimpé en flèche, et une surcharge évaluée par M. Gabriel à 24 mrd EUR par an pour l'économie du pays.

"Il faut faire attention à ne pas trop charger la barque" pour un pays où "l'industrie est la base" de l'économie, a dit M. Gabriel mardi.

D'ici fin juillet, le système va être remanié pour concentrer les aides sur "les technologies les plus prometteuses", l'éolien et le solaire. Même pour celles-ci le rythme de développement doit être mieux contrôlé.
A moyen terme le ministre social-démocrate veut aussi introduire plus de mécanismes de marché dans le système d'aides. Toutes ces mesures vont enrayer la hausse des prix, pas les faire baisser, a toutefois prévenu le ministre.


L'INDUSTRIE SATISFAITE

"C'est un grand pas dans la bonne direction", a réagi a fédération BDEW des énergéticiens. La fédération BDI de l'industrie, très critique du système actuel, a aussi salué "des premiers pas judicieux", dans un communiqué.

Elle se réjouit tout particulièrement de la volonté de Berlin de continuer à exempter les industries gourmandes en énergie de toute ou partie de la taxe sur l'énergie, dont les recettes financent les aides aux renouvelables. Ces exemptions sont cependant dans le collimateur de Bruxelles, et Berlin doit les aménager pour satisfaire les services de la concurrence de la Commission européenne.

Pour la présidente du parti d'opposition Vert, Simone Peter, "les propositions de M. Gabriel (...) mettent en péril la transition énergétique".

En suivant cette voie, l'Allemagne, pour qui le charbon est toujours la première source d'électricité, n'atteindra pas ses objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), a prévenu Hermann Falk, de la fédération des énergies renouvelables BEE.

"Les mesures prévues sont si radicales qu'elles ressemblent à une opération à coeur ouvert", commentait dans un éditorial le quotidien de gauche Frankfurter Rundschau, qui s'inquiète pour le développement de l'éolien.

Mais la révision du soutien aux renouvelables ne constitue que la première étape du chantier qui attend M. Gabriel. Il doit aussi trouver une solution qui assure la rentabilité des centrales fossiles, et notamment à gaz. Beaucoup d'entre elles ne survivent pas à la concurrence des énergies renouvelables. Or le pays en a besoin pour assurer son approvisionnement les jours sans vent et sans soleil.

Peter Terium, le patron du numéro deux allemand de l'énergie RWE, a pressé le ministre de s'atteler au problème. "L'industrie est dans une situation catastrophique", a-t-il dit. La concurrence des renouvelables est source de grosses pertes pour son groupe, qui va supprimer près de 7000 emplois d'ici 2016.





awp

mardi 15 octobre 2013

Energie: l'Asie chamboule le marché mondial des agents énergétiques

Daegu - Du pétrole au nucléaire en passant par le gaz, le charbon ou les renouvelables, l'Asie donne désormais le la dans le concert énergétique mondial, ouvrant de nouvelles perspectives au secteur, réuni cette semaine en Corée du Sud.

"Les économies émergentes d'Asie sont rentrées dans une phase historique d'industrialisation et d'urbanisation, et le rythme d'évolution est presque inconcevable", comparé à la révolution industrielle européenne, a lancé mardi Peter Voser, PDG de Shell, au Congrès mondial de l'énergie à Daegu (sud-est).

Selon les scénarios du géant pétrolier anglo-néerlandais, la demande d'énergie dans la région pourrait doubler en 50 ans. "Cela ne transforme pas seulement le système énergétique asiatique, mais celui du monde entier", a souligné M. Voser, prévenant qu'"à elles deux, la Chine et l'Inde alimenteront la majeure partie de la croissance de la demande mondiale d'énergie dans les vingt ans qui viennent".

Les conséquences de ce basculement des enjeux énergétiques vers l'Asie se font d'ores et déjà ressentir dans l'ensemble du secteur.

Ainsi, l'agence énergétique américaine (EIA) a annoncé la semaine dernière que la Chine avait détrôné les Etats-Unis en tant que premier importateur mondial de pétrole. Et le cabinet Wood Mackenzie a calculé cet été que la facture pétrolière chinoise pourrait flamber à 500 mrd USD par an en 2020, modifiant ainsi en profondeur les échanges commerciaux planétaires.


RECENTREMENT À L'EST

C'est vrai aussi dans le gaz naturel, où la demande des nations asiatiques pousse les énergéticiens à développer leur offre de gaz naturel liquéfié, transportable par bateaux et donc accessible aux marchés non desservis par des gazoducs.

"Dans le gaz, nous avons recentré notre centre de gravité du bassin Atlantique vers l'Asie-Pacifique, en passant des accords commerciaux avec de grands acteurs asiatiques", a expliqué à l'AFP Gérard Mestrallet, PDG de l'énergéticien français GDF Suez.

Le groupe a ainsi installé des infrastructures dans la région, notamment en Inde et en Chine, et participe à un terminal d'exportation de gaz naturel liquéfié en construction aux Etats-Unis, qui lui permettra de desservir les marchés asiatiques en passant par Panama.

Le malaisien Petronas va quant à lui investir près de 26 mrd EUR dans des terminaux d'exportation de gaz au Canada.


DU CHARBON AU NUCLÉAIRE

La demande asiatique de charbon est toute aussi spectaculaire. La Chine absorbe déjà plus de la moitié du charbon produit mondialement, et, toujours selon Wood Mackenzie, ce vénérable combustible devrait (re)devenir en 2018 l'énergie la plus consommée dans le monde, devant le pétrole. La faute à cet appétit chinois, qui pèsera pour les deux-tiers de la hausse de la demande houillère entre 2010 et 2020.

Le nucléaire n'est pas non plus épargné par cette onde de choc. Malgré les incertitudes déclenchées par la catastrophe de Fukushima au Japon, le continent fait aujourd'hui figure de principal moteur des projets de centrales atomiques, Chine et Inde en tête, avec 30 et 7 réacteurs respectivement en construction, et des dizaines d'autres dans les tuyaux, selon l'Association mondiale du nucléaire.

Enfin, l'Asie, dans sa quête éperdue d'énergie, mise de plus en plus sur les renouvelables, éolien et solaire, pour compléter son bouquet énergétique. Même si, vu leurs coûts encore très élevés, surtout par rapport au charbon, leur place restera limitée.

Une étude de la Banque asiatique de développement publiée à Daegu montre que leur part dans la production d'énergie du continent passerait de 1,9% en 2010 à 7,1% en 2035, dans son scénario de base.

Mais cela n'a pas empêché les industriels chinois de s'imposer ces dernières années sur le marché des panneaux solaires, au grand dam des pionniers européens.

Et la même histoire pourrait se répéter dans l'éolien, où deux chinois sont désormais solidement installés sur le podium des plus grands fabricants mondiaux d'éoliennes, derrière le danois Vestas, d'après la société spécialisée Cleantech Investor.






awp

lundi 14 octobre 2013

Concilier besoins en énergie et climat, une équation insoluble?

DAEGU (Corée du Sud) - Étancher la soif d'énergie de bientôt neuf milliards d'habitants, à un coût supportable et sans aggraver le dérèglement du climat: c'est l'équation plus délicate que jamais que doivent résoudre les politiques énergétiques à travers le monde.

Aujourd'hui, moins d'un tiers des sept milliards d'habitants de la planète consomme les deux tiers de l'offre énergétique. Mais d'ici à 2050, neuf milliards d'humains aspireront à une vie prospère, ce qui va mécaniquement tirer la demande de toutes les énergies à la hausse, a rappelé lundi Khalid al-Falih, PDG de la compagnie pétrolière saoudienne Saudi Aramco, au premier jour du Congrès mondial de l'énergie organisé jusqu'à jeudi à Daegu (Corée du Sud).

Selon les calculs du Conseil mondial de l'énergie (WEC), organisateur de cet événement d'envergure (plus de 7.000 participants), la demande mondiale d'énergie, poussée par cette pression démographique et l'urbanisation croissante des pays en développement, devrait augmenter de 27 à 61% d'ici 2050, selon les efforts accomplis pour lutter contre le changement climatique.

Mais ce grand bond en avant de la demande énergétique mondiale va poser plusieurs casse-têtes aux patrons du secteur comme aux gouvernements.

En premier lieu, l'humanité se retrouve face à un mur d'investissements à réaliser.

Au cours des deux décennies qui viennent, l'investissement cumulé dans l'énergie est estimé à environ 40.000 milliards de dollars. C'est autant que les PIB annuels de la Chine, de l'UE et des Etats-Unis combinés, a souligné le PDG d'Aramco.

Le WEC a fait ses propres décomptes, qui montreraient que la hausse de la demande mondiale d'électricité nécessiterait à elle seule 19.000 milliards USD dans un scénario plus sobre et 25.000 milliards USD dans un scénario plus énergivore.

Mais ces sommes colossales ne suffiraient pas à éradiquer la pauvreté énergétique, pourtant objet de multiples initiatives internationales, notamment dans le cadre des Nations Unies.

Selon ses deux scénarios alternatifs, le Conseil estime qu'entre 730 million et 880 million de personnes resteraient privées d'accès à l'électricité en 2030, principalement en Afrique sub-saharienne, contre 1,2 milliard actuellement. Et elles seraient encore entre 319 millions et 530 millions en 2050.

En outre, si la couverture de tels besoins nécessitera de développer rapidement les énergies renouvelables et les économies d'énergies, qui capteront une grosse part de cette immense facture, les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) garderont un poids incontournable  en raison surtout de la demande liée aux transports.

D'après le WEC, elles devraient encore représenter entre 59% et 77% du bouquet énergétique mondial en 2050, contre plus de 85% aujourd'hui.

Résultat : les deux scénarios de cet organisme, qui regroupe les principales entreprises du secteur énergétique mondial, échouent à ramener les émissions de CO2 en dessous de 450 parties par million, le niveau pourtant jugé nécessaire par beaucoup d'experts pour limiter à 2°C le réchauffement climatique.

En outre, une étude de l'Ademe (Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), publiée à l'occasion du Congrès, a montré que de plus en plus d'Etat prenaient des initiatives en matière d'efficacité énergétique, mais que le rythme des progrès réalisés avait ralenti depuis la crise.

Pourtant, les initiatives fourmillent sur tous les continents pour s'attaquer à ces problèmes interdépendants, et certaines puissances pétrolières s'embarquent à leur tour dans des projets visant à diversifier leurs propres sources d'énergie, et à réduire leur propre consommation galopante d'or noir, histoire de préserver leurs précieux pétrodollars, en libérant des barils pour l'export.

C'est notamment le cas des Emirats Arabes Unis, qui misent gros sur le solaire et le nucléaire, tout en cherchant à gonfler sa production de pétrole.

Nous devons cesser de penser qu'une forme d'énergie remplacera l'autre, nous devons comprendre qu'elles sont complémentaires, et c'est à chaque pays qu'il revient de composer son bouquet idéal, a confié à l'AFP leur ministre de l'Energie, Suhail al-Mazrouei. 







awp

mercredi 9 octobre 2013

Climat: l'UE en bonne voie d'atteindre deux objectifs sur trois en 2020

PARIS - L'Union européenne est en bonne voie d'atteindre ses objectifs en 2020 en matière de réduction de gaz à effet de serre (GES) et d'énergies renouvelables, mais est à la peine sur l'efficacité énergétique, indique mercredi l'Agence européenne pour l'environnement (AEE).

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, l'UE s'est imposée pour 2020 de réduire ses émissions de GES de 20%, passer à 20% la part des renouvelables dans sa consommation d'énergie et réaliser 20% d'économies d'énergie.

Dans son ensemble, l'UE fait de relativement bons progrès en vue de réaliser ses objectifs, écrit l'AEE dans un rapport, qui précise néanmoins qu'aucun Etat membre n'est en passe de les atteindre dans les trois domaines.

Avec 18% de réduction de ses émissions de GES en 2012 par rapport à 1990, l'UE est très proche de son objectif de 2020 et devrait même le dépasser avec une diminution de 21% attendue en 2020. 

Mais tous les pays européens ne sont pas aussi bons élèves et six Etats membres (Autriche, Belgique, Finlande, Irlande, Luxembourg et Espagne) ne sont pas dans les clous.

Sur la question des énergies renouvelables, là encore, globalement l'UE est en voie de réaliser son objectif, estime l'AEE.

Ces énergies alternatives aux ressources fossiles ont représenté 13% de la consommation d'énergie finale dans l'UE en 2011. 

Un objectif d'étape pour 2011-2012 avait été fixé à 10,7% que six Etats membres n'ont pas atteint (France, Lituanie, Malte, Pays-Bas et Royaume-Uni).

Sur le volet de l'efficacité énergétique (quantité d'énergie nécessaire pour produire une unité de PIB), l'horizon est moins rose. Seuls la France, l'Allemagne, la Bulgarie et le Danemark réalisent de bons progrès.

L'AEE revient aussi sur le protocole de Kyoto qui imposait à l'UE des réductions de rejets de GES de 8% entre 2008-2012, par rapport à 1990. L'objectif est largement atteint dans la mesure où les 15 pays qui étaient concernés par ce traité, signé en 1997, ont diminué leurs GES de 12,2%.

La question de nouveaux objectifs de réduction de GES pour 2030, voire 2040, fait débat au sein de l'UE, qui émet 11% des GES dans le monde. La France, qui accueille en 2015 la grande conférence internationale sur le climat censé aboutir un accord global sur leur réduction, plaide pour un objectif de baisse de 40% en 2030.






afp

mercredi 11 septembre 2013

Neuf énergéticiens appellent l'UE à freiner sur les renouvelables

PARIS - Neuf grands énergéticiens européens, représentés par les PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, et d'ENI, Paolo Scaroni, ont appelé mardi l'UE à freiner le soutien public au développement des énergies renouvelables, qu'ils accusent d'entraver les investissements et d'amoindrir la sécurité d'approvisionnement énergétique européenne.

Les deux patrons sont venus présenter à Strasbourg, où siège en ce moment le Parlement européen, des mesures concrètes pour rebâtir l'Europe de l'énergie, selon un communiqué commun à ces neuf énergéticiens.

Leur intervention avait pour objectif d'alerter sur les risques inhérents à la politique énergétique européenne actuelle. En effet, les efforts des énergéticiens pour réaliser les indispensables investissements dans le secteur ont été entravés par l'incertitude sur la rentabilité de ces investissements en raison notamment de l'absence de cadre politique clair, prévisible et objectif, fondé sur une législation stable et prévisible, expliquent ces entreprises.

La sécurité d'approvisionnement énergétique n'est plus assurée, les émissions de CO2 repartent à la hausse, les investissements dans le secteur diminuent drastiquement et les factures énergétiques sont en forte augmentation, reprochent-elles à l'UE.

En cause, selon ces énergéticiens : des subventions trop généreuses pour les énergies renouvelables, qui dissuaderaient les investissements dans les énergies traditionnelles et saperaient la rentabilité des centrales électriques conventionnelles, notamment à gaz, pourtant essentielles à la sécurité de l'approvisionnement énergétique du vieux continent.

Nous devons réduire le rythme auquel l'Europe installe des parcs éoliens et des panneaux solaires. Actuellement, il est insoutenable, a notamment plaidé M. Mestrallet, selon des propos cités par le Financial Times.

Ces entreprises avaient déjà interpellé en mai l'Union européenne sur ces sujets.

Outre le français GDF Suez et l'italien Eni, cette initiative assez rare dans un secteur soumis à une forte concurrence rassemble les dirigeants des colosses allemands EON et RWE, des espagnols Gas Natural Fenosa et Iberdrola, l'électricien italien Enel, le néerlandais Gas Terra et enfin le suédois Vattenfall, qui a rejoint la bande récemment.

Ces déclarations ont été vivement contestées par les promoteurs des énergies renouvelables.

On ne peut opposer les énergies ainsi, les énergies renouvelables contre les autres comme le gaz, alors que les défis qui se présentent à nous n'ont jamais été aussi importants, a déclaré à l'AFP Nicolas Wolff, président de la fédération professionnelle France Energie Eolienne (FEE).

L'éolien est une énergie compétitive par rapport à d'autres sources plus classiques, dont la source est inépuisable et qui contribue elle aussi à la sécurité de l'approvisionnement énergétique, a-t-il plaidé, mettant les difficultés des centrales à gaz sur le compte de la conjoncture générale.

Nous vivons une crise économique grave et le mix énergétique en est durement affecté, a-il-argumenté.

Enfin, M. Wolff a rejeté l'idée que le vent soit en train de tourner en Europe en défaveur des énergies renouvelables, alors que beaucoup d'Etats membres, après en avoir fait une priorité ont déjà revu leurs dispositifs de soutien à la baisse pour des raisons budgétaires.

L'Europe a défini un objectif pour les énergies renouvelables, visant à porter leur part dans la consommation d'énergie à 20% en 2020, et nous souhaitons qu'elle continue à les accompagner, a-t-il affirmé, rappelant qu'il s'agissait d'un impératif pour lutter contre le réchauffement climatique.



afp

mercredi 18 janvier 2012

La crise ralentit le développement des énergies renouvelables

ABOU DHABI - Le ralentissement de l'économie mondiale et la crise de la zone euro ont freiné les investissements publics dans le secteur des énergies renouvelables, relèvent des experts réunis cette semaine à Abou Dhabi.

Il y a déjà des signes en Europe d'un ralentissement du soutien des gouvernements à ce secteur, a noté Fatih Birol, économiste en chef à l'Agence internationale de l'énergie (AIE), lors des travaux du sommet mondial sur les énergies du futur organisé dans la capitale des Emirats arabes unis.

M. Birol a cité les cas de l'Allemagne et de l'Espagne où le soutien aux énergies renouvelables a diminué, estimant que malgré la croissance de ce secteur, son expansion a été beaucoup plus lente que ce qu'elle devrait être.

Le secteur énergétique (en général) a besoin d'une planification à long terme, a-t-il dit, affirmant qu'il serait dommage que les gouvernements rechignent à soutenir pleinement le développement des énergies renouvelables.

L'AIE, qui veille à un approvisionnement énergétique stable pour ses 28 Etats membres, a souligné dans un rapport publié en novembre que la proportion d'énergie produite à partir de sources renouvelables devrait passer de 13% actuellement à 18% en 2035 si les gouvernements tiennent leurs promesses de soutien aux énergies du futur.

Le pourcentage de l'énergie produite dans le monde à partir de sources fossiles devrait tomber à 75% en 2035 contre 81% actuellement, selon M. Birol.

Jacob Wallenberg, président de l'investisseur suédois AB, a aussi déploré l'impact de la crise économique sur le secteur des énergies renouvelables.

Les difficultés économiques ont contribué à détourner les investissements des énergies renouvelables, a-t-il déclaré lors du sommet.

L'Union européenne est aux prises avec une crise de la dette qui dure depuis deux ans et qui a entraîné la dégradation par l'agence de notation Standard and Poor's de la note souveraine de neuf de ses membres et du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

Mais d'autres experts et responsables ont fait valoir que les pays en développement avaient stimulé l'investissement dans les énergies renouvelables.

Quand nous parlons de ralentissement dans le secteur des énergies renouvelables, c'est surtout dans les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), a déclaré Mohamed El-Ashry, président du REN21 (Renewable Energy Policy Network for The 21 Century).

En s'adressant lundi à la rencontre, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a déclaré que son pays, dont les besoins énergétiques sont en rapide augmentation, avait connu la plus forte croissance au monde dans les secteurs de l'éolien et du solaire, en ajoutant que la Chine se classe au premier rang mondial pour l'énergie hydroélectrique.

Adnan Amin, chef de l'Agence internationale de l'énergie renouvelable (Irena), basée à Abou Dhabi, a déclaré que malgré la baisse de l'investissement public, l'argent privé continuait de stimuler les énergies renouvelables.

Malgré le ralentissement économique mondial, les investissements dans les énergies renouvelables ont augmenté dans le monde entier, a-t-il dit, ajoutant que 90% des investissements actuels proviennent du secteur privé.

Ce dont on a besoin, c'est d'un cadre (juridique) favorable et c'est là le rôle des gouvernements, a-t-il souligné.

Selon les organisateurs, le sommet sur les énergies du futur d'Abou Dhabi et une exposition sur ce thème ont reçu plus de 26.000 visiteurs pendant les deux premiers jours du forum, ouvert lundi et qui s'achève jeudi.








AFP