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mercredi 21 mai 2014

Fusions-acquisitions et dividendes dopés par les excès de liquidités

Paris - Dividendes à gogo, fusions-acquisitions en ébullition: il y a tellement d'argent disponible sur la planète finance grâce à la planche à billets des banques centrales que les grandes entreprises retrouvent deux réflexes, rétribuer leurs actionnaires et avaler le voisin.

Au premier trimestre, les dividendes versés dans le monde ont augmenté de près d'un tiers par rapport à l'an passé, et plusieurs projets de mégafusion sont en cours, avec les Etats-Unis comme fer de lance.

La croissance reste pourtant molle, mais son retour suffit car "on retrouve partout de la liquidité à utiliser sur le marché, parce que tout a été fait pour la stimuler, notamment par la Fed et la Banque du Japon", promptes à faire tourner la planche à billets, souligne Renaud Murail, gérant actions chez Barclays Bourse.

Les liquidités mises en circulation par les banques centrales s'ajoutent à celles "accumulées par les entreprises européennes, qui veulent se prémunir contre la crise de liquidités qu'elles ont vécues en 2008 et 2011", pointe Romain Boscher, directeur mondial des gestions actions d'Amundi.

La crise financière de 2008 s'éloigne et les sommes retournées aux actionnaires bondissent de manière flagrante. Au premier trimestre 2014, les dividendes ont augmenté de 31,4% à l'échelle mondiale par rapport à la même période l'an passé, selon une étude d'Henderson Global Investors. Ils atteignent ainsi 228,4 milliards de dollars, meilleur trimestre depuis fin 2012.

"Le manque de visibilité a conduit les entreprises à faire de gros efforts de restructuration, surtout aux Etats-Unis. Les entreprises américaines ont accumulé un trésor de guerre. Maintenant qu'il y a une éclaircie, ce cash ressort des caisses pour financer des rachats d'actions, des dividendes, ou des opérations de fusions/acquisitions", reprend Renaud Murail.

"Il y a une grosse différence entre les Etats-Unis et l'Europe. Les entreprises européennes sont très loin d'avoir retrouvé leurs niveaux de rentabilité d'avant 2007 et ne se sont pas encore lancées dans des rachats d'actions massifs", distingue Romain Boscher.


ETATS-UNIS EN POINTE

Les entreprises américaines sont ainsi les plus généreuses avec leurs actionnaires. Les Etats-Unis mènent le bal des dividendes, qui augmentent de 30,2% au premier trimestre, loin devant le Royaume-Uni et l'Europe, selon Henderson.

On retrouve encore les patrons américains à la manoeuvre dans bon nombre d'opérations symboles du retour des "fusac". General Electric a des vues sur Alstom, Pfizer a tenté d'avaler AstraZeneca, Omnicom-Publicis, AT&T-Direct TV, Comcast-TWC... Et cette fièvre acheteuse ne se base pas uniquement sur leurs fonds propres.

"Les entreprises bénéficient de leurs capacités à s'endetter à des taux très bas auprès des banques ou à lever des fonds très importants sur les marchés contre un rendement très intéressant", explique Renaud Murail.

Une logique qui va bien au-delà des entreprises solides. Les taux très bas poussent les investisseurs à rechercher du rendement, quitte à sacrifier un peu la qualité des titres dans lesquels ils placent leur confiance, résume le gérant.

Exemple de cette sélection moins regardante : Altice. La maison mère de Numéricable a levé les milliards d'euros nécessaires pour financer le rachat de l'opérateur SFR, grâce à un montage avec des garanties allégées.

Même les entreprises non cotées bénéficient de la manne de cash en circulation. Les investisseurs, assis sur des montagnes de liquidités, se battent pour un nombre restreint de cibles et font remonter les prix à des niveaux d'avant crise, remarquait récemment le Financial Times.

"La vague des fusions-acquisitions ne fait que commencer. En période de faible croissance, il est plus rassurant de racheter un compétiteur que d'investir dans une nouvelle usine", explique Romain Boscher.

Mais alors, quid des investissements dits "productifs" ? Pour voir l'argent affluer vers de nouveaux outils de production, l'innovation, la recherche ou la modernisation des équipements, plutôt que vers les actionnaires et la croissance externe, il faudra attendre un redressement plus important, expliquent les deux gérants.

"Les secteurs industriels font face à des marchés qui n'ont pas regagné leurs niveaux d'il y a sept ans et sont en surcapacité de production. Ceux des services sont engagés dans une guerre tarifaire qui détruit leurs marges. Régler la crise financière par la liquidité était un pré-requis nécessaire au règlement de la crise économique, mais ce n'est pas une garantie", conclut Romain Boscher.









awp

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