BRUXELLES - L'Allemagne et la France ont accueilli fraîchement vendredi les appels à une augmentation de l'aide des créanciers publics promise à la Grèce, avec selon une source gouvernementale un effort supplémentaire envisagé compris entre 10 et 15 milliards d'euros.
Cette discussion sur la participation des créanciers publics oriente le débat totalement dans la mauvaise direction, a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, en marge d'une réunion de l'UE à Bruxelles.
Les pouvoirs publics ont déjà pris depuis longtemps leurs responsabilités avec des sommes considérables et incroyables. A présent, il s'agit que les autres, le secteur privé, les banques assument leur part de responsabilité en réduisant à leur tour la dette du pays, a-t-il ajouté.
M. Westerwelle est membre du parti libéral (FDP), qui fait partie de la coalition de la chancelière Angela Merkel et est traditionnellement le plus réticent à accepter des aides financières pour les pays fragiles de la zone euro.
Le ministre français des Affaires européennes, Jean Leonetti, a aussi refusé d'envisager en l'état un effort supplémentaire des pays de la zone euro en faveur de la Grèce.
On n'est pas dans cette discussion. Aujourd'hui il y a une négociation qui est longue mais est sur le point d'aboutir entre les créanciers privés et la Grèce pour réduire la dette du pays de 100 milliards d'euros, a-t-il dit à la presse, et si tel est le cas il n'y a pas de raison particulière pour modifier le plan.
On reste sur la base initiale de l'accord de principe conclu l'an dernier qui prévoit que les banques créancières de la Grèce acceptent de réduire la dette du pays de manière à ramener son ratio d'endettement à 120% du Produit intérieur brut (PIB) en 2020, a-t-il ajouté.
La nécessité d'une augmentation, sous une forme ou une autre, de l'aide des créanciers publics de la Grèce est revenue au premier plan afin d'éviter la faillite au pays. A ce jour, le deuxième programme de prêts promis à la Grèce en octobre dernier s'élève à 130 milliards d'euros.
Je n'exclus pas un petit ajustement des besoins de prêts des pays de la zone euro, a ainsi déclaré jeudi le commissaire européen Olli Rehn au Wall Street Journal, en marge du forum de Davos.
Ce besoin supplémentaire représente une somme qui devrait être comprise entre 10 et 15 milliards d'euros, a indiqué une source gouvernementale européenne à l'AFP.
Pour le FMI, l'objectif intangible est de ramener le taux de la dette publique grecque à 120% du PIB d'ici à 2020. C'est la condition sine qua non pour qu'il débloque sa contribution aux nouveaux prêts vitaux pour Athènes.
Or, selon des sources proches du dossier, les banques créancières du pays, qui négocient avec Athènes une réduction de la dette du pays n'ont jusqu'ici mis sur la table qu'une proposition ne permettant de ramener l'endettement qu'à 130%. D'où son rejet lundi par les ministres des Finances de la zone euro.
Ces derniers, selon la source gouvernementale européenne, souhaitent que l'accord final avec les banques ramène le ratio vers 125%, reste donc pour les créanciers publics à prendre le reste à leur charge pour aller jusqu'à 120%: la différence entre 120% et autour de 125% représenterait actuellement environ 11 milliards d'euros.
J'ai le sentiment qu'on pourrait accepter un dépassement modéré, si c'est 125%, a expliqué cette source à l'AFP.
Pour le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, la Banque centrale européenne pourrait aussi devoir participer à l'effort en renonçant à une partie des créances qu'elle détient elle-même à l'égard de la Grèce.
AFP
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