PARIS - François Hollande a estimé lundi, comme Angela Merkel, que les banques irlandaises constituaient un cas spécifique et il a plaidé pour une rétroactivité dans leur recapitalisation par le Mécanisme européen de stabilité lorsque celui-ci pourra intervenir, probablement en 2013.
L'Irlande présente un cas spécifique et mérite d'être regardée comme telle. Ce sera la position que la France, mais je sais aussi l'Allemagne, adoptera par rapport à la situation de l'Irlande, a affirmé le président français à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre irlandais Enda Kenny.
La spécificité irlandaise, c'est qu'il y a eu, il y a déjà plusieurs mois, une recapitalisation des banques qui est intervenue sur fonds budgétaires (du pays) et donc qui a aggravé encore l'endettement de l'Irlande l'obligeant à faire un plan rigoureux, a-t-il souligné.
La spécificité irlandaise tient au calendrier puisque c'est le premier pays à avoir demandé une recapitalisation des ses banques, a insisté le chef de l'Etat.
Selon M. Hollande, il est en conséquence normal qu'il y ait une prise en compte de sa situation par l'Eurogroupe (les ministres des Finances de la zone euro).
La chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est entretenue dimanche soir avec Enda Kenny, a également convenu que les problèmes des banques irlandaises relevaient de circonstances particulières, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.
L'Eurogroupe va regarder la situation de l'Irlande pour améliorer la durabilité du programme irlandais pour faire face à ses dettes, a-t-il ajouté.
M. Seibert a souligné qu'aucun pays n'était semblable au sein de la zone euro et que l'Irlande avait recapitalisé ses banques avec des sommes importantes provenant des contribuables, un fait qu'il fallait prendre en considération pour rompre le cercle vicieux où des banques sinistrées plombent l'économie et conduisent à demander un sauvetage.
La rétroactivité de la future recapitalisation directe des banques en difficulté, notamment espagnoles et irlandaises, fait encore l'objet de discussions et n'a pas été tranchée lors du sommet européen de Bruxelles de vendredi.
Cette recapitalisation directe ne pourra intervenir progressivement qu'en 2013, après la mise en place d'un mécanisme de supervision bancaire chapeauté par la BCE (Banque centrale européenne).
L'Irlande, dont les banques avaient été durement frappées par la crise financière, a obtenu fin 2010 une aide de 85 milliards de l'Union européenne de la BCE et du FMI qui ont, en contrepartie, exigé des autorités un plan d'économies drastique.
Contrairement au Portugal et à la Grèce, les deux autres pays de la zone euro renfloués par la communauté internationale, l'Irlande a, depuis, renoué avec la croissance même si le taux de chômage dans le pays avoisine les 15%.
AFP
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