MADRID - La récession devrait se prolonger en Espagne au troisième trimestre, avec un produit intérieur brut (PIB) attendu en recul de 0,4%, a annoncé mardi la Banque d'Espagne, au moment où le gouvernement défendait devant les députés un budget 2013 marqué par la rigueur pour tenter de réduire le déficit public.
L'information conjoncturelle disponible, encore incomplète, indique que le PIB a reculé jusqu'à un taux intertrimestriel de 0,4%, similaire à celui observé au deuxième trimestre, explique la Banque d'Espagne dans son bulletin économique mensuel.
Le pays, quatrième économie de la zone euro où un actif sur quatre est au chômage, a renoué avec la récession fin 2011 et a enregistré au premier trimestre 2012 un recul du PIB de 0,3%, puis de 0,4% au deuxième.
Afin de réduire son lourd déficit public, l'Espagne a lancé un vaste programme de rigueur visant à récupérer 150 milliards d'euros entre 2012 et 2014, dont 39 milliards en 2013.
En présentant le budget 2013 mardi devant les députés à Madrid, le ministre du Budget, Cristobal Montoro a affirmé que celui-ci met en oeuvre les moyens pour contribuer à ce que l'année 2013 soit la dernière de récession économique.
Provoquant la colère de l'opposition en affirmant qu'il s'agissait du budget le plus social de l'histoire de la démocratie espagnole, le ministre a ajouté qu'il visait à combattre la crise,et répondre à un contexte économique difficile, de récession.
Le gouvernement espagnol attend une baisse du PIB de 1,5% en 2012 puis de 0,5% en 2013.
Cristobal Montoro a également annoncé mardi que l'Espagne avait enregistré un déficit budgétaire, correspondant au seul Etat central, de 3,9% du PIB fin septembre, ajoutant que le pays était très proche d'atteindre l'objectif fixé pour 2012, de 4,5% du PIB.
Au prix de douloureux efforts, le gouvernement s'était engagé auprès de ses partenaires européens à réduire le déficit public, qui inclut aussi celui des 17 régions, des collectivités locales et de la sécurité sociale, jusqu'à 6,3% du PIB en 2012 après 9,4% en 2011.
Mais il a dû admettre une révision à la hausse fin septembre, jusqu'à 7,4% du PIB, à cause de l'aide publique apportée aux banques, fragilisées par leur exposition au secteur immobilier sinistré.
Une aide qui devrait aussi gonfler la dette publique jusqu'à 85,3% du PIB fin 2012, selon le gouvernement.
La cure d'austérité complique cependant la sortie de crise, selon la Banque d'Espagne.
Les efforts d'assainissement budgétaire du secteur public ont eu un clair impact sur le repli de l'économie au milieu de l'année, indiquait-elle mardi.
Le régulateur soulignait en outre que l'impact négatif sur la demande interne de nouvelles mesures lancées en septembre, comme la hausse de la TVA jusqu'à 21%, n'apparaissait pas encore dans ces chiffres.
Malgré ces efforts supplémentaires, on ne peut pas écarter que le déficit public dépasse l'objectif marqué cette année, ajoutait la Banque d'Espagne.
Cristobal Montoro a toutefois rejeté mardi l'argument opposant croissance et austérité.
En Espagne, le débat sur l'austérité dans les dépenses publiques ne peut pas être opposé à la croissance économique, a-t-il lancé.
Dans un pays qui doit au reste du monde 90% de son PIB, cela n'a aucun sens, ni économique ni social, d'opposer austérité, réduction du déficit public, avec la croissance économique, a-t-il ajouté.
afp
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire