Bruxelles - L'activité du secteur privé dans la zone euro s'est
contractée plus que prévu en août et a enregistré son septième mois consécutif
de baisse, ce qui renforce le spectre d'une entrée en récession au troisième
trimestre, pointe mercredi le cabinet Markit qui publie l'indice PMI.
L'indice composite s'est inscrit à 46,3 contre 46,5 en juillet, selon une
seconde estimation. Une première estimation de Markit le donnait à 46,6
points.
"Les forts replis des nouvelles affaires dans les secteurs manufacturier et
des services, conjugués à de nouvelles baisses d'effectifs, ne laissent que peu
d'espoir quant à une amélioration viable de la conjoncture économique à court
terme", estime Rob Dobson, économiste chez Markit.
Lorsque l'indice PMI dépasse 50 points, cela signifie que l'activité
progresse, tandis qu'elle se contracte s'il est inférieur à ce seuil.
Markit relève en outre que l'activité recule aussi bien dans le secteur
manufacturier que dans celui des services, même si la détérioration est plus
importante dans le secteur industriel.
La situation est d'autant plus inquiétante que l'Allemagne multiplie "les
signes de faiblesse" alors qu'elle était jusqu'ici le pays "sur lequel
reposaient les espoirs d'une reprise économique dans l'ensemble de la région",
affirme l'économiste de Markit.
"Fragilisée par une chute de ses exportations et par la morosité de son
marché intérieur, l'Allemagne semble de moins en moins apte à soutenir la
croissance de la zone euro", pointe-t-il, pessimiste.
Le PMI allemand s'est établi à 47 points en août, un plus bas en plus de
trois ans (38 mois). En France, l'activité se contracte également (PMI composite
à 48 points) mais moins qu'avant.
Le tableau est encore plus sombre en Espagne et en Italie, les troisième et
quatrième économies de la zone euro. Les deux pays voient leur activité privée
se contracter fortement, à 43,4 points et 43,5 points respectivement.
Seul pays à tirer son épingle du jeu : l'Irlande, qui a vu son activité
progresser en août (51,4 points) et s'établir à un plus haut en deux mois.
"La récente reprise observée en Irlande suggère toutefois qu'un retour à la
croissance est envisageable dans d'autres pays et laisse tout au moins entrevoir
la possibilité d'un ralentissement de la contraction en Italie et en Espagne",
estime M. Dobson.
afp
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