Berlin - Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble estime que les banques allemandes pourront combler elles-mêmes leurs besoins de capital, chiffrés à plus de 13 milliards d'euros, a déclaré son porte-parole vendredi.
Il ne l'a pas explicitement précisé mais l'affirmation vaut notamment pour la Commerzbank, deuxième banque du pays, qui fait l'objet d'intenses spéculations sur un éventuel renflouement par l'Etat.
M. Schäuble salue le fait que les résultats aient été publiés, a dit le porte-parole lors d'un point de presse régulier. Le ministre estime que les différentes banques qui en ont besoin peuvent s'acquitter des exigences de l'Autorité bancaire européenne (EBA), a-t-il ajouté, c'est-à-dire renflouer leur capital par leurs propres moyens.
L'EBA, installée à Londres, a chiffré jeudi soir à 13,1 milliards d'euros le besoin cumulé de capital des banques allemandes pour remplir ses critères de solidité financière. Six établissements, sur 13 examinés, sont concernés, dont les deux plus grandes banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank.
Cette dernière a le plus gros besoin (5,3 milliards d'euros), et les investisseurs mettent en doute depuis plusieurs semaines sa capacité à le combler sans avoir recours à la puissance publique. C'est déjà l'Etat allemand qui avait dû voler à son secours lors de la crise financière de 2008-2009, et il détient depuis 25% de son capital.
Le gouvernement allemand prévoit tout de même de réactiver son fonds d'aide aux banques mis en place après la faillite de Lehman Brothers, le SoFFin, pour envoyer un signal fort que l'Etat va défendre la stabilité des marchés financiers.
Un projet de loi, qui sera présenté au dernier conseil des ministres de l'année la semaine prochaine, prévoit de doter le SoFFin de 400 milliards d'euros de nouvelles garanties pour porter assistance aux banques qui en auraient besoin.
Il prévoit surtout que le BaFin, l'autorité allemande de contrôle des marchés financiers, puisse obliger les banques qui n'auront pas réussi à renforcer leur capital par leurs propres moyens, à accepter des fonds du SoFFin pour le faire.
Auparavant, les appels à ces fonds publics étaient basés sur le strict volontariat des établissements bancaires.
Le SoFFin avait été créé à l'automne 2008 par Berlin pour faire face, avec une dotation potentielle de 480 milliards d'euros, aux risques de faillites bancaires en Allemagne. Ces garanties ont expiré fin 2010.
AFP
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