Bonjour

Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




Affichage des articles dont le libellé est Yellen. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Yellen. Afficher tous les articles

lundi 27 octobre 2014

USA: les trois cycles d'injection monétaire de la Fed depuis 2008

Washington - Pour faire face à la crise financière aux Etats-Unis, la Banque centrale américaine (Fed) a procédé depuis 2008 à trois phases d'injections massives de liquidités baptisées "assouplissement quantitatif" ou "quantitative easing" (QE).

La première vague a lieu fin novembre 2008, un peu plus de deux mois après la faillite de la banque Lehman Brothers. En pleine tempête financière et crise des crédits immobiliers à risque ("subprime"), la Réserve fédérale sort de son rôle traditionnel.

En plus d'abaisser son principal taux directeur à un niveau proche de zéro, l'institution annonce le début de rachats massifs d'actifs jusqu'en mars 2010 afin de fluidifier le crédit, diminuer le coût de l'emprunt et stimuler l'investissement.

Entre les titres adossés à des créances immobilières -les obligations émises par les géants du refinancement immobilier Fannie Mae et Freddie Mac- et les bons du Trésor, la Banque centrale débourse entre novembre 2008 et mars 2010 quelque 1.750 milliards de dollars au cours de ce "QE 1".

Face à la fragilité persistante de la première économie mondiale et à la crise en zone euro, la Fed doit toutefois se résoudre en novembre 2010 à lancer un "QE 2" et à entamer un nouveau cycle d'injections de liquidités.

Dans le détail, la Fed décide à la fois de racheter pour 600 milliards de dollars de bons du Trésor pour faire baisser les taux d'intérêts à long terme et de réinvestir les titres acquis au cours du "QE 1" et arrivés à maturité.

Ce nouveau cycle, qui s'achève en juin 2011, ne lève toutefois pas toutes les inquiétudes. Quelques mois plus tard, en septembre 2011, elle décide de troquer ses obligations à court terme pour des titres à maturité plus longue, au cours d'une opération baptisée "Twist" et aujourd'hui achevée.

Un an plus tard, la Fed doit se résoudre à enclencher une troisième vague d'injections monétaires, le "QE 3". En septembre 2012, elle annonce l'achat mensuel de 40 milliards d'actifs, porté en janvier à 85 milliards, répartis entre 45 milliards de dollars de bons du Trésor et 40 milliards de titres adossés à des créances immobilières.

Cette nouvelle phase marque une innovation: la Banque centrale se donne une marge de manoeuvre supplémentaire et n'annonce cette fois aucune date de fin de ces achats mensuels, conduisant les analystes à rebaptiser le "QE 3" en "QE infinity".

Ce n'est qu'à partir de décembre 2013 que la Banque centrale va progressivement réduire ces achats d'actifs et prévoir finalement de les conclure en octobre 2014 lorsqu'ils sont descendus à 15 milliards de dollars mensuels.

Cette politique d'expansion monétaire laisse la Fed avec quatre fois plus d'actifs à son bilan qu'avant la crise à quelque 4.500 milliards de dollars. Revenir à un niveau plus normal prendra jusqu'à la fin de la décennie, a averti la présidente Janet Yellen. La Fed a promis jusqu'ici, pour continuer à soutenir la reprise, de ne pas vendre les titres qu'elle a acquis et même de réinvestir le produit de ceux qui arrivent à maturité.






awp

vendredi 22 août 2014

USA: si l'emploi progresse plus, hausse des taux plus rapide possible

Washington - La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a estimé vendredi que le marché de l'emploi américain n'était pas "encore totalement remis" tout en avertissant que si les progrès s'accéléraient, une hausse des taux plus rapide interviendrait.

 Dans un discours à la conférence de Jackson Hole (Wyoming), Mme Yellen a affirmé qu'il n'y avait "pas de recette simple" pour mener une politique monétaire dans un contexte "de considérable incertitude" sur l'évolution de l'inflation et du chômage.

La patronne de la Fed a par ailleurs confirmé que la fin des achats d'actifs pour soutenir la reprise --la troisième vague d'assouplissement monétaire exceptionnel de la Fed depuis la récession--, est prévue pour octobre.

 Dans une allocution consacrée à l'emploi et à la politique monétaire lors de cette conférence académique annuelle qui rassemble des responsables monétaires du monde entier, Mme Yellen est pour la première fois apparue un peu moins du côté des "colombes", qui privilégient d'abord l'emploi au détriment de la lutte contre l'inflation.

D'un côté, elle a souligné, comme elle l'a fait dans le passé, que les progrès en matière de taux de chômage "surestimaient" l'état véritable du marché de l'emploi. Elle a évoqué les nombreux emplois à temps partiels et les chômeurs découragés ne cherchant plus d'emploi. Le taux de chômage se situe actuellement à 6,2% aux Etats-Unis contre 7,3% il y a un an.

D'un autre côté, Mme Yellen n'a pas exclu que l'inflation se réveille plus vite, affirmant que les salaires, dont l'évolution réelle "a été quasiment plate", puissent "augmenter beaucoup plus rapidement".

La hausse des prix est pour l'instant bien en dessous de l'objectif à moyen terme de 2% de la Fed (1,6%, selon l'indice PCE).

 "Si les progrès du marché de l'emploi se poursuivent plus rapidement et que l'inflation progresse aussi plus vite (...), alors des hausses sur des taux sur les fonds fédéraux pourraient intervenir plus rapidement, et continuer plus rapidement aussi", a-t-elle ainsi affirmé.

La présidente du Comité de politique monétaire (FOMC) a reconnu "les différentes interprétations" qu'il existait au sein des responsables monétaires et économiques sur l'appréciation de l'évolution de l'économie américaine. Elle a souligné "les difficultés" et "la complexité à évaluer la relation entre la marge des ressources inutilisées du marché de l'emploi et le déclenchement des tensions inflationnistes".

 La présidente de la Fed a plaidé également une nouvelle fois pour la prise en compte de nombreux différents indicateurs --allant du taux d'abandon des emplois à celui des postes à temps partiel, pour évaluer la santé du marché de l'emploi.







awp

jeudi 17 juillet 2014

USA: expansion de l'activité économique dans toutes les régions

Washington - Les douze régions des Etats-Unis couvertes par la Réserve fédérale américaine ont continué à enregistrer une expansion de leur activité économique, indique mercredi le Livre Beige de la Fed.

"Les douze districts de la Réserve fédérale ont indiqué que l'activité économique avait continué à progresser", selon ce rapport qui couvre une période de six semaines précédant le 7 juillet.

Cinq de ces régions enregistrent une croissance "modérée" tandis que les sept autres font état d'une expansion plus "modeste", détaille ce document réalisé à partir d'informations glanées sur le terrain par les banques régionales de la Fed.

Le rapport accrédite l'hypothèse d'un rebond de la croissance américaine après le coup de froid du premier trimestre où le produit intérieur brut avait connu son plus fort recul en cinq ans (-2,9% en rythme annualisé).

L'activité économique a été portée par la hausse de la consommation des ménages dans l'ensemble du pays, grâce à de bonnes ventes de voitures et en dépit de gains modestes dans la vente au détail dans "la plupart" des régions, selon le Livre Beige.

Les conditions du marché du travail se sont elles "améliorées", l'ensemble des douze régions couvertes par la Fed faisant état de hausses "légères à modérées" des créations d'emplois.

Ce constat semble en ligne avec les données officielles sur l'emploi qui ont fait apparaÎtre en juin un déclin du taux de chômage à 6,1% sur fond de fortes créations d'emplois.

Selon le Livre Beige, plusieurs régions ont toutefois continué à faire part de "certaines difficultés" à trouver des salariés pour des postes hautement qualifiés.

Le marché immobilier continue, lui, d'envoyer des signaux mitigés en raison de stocks "généralement" de logements faibles et de niveaux "variables" de demande, selon le Livre beige.

Témoignant devant le Congrès, la présidente de la Fed Janet Yellen a confirmé mercredi que le secteur immobilier montrait "peu de signes de progrès" et que les données sur les ventes de maisons restaient "décevantes".

Selon le Livre beige, le secteur agricole a, lui, montré des signes d'amélioration, en dépit de la "sécheresse persistante" dans la région de San Francisco.

Enfin, le secteur énergétique a été portée par la hausse de la production de pétrole tandis que celle de charbon et de gaz est restée stable.

"La forte demande au cours de l'été devrait contribuer à maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé", note le Livre beige.

La Fed fera un nouveau point sur la conjoncture lors de la réunion de son comité de politique monétaire les 29 et 30 juillet, où elle devrait annoncer une nouvelle baisse de ses injections de liquidités.





awp

mercredi 16 juillet 2014

USA: la Fed pourrait changer de cap monétaire "plus tôt" que prévu, selon Yellen

Washington - La banque centrale américaine (Fed) pourrait changer de cap monétaire "plus tôt" que prévu si l'amélioration du marché du travail continuait à dépasser les attentes, a indiqué mardi sa présidente Janet Yellen.

"Si le marché du travail continue à s'améliorer plus rapidement qu'anticipé, les hausses du taux directeur (de la Fed) pourraient probablement intervenir plus tôt et être plus rapides que ce qui est actuellement envisagé", a-t-elle déclaré lors d'une audition devant le Congrès américain.

Depuis fin 2008, la Fed maintient son principal taux directeur proche de zéro pour soutenir la reprise et fluidifier le crédit, créant une période d'"argent facile" qui fait le bonheur des marchés financiers.

Mais à mesure que l'économie américaine reprend des couleurs, la Fed se prépare à relever progressivement ce taux, alimentant un flot incessant de spéculations et des flux de capitaux volatils.

Anxieux, les marchés tablent dans l'ensemble sur une première remontée à la mi-juin 2015. Mais aucune date n'a été officiellement avancée et la question suscite des divisions au sein de la Fed.


Incertitudes

Mme Yellen a de nouveau refusé mardi de préciser une échéance précise et a répété qu'un futur changement de cap n'interviendrait que si l'économie américaine continuait d'avancer vers le double objectif de la Fed, le plein emploi et une inflation annuelle de 2%.

Selon la présidente de la Fed, les récentes données suggèrent bien que la croissance économique a "rebondi" au deuxième trimestre, après un début d'année dans le rouge qui a vu l'économie américaine subir sa plus forte contraction depuis cinq ans (-2,9% en rythme annualisé entre janvier et mars).

Cette embellie doit toutefois "être surveillée de près", notamment s'agissant du marché immobilier qui montre des signes de faiblesse, a-t-elle ajouté.

Sur un plan comptable, l'amélioration sur le front de l'emploi a, elle, dépassé les attentes de la Fed avec un taux de chômage tombé à 6,1% en juin alors que la Banque centrale n'attendait pas un niveau aussi bas avant la fin de l'année.

"L'économie continue de faire des progrès", a résumé Mme Yellen, confirmant par ailleurs que les injections massives de liquidité de la Fed pourraient s'achever en octobre en cas de poursuite de l'embellie économique.

En banquière centrale avisée, la présidente de la Fed fait toutefois preuve d'une grande prudence. Elle suggère ainsi que la banque centrale pourrait maintenir son taux directeur à son niveau actuel si la conjoncture se retournait.

"Si les performances économiques sont décevantes, la trajectoire future des taux d'intérêts pourrait être plus accommodante qu'actuellement anticipé", a ainsi détaillé Mme Yellen, dans le jargon propre aux banquiers centraux.

"Même si l'économie s'améliore, la reprise n'est pas encore complète", a-t-elle plus généralement mis en garde, soulignant "l'incertitude considérable" entourant les prévisions économiques de la Fed.

Sur le front de l'emploi, Mme Yellen estime que "trop d'Américains" sont encore au chômage et s'inquiète d'une baisse du taux de la population à la recherche d'un emploi.

"Il y a des signaux contrastés sur l'économie" et "la Réserve fédérale doit être très prudente s'agissant de sa politique monétaire", a-t-elle résumé, évoquant de précédentes "lueurs d'espoirs" qui s'étaient avérées "trompeuses" et avait conduit à un "excès d'optimisme".

Cette prudence reflète également les divisions sur la question de la remontée du taux directeur au sein du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), révélées au grand jour par les minutes de sa dernière réunion mi-juin.

Au cours de cette réunion, plusieurs participants avaient plaidé d'un côté pour une approche plus "progressive" --suggérant une remontée des taux plus tardive-- dans le cas où les prévisions de croissance ne seraient pas atteintes d'ici à la fin de l'année.

Mais "d'autres participants" avaient au contraire fait valoir que la croissance économique pourrait être plus dynamique que prévu, nécessitant une remontée "plus rapide" des taux, selon les minutes publiées la semaine dernière.








awp

jeudi 10 juillet 2014

USA: la fin de l'aide monétaire de la Fed prévue pour octobre

Washington - La fin de l'aide monétaire à l'économie américaine pourrait être décidée en octobre si l'activité poursuit son rebond après son déclin étonnant en début d'année, selon les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed) publiées mercredi.

Les données suggèrent que l'activité économique est en train de rebondir au deuxième trimestre après un déclin du PIB d'une ampleur étonnante, indique le compte-rendu de cette réunion des 17 et 18 juin.

La baisse du produit intérieur brut entre janvier et mars était alors évaluée à 1% en rythme annualisé mais elle a été depuis revue à la hausse, à -2,9%, son plus grand recul depuis cinq ans.

Si le rebond se confirmait, il serait approprié de mettre un terme en octobre au programme de rachat d'actifs mené par la Banque centrale afin d'injecter des liquidités dans le circuit financier, selon le compte-rendu.

Les membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) se montrent en revanche toujours divisés sur le moment opportun pour commencer à relever le principal taux directeur, maintenu proche de zéro depuis fin 2008 pour soutenir l'économie. Les marchés tablent sur une première hausse à la mi-2015.

Plusieurs participants à la réunion ont d'un côté plaidé pour une approche plus progressive dans le cas où les prévisions de croissance ne seraient pas atteintes.

Mais d'autres participants ont fait valoir que la croissance économique pourrait être plus dynamique que prévu, nécessitant une remontée plus rapide des taux, affirme le compte-rendu.





awp

mercredi 18 juin 2014

USA: la Fed réduit encore son aide monétaire à 35 milliards de dollars

Washington - La banque centrale américaine (Fed) a décidé pour la cinquième fois consécutive mercredi de réduire son soutien monétaire à l'économie des Etats-Unis, tout en laissant ses taux inchangés.

Le Comité de politique monétaire (FOMC) va diminuer de 10 milliards de dollars ses injections de liquidités pour les porter à 35 milliards de dollars mensuels, selon un communiqué.

La Réserve fédérale estime également que la croissance économique des Etats-Unis a enregistré un rebond au cours des derniers mois.

A partir de juillet, la Fed achètera donc pour 15 milliards de dollars de créances immobilières par mois au lieu de 20 milliards, ainsi que des bons du Trésor pour 20 milliards au lieu de 25 milliards.

Les taux d'intérêt au jour le jour demeurent proches de zéro, comme ils le sont depuis fin 2008. 

La banque centrale se rapproche ainsi de la clôture de son programme d'achats d'actifs destiné à soutenir la reprise qui, à ce rythme de réduction, devrait s'éteindre à la fin de l'année, si l'économie le permet.

La Fed a commencé en janvier à réduire ses achats de titres destinés à pousser les taux d'intérêt à la baisse, favorisant les investissements et la consommation.

Comme lors de ses précédentes réunions, le Comité de politique monétaire affirme que le niveau très bas des taux d'intérêt pourrait le rester pendant une période de temps considérable après la fin du programme d'achats d'actifs, spécialement si l'inflation demeure sous l'objectif de 2%.

Les membres du Comité, parmi lesquels figuraient pour la première fois Stanley Fischer, le nouveau numéro deux de la Fed, réaffirment qu'une politique monétaire hautement accommodante demeure appropriée.

Au premier trimestre, l'économie américaine s'est contractée (-1%) après un hiver particulièrement rigoureux.

Le FOMC a en outre drastiquement réduit ses projections de croissance pour les Etats-Unis en 2014, qu'il situe à entre 2,1% et 2,3%, au lieu de 2,8% et 3% envisagés en mars. Pour 2015, la Fed reste optimiste avec une croissance de 3% à 3,2%.

Le taux de chômage devrait aussi être plus bas, selon la Fed, qui l'inscrit à entre 6% et 6,1% en 2014 (contre 6,1% à 6,3%). Le taux de chômage se situe déjà à 6,3% en mai. Sa projection d'inflation est quasiment inchangée entre 1,5% et 1,7% (contre 1,5% et 1,6%). 

Les membres du Comité monétaire ont voté ces décisions à l'unanimité.

Une majorité des membres du FOMC voient les taux d'intérêt au jour le jour de la Fed se situer au-dessus de 1% à la fin 2015, selon les graphiques de la Fed.






awp

jeudi 20 mars 2014

Fed: premier grand oral prudent pour Janet Yellen

Washington - "Je suis contente de vous rejoindre": pour sa première conférence de presse à la tête de la Banque centrale américaine (Fed), Janet Yellen a fait assaut de bonne volonté sans se départir du ton austère attaché à sa fonction.

Pour la première fois depuis huit ans, les flashs n'ont pas crépité ce mercredi à 14H30 sur Ben Bernanke, l'ancien président de la Fed, mais sur cette sexagénaire à la silhouette menue et aux cheveux blancs, devenue depuis février une des femmes les plus puissantes du monde.

Tranchant de fait avec les costumes austères de son prédécesseur, Mme Yellen s'est autorisé une petite touche de fantaisie, un foulard coloré rehaussant un tailleur noir très classique.

Ses premiers mots suggèrent qu'elle apprécie le délicat exercice consistant à s'exprimer devant une cinquantaine de journalistes dont certains s'empressent d'immortaliser l'instant avec leur téléphone portable.

"Bon après-midi. Je suis heureuse de vous rejoindre pour la première de mes conférences de presse consécutives à un FOMC" ), lance cette économiste des formation qui fut jusqu'à février la vice-présidente de la Fed.


SANS SURPRISE

"Comme le président Bernanke avant moi, j'apprécie l'opportunité d'expliquer les décisions du FOMC et de répondre à vos questions", lance-t-elle et de délivrer un propos liminaire dense et technique.

La Fed a décidé de diminuer de dix milliards de dollars supplémentaires ses injections mensuelles de liquidités destinées à fluidifier le crédit et soutenir l'activité.

A l'appui de sa décision, l'institution estime que l'activité économique a continué à s'étendre en dépit de la vague de froid qui frappe le pays.

Mais elle a aussi innové en cessant de lier une éventuelle remontée des taux directeurs au seuil de 6,5% du chômage.

Chaussant ses petites lunettes, cette ancienne professeur d'université mise alors sur la pédagogie pour assurer que ce changement n'affecte en rien les vues de la Fed sur sa politique de taux bas.

"Laissez-moi vous expliquer ceci plus en détail", lance-t-elle avant de se livrer dans une séance de questions-réponses guettée avec anxiété par les marchés financiers.

Mme Yellen abandonne alors provisoirement ses petites lunettes, mais reste dans un répertoire très technique, évoquant les faiblesses du marché de l'emploi et le cap monétaire de la Fed.


J'AI DE LA CHANCE

Il n'y a aucun changement "dans les intentions" du comité de politique monétaire de la Fed, martèle-t-elle d'une voix précise, avec un fort accent new-yorkais.

Au milieu de la conférence de presse, elle s'autorise toutefois une très courte parenthèse plus personnelle.

"Je sens que j'ai de la chance car j'ai une grande expérience de la Fed (....) parce que c'est compliqué et maintenant je vois que c'est à moi de prendre les décisions", répond-elle, lorsqu'on l'interroge sur la manière dont elle voit ses nouvelles fonctions.

"Je sens nettement ce poids des responsabilités en assumant ce nouveau rôle", ajoute-t-elle avant de reprendre aussitôt son crédo de la continuité, caractéristique des banquiers centraux.
Mme Yellen a beau être la première femme à ce poste, aucune révolution n'est à prévoir dans cette institution centenaire, prévient-elle.

"Je ne prévois pas jusqu'ici de changements radicaux à venir", assène-t-elle.








awp

mercredi 19 février 2014

G20: premier sommet pour la nouvelle patronne de la Fed, Janet Yellen

Sydney - Le G20 tiendra ce week-end à Sydney sa première réunion de l'année, baptême du feu de la nouvelle présidente de la Fed, Janet Yellen, au moment où les pays émergents souffrent des effets collatéraux de la fin du programme de soutien de la banque centrale.

Après une première alerte à l'été 2013, les devises de plusieurs émergents ont dévissé ces dernières semaines, de l'Argentine à la Russie, en passant par l'Afrique du Sud et la Turquie.

En cause, la réduction des achats mensuels d'actifs de la Réserve fédérale américaine et les attentes d'une remontée des taux américains, qui incitent les investisseurs à sortir leurs capitaux des émergents pour les rapatrier vers les Etats-Unis.

Des doutes sur la solidité de ces économies ou de leurs instances politiques sont aussi à l'origine de ce reflux des capitaux. Mais la Fed, qui a pour mandat de veiller avant tout sur l'économie américaine, est parfois accusée d'indifférence pour les dommages collatéraux que sa politique occasionne.

Le Trésorier australien, Joe Hockey, hôte de ce G20, ne veut pas de "parlote" et juge "extrêmement important" que les ministres des Finances et les banquiers centraux s'accordent sur des objectifs de croissance supérieurs aux prévisions actuelles.

Mais "nous n'ignorerons pas les instabilités récentes sur les marchés financiers internationaux, et notamment, leur impact sur les économies de ces émergents", a-t-il ajouté.

Un agenda en accord avec les Etats-Unis, qui vont plaider "la promotion de la croissance", selon un haut responsable du Trésor. Il s'attend certes à ce que les turbulences "considérables" des monnaies de pays émergents soient "un des principaux axes de discussion", mais il les attribue surtout à des facteurs internes à ces pays.

Mi-février, Janet Yellen, qui venait de prendre ses fonctions, avait simplement noté "qu'à ce stade", cette volatilité "ne posait pas de risque substantiel pour les perspectives économiques américaines".
La Fed "observe attentivement" ces mouvements, avait-elle simplement déclaré devant le Congrès.

Bien que reconnaissant les difficultés des émergents, "elle semble aussi dire +ce n'est pas mon problème+", note Adam Hersh, économiste à l'American Progress Action Fund, un centre de recherche. "Ca ne va pas être bien reçu par les pays en développement membres du G20".


Pression sur la Fed

"Les Etats-Unis devraient s'inquiéter des effets de leurs politiques sur le reste du monde", estimait ainsi fin janvier le gouverneur de la banque centrale indienne, Raghuram Rajan.

"Nous voudrions vivre dans un monde où les pays prennent en compte les effets de leurs politiques sur les autres pays plutôt que faire juste ce qui est approprié pour lui-même", a-t-il déclaré fin janvier.

Selon une source gouvernementale française, "le consensus est le même (à propos des grandes banques centrales): il faut être collectivement attentifs aux effets de nos politiques sur les autres économies".
"Ce sera l'occasion pour la Fed d'expliquer, comme elle le fait à chaque fois, ses objectifs", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

Janet Yellen avait déjà représenté la Fed lors d'un G20, en juillet dernier à Moscou, remplaçant le président d'alors, Ben Bernanke.

Mais "la coopération monétaire est considérée comme extrêmement difficile car les banques centrales ont des mandats nationaux", rappelle Philippe Martin, professeur d'économie à Sciences-Po.

Les émergents "ne peuvent pas attendre grand chose de la réunion de Sydney. Ils vont certainement mettre une sorte de pression sur la Fed, mais avec un impact très faible", prévoit-il.

Malgré le ralentissement de la croissance en Chine, deuxième économie mondiale, et les turbulences chez les émergents, cette réunion du G20 se tiendra dans un contexte plutôt favorable pour l'économie mondiale.

Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé --très légèrement-- fin janvier ses perspectives de croissance pour 2014, pour la première fois depuis près de deux ans et table désormais sur 3,7% pour l'économie mondiale, après 3% en 2013.

Mais l'Europe pourrait être menacée de déflation, un phénomène dangereux qui crée un cercle vicieux dont il est difficile de sortir, comme l'illustre le Japon, aux prises avec ce mal depuis 15 ans.

La directrice générale du FMI Christine Lagarde a récemment mis en garde contre "des risques croissants de déflation qui pourraient être désastreux pour la reprise", affirmant que cet "ogre doit être combattu".





awp

mardi 11 février 2014

USA: Yellen défend la continuité de la politique monétaire

Washington - Pour ses premiers mots à la tête de la banque centrale américaine, Janet Yellen a défendu mardi la "continuité" du soutien de la politique monétaire à l'économie américaine, notant que la reprise de l'emploi était "incomplète".

"Je m'attends à une grande part de continuité dans l'approche de la politique monétaire", a déclaré Mme Yellen, première femme à diriger la Réserve fédérale (Fed), devant une commission du Congrès américain.

Attendues avec fébrilité par les marchés, ses premières déclarations publiques se sont inscrites sans ambiguïté dans les pas de son prédécesseur, Ben Bernanke, qui a apporté depuis 2008 un soutien monétaire massif à l'économie américaine afin de contrer la crise financière américaine. Et depuis décembre, la Fed a commencé à diminuer cette aide monétaire en réduisant progressivement ses injections de liquidités.

Intronisée le 3 février à la tête de la Fed après en avoir été la vice-présidente depuis 2010, Mme Yellen, 67 ans, a notamment assuré que la Fed poursuivrait sur cette voie et qu'elle continuerait "probablement de réduire ses achats d'actifs par étape mesurée".

Sur fond de relative embellie économique aux Etats-Unis, l'institution a commencé à réduire ses achats d'actifs, de 85 milliards en décembre à 65 milliards de dollars actuellement, qui sont destinées à faire desserrer l'étau du crédit.

La nouvelle dirigeante a toutefois estimé qu'une "politique hautement accommodante", consistant à maintenir les taux directeurs de la Fed proches de zéro, resterait appropriée.


PROGRESSION "MODÉRÉE" DE L'ACTIVITÉ

Elle n'a pas évoqué d'échéance précise mais a répété que cette politique des taux bas, en oeuvre depuis la fin 2008, devrait se poursuivre "bien après" le recul du taux de chômage à 6,5%, qui a été un temps présenté comme le seuil attendu par la Fed pour éventuellement changer de cap.

Pour justifier le maintien de cette mesure, Mme Yellen a estimé qu'elle ne s'attendait qu'à une "progression modérée" de l'activité économique et de l'emploi cette année et l'année prochaine.

L'économie des Etats-Unis a progressé davantage que prévu au quatrième trimestre malgré la paralysie budgétaire en octobre, affichant une croissance de 3,2% en rythme annualisé, et le taux de chômage est redescendu à 6,6% en janvier.

"La reprise du marché de l'emploi est loin d'être complète", a toutefois asséné Mme Yellen, réputée faire partie des "colombes" en étant davantage préoccupée par le chômage que par l'inflation au sein de la Fed.

En dépit de l'amélioration comptable, certains experts s'inquiètent de voir un nombre croissant de chômeurs quitter la population active par découragement. Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi récemment souligné que cette érosion était "la première" cause de la décrue du chômage.

Face aux élus du Congrès, Mme Yellen a par ailleurs indiqué que la banque centrale "observait attentivement" la volatilité des marchés financiers mondiaux, alors que les monnaies de plusieurs pays émergents ont connu récemment des corrections sévères.

Déstabilisés par une fuite des capitaux hors de leurs territoires, le Brésil, l'Inde ou la Turquie ont vu leur monnaie plonger au risque de déstabiliser leur économie et d'assécher le financement de leurs entreprises.

En inondant le marché de liquidités, la Fed a été accusée d'alimenter des flux de capitaux volatils qui se sont à nouveau dirigés vers les Etats-Unis sur fond d'anticipation d'un retour à la normale monétaire dans le pays.

La présidente de la Fed a simplement noté "qu'à ce stade", cette volatilité "ne posait pas de risques substantiels pour les perspectives économiques américaines".

En pleine tempête sur les marchés financiers, la Fed avait suscité l'incrédulité de certains experts en ne faisant aucune mention de la situation des pays émergents lors de sa dernière réunion de politique monétaire fin janvier.






awp

lundi 16 septembre 2013

Fed: Janet Yellen, une experte à la réputation de "colombe"

Washington - Janet Yellen, candidate désormais bien placée pour accéder à la présidence de la Banque centrale américaine après le renoncement de Larry Summers, est une économiste respectée, proche de l'élite économique progressiste, qui a passé un tiers de sa carrière à la Fed.

Si le président Obama devait la choisir, Mme Yellen, 67 ans, déjà numéro deux de la Fed, serait la première femme à accéder au poste de présidente de la Réserve fédérale américaine, une institution qui a tout juste un siècle d'existence.

Considérée comme une démocrate, Mme Yellen a passé plus de douze ans au coeur de la politique monétaire américaine. Elle est plutôt vue au sein du Comité de politique monétaire(FOMC) comme une "colombe", davantage préoccupée par le chômage que par l'inflation.


5ANS DE PROFESSORAT À HARVARD

Cette passionnée d'économie, qui a épousé un économiste et dont le fils a aussi embrassé la profession, a méthodiquement grimpé les échelons de la Fed.

Après cinq ans de professorat à l'université de Harvard, elle est entrée à la Réserve fédérale par la petite porte en 1977 au sein des effectifs de chercheurs économistes qui fournissent analyses et statistiques au directoire de la Banque centrale. Elle y restera deux ans. C'est là qu'elle rencontre son mari, George Akerlof, futur prix Nobel d'économie.

Cette titulaire d'un doctorat d'économie a eu pour mentor à l'université de Yale en 1971 James Tobin, prix Nobel de l'économie en 1981 et connu pour son idée de taxe sur les transactions internationales.
En 1980, Mme Yellen retourne dans l'enseignement à l'Université de Californie à Berkeley, jusqu'à ce que le président démocrate Bill Clinton la choisisse pour être un des gouverneurs de la Fed en 1994.
Au sein du FOMC, elle votera parfois contre les décisions du tout puissant président de la Fed Alan Greenspan.

En 1997, le président Clinton lui demande de prendre la tête du Cercle des conseillers économiques de la Maison Blanche jusqu'en 1999.

A ce poste, elle succède à Joseph Stiglitz, économiste critique du libéralisme à outrance, qui partagera en 2001 le prix Nobel de l'économie avec son mari.

En 2004, Mme Yellen revient à la Réserve fédérale où elle préside jusqu'en 2010 l'antenne régionale de San Francisco. Certains lui reprocheront de n'avoir pas su tirer à l'époque la sonnette d'alarme sur la bulle immobilière dans une région qui couvre la Californie, le Nevada et l'Arizona, Etats qui allaient être au coeur du désastre des prêts à risque (subprime).

"Avions-nous une compréhension totale des défaillances du système de titrisation et de la façon dont cela allait affecter le système financier dans son entier ? Non", a-t-elle reconnu plus tard devant une commission créée par les autorités pour comprendre la crise financière de 2008.

Pourtant dès fin 2007, elle est l'une des premières au sein du (FOMC) à diagnostiquer, avec ce ton professoral que lui attribuent certains, que "les possibilités d'un étranglement du crédit et que l'économie glisse dans la récession sont des plus réelles".

A l'été 2009, son nom est cité une première fois pour remplacer Ben Bernanke, nommé à la tête de la Réserve fédérale en 2006 par George W. Bush et finalement reconduit en 2010 pour un deuxième mandat par le président Obama.

La même année, Janet Yellen accède à la vice-présidence du directoire de la Banque centrale pour quatre ans. A ce poste, elle sera un des meilleurs alliés de Ben Bernanke, soutenant sa politique exceptionnelle d'assouplissement monétaire. "Réduire le chômage doit être au centre de l'action", répète-t-elle.

Née à Brooklyn, fille de médecin, cette femme menue au visage encadré d'un casque de cheveux blancs, est friande de tout ce qui touche à l'économie: "si vous passez une soirée à la maison, vous entendrez parler d'économie à table. Vous serez plus gavé de discussions économiques que vous n'en avez l'appétit", promettait-elle dans un entretien à l'antenne de Minneapolis de la Banque centrale en 1995.





awp