Tokyo - La Banque du Japon a maintenu en l'état sa politique d'assouplissement monétaire, mardi à l'issue d'une réunion de deux jours dabee son organe directeur, considérant que l'économie nippone est en phase de reprise.
L'institut d'émission continue donc d'élever la base monétaire au rythme annuel de 60 à 70'000 milliards de yens (420 à 490 milliards d'euros), notamment en augmentant de 50'000 milliards de yens (350 milliards d'euros) par an son stock d'obligations d'Etat, qu'il rachète sur le marché secondaire.
Le statu quo a été décidé à l'unanimité des neuf membres du comité de politique monétaire, sous la direction de Haruhiko Kuroda qui avait impulsé cette politique d'assouplissement qualitatif et quantitatif juste après son arrivée à la tête de l'institution à la mi-mars 2013.
La BoJ veut ainsi intensifier la circulation de l'argent au sein de la troisième puissance économique mondiale, de façon à sortir d'une déflation d'une quinzaine d'années qui dissuade les entreprises d'investir et incite les ménages à repousser leurs achats pour bénéficier plus tard de meilleurs tarifs.
Le maintien en l'état de cette politique était largement attendu par les observateurs, malgré le ralentissement de la croissance japonaise observé en fin d'année dernière. Entre octobre et décembre, le produit intérieur brut n'a progressé que de 0,2% d'un trimestre sur l'autre, et la croissance pour l'ensemble de 2013 n'a finalement atteint que 1,5%, d'après des chiffres officiels révisés publiés lundi.
Mais la BoJ a maintenu qu'elle voyait l'activité nippone "continuer de se reprendre à un rythme modéré, même si elle sera affectée par un surcroît de demande puis une rechute avant et après la hausse de la taxe sur la consommation" le 1er avril.
La capacité de l'économie japonaise à résister à ces mouvements de yoyo de la consommation constitue l'une des principales inconnues pesant sur la reprise nippone, encouragée par le gouvernement de droite de Shinzo Abe par un ensemble de mesures popularisées sous le vocable d'"Abenomics".
La BoJ s'est toutefois montrée confiante dans son communiqué de politique monétaire, un quasi copier-coller de son diagnostic précédent publié il y a trois semaines.
Elle a jugé que les principaux risques pesant sur la croissance japonaise venaient de l'étranger, tout en tablant plutôt sur le maintien d'une croissance solide dans les pays émergents, sur une évolution favorable du problème de la dette européenne et sur une reprise dynamique aux Etats-Unis.
Une des membres du comité de politique monétaire, Sayuri Shirai, a toutefois fait part de son désaccord à ce sujet, estimant que la Banque aurait dû ajouter une référence aux risques pour la croissance nippone induits par la situation de l'emploi et des revenus au Japon même.
awp
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