Francfort - Le moral des entrepreneurs allemands, mesuré par le baromètre Ifo, a progressé en février pour la quatrième fois d'affilée et fait à nouveau mieux que prévu, ce que les analystes jugeaient de bon augure pour 2014.
Cet indicateur a atteint 111,3 points en février, soit son plus haut niveau depuis juillet 2011. Il avait pointé à 110,6 points en janvier, 109,5 points en décembre et 109,4 points en novembre.
Comme le mois dernier, ce résultat est supérieur aux attentes du consensus d'analystes compilé par l'agence Dow Jones Newswires, qui tablait sur un repli à 110,5 points.
"L'Ifo s'est une fois de plus amélioré", a commenté le patron de l'institut, Hans-Werner Sinn, cité dans un communiqué.
En particulier, "l'appréciation de la situation actuelle par les entreprises a nettement progressé par rapport au mois précédent", a-t-il ajouté. Cette composante de l'indice a atteint 114,4 points ce mois-ci, contre 112,4 points en janvier.
A l'inverse, celle portant sur les attentes pour les six mois à venir s'est légèrement détériorée, passant de 108,9 points en janvier à 108,3 points en février.
"L'économie allemande se redresse dans un climat globalement instable", a souligné M. Sinn, estimant toutefois que les perspectives concernant le développement futur de l'activité "restent optimistes".
Les analystes ont dans l'ensemble salué ce chiffre, à l'instar de Thilo Heidrich de Postbank, qui voit dans l'Ifo de février "une surprise positive".
Pour Jonathan Loynes, du cabinet Capital Economics, ce baromètre suggère que la reprise économique en Allemagne "a continué à gagner en vitesse dans les premiers mois de 2014".
Il appelle toutefois à la prudence, rappelant que l'indice Ifo "a été nettement trop optimiste par rapport aux indicateurs de conjoncture ces dernières années, ce qui signifie que ses implications pour la croissance ne devraient pas être interprétées de manière trop littérale".
L'Ifo de février confirme néanmoins que "l'Allemagne reste le principal moteur de la zone euro", estime Annalisa Piazza, économiste du courtier Newedge Stragegy.
Selon elle, le recul de la composante sur les attentes futures des entrepreneurs allemands montre que "les incertitudes concernant la reprise en dehors de l'Allemagne restent élevées".
Un avis partagé par Christian Schulz, de la banque Berenberg, qui note plus particulièrement qu'en dépit de son apparente robustesse, "l'économie allemande n'est pas complètement immunisée contre les turbulences sur les marchés émergents".
"Bien sûr, il y a des risques. Un ralentissement surprise, la poursuite des perturbations sur les marchés émergents et un atterrissage brutal de la Chine ont souvent été cités comme les principales menaces" pour la première économie européenne, relève Carsten Brzeski, analyste pour la banque ING.
M. Brzeski préfère toutefois regarder l'avenir avec confiance. "Alors que les performances de certains athlètes olympiques allemands ont pu décevoir ces deux dernières semaines, la performance économique (allemande) est de nouveau en route pour une médaille d'or", prédit-il.
awp
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