Paris - La Banque de France a relevé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) français pour le 3e trimestre 2013 à 0,2%, dans une deuxième estimation pour cette période publiée lundi.
Dans une première estimation publiée à l'occasion de son enquête de conjoncture dans l'industrie et les services le 7 août dernier, la BdF avait prévu que le PIB augmenterait de 0,1% entre juillet et septembre. L'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) prévoit de son côté une stagnation au 3e trimestre.
L'estimation de la Banque de France s'appuie sur l'indice synthétique, qu'elle confectionne, du climat des affaires dans l'industrie, qui s'améliore à 97 en août contre 95 en juillet, et dans les services qui augmente également à 93 contre 91 en juillet.
"En août, la production industrielle progresse à nouveau légèrement dans la majorité des secteurs, notamment les équipements électriques et électroniques, la chimie et la pharmacie", explique la BdF dans un communiqué.
Dans le secteur industriel, les carnets de commandes cessent de se dégarnir, les livraisons s'intensifient, faisant diminuer les stocks, jugés désormais adaptés, ajoute-t-elle.
Les effectifs cessent de se réduire et les trésoreries "continuent de se détendre". Selon la BdF, "les chefs d'entreprise prévoient une accélération de l'activité pour la rentrée de septembre".
Dans le secteur des services également, "l'activité s'améliore, sous l'effet d'un rebond dans les services de transport, l'hébergement-restauration et les services d'architecture et d'ingénierie technique", assure la Banque de France.
Elle constate des effectifs en hausse et une stabilisation des prix tandis que les trésoreries continuent de se desserrer.
Dans les services, les chefs d'entreprise estiment que l'amélioration de leur activité devrait se poursuivre en septembre.
La semaine dernière, le cabinet Markit, qui établit l'indice PMI jugé fiable par les économistes, avait noté une stabilisation de l'activité en août dans l'industrie et une légère reprise dans les services, par rapport au mois précédent.
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Vendredi, l'Insee indiquait de son côté que le moral des Français avait continué de s'améliorer en août.
Une inflexion positive de la croissance du produit intérieur brut est en outre "possible" en France, selon les indicateurs composites avancés de l'OCDE publiés lundi.
"Toutes ces enquêtes de confiance se sont bien redressées et sont compatibles avec une croissance de l'ordre de grandeur de 0,2% donné par la Banque de France mais les économistes regardent aussi les fondamentaux", renchérit Michel Martinez, économiste en chef pour la France de Société Générale.
NORMALISATION PLUTÔT QUE REPRISE
M. Caffet prévoit une croissance nulle au troisième trimestre, plus précisément un recul de 0,065% et son collègue de Société Générale, une croissance nulle, tout comme l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Pour M. Caffet, les indicateurs avancés étaient de plus tombés "anormalement bas" et "aujourd'hui cette amélioration très forte qu'on voit est plutôt une forme de normalisation de ces indicateurs avancés plutôt que le signal d'une reprise vigoureuse et pérenne".
Il cite un environnement mondial mal orienté avec un essoufflement des émergents, qui ne favorise pas la demande de produits français. "Même si le moteur externe repartait, la France ne s'est jamais vraiment distinguée par ses performances à l'export", déplore-t-il.
Il cite également les perspectives de demande intérieure freinées par la consolidation budgétaire en cours qui est marquée par des "ponctions fiscales et une baisse des transferts sociaux".
"A cela s'ajoute probablement un regain d'inflation l'année prochaine, si on regarde les prix du pétrole et des matières premières énergétiques et conjointement la baisse de l'euro qui favorise l'inflation et la hausse de TVA qui interviendra en janvier", souligne-t-il.
Pour lui, s'il y a un "biais favorable", l'énigme demeure sur l'investissement des entreprises, qui s'est stabilisé au deuxième trimestre au lieu de décroître, un phénomène "plutôt lié à du remplacement équipements" qu'à "une amélioration des débouchés".
"Il est trop tôt pour parler d'un rebond cyclique", note à ce sujet M. Martinez.
Pour ce dernier, "il y a un facteur qui potentiellement peut soutenir la croissance au second semestre: la consommation publique" (santé, famille, éducation nationale notamment). "Le PIB a augmenté de 0,3% au deuxième trimestre par rapport au même trimestre de 2012 et la dépense publique y a contribué pour 0,4 point", note-t-il, d'autres facteurs ayant contribué négativement.
Pour M. Caffet, "la croissance potentielle se situe autour de 1% et, étant donné le désendettement continu des agents privés et publics, on devrait être légèrement en dessous sur 2014 et 2015, avant probablement de retrouver un rythme de croissance supérieur à 1% d'ici fin 2015".
awp
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