Zone euro: contraction de l'activité dans secteur manufacturier en avril

Bruxelles - L'activité du secteur manufacturier a continué de se contracter en avril dans la zone euro, pour le 21e mois consécutif, selon les données publiées jeudi par la société Markit qui traduisent un renforcement de la récession au début du deuxième trimestre.

Le PMI manufacturier s'est inscrit à 46,7, contre 46,8 le mois précédent, selon une seconde estimation de l'indice PMI, supérieure à la précédente (46,5).

L'activité se contracte quand l'indice est inférieur à 50 et accélère quand il dépasse ce seuil. Il s'agit de la plus forte contraction de l'indice depuis le début de l'année 2013.

"Les données d'avril ne laissent envisager aucune amélioration ni stabilisation de la conjoncture dans le secteur au cours des mois à venir, renforçant la responsabilité des décideurs politiques qui doivent désormais agir au plus vite afin de relancer la croissance", estime Chris Williamson, économiste pour la société Markit, s'insérant dans le débat sur le bien-fondé des politiques d'austérité menées depuis le début de la crise de la dette.

L'indice se contracte dans tous les pays de l'enquête mais les disparités sont importantes: la situation s'améliore un peu en France (44,4), en Italie (45,5), en Espagne (44,7) et en Grèce (45,0) mais ces pays affichent les plus faibles performances au sein de la zone euro. En avril, l'activité s'est légèrement dégradée en Allemagne (48,1), en Irlande (48,0) et en Autriche (47,8).

Autres faits inquiétants: la production recule pour la première fois en 2013 en Allemagne, première économie de la zone euro et les prix de vente des fabricants enregistrent leur plus fort repli depuis le début de l'année 2010, ce qui "témoigne de l'effondrement de la demande au cours des derniers mois", indique Markit dans son communiqué.

Ces chiffres "alimentent les craintes de voir la zone euro se diriger vers une nouvelle contraction du PIB au deuxième trimestre, après avoir très probablement souffrir d'un sixième trimestre consécutif de contraction au premier trimestre 2013", estime Howard Archer, d'IHS Global Insight.

En cause, selon lui: "la politique budgétaire restrictive dans de nombreux pays, les conditions de crédit toujours tendues, le chômage élevé et le pouvoir limité d'achat des consommateurs". Autant d'éléments qui justifient aux yeux de l'économiste une baisse du principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE).

Beaucoup d'analystes s'attendent à une nouvelle baisse du principal taux d'intérêt, actuellement à 0,75%, son plus bas niveau historique. Mais l'incertitude sur le calendrier reste grande, certains économistes pariant sur une décision dès cet après-midi tandis que d'autres tablent plutôt sur un assouplissement au mois de juin.

Le conseil des gouverneurs de l'institut monétaire se réunit à la mi-journée à Bratislava.

awp