PARIS - La chancelière Angela Merkel a assuré jeudi à Berlin que sa relation avec François Hollande était bonne, au moment même où ce dernier se félicitait à Paris d'avoir toujours pu parvenir à un compromis avec elle, alors que les relations entre les deux pays se sont tendues.
La relation franco-allemande repose sur une base très solide, ma relation personnelle avec François Hollande est bonne, cela n'exclut pas que nous divergions parfois sur le fond, a affirmé la chancelière lors d'une discussion sur l'Europe dans la capitale allemande.
La France a une importance existentielle pour l'Union européenne et encore plus pour la zone euro, a-t-elle ajouté, et c'est le voeu de tous les responsables politiques allemands que la France prenne rapidement les décisions nécessaires qui vont assurer le succès, à savoir les réformes structurelles qui doivent lui permettre de restaurer sa compétitivité. J'ai bon espoir que les choses se développent bien, a-t-elle ajouté.
A Paris, François Hollande a rappelé que sans la France et l'Allemagne, l'Europe ne peut pas avancer.
Le premier acte qui doit être à chaque fois posé, et c'est comme cela que nous avons avancé depuis un an, c'est de trouver le compromis entre la France et l'Allemagne. Et avec Mme Merkel, nous l'avons cherché à chaque étape, cela a pris du temps, mais nous y sommes toujours parvenus, a souligné le président français.
L'Allemagne et la France, nous sommes touchés par la récession, donc nous arriverons à trouver un accord avec Mme Merkel, sans attendre les élections allemandes du 22 septembre, a insisté François Hollande.
Le président a tenu à préciser qu'il ne faisait pas de pronostics sur l'élection allemande. Je respecte les électeurs allemands et je ne vais pas interférer, a-t-il assuré, tout en confirmant sa venue le 23 mai au 150e anniversaire du parti social-démocrate allemand, où la chancelière chrétienne-démocrate sera d'ailleurs aussi présente.
Entre la France et l'Allemagne, nous avons un devoir, faire avancer l'Europe. Parce que si l'Europe reste dans l'état où elle est aujourd'hui, c'est peut-être la fin de l'idée européenne, a-t-il estimé.
Ces déclarations ont été faites alors que les relations franco-allemandes se sont tendues ces dernières semaines, notamment après les attaques virulentes de responsables socialistes français contre Mme Merkel, qualifiée d'égoïste dans un projet de texte sur l'Europe du parti socialiste français.
Si l'on me reproche d'être égoïste, je peux répondre: +je ne suis pas égoïste, je sais que l'Allemagne n'ira bien que si l'Europe toute entière va bien+, a répondu Mme Merkel.
Paris et Berlin s'opposent régulièrement depuis l'arrivée en mai 2012 de François Hollande au pouvoir, la France prônant la croissance pour sortir l'Europe de la crise alors que l'Allemagne table sur la rigueur budgétaire.
Le ton s'était pourtant récemment adouci à Berlin vis-à-vis des voisins passant pour moins vertueux sur le plan budgétaire. Pays-Bas, Espagne, Italie ou France n'ont pas été critiqués lorsqu'ils ont annoncé qu'ils dépasseraient cette année les 3% de déficit autorisés par les accords européens.
Angela Merkel avait souhaité le succès de la France dans ses efforts de réduction des déficits, et promis que l'Allemagne accompagnerait le pays avec bienveillance dans ses réformes.
afp
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