FRANCFORT - Le taux de chômage en Allemagne s'est maintenu à 6,5% en octobre mais le nombre de chômeurs a progressé de 20.000 sur un mois en données corrigées des variations saisonnières, a annoncé mardi l'Agence pour l'emploi.
La faiblesse de l'évolution conjoncturelle se ressent sur le marché du travail. Mais globalement, il se montre solide, a commenté le président de l'Agence Frank Weise, cité dans un communiqué.
En données brutes, le nombre de sans-emploi a diminué de 35.000 pour atteindre 2,753 millions de personnes. Le taux de chômage brut s'affiche ainsi à 6,5%, comme en septembre.
Mais en données corrigées des variations saisonnières (CVS), plus suivies par les analystes, le nombre de chômeurs a augmenté de 20.000 en octobre par rapport à septembre et de 16.000 par rapport à octobre 2011.
Le consensus d'analystes réuni par l'agence Dow Jones Newswires s'attendait à une hausse deux fois moindre du nombre de demandeurs d'emplois en données CVS, soit 10.000 personnes.
En données ajustées des variations saisonnières, le taux de chômage est de 6,9%, stable par rapport au chiffre de septembre révisé à la hausse (il avait été annoncé à 6,8% le mois dernier).
Le +miracle du marché du travail+ proclamé par nombre d'observateurs devrait rester en mode pause, au vu de la situation économique, a commenté Eckart Tuchfeld, analyste chez Commerzbank, selon qui un rebond ne pourra avoir lieu qu'à partir de la seconde moitié de 2013.
Christian Schulz, de la banque Berenberg, est aussi d'avis que le chômage pourrait augmenter au cours des prochains mois, le marché du travail réagissant aux cycles économiques avec un décalage.
Soulignant que ce marché du travail a été l'un des principaux moteurs de la croissance allemande au cours de la première moitié de l'année, Cartsen Brzeski, d'ING, estime improbable que la consommation privée puisse devenir le premier facteur de croissance de l'économie allemande.
Les chiffres du jour sont une nouvelle preuve du ralentissement du marché du travail, dit-il, jugeant cependant que le manque de salariés qualifiés et la demande toujours forte de travail dans les secteurs tournés vers le marché intérieur devrait faire que ce ralentissement sera très doux.
Alexander Koch, de UniCredit, se montre plus optimiste encore.
La hausse plus forte que prévue du chômage ne confirme toujours pas que le marché du travail allemand est finalement entré dans une phase de fléchissement, dit-il.
Le marché du travail, résistant, continue de soutenir les dépenses privées, comme en témoigne la hausse récente du baromètre de confiance des ménages, le GfK, ajoute-t-il.
La semaine dernière, cet indicateur a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans, signe de la confiance des consommateurs dans leur situation actuelle et surtout dans la progression de leurs revenus à l'avenir.
afp
awp
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