BRUXELLES - La banque franco-belge Dexia, en cours de démantèlement, aura besoin d'être recapitalisée à hauteur de 5 à 6 milliards d'euros dans les prochaines semaines, affirme mardi la presse belge, citant un membre du gouvernement.
Le quotidien Le Soir cite un ministre belge, sans le nommer, qui s'est exprimé à l'entrée d'un conclave budgétaire mardi.
Selon le site d'informations régionales en ligne Sudinfo.be, ce ministre a déclaré qu'il s'agissait de 5 à 6 milliards au total, dont la Belgique devrait prendre en charge de 2,5 à 3 milliards comme prévu dans la clé de répartition avec les Français.
Mais la répartition de cet effort entre les deux pays doit encore être discutée, a-t-il précisé.
Le montant exact dont Dexia aura besoin pourrait être connu le 8 novembre, date à laquelle la banque publiera ses résultats trimestriels. Les autorités belges avaient évoqué précédemment une fourchette de 5 à 10 milliards d'euros.
Pour ce pays, qui peine déjà à boucler son budget 2013, les implications pourraient être importantes car si l'office européen de statistiques Eurostat considère la recapitalisation de Dexia comme une dépense, le pays devra adopter des mesures d'économies budgétaires supplémentaires.
Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait déclaré le 16 octobre lors d'une audition à huis clos devant la commission des Finances du Sénat français que les besoins de recapitalisation de Dexia pouvaient être évalués à 5 milliards d'euros.
Etant donné que la France assure 36,5% de la garantie octroyée à Dexia --conjointement avec la Belgique et le Luxembourg--, cela représente pour elle une charge de 1,8 milliard d'euros, avait-il expliqué.
Dexia a engagé fin 2011 un plan de démantèlement. La Commission européenne a consenti le 26 septembre à la prolongation jusqu'au 31 janvier 2013 de la garantie temporaire de 55 milliards d'euros octroyée par la France, la Belgique et le Luxembourg pour permettre le démantèlement de manière ordonnée.
La Belgique, qui participe à la garantie à hauteur de 60,5%, contre 36,5% pour la France et 3% pour le Luxembourg, souhaiterait que Paris prenne à sa charge une plus grosse part du fardeau.
L'administrateur délégué de Dexia, Karel De Boeck, avait averti début octobre que la banque perdait de l'argent et aurait rapidement besoin d'être recapitalisée. Les Etats y travaillent, tout comme les banques nationales et Dexia. Nous étudions différents modèles, avait-il ajouté.
Interrogée mardi par l'AFP, la direction de Dexia n'a pas souhaité faire de commentaire.
afp
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire