Berlin - Le nouveau programme de rachats d'obligations de la Banque centrale européenne (BCE), l'OMT, ne créera pas d'inflation, a assuré mardi le gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg Yves Mersch, répondant ainsi à des critiques allemandes.
"Une série de mesures de précaution ont été prises pour que (ces rachats) ne génèrent pas d'inflation, à court terme ni à moyen terme", a déclaré M. Mersch à l'occasion d'un discours lors d'un congrès du secteur allemand des machines-outils à Berlin.
Premièrement, les éventuels futurs rachats de dette publique seront "stérilisés" par la BCE, qui prendra des dépôts bancaires d'un montant équivalent pour ne pas augmenter la masse monétaire en circulation, a rappelé M. Mersch.
Ensuite les rachats porteront sur des obligations de maturité courte, de 1 à 3 ans, "ce afin que la BCE garde toujours le contrôle sur la liquidité créée par l'OMT à l'horizon pertinent pour la politique monétaire", a-t-il répété.
Enfin la BCE "ne perdra pas des yeux la gestion des risques", même si elle n'a pas fixé de plafond théorique au programme OMT, a-t-il encore assuré.
Le 11 octobre le rapport d'automne des principaux instituts économiques allemands avait pointé du doigt ce nouveau programme de rachats de dette publique de la BCE, estimant qu'il allait "augmenter les risques d'inflation".
Pour cette même raison, qui touche à une corde sensible en Allemagne où la peur d'un emballement de l'inflation comme en 1923 est gravée dans la mémoire collective, la Banque centrale allemande, la Bundesbank est également ouvertement opposée à ce programme.
M. Mersch doit en principe être prochainement nommé au directoire de la BCE, mais le processus de sa nomination connaît quelques ratés.
Lundi soir la commission des affaires économiques du Parlement européen a ainsi émis un avis négatif sur sa nomination, au motif qu'elle priverait l'exécutif de la BCE de femmes jusqu'en 2018. Les eurodéputés voteront jeudi en séance plénière sur la nomination de M. Mersch.
Mardi le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a appelé les eurodéputés à mettre fin au blocage, estimant qu'il était "urgent de pourvoir ce poste vacant" de la BCE.
awp
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