AIX-EN-PROVENCE - Le président du Conseil italien, Mario Monti, a dénoncé
dimanche certains pays nordiques qui sapent, selon lui, la crédibilité des
décisions de la zone euro et a appelé à mettre rapidement en oeuvre les
décisions prises fin juin pour résoudre la crise.
Alors que les taux
d'emprunt de l'Italie et de l'Espagne, après une brève embellie, se sont à
nouveau envolés ces derniers jours, il a dénoncé certains pays nordiques qui
sapent, selon lui, la crédibilité des décisions de la zone euro, visant sans les
nommer la Finlande et les Pays-Bas, lors des Rencontres économiques
d'Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France.
M. Monti a aussi espéré
devant la presse que les décisions prises les 28 et 29 juin par les dirigeants
de la zone euro seront traduites en termes opérationnels par l'Eurogroupe
rapidement.
L'Eurogroupe, qui regroupe les ministres des Finances de
l'Union monétaire, se réunit lundi à Bruxelles, puis à nouveau le 20
juillet.
La zone euro a décidé, lors de son sommet de la fin juin, de
flexibiliser ses fonds de secours pour les bons élèves de la discipline
budgétaire, comme l'Italie, qui subissent des coûts d'emprunt prohibitifs. Elle
a aussi décidé de créer un superviseur unique de ses banques d'ici la fin de
l'année, pour ensuite permettre au fonds de secours de recapitaliser directement
les établissements financiers en difficulté, notamment espagnols, sans que cela
vienne alourdir la dette des Etats concernés.
Ces décisions ont dans un
premier temps fait baisser les taux d'intérêts versés par Rome et Madrid pour
emprunter sur les marchés, avant qu'ils ne remontent en flèche face aux
nombreuses incertitudes qui entourent la mise en oeuvre de
l'accord.
Selon Mario Monti, cette remontée des taux est due notamment à
des déclarations (...) inappropriées de telle ou telle autorité politique
d'Etats membres nordiques visant, ou en tout cas ayant l'effet, de réduire la
crédibilité de ce que le Conseil européen a établi à l'unanimité.
Il a
déploré que l'on puisse ainsi défaire unilatéralement ce qu'on fait et ce qu'on
bâtit avec beaucoup de fatigue commune conjointement.
Le chef du
gouvernement italien visait sans les nommer la Finlande et les Pays-Bas, qui ont
remis en question, après le sommet de fin juin, certaines de ces décisions,
notamment la possibilité pour les fonds de secours d'intervenir de manière plus
flexibles pour aider des pays comme l'Italie.
AFP
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