BRUXELLES — Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a
réaffirmé mardi son "ferme engagement à assurer la stabilité de la zone euro",
au lendemain de l'abaissement par l'agence de notation Moody's des perspectives
de l'Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas.
L'agence a abaissé de "stable" à "négative" la perspective des trois pays,
ouvrant la possibilité d'une perte de leur note actuelle, AAA. Moody's a
justifié sa décision par une probabilité accrue de voir la Grèce sortir de
l'euro, événement susceptible d'aggraver la crise financière en Europe.
L'annonce de Moody's est intervenue au lendemain d'une journée de forte
baisse sur les places financières européennes, traduisant les inquiétudes des
investisseurs concernant la zone euro et notamment l'Espagne, dont les taux
d'emprunt ont atteint lundi 7,56%.
Dans un communiqué commun, l'Espagne, la France et l'Italie ont demandé mardi
la mise en oeuvre "immédiate" des accords conclus lors du dernier Conseil
européen, les 28 et 29 juin pour enrayer la crise de la dette et aider les
banques européennes.
(NDLR: ce communiqué a été démenti par la suite par la France et l'Italie)
"La rapidité est une condition essentielle au succès de toute action
européenne", souligne le secrétaire d'Etat espagnol à l'Union européenne, Inigo
Méndez de Vigo. "Il y a un décalage inquiétant entre les décisions qu'a prises
le Conseil européen et la mise en oeuvre des accords".
Dans un communiqué, M. Juncker, également Premier ministre du Luxembourg, dit
sobrement prendre "note de la décision de Moody's qui confirme la notation très
élevée d'un nombre important d'Etats membres de la zone euro".
L'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas, souligne-t-il, conservent des
"fondamentaux sains", ainsi que d'autres pays de la zone euro. "Dans ce
contexte, nous réaffirmons notre ferme engagement à assurer la stabilité de la
zone euro dans son ensemble", a-t-il dit.
Les marchés financiers restaient stables mardi, malgré l'annonce de Moody's.
En Grèce, le Premier ministre Antonis Samaras a déclaré mardi que le recul du
Produit intérieur brut pourrait dépasser 7% en 2012, près du double des
prévisions initiales. M. Samaras dit espérer un retour de la croissance "début
2014".
Une délégation de la troïka (Commission européenne, Banque centrale
européenne, Fonds monétaire international) est arrivée mardi à Athènes, afin de
procéder à une évaluation de la situation budgétaire grecque et vérifier le
respect des engagements pris par Athènes en échange de l'aide de la zone euro et
du FMI. Pour le chef du Parti socialiste grec (PASOK) Evangelos Vénizelos, la
renégociation des conditions des prêts accordés à la Grèce est inévitable.
La situation dans la zone euro a été au centre d'un entretien mardi à Paris
entre le président François Hollande et le chef du Parti travailliste
britannique, Ed Miliband.
"Nous avons tous deux exprimé notre préoccupation concernant la situation
économique et la nécessité pour les gouvernements de continuer à travailler à
résoudre la crise", a commenté M. Miliband. "Nous sommes d'accord sur le fait
que nous ne pouvons pas résoudre les problèmes (...) sans une Europe de nouveau
en croissance", a ajouté le chef du Parti travailliste. François Hollande, a
estimé M. Miliband, a contribué "à faire avancer ce débat en Europe et au plan
international".
Pour le moment, explique-t-on de source diplomatique française, "il n'est pas
nécessaire de réunir un sommet".
On est mobilisés, c'est pour cela que pour l'instant il n'est pas nécessaire de
réunir un sommet parce que tout le monde se parle. On regarde la situation, on
regarde les options, on se parle les uns aux autres, on regarde ce que disent
les Espagnols, ce que disent les Italiens, on parle avec les Allemands, avec la
Commission, les institutions européennes. On évalue la situation. Après, on
verra s'il est nécessaire de mobiliser tel ou tel instrument mais on n'en est
pas encore là", a-t-on ajouté.
SIPA
AFP
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