Royaume-Uni: stabilité du chômage en janvier à 8,4%, plus haut niveau depuis 1995

Londres - Le taux de chômage est resté stable en janvier à 8,4% de la population active du Royaume-Uni, son plus haut niveau depuis novembre 1995, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Le nombre de personnes à la recherche d'un emploi a augmenté de 28'000 sur les trois mois achevés fin janvier, pour atteindre 2,67 millions. Selon l'ONS, il s'agit de la plus faible augmentation trimestrielle depuis mai 2011.

Mais la plupart de ces nouveaux chômeurs appartiennent à la tranche des 16-24 ans, dont le nombre a augmenté de 16'000 sur le trimestre pour atteindre 1,04 million à fin janvier, dont 311'000 étaient en cours de formation mais déjà à la recherche d'un emploi.

Selon l'ONS, quelque 29,13 millions de personnes âgées de 16 à 64 ans avaient un emploi à fin janvier. Le nombre de personnes travaillant à temps partiel a progressé de 60'000 sur le trimestre à 6,61 millions, tandis que les personnes à temps plein sont 3000 de plus à 18,22 millions.

TABLEAU ASSEZ TERNE

Comparé au trimestre précédent, achevé fin octobre, le taux de chômage a progressé de 0,1%, a précisé l'ONS.

"Les chiffres de l'emploi au Royaume-Uni dresse un tableau assez terne, avec une nouvelle progression (trimestrielle) et une croissance des salaires qui s'est fortement affaibli", a relevé Samuel Tombs, économiste de l'institut de recherches Capital Economics.

Les salaires (y compris les bonus) ont progressé de 1,4% sur un an, mais reculé de 0,5% sur le trimestre à fin décembre. Hors bonus, les salaires ont augmenté de 1,7% sur un an et de 0,3% à fin décembre.

"Il semble que la récente reprise de la croissance économique soit insuffisante pour faire reculer le chômage", a ajouté M. Tombs, soulignant la hausse importante des travailleurs à temps partiel.

RALENTISSEMENT DE L'INFLATION

Et "malgré le recul de l'inflation, les salaires réels continuent de baisser fortement", a-t-il poursuivi.

L'inflation a poursuivi son ralentissement en janvier, à 3,6% sur un an après 4,2% en décembre, selon des chiffres publiés mi-février par l'ONS.

Howard Archer, de IHS Global Insight, a jugé cette publication "mitigée d'une manière générale mais la hausse du chômage semble s'être ralentie récemment, ce qui alimente les espoirs que l'économie renoue avec une croissance modeste".

Il a également noté l'apparent ralentissement dans la suppression des postes dans le secteur public: 37'000 personnes de moins d'octobre à décembre à 5,94 millions, après 75'000 de moins au troisième trimestre et 126'000 au deuxième trimestre. Et le "décevant et inquiétant" record de chômage chez les jeunes qui atteint 22,5%.

AWP