Francfort - La consommation allemande ne semble pas décoller comme en témoigne le chiffre décevant des ventes de détail pour le mois de février publié vendredi par l'Office fédéral des statistiques, Destatis.
Les ventes de détail ont reculé de 1,1% sur un mois durant cette période, selon un chiffre provisoire, soit largement en-deçà des attentes.
Le consensus d'analystes compilé par Dow Jones Newswires tablait sur une hausse de 1,2% pour cet indicateur, publié à prix constants et soumis à de fréquentes révisions.
Le résultat de janvier a ainsi été révisé à la hausse, les ventes de détail ne s'étant contractées que de 1,2% contre 1,6% annoncés initialement.
En février, alors que les ventes dans l'alimentation ont progressé de 1,9% sur un mois, elles ont reculé de 1,2% dans le textile et l'habillement en général, précise Destatis.
La progression sur les deux premiers mois de l'année s'élève toutefois à 1,7% comparé aux deux premiers mois de l'année 2012, note l'office des statistiques.
Le chiffre de février "est bien plus faible qu'anticipé, et selon nous, reflète partiellement les conditions météo extrêmement mauvaises, avec de fortes chutes de neige au début du mois", a commenté Annalisa Piazza de la maison de courtage Newedge Strategy.
Il contraste aussi fortement avec le voisin et partenaire français, où malgré le froid la consommation des ménages a nettement augmenté en février, avec une hausse de 3,0% par rapport à celle de janvier.
La tendance n'est toutefois pas trop alarmante selon Mme Piazza, car "la confiance des consommateurs a progressé depuis le début de l'année, et le marché du travail montre des signes de solidité, laissant présager un scénario assez favorable pour les dépenses futures" des ménages.
Pour son confrère de la banque Berenberg, Christian Schulz, il montre qu'""une fois encore les consommateurs allemands ont refusé d'ouvrir leur porte-monnaie et de dépenser malgré un chômage bas et qui continue de chuter et des taux d'intérêt extrêmement bas".
"Les prix du pétrole, l'hiver froid et la crise de la zone euro semblent continuer de peser sur les ventes de détails allemandes" qui poursuivent sur "un rythme faible depuis août de l'année dernière", soit le début de l'intensification de la crise de la dette en zone euro, souligne-t-il.
"Cela suggère que les ménages ne croient pas encore que la crise est sous contrôle", ajoute-t-il jugeant toutefois, comme Mme Piazza, que les "fondamentaux" pour une consommation plus forte, sur laquelle compte Berlin pour soutenir la croissance du pays, "restent en place".
AWP
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