MADRID - Malgré un vaste plan d'assainissement du secteur financier entamé en 2009, les banques espagnoles devront encore renforcer leurs fonds propres si l'économie se dégrade plus que prévu, a déclaré mardi le gouverneur de la Banque d'Espagne, Miguel Fernandez Ordonez.
Si l'économie espagnole se dégrade plus que prévu, il faudra continuer à augmenter et à améliorer le capital autant que nécessaire pour continuer à compter sur des entités solides, a-t-il déclaré lors d'une conférence à Madrid.
Il n'est pas probable que nous voyions sous peu une forte reprise de l'économie espagnole, a ajouté le gouverneur.
L'Espagne a renoué avec la récession au premier trimestre 2012, accumulant deux trimestres consécutifs dans le rouge. Après une faible croissance, de 0,7%, en 2011, le gouvernement a prévu un recul du 1,7% du PIB en 2012.
Lancée en 2009 et encouragée par l'adoption de plus d'une demi douzaine de lois, la réforme du secteur financier s'est déjà soldée par la disparition de deux banques et de 28 caisses d'épargne sur les 45 qui existaient en 2008, a rappelé M. Fernandez Ordonez.
Selon lui, l'Espagne a ainsi accompli une véritable reconversion industrielle du système bancaire.
Le secteur a ainsi mis de côté 112 milliards d'euros de provisions entre fin 2007 et fin 2011, a-t-il rappelé.
Début février, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a dévoilé une nouvelle réforme du secteur, qui devra consacrer 50 milliards d'euros supplémentaires à l'assainissement de ses actifs immobiliers en un an, dont 35 milliards seront de nouvelles provisions, piochées dans les résultats.
Fragilisées depuis l'éclatement de la bulle en 2008, les banques accumulaient, en juin 2011, 176 milliards d'euros d'actifs considérés comme problématiques --car à la valeur incertaine--, selon la Banque d'Espagne. Un chiffre qui a sûrement grimpé depuis.
AWP
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