Un total de 91% de Français se disent inquiets au sujet du déficit public et de la dette de l'Etat contre 87% d'Allemands. La proportion de personnes très inquiètes est également très proche: 35% en France et 37% en Allemagne.
L'inquiétude a progressé depuis près d'un an, plus nettement en Allemagne. La proportion d'inquiets était de 87% en France en décembre 2010 et de 80% Outre-Rhin.
Mais concernant la mission de la Banque centrale européenne, Ipsos constate "une divergence culturelle et historique encore renforcée par le contexte".
La question du rôle de la BCE fait actuellement l'objet d'un différend entre les gouvernements des deux pays. La France a fait monter la pression ces derniers jours pour réclamer une implication accrue de l'institut de Francfort face à la crise de la dette.
Mais l'Allemagne, marquée dans les années 1920 par l'hyperinflation, s'y refuse catégoriquement par crainte que cela favorise l'inflation et le laxisme budgétaire.
Les Allemands sont 77% à considérer que la BCE doit "continuer d'avoir pour principale mission de lutter contre l'inflation et la hausse des prix" et 23% seulement qu'il "faut qu'elle ait pour principale mission de favoriser la croissance économique".
Ces proportions sont respectivement de 52% et 48% en France.
Sur les effets de la crise, 76% des Français estiment qu'elle va renforcer le couple franco-allemand. Parmi les Allemands la proportion est de 13 points inférieure.
L'âge des personnes sondées influe fortement sur cette question et parmi les plus anciens (65 ans et plus) la différence s'inverse même. 80% de Français contre 82% d'Allemands sont de l'avis que le couple sera renforcé.
La menace de voir son propre pays connaître le sort de la Grèce "dans un avenir proche" est plus ressentie en France (57%) qu'en Allemagne (43%).
Allemands et Français ont des analyses proches des raisons de la crise. Les Français incriminent cependant davantage que leurs voisins l'incapacité des Etats à réduire leurs dépenses (39% placent cette raison en premier, contre 26% d'Allemands).
Plus d'Allemands que de Français considèrent que la spéculation sur les marchés financiers est la première raison (29% contre 26%). La fragilité du système bancaire est citée comme principale cause par une proportion d'Allemands double de celle de Français (8% contre 4%).
Le niveau de satisfaction des deux peuples vis-à-vis de "l'action coordonnée des dirigeants français et allemands" est relativement élevé. Le nombre total de satisfaits représente 55% des personnes interrogées en France et 49% en Allemagne. 9% de Français sont "très satisfaits" et 46% "assez satisfaits" et ces proportions sont de 4% et 45% en Allemagne.
Le sondage a été effectué auprès d'un échantillon de 802 personnes en France, de 18 ans et plus, représentatives de la population. En Allemagne, l'échantillion représentatif était de 811 personnes de plus de 18 ans.
Il a été réalisé en ligne du 8 au 10 novembre au France, et du 8 au 15 novembre en Allemagne.
Sondage réalisé par Ipsos
source: AFP
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