ATHENES - Le Produit intérieur brut grec a progressé de 0,8% au premier trimestre 2011 par rapport aux trois derniers mois de 2010, après neufs trimestres consécutifs de baisse, une évolution jugée positive par le gouvernement qui a salué vendredi un ralentissement de la récession.
Sur un an, les chiffres continuent d'être très négatifs, le PIB grec affichant une baisse de 4,8% par rapport au premier trimestre 2010, selon les premières estimations publiées vendredi par l'Autorité des statistiques grecques (Ase).
Le ministère grec des Finances a néanmoins salué dans un communiqué cette évolution particulièrement positive, relevant que le retour à un trimestre de croissance positive n'était attendue que pour après le deuxième trimestre de l'année.
La hausse trimestrielle du PIB intervient pour la première fois depuis quasiment neuf trimestres consécutifs de reculs, a ajouté le ministère.
Selon les chiffres révisés des statistiques grecques, la dernière progression sur un trimestre remonte au 4ème trimestre 2009, mais succédant et précédant un recul, la tendance à la baisse s'étant elle amorcée au 4ème trimestre 2008.
Le ralentissement de la récession constitue aussi l'indice d'une amélioration pour les recettes publiques s'est encore félicité le ministère.
A Bruxelles, le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a salué ce retour surprise de la croissance, jugeant toutefois prématuré d'en tirer trop de conclusions.
La Grèce traverse sa troisième année de récession, avec une prévision budgétaire grecque pour 2011 d'un recul de 3% du PIB sur l'année.
Selon les premières estimations de l'Autorité grecque, l'économie s'est contractée de 4,5% en 2010, mais le ministère affirme dans son communiqué que ce recul a été révisé à la baisse, à -4,35%.
Toutefois, la Commission européenne a révisé vendredi sa propre prévision pour 2011, tablant désormais sur -3,5% sur l'année.
Ce gel économique a empêché l'Etat, incapable de lutter efficacement contre la fraude fiscale, de gonfler comme prévu ses rentrées, entrainant une révision à la hausse du déficit pour 2010, à 10,5% du PIB, et une aggravation sur un an du déficit budgétaire pour les quatre premiers mois de 2011.
Bruxelles a du coup dégradé aussi vendredi ses prévisions de déficit pour 2011, à 9,5% du PIB cette année alors que le budget grec -- établi sous la tutelle des créanciers du pays zone euro et FMI-- table toujours officiellement sur 7,4%.
Les comptes grecs font actuellement l'objet d'un nouvel audit des créanciers -Commission, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international- en vue d'une décision en juin des bailleurs de fond du pays sur l'aide à lui apporter au cas, probable, où il ne pourrait retourner en 2012 sur les marchés pour se financer.
Le plan de redressement de l'économie, dicté au pays par l'UE et le FMI en échange du déblocage en mai 2010 d'un prêt de 110 milliards d'euros justement face à un risque de banqueroute renvoie à 2012 un retour à la croissance sur un an, de 1,1%.
AFP
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