PARIS - La croissance de l'économie française s'est accélérée, à 1,0%, au premier trimestre 2011, portée par la consommation des ménages et l'investissement, tandis que le déficit public s'est légèrement creusé, a indiqué vendredi l'Institut national de la statistique (Insee).
Le Premier ministre, François Fillon, avait annoncé dès jeudi soir une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France supérieure à 0,8% sur cette période, avant que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, ne livre le chiffre de 1%.
L'Insee a par ailleurs révisé à 1,4% le chiffre de la croissance de l'économie sur l'ensemble de l'année 2010, contre 1,5% annoncé précédemment.
Notant que la croissance de l'économie s'est vivement accélérée au premier trimestre 2011, l'Insee précise que celle des dépenses de consommation des ménages est apparue un peu plus forte qu'au quatrième trimestre (+0,6 % après +0,4 %) ainsi que la formation brute de capital fixe, autrement dit l'investissement, qui s'est appréciée nettement (+1,1 % après +0,5 %).
L'institut note toutefois que le solde du commerce extérieur contribue à nouveau négativement à la croissance du PIB (-0,4 point après +0,3 point) mais que cet effet est plus que compensé par les variations de stocks des entreprises, qui contribuent positivement pour 0,7 point (après -0,3 point).
Ce facteur avait été jugé dès jeudi soir comme l'une des principaux moteurs de la croissance observée au premier trimestre par les économistes interrogés par l'AFP.
La production manufacturière s'accroît aussi très fortement, se révélant la plus forte de ces trente dernières années (+3,4 % après +0,7 %) tandis que la production totale de biens et services accélère (+1,6 % après +0,3 %).
L'Insee précise que l'acquis de croissance pour 2011 s'élève à 1,6%, autrement dit que l'économie française est assurée de parvenir, sur l'ensemble de l'année, à ce chiffre si aucun des trimestres suivants n'affiche une croissance négative.
Le gouvernement table, dans son budget, sur une croissance annuelle de 2%. Cette prévision a été maintenue vendredi par la ministre des Finances Christine Lagarde, qui a jugé très possible que le deuxième trimestre soit moins brillant. Il serait naturel qu'il soit un peu moins fort, a-t-elle observé.
La Commission européenne, de son côté, a indiqué qu'elle prévoyait une croissance de 1,8% pour la France cette année, et 2% en 2012, contre des estimations précédentes de respectivement 1,7% et 1,8%.
L'Insee a par ailleurs recalculé en légère hausse le déficit public (Etat, sécurité sociale, collectivités locales) et la dette de la France.
Le déficit public de la France s'est établi à 7,1% du produit intérieur brut (PIB) fin 2010 (contre 7% annoncé auparavant) et la dette publique à 82,3% au lieu de 81,7%.
En 2010, le déficit public s'élève à 136,5 milliards d'euros, soit 7,1% du PIB, annonce l'Insee. Par ailleurs, le poids de la dette publique dans le PIB progresse de 3,3 points pour s'établir à 82,3%, à 1.591,2 milliards d'euros.
Le gouvernement vient de s'engager auprès de ses partenaires européens à ramener le déficit à 5,7% cette année puis à 3%, la limite autorisée par les traités européens, en 2013. La dette doit, elle, atteindre 84,6% cette année puis culminer à 86% en 2012 avant d'entamer un lent reflux. Mais ces prévisions s'appuyaient sur des chiffres meilleurs pour 2010 que ceux publiés vendredi.
AFP
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