Zone euro/Fonds de soutien: l'Allemagne grince des dents.

Berlin (awp/afp) - Le parti libéral allemand FDP, partenaire de la coalition au pouvoir à Berlin, juge que la contribution allemande au mécanisme européen de sauvetage est "trop élevée" et que "le dernier mot" n'est pas dit, a déclaré mercredi son secrétaire général.

"Le poids supporté par le budget allemand paraît trop élevé au FDP", a dit Christian Lindner dans les colonnes du quotidien à grand tirage "Bild". "Cela ne pourra pas être le dernier mot", a-t-il ajouté, enjoignant le ministre des Finances Wolfgang Schäuble à négocier à nouveau avec ses confrères européens sur ce point.

Les ministres européens des Finances sont tombés d'accord lundi sur les contours du futur Fonds de soutien de la zone euro, qui sera doté d'une base de capital de 700 milliards d'euros pour pouvoir prêter effectivement 500 milliards d'euros.

Sur ce montant, 80 milliards devront être réellement déboursés par les Etats, le reste étant composé de garanties.

Le mécanisme doit être entériné lors d'un sommet à Bruxelles jeudi et vendredi.

Sur la base de sa participation au capital de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemagne, plus grosse économie européenne, devra apporter 22 milliards d'euros de capital au mécanisme, un montant qui fait grincer des dents au sein de la majorité d'Angela Merkel.

Gerda Hasselfeld, chef du groupe parlementaire des conservateurs bavarois, a émis de sérieux doutes sur "le volume et les dates de paiement" dont l'Allemagne doit s'acquitter. Elle a en outre demandé à la chancelière une plus forte implication du parlement, qui devrait être consulté à chaque fois que le mécanisme sera utilisé.

Selon la presse allemande, la chancelière aurait évoqué lors d'une rencontre avec des députés de sa majorité mardi en fin de journée la possibilité d'étaler différemment les paiements au Fonds. L'accord actuel prévoit que la moitié de la contribution, soit 11 milliards d'euros, sera versés en 2013 et le reste sur les trois années suivantes.

Mme Merkel aurait parlé de cinq annuités égales, de 4,4 milliards d'euros chacune.

jq