Zone euro: Lagarde appelle à la construction d'une "union bancaire réelle"

Alger - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a appelé jeudi à Alger à la construction d'une "union bancaire réelle" dans la zone euro.

"Il nous paraît indispensable en particulier de consolider l'architecture européenne et notamment celle de la zone euro par une union bancaire réelle et des progrès en matière budgétaire. Ce qui n'est pas encore tout à fait le cas aujourd'hui", a déclaré Mme Lagarde à la radio publique francophone.

"Quand on regarde les modes d'intervention de la Banque centrale européenne (BCE), la détermination politique des Etat européens, beaucoup a été fait (pour régler la crise) mais ce n'est pas fini", a ajouté la patronne du FMI, au troisième et dernier jour de sa visite dans la capitale algérienne.

Les dirigeants européens se sont engagés lors d'un sommet en octobre 2012 à instaurer en 2013 un mécanisme de supervision des banques dans la zone euro, première étape vers une union bancaire et condition pour que le pare-feu de l'union monétaire, le MES, puisse recapitaliser directement les banques en difficulté.

Cette union est particulièrement défendue par l'Espagne, qui "a fait un énorme effort récemment notamment en matière budgétaire et procédé à une recapitalisation de son secteur bancaire", a dit la directrice générale du FMI.

Le secteur financier de la quatrième économie de la zone euro a été profondément affaibli par l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 et certaines banques espagnoles se sont retrouvées plombées par des actifs toxiques.

Concernant la Grèce, Christine Lagarde a estimé que ce pays "qu'il s'agisse à l'époque du salaire minimum, des pensions de retraites, des conditions de productivité, le pays avait perdu la boussole de la productivité et de la mesure".

"Ce sont ces efforts-là qui doivent être entrepris maintenant et qui sont douloureux quand on a été habitués à plus de facilités", a-t-elle ajouté.

La Grèce, qui entame sa 6e année de récession économique, a dû mettre en oeuvre depuis mai 2010 une série de mesures d'austérité.

"L'Italie est en excédent primaire aujourd'hui. Sa situation budgétaire, en dehors du remboursement des intérêts et des prêts qu'elle a contractés, est en balance positive", a précisé Mme Lagarde.

awp