Francfort - L'indice Zew, baromètre du moral des milieux financiers
en Allemagne, a reculé par surprise en août, pour le quatrième mois d'affilée,
alors qu'une légère amélioration était attendue, selon des chiffres publiés
mardi par l'institut du même nom.
L'indice a reculé à -25,5 points, contre -19,6 points en juillet, atteignant
ainsi son plus bas niveau de l'année. Les analystes du consensus réalisé par
l'agence Dow Jones Newswires prévoyaient une légère remontée de l'indice, à
-19,3 points.
"Le recul des attentes en août signifie que les experts des marchés
financiers partent toujours sur le principe d'un ralentissement de la
conjoncture allemande dans les six prochains mois. Cela devrait toucher en
particulier les secteurs orientés à l'export", a expliqué l'institut Zew dans un
communiqué.
L'appréciation des milieux financiers concernant la situation actuelle en
Allemagne s'est également légèrement dégradée en août sur un mois, selon
l'institut.
Après avoir connu cinq mois de hausse de suite jusqu'en avril, l'indice Zew a
systématiquement baissé depuis mai. Il est toutefois loin des abysses atteints
lors de la crise financière de l'automne 2008, où il était tombé sous les -60
points.
Mais cela ne consolait guère les économistes qui jugeaient l'indice d'août
"décevant", à l'instar de Heinrich Bayer de Postbank. "Il est clair que selon
les analystes sondés l'Allemagne s'apprête à traverser une mauvaise passe",
a-t-il ajouté.
L'Allemagne a enregistré une croissance de 0,3% sur un trimestre au deuxième
trimestre 2012, selon une estimation provisoire de l'Office fédéral des
statistiques Destatis publiée mardi. Une performance meilleure que prévu mais
qui risque de ne pas durer, selon les économistes.
Les commandes à l'industrie allemande en juin ont en effet baissé plus
fortement que prévu, selon des chiffres publiés la semaine dernière, ce qui est
de mauvais augure pour la production industrielle des mois à venir. Et les
ventes de voitures neuves ont reculé de 5% sur un an en juillet en Allemagne, un
autre signe d'un retournement de tendance.
Quant à l'Ifo, le principal baromètre du moral des entrepreneurs en
Allemagne, il a aussi reculé en juillet pour le troisième mois d'affilée.
Selon Christian Schulz, économiste de la banque privée allemande Berenberg,
la croissance allemande est "prise entre deux fronts à court terme": la crise de
confiance en Europe qui freine la consommation des ménages et les
investissements des entreprises, et le ralentissement global touchant
d'importants marchés d'exportation en dehors de l'Europe comme la Chine, qui
devrait, selon lui, plomber le PIB allemand au troisième trimestre.
AWP
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