BERLIN - La Fédération allemande du crédit, regroupant cinq fédérations
bancaires, a demandé mercredi dans un communiqué que soit reportée d'un an, au
1er janvier 2014, la mise en oeuvre de la nouvelle et plus stricte
réglementation du secteur, dite Bâle III.
Il semble que la procédure
réglementaire va durer jusqu'au troisième trimestre 2012. En raison des
exigences techniques et des efforts d'application des établissements de crédit,
une introduction comme prévu le 1er janvier 2013 ne paraît plus réaliste. La
Fédération allemande du crédit plaide donc pour un report d'un an, a déclaré,
dans un communiqué, cette organisation, qui regroupe les banques privées,
publiques et mutualistes allemandes.
L'introduction de Bâle III donne
bien du fil à retordre aux banques du monde entier, déjà confrontées à la crise
de la dette en zone euro.
La première banque allemande Deutsche Bank
l'illustrait justement mercredi.
L'établissement, qui a lancé mercredi
soir un avertissement sur ses résultats trimestriels, était rudoyé en Bourse
(-3,96% à 22,54 euros vers 15h17 GMT), car les investisseurs doutent désormais
qu'il puisse répondre aux exigences de Bâle III. Il lui manque pour cela 8
milliards d'euros d'argent frais selon les analystes de Exane BNP Paribas, cités
par l'agence Dow Jones Newswires.
Des accords adoptés en septembre 2010
imposent ainsi à tous les établissements des ratios de fonds propres durs d'un
minimum de 7%, contre 2% jusqu'à présent.
Le but est de contraindre les
banques à renforcer leurs défenses face à des risques de faillite. Elles peuvent
augmenter leurs fonds propres par exemple en émettant de nouvelles actions ou en
mettant en réserve une partie de leurs bénéfices.
Mais ce durcissement
réglementaire fait redouter à certains que les banques ne restreignent aussi
leur offre de crédit de manière à augmenter leur ratio sur fonds
propres.
Un sondage trimestriel auprès des établissements de crédit
publié mercredi par la Banque centrale européenne (BCE) montre que les
conditions d'accès à des prêts en zone euro se durcissent de manière continue
mais aussi que la demande de financement des ménages et des entreprises ne cesse
de fléchir.
Selon la presse, les régulateurs internationaux du secteur
bancaire sont sur le point d'assouplir un peu leurs exigences et d'accepter un
plus large échantillon d'actifs financiers dans leur définition du ratio de
liquidité. Outre le cash et les titres d'Etat, l'or et certaines actions
pourraient ainsi être pris en compte, écrit le Wall Street Journal.
AWP
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