LONDRES - Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé dimanche des mesures pour plus de transparence et de contrôle sur les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises et des banques, dont les montants suscitent un mécontentement croissant en période d'austérité.
Ce n'est pas normal que la rémunération d'un dirigeant ne cesse d'augmenter quand elle n'est pas à la mesure du succès de l'entreprise, a affirmé David Cameron au cours d'une interview télévisée sur la BBC.
Les grosses récompenses attribuées à ceux qui échouent mettent, je pense, les gens hors d'eux, a-t-il ajouté, alors que les banques s'apprêtent à dévoiler les montants, parfois astronomiques, des bonus accordés à leurs employés.
Et alors que les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises ont explosé depuis trente ans au Royaume-Uni, David Cameron a souhaité une transparence en termes de publication des rémunérations, afin qu'on puisse réellement voir ce que les gens gagnent.
Le Premier ministre conservateur a également estimé que les actionnaires devaient pouvoir voter sur le niveau des rémunération et sur les indemnités de départ d'un dirigeant de grande entreprise.
Jusqu'à présent les actionnaires ne disposent que d'un vote consultatif.
David Cameron a précisé qu'il voulait que ces changements interviennent au printemps et que le ministre du Commerce Vince Cable serait chargé du dossier.
Il a également fustigé un capitalisme de petits copains et jugé crucial de réformer les comités fixant les rémunérations. Il a appelé à la fin du système dans lequel les hauts dirigeants, qui siègent dans divers conseils d'administration, approuvent eux-mêmes leurs rémunérations réciproques.
Dans une interview au Sunday Telegraph, il s'est également dit frappé de voir que désormais, la critique des hauts salaires et des bonus bancaires émane même du monde de l'entreprise.
Les hommes et les femmes qui dirigent des petites entreprises, travaillent dur (...) et ne se versent pas d'énormes sommes d'argent, sont furieux du niveau de rémunération de cadres supérieurs qui ne prennent pas les mêmes risques qu'eux, a-t-il poursuivi.
Selon une étude publiée en novembre dernier, certains patrons britanniques ont vu leurs revenus augmenter de 4.000% ces trente dernières années, tandis que les salaires étaient multipliés par quatre seulement pour les classes moyennes, professeurs ou policiers par exemple.
La saison des bonus, en janvier, est très suivie par les médias et le public depuis la crise de 2008 qui a obligé l'Etat à s'endetter lourdement pour sauver le secteur bancaire, contribuant à la mise en place du plan de rigueur actuel.
Ces bonus sont scrutés cette année avec une hostilité encore accrue, en raison du mauvais état de l'économie.
En décembre, le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg avait averti les banques que le gouvernement était déterminé à empêcher les rémunérations irresponsables. Et une puissante association d'investisseurs britanniques avait jugé que ces bonus devaient être revus sérieusement à la baisse.
AFP
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