Madrid - La dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne (BCE) a bondi en décembre de 21,3% par rapport à novembre, à 118,86 milliards d'euros, révélant des difficultés pour se financer sur le marché mais aussi la récente injection de liquidités par la BCE.
Ce chiffre, qui est un indice de la capacité ou non des banques espagnoles à recourir au marché (au lieu de la BCE) pour se financer, atteint ainsi son niveau le plus haut depuis juillet 2010, où il avait enregistré un record historique à 131,89 milliards d'euros, selon les chiffres de la Banque d'Espagne.
Il avait ensuite régulièrement baissé, descendant jusqu'à 42,23 milliards en avril 2011, mais depuis septembre il est reparti à la hausse.
En décembre, le montant est aussi dopé par l'injection de liquidités par la BCE, qui a accordé ce mois-là des prêts avantageux à trois ans aux banques de la zone euro.
L'Espagne, qui devrait retomber en récession début 2012 selon les analystes et la Commission européenne, est régulièrement l'objet de craintes des marchés qui redoutent une contagion de la crise de la dette grecque et italienne, en raison notamment de ses finances fragiles.
Le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, entré en fonctions le 22 décembre, a d'ailleurs immédiatement prévenu que le déficit public du pays serait, à fin 2011, bien plus élevé que prévu, pouvant dépasser les 8% du PIB contre 6% promis.
Il prévoit un programme de rigueur de quelque 40 milliards d'euros en 2012 pour assainir ses finances et parvenir à un déficit de 4,4%.
Il veut aussi réformer son secteur bancaire, fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, et a estimé à 50 milliards d'euros les provisions supplémentaires que devront effectuer les banques pour se protéger de leurs mauvais actifs immobiliers.
AWP
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