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mercredi 25 janvier 2012

Espagne: chômage record et croissance atone

Madrid - L'Espagne dévoilera dans les prochains jours ses principales données économiques pour 2011, le bilan étant redouté comme morose avec un taux de chômage qui devrait grimper à un nouveau record, autour de 23%, et une croissance encore au ralenti, sans doute à 0,7%.

"Le panorama ne peut pas être plus sombre", prévenait le 19 décembre, jour de son investiture, le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy.

Le pays, privé dès 2008 de son moteur, la construction, au moment même où éclatait la crise internationale, oscille depuis entre récession et croissance atone, tandis que le nombre de sans-emploi monte régulièrement.

Les chiffres du chômage à fin 2011 seront connus vendredi et M. Rajoy lui-même a révélé que la barre symbolique des 5 millions serait franchie: il table sur 5,4 millions, soit un taux d'environ 23%. Du jamais vu depuis 1995, un record parmi tous les pays industrialisés, et toujours le double de la moyenne européenne.

La Banque d'Espagne prévoit, elle, un chiffre "probablement" supérieur au 21,5% atteint fin septembre, même si ces statistiques sont sans doute gonflées par le travail au noir, très important dans le pays.

"Le troisième trimestre a été particulièrement mauvais et les attentes pour le quatrième sont similaires", note Raul Ramos, professeur à l'université de Barcelone.

Car au ralentissement général s'ajoute l'effet de la rigueur: "dans certains secteurs comme l'éducation et la santé, au troisième et au quatrième trimestre, il y a eu une plus forte pression des programmes d'assainissement budgétaire, qui s'est traduite par une réduction importante de postes de travail dans le secteur public", souligne-t-il.

La Catalogne, par exemple, a amputé de 10%, soit un milliard d'euros, son budget de la santé, pendant que les régions de Madrid et Valence menaient des coupes dans l'éducation, ce qui a suscité une grogne sociale.
Et le gouvernement central ne veut désormais remplacer aucun départ de fonctionnaire et seul un sur dix dans la santé et l'éducation.

Même s'ils saluent cet effort de discipline budgétaire, tant la Banque d'Espagne que l'Union européenne et le FMI s'inquiètent du chômage galopant et pressent le pays de réformer au plus vite son marché du travail. Le Conseil des ministres pourrait s'y atteler dès vendredi.

"L'Espagne est très encline à détruire de l'emploi et il est très difficile d'en créer", remarque Gayle Allard, économiste à l'IE Business School de Madrid, pour qui cette "rigidité" dans les procédures administratives ou la négociation collective "est à la racine de tous les problèmes" de l'économie espagnole.

"Selon mon calcul le chômage à la fin de cette année sera autour de 24,2%-24,3%", dit-elle, "à moins qu'il n'y ait une réforme du marché du travail".

L'austérité "ne peut pas être la seule politique", renchérit M. Ramos: "c'est très bien d'essayer de lutter contre le déficit mais il faut commencer de plus en plus à penser à ce que nous pouvons faire pour que notre économie soit en croissance", dit-il.

La croissance, dont le chiffre de 2011 sera publié lundi, est justement la grande absente ces dernières années en Espagne.

Après un recul du PIB de 3,7% en 2009, de 0,1% en 2010, l'économie ne devrait avoir progressé que de 0,7% l'an dernier, estime la Banque d'Espagne, sous la prévision du gouvernement (0,8%).

Et le panorama, finalement, pourrait s'assombrir encore en 2012: la banque centrale table sur une chute de l'activité de 1,5% et un chômage à 23,4%, n'espérant qu'une "modeste reprise" en 2013 avec une croissance de 0,2% et un chômage à peine plus faible (23,3%).

Dans ce cadre, l'objectif officiel de ramener le déficit à 4,4% du PIB fin 2012 paraît presque inaccessible pour nombre d'économistes, alors que le pays a avoué avoir dépassé de deux points les 6% visés pour 2011.



AWP

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