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lundi 12 décembre 2011

Zone euro: attente fébrile du verdict des agences de notation

Paris  - La zone euro restait lundi sous haute tension, suspendue au verdict de l'agence Standard & Poors (S&P) sur le triple A de ses meilleurs élèves et secouée par un nouvel avertissement de sa concurrente Moody's qui a fait plonger les Bourses.

Le répit généré par l'engagement des responsables européens, à l'exception du Royaume-Uni, à renforcer la discipline budgétaire en zone euro aura donc été de courte durée.

En France, l'un des quinze pays de la zone menacé de dégradation par S&P, l'exécutif s'est employé à préparer les esprits. Une dégradation "serait une difficulté de plus, mais pas insurmontable", a assuré le président Nicolas Sarkozy. L'accord de Bruxelles "crée les conditions du rebond et de la sortie de crise", a-t-il soutenu.

Les timides effets du sommet européen avaient commencé à s'éroder dès samedi lorsque le chancelier autrichien Werner Faymann avait estimé que l'accord manquait "de la puissance nécessaire pour avoir un effet durable".

Tombé tôt lundi matin, le communiqué de l'agence de notation financière Moody's, a définitivement fait retomber un petit vent d'optimisme.

L'agence a pointé "l'absence de mesures pour stabiliser les marchés sur le court terme". Dans ces conditions, selon elle, "la zone euro, et l'Union européenne plus largement, restent sujettes à de nouveaux chocs" tandis qu'une "menace persistante" pèse sur la "cohésion de la zone".

Moody's envisage toujours d'abaisser les notes souveraines des pays de l'Union européenne, une dégradation qui pourrait intervenir durant le premier trimestre 2012.

La réaction des Bourses européennes a été immédiate et sans appel: elles chutaient toutes entre 2 et 3% en début d'après-midi. Wall Street a également ouvert en baisse, l'indice Dow Jones cédant 0,57%.

Standard & Poor's a annoncé son intention de se prononcer "aussitôt que possible" - au vu des résultats du sommet européen -, sur les notes de quinze pays de l'Union monétaire.

Aucun pays ne semble désormais à l'abri, même les mieux notés, comme l'Allemagne et la France où le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet s'est voulu rassurant. Selon lui, la dégradation de la note n'est pas inéluctable: "Ca dépend des politiques qui doivent être menées".

Le dernier grand pays à avoir perdu son précieux triple A n'était autre que les Etats-Unis, cet été.
Annoncé comme un cataclysme, l'abaissement de sa note ne s'est finalement pas traduit par une augmentation du coût du financement de la dette pour la première économie mondiale. Mais la situation semble plus délicate pour les pays de la zone euro, qui ne bénéficient pas du dollar, monnaie de réserve, et ne peuvent compter sur le dynamisme de leur marché intérieur.

L'intervention de Moody's "a réactivé l'aversion au risque des investisseurs en pointant l'absence de solution nouvelle" après Bruxelles, a commenté l'analyste David White de Spreadex.

"Les marchés se montrent pessimistes après l'annonce de Moody's", ont également noté les analystes de Saxo Banque estimant que le sommet avait privilégié la stabilisation à long terme, négligeant le court terme.

A l'inverse, une nouvelle émission obligataire en Italie s'est plutôt bien déroulée lundi, alors même que les principaux syndicats italiens ont appelé lundi à une grève unitaire de trois heures contre les mesures de rigueur.

Le Trésor italien a en effet réussi à lever comme prévu 7 milliards d'euros d'obligations à un an avec des taux en légère baisse, signe d'une atténuation de la pression. La France a également levé lundi 6,5 milliards d'euros avec des taux en légère baisse.

Sur le front grec, premier domino de la crise de la dette, la semaine s'annonce encore cruciale, avec de nouvelles rencontres lundi du ministre des Finances Evangélos Vénizélos avec les inspecteurs de la troïka des créanciers publics du pays ainsi qu'avec le représentant des banques chargé de négocier l'effacement d'une partie de la dette du pays.

Au Royaume-Uni, la journée risquait également d'être difficile pour le Premier ministre David Cameron qui devait s'exprimer devant le Parlement, alors que sa décision de s'opposer à un changement de traité à Bruxelles, trouve un large écho populaire mais ravive les divisions dans le gouvernement de coalition, où les libéraux-démocrates expriment ouvertement leur désaccord.

Selon Nicolas Sarkozy, il y a "désormais clairement deux Europe", l'une solidaire, l'autre attachée "à la seule logique du marché unique". Bruxelles, de son côté, à "déploré" l'opposition de Londres à la révision du traité européen. Berlin l'a "regrettée".

Dans ce contexte délicat, et alors même que l'OCDE vient de signaler un "ralentissement de l'activité" des grandes économies en octobre, la bouffée d'air frais pourrait venir d'Outre-Atlantique, avec une réunion mardi de la Réserve fédérale américaine qui devrait préparer les esprits à un nouvel assouplissement de sa politique monétaire.

Une autre menace plane sur cinq pays de l'UE --Belgique, Malte, Chypre, la Pologne et la Hongrie-- qui pourraient être sanctionnée par Bruxelles au titre du Pacte de stabilité renforcé en raison du dérapage de leurs finances publiques. La Commission a toutefois indiqué qu'elle attendrait janvier pour statuer.




AWP

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