Les décisions européennes sont des "avancée" à mettre rapidement en pratique

Berlin - Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a qualifié jeudi à Berlin d'"avancée" les résultats du sommet européen des 8 et 9 décembre à Bruxelles, qu'il reste toutefois à mettre rapidement en application.

Ces décisions "sont une avancée en direction de règles budgétaires claires dans notre union monétaire", et elles "ont attiré des commentaires plus négatifs qu'elles ne le méritaient", a déclaré M. Draghi lors d'un colloque.

"La crise n'est toutefois pas encore terminée. Il est maintenant important que l'élan ne faiblisse pas et d'appliquer rapidement ces décisions prises pour remettre l'économie de la zone euro dans la course".

Le patron de la BCE a toutefois reconnu qu'il n'était "pas possible" d'aligner le rythme de la décision politique sur les attentes des marchés.

RÉCESSION DE COURT TERME

"S'il est peut-être difficile de réformer rapidement, ce qui est possible, c'est de faire rapidement des déclarations claires et sans ambiguïtés" sur les projets du gouvernement, a-t-il toutefois souligné.

Si toutes les réformes promises par les gouvernements européens sont lancées, "il va y avoir une récession de court terme. Mais avons-nous le choix? Non", a-t-il assuré devant un parterre d'entrepreneurs et de chercheurs réunis pour fêter l'anniversaire d'un ancien président de la Bundesbank, la banque centrale allemande.

Quant à la BCE, elle joue son rôle en alimentant les banques de la zone euro en autant de liquidités bon marché qu'elles en ont besoin, a dit son président.

La semaine dernière, le conseil des gouverneurs de l'institution monétaire de Francfort a décidé de deux opérations de prêt sur trois ans à taux fixe et montant illimité pour ces banques, une nouveauté dans son arsenal. Jusqu'ici ces prêts allaient d'une base hebdomadaire à un an maximum. La BCE a également décidé d'élargir les garanties acceptées des banques en échange de ces prêts.

Ces mesures "vont soutenir le flot de crédit aux entreprises et ménages dans la zone euro", a ajouté M. Draghi, qui a souligné qu'il ne fallait voir "aucun stigmate attaché à l'usage des crédits fournis pas la Banque centrale: nos moyens sont là pour être utilisés".

RENFORCER LES CAPITAUX PROPRES

A chaque opération, la BCE communique le volume de prêts alloués et le nombre de banques bénéficiaire mais jamais leur identité car cela pourrait leur porter préjudice.

Toujours à propos des banques, M. Draghi a estimé qu'il valait mieux, pour renforcer leurs capitaux propres comme exigé par les autorités européennes, qu'elles augmentent en priorité leur capital avant de vendre des actifs ou, encore pire, de réduire leur offre de crédit à l'économie réelle.

Le président de la BCE, qui vient en deux mois de ramener son taux directeur à 1% contre 1,5% auparavant, n'a pas donné d'indication sur la suite de la politique monétaire.

Il a tout au plus assuré que l'inflation reviendrait "en 2013 et ensuite" sous le seuil de 2% fixé comme limite par la BCE et expliqué que si elle stagnait aujourd'hui aux alentours de 3% en zone euro, c'était en raison "d'effets exceptionnels" liés aux prix de l'énergie et des matières premières.

AWP