ATHENES - L'agence d'évaluation financière américaine Moody's a maintenu mercredi une perspective négative sur les banques grecques en raison de la récession qui frappe la Grèce, et de la poursuite de la crise de la dette.
Le secteur bancaire va continuer à être sous haute pression, a prédit l'agence dans un communiqué, tablant sur une vague de nationalisations de banques dans ce pays.
Compte-tenu des conditions actuelles, la détérioration va continuer pendant les 12 à 18 prochains mois, avertit Moody's dans ce texte.
Cette perspective négative s'explique du fait de l'importante exposition des banques grecques à la dette de la Grèce, dont 50% sera effacée à la suite d'une décision de la zone euro fin octobre sur un deuxième plan d'aide à la Grèce.
Ce plan comprend la décote des titres grecs détenus par les banques et les autres créanciers privés (assurances, caisses de retraites, etc.) ainsi qu'une aide de 130 milliards d'euros, dont 30 milliards sont destinés à la recapitalisation des banques grecques après la décote prévue.
Moody's estime que l'exposition des banques à la dette grecque, qui dépasse les 50 milliards d'euros, va avoir des répercussions sur la solvabilité de la plupart des banques grecques.
Selon l'agence, la décote de 50% de la dette combinée avec les provisions (destinées à couvrir la perte attendue pendant l'opération d'échange des obligations de dette grecque) va engendrer des besoins en capitaux d'un montant de 20 à 30 milliards d'euros.
La recapitalisation des banques, selon l'agence, ne pourrait se faire que via le soutien financier du FMI et de l'UE ou même via le Fonds hellénique de stabilité financière de la Banque de Grèce, ce qui va entraîner une vague de nationalisations des banques en Grèce.
Les banques grecques ont bénéficié de garanties de la Banque centrale européenne (BCE) qui ont atteint un pic en juin, à 103 milliards d'euros, avant leur réduction à 78 milliards d'euros en septembre, selon l'agence.
Pendant cette période, entre juin et septembre, le mécanisme de soutien des liquidités de la Banque de Grèce (Ela) a été activé (...) avec un montant estimé à entre 30 et 40 milliards.
La plupart des banques grecques ont enregistré des pertes au cours du troisième trimestre, annoncées en début de semaine, en raison de l'augmentation de leurs provisions due à la décote des titres grecs qu'elles détiennent.
Selon Moody's, les pertes des banques vont continuer en 2012 avant même de prendre en compte les pertes dues à la décote de la dette grecque.
AFP
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