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jeudi 10 novembre 2011

Les appels du pied à la BCE se font insistants

Francfort  - L'emballement de la crise de la dette, avec des taux d'emprunt italiens atteignant des records, braque une nouvelle fois les regards sur la Banque centrale européenne (BCE) seule à même de calmer le jeu, selon nombre d'économistes.

"La pression s'accentue sur elle, avec les taux italiens à 7% sur 10 ans alors qu'on considérait encore il y a peu que 6% c'était limite", note Bruno Cavalier de Oddo Securities.

"La tension est devenue insoutenable, si on ne fait rien c'est l'ensemble du système qui risque de se désagréger", déclare-t-il à l'AFP.

Or face à cette situation, seule une intervention de grande ampleur de la BCE pourrait faire abaisser la tension, estime-t-il. Car elle seule dispose de la capacité financière d'agir vite et fort, le Fonds de secours européen (FESF) suscitant toujours la méfiance.

"Si les choses s'aggravent encore, seule la BCE pourra sauver l'Italie et elle-même", résume abruptement Holger Schmieding, chef économiste à la banque Berenberg.


RACHAT D'OBLIGATIONS PUBLIQUES

Ces appels du pied visent directement le programme de rachat d'obligations publiques sur le marché secondaire de l'institution monétaire de Francfort (ouest).

Adopté au printemps 2010, à la demande de responsables politiques européens aux abois soucieux de freiner l'envolée des taux de la Grèce, il avait été mis en sommeil pendant plusieurs mois avant d'être relancé en août en raison du risque de contagion à l'Italie et l'Espagne.

Face à l'ampleur de la tâche, ses achats "restent modestes", estime Jennifer McKeown, de Capital Economics. Ces trois derniers mois, la BCE a acquis pour 110 milliards de titres de dette, mais pour stabiliser les finances de la seule Italie il faudrait mettre sur la table, selon elle, 700 milliards d'euros.

M. Schmieding note que la Banque d'Angleterre comme la Réserve fédérale américaine sont intervenues beaucoup plus activement, "ayant racheté ou s'étant engagées à racheter des actifs représentant quelque 18% du PIB de leur pays. Les achats de la BCE représentent pour l'instant 2,7% du PIB de la zone euro".


DRAGHI RÉPÈTE LE CREDO

Son nouveau président, l'Italien Mario Draghi, a répété la semaine dernière le credo de l'institution: le programme est limité en volume et dans le temps, car il n'est pas du ressort de la BCE de porter secours aux Etats qui ont mal géré leurs finances.

"Le message de M. Draghi est très clair: la BCE ne sera pas le prêteur de dernier ressort des gouvernements", rappelle Nick Matthews de RBS.

Une position réaffirmée également mardi par l'économiste en chef de l'institution, l'Allemand Jürgen Stark, et le même jour par son compatriote, le président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann, dans un plaidoyer pour ne pas "transférer le poids de la résolution de la crise" sur les banques centrales. Il juge illégale toute tentation "d'utiliser la politique monétaire pour financer la dette publique".


PAS PRÈS DE CHANGER DE BRAQUET

Autant dire que la BCE n'est pas encore sur le point de changer de braquet.

Au final, "nous pensons encore que la BCE va finalement y aller pour sauver l'euro et que même la Bundesbank pourrait y acquiescer (...). Mais pour en arriver là (...) la crise devra sans doute s'aggraver encore", estime M. Schmieding.

Pour M. Cavalier, la position de l'Allemagne, principale adversaire à une plus forte implication de la BCE, pourrait bien changer quand "elle s'apercevra qu'elle entre aussi en récession". Toutefois, "la BCE ne peut pas seule stabiliser la situation", juge-t-il, soulignant qu'il faut des "signes rapides de stabilisation politique en Italie".

Pour M. Matthews de RBS, il faudra aussi que la BCE bénéficie "du soutien de tous les responsables politiques de la zone euro" pour se lancer.





AWP

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