Bonjour

Bienvenue sur bip-trading. Ce blog est consacré au suivi des fondamentaux des marchés financiers mondiaux. L'information est centrée sur l'Europe et l'Euroland.

Dans une économie sur la voie de la mondialisation, on se trouve quotidiennement confronté à des évènements et des nouvelles qui bouleverse les sphères économiques et financières.




mercredi 12 octobre 2011

Grèce: le FMI a cessé d'être optimiste


Washington - Le Fonds monétaire international a cessé d'être optimiste pour la Grèce, tirant un trait sur la conviction que le pays pourrait se redresser rapidement comme ses créanciers le croyaient au début du plan d'aide international. "La récession sera plus profonde qu'anticipé en juin et une reprise n'est désormais attendue qu'à partir de 2013", ont écrit le FMI, la Commission et la Banque centrale européennes dans un communiqué mardi.

La Grèce, en récession depuis fin 2008, n'en voit pas le bout. Et le FMI émet des pronostics de plus en plus sombres.

La date à laquelle l'économie hellène devrait renouer avec la croissance n'a cessé de reculer depuis deux ans. En 2009, avant la crise de la dette, le FMI croyait que ce serait en 2011. En 2010 et jusqu'à l'été 2011, il tablait sur 2012. Depuis septembre, c'est pour 2013.

La "troïka" des créanciers d'Athènes a annoncé mercredi le déblocage de 8 milliards d'euros en novembre. Mais le FMI ne parle plus de débloquer de nouveau prêt pour le pays le plus en difficulté de la zone euro.

A l'issue du sommet de la zone le 21 juillet, la directrice générale de l'institution Christine Lagarde disait attendre que la Grèce demande "prochainement" une nouvelle aide.

Deux mois plus tard, changement de ton: à Washington lors de l'assemblée annuelle du FMI, Mme Lagarde oublie toute référence à un nouveau prêt, et martèle la nécessité pour la Grèce de tenir ses engagements avant d'obtenir de nouveaux fonds européens.

"Ce que nous avons entendu dernièrement, c'est l'engagement très ferme des partenaires européens à être aux côtés de tout membre de la zone. Et je pense que c'est un point crucial", dit-elle, sans définir le rôle du FMI.

Son directeur Europe, Antonio Borges, confirme: "Si les Grecs font ce qu'ils doivent faire, je pense qu'ils peuvent compter sur le soutien total du reste de l'Europe". Il omet de mentionner le FMI.

Pour Jacob Kierkegaard, économiste du Peterson Institute à Washington, l'histoire a prouvé que l'institution avait donné son accord, quand elle a promis 30 milliards d'euros à la Grèce en mai 2010, à un plan trop ambitieux: réformer le pays rapidement sans restructurer sa dette.

"Les projections étaient par nature optimistes. Ils essayaient de convaincre les opérateurs des marchés que la Grèce n'était pas un pays insolvable", explique-t-il.

Mais le FMI a constaté au fil du temps qu'Athènes ne parvenait pas à avancer aussi vite que souhaité, notamment dans ses privatisations.

Peu à peu, sa perspective d'institution mondiale forte d'une longue expérience des crises de la dette s'est écartée de celle des Européens, pour qui il s'agissait de préserver d'abord la jeune union monétaire et les banques détentrices de dette grecque.

Selon M. Kierkegaard, "les marchés ont un degré de confiance beaucoup plus élevé dans le FMI comme arbitre neutre que dans la BCE ou la Commission", et le FMI a donc progressivement imposé ses vues.

Le programme d'aide à Athènes, majoritairement conçu à l'origine par les Européens, a échoué dans ses objectifs: rendre la Grèce plus compétitive, restaurer la crédibilité des finances publiques et calmer les tensions financières en zone euro.

Contrairement à ce qu'espéraient les Européens, "le spectre d'une décote pour les détenteurs d'obligations grecques et les risques de contagion qui l'accompagnent ne se sont pas envolés", constate Samarjit Shankar, analyste de Bank of New York-Mellon.

Surtout, la façon dont l'économie grecque s'est enfoncée a été une cruelle déconvenue, souligne Eswar Prasad, ancien économiste au Fonds (1990-2006).

"En principe", les prévisions du FMI partent de l'hypothèse que le gouvernement va suivre une certaine politique économique, explique-t-il à l'AFP. La Grèce montre que "les dérapages dans l'application d'une politique (...) peuvent provoquer une divergence entre prévisions de croissance et croissance effective".



AWP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire