Londres - La Banque d'Angleterre (BoE) a de nouveau adopté en mai le statu quo sur fond de voix discordantes, trois membres prônant toujours une hausse du taux d'intérêt et un autre de nouveaux rachats d'actifs, selon les minutes de sa dernière réunion de politique monétaire publiées mercredi.
Au cours de sa réunion des 4 et 5 mai, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque d'Angleterre avait maintenu son taux directeur à 0,50%, niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009.
Le CPM avait également maintenu la suspension de son programme de rachats d'actifs, dont le montant (200 milliards de livres, 272 milliards d'euros) a été épuisé en janvier 2010.
Ces mesures avaient été mises en place en mars 2009 afin d'aider une économie alors en profonde récession.
Les minutes de cette réunion ont de nouveau mis en relief les divergences profondes au sein de la banque centrale britannique, qui se livre depuis mi-2010 à un numéro d'équilibriste: elle doit jongler entre une inflation toujours plus élevée et un ralentissement de la reprise économique au Royaume-Uni.
Comme en avril, trois membres du Comité se sont prononcés en faveur d'une hausse du taux d'intérêt directeur de l'institution afin de contrer une inflation galopante.
Venant soutenir cette thèse, les prix à la consommation se sont à nouveau envolés en avril au Royaume-Uni, où l'inflation a atteint 4,5% sur un an, un record depuis plus de deux ans, contre 4,0% le mois précédent, selon des chiffres publiés mardi, alors que la BoE est censée la contenir sous le seuil de 2%.
Les six autres membres qui ont voté pour un maintien du taux à 0,5% ont de leur côté souligné que si l'inflation devrait continuer à grimper à court terme, il est trop tôt pour évaluer la durée du ralentissement de l'activité économique.
Ainsi, "un relèvement du taux directeur dans le contexte actuel pourrait avoir un impact négatif sur la confiance des consommateurs", ont noté les six membres, ce qui risquerait de peser encore plus sur une reprise économique fragilisée.
En raison même de ces inquiétudes persistantes sur la reprise économique, un des membres du Comité s'est prononcé pour le huitième mois consécutif pour une extension de 50 milliards de livres du programme de rachats d'actifs.
tt
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