LISBONNE - Le Portugal pourrait être contraint par l'office européen des statistiques Eurostat d'inscrire des dépenses supplémentaires à son déficit de 2010, qui serait ainsi revu en hausse par rapport à l'objectif prévu de 7,3% du PIB, rapportait la presse mercredi.
Le déséquilibre des comptes publics portugais pourrait finalement "dépasser les 8%" du PIB, indiquent le quotidien économique Diario economico et le journal de référence Publico, faisant état de "conversations" entre l'Eurostat et l'Institut national des statistiques (Ine).
Selon ces deux journaux, la question concerne surtout la prise en compte des pertes financières de 2 milliards d'euros affichées par la banque BPN, nationalisée fin 2008 après la découverte d'opérations frauduleuses sur fond de crise financière internationale.
Par ailleurs, la comptabilisation de fonds transférés à certaines sociétés publiques de transport, largement déficitaires, pourrait davantage alourdir le déficit de 2010, précise le Diario economico.
Le Premier ministre José Socrates avait annoncé en janvier que le déficit public pour 2010 serait "clairement en dessous des prévisions" de 7,3% du PIB, après un déséquilibre record de 9,3% en 2009.
Dans le cadre des procédures pour déficit excessif, l'Ine doit communiquer à Bruxelles ses chiffres officiels à la fin du mois.
Interrogé à ce sujet au Parlement, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pedro Lourtie a affirmé qu'il s'agissait de "spéculations" et que le chiffre du déficit n'était pas en cause.
"Cela n'a rien à voir avec l'exécution budgétaire de 2010, au cours de laquelle les objectifs fixés ont été atteints", a-t-il dit.
Le principal parti d'opposition a toutefois estimé que les informations publiées mercredi étaient "extrêmement préoccupantes", appelant le gouvernement socialiste à "éclairer les Portugais, les instances européennes et toute la communauté internationale sur le véritable chiffre du déficit de 2010".
"Ce qui est pire qu'un mauvais résultat, comme celui attendu pour 2010, c'est d'être confronté à ces suspicions et à ces rumeurs de pratiques qui ne sont pas totalement transparentes", a déclaré au parlement le député du Parti social-démocrate (PSD, centre-droit) Miguel Frasquilho.
Le parti de droite CDS-PP s'est également montré "très inquiet". "La vérité est que la situation de la BPN pourra entraîner de très mauvaises nouvelles pour le Portugal", a fait valoir la députée Cecilia Meireles.
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